Graffeurs biennois liberté d’expression, et Bansky-Syndrome

J’adore les graffeurs en général et les biennois en particulier, j’adore leurs oeuvres si colorées , leur culture et leur gentillesse quand je les prends en photos…

J’adore leur style, la diversité et le talent remarquable des graffeurs biennois.

Jusqu’à l’autre jour ou je suis tombée sur l’exception qui confirme la règle…

Oh pas un des meilleurs, loin de là.. sa petite oeuvre tristounette et sans relief termine une rangée de merveilles…

J’ai les photos, mais vous ne les verrez pas, histoire qu’il n’y aie aucune confusion.

Toutes absolument toutes les autres oeuvres sont aussi magnifiques les unes que les autres et reflètent le génie des graffeurs biennois.. sauf la sienne.

Tout le monde absolument tout le monde s’est laissé photographier de bonne grâce, posant même avec la bombe à la main… sauf un.

Pourtant, j’ai la photo.. et quand il se retourne, j’ai la preuve, il est tout aussi content que les autres…. par contre, le pauvre, il est atteint du Bansky-Syndrome…

Bansky ? Vous connaissez Bansky ? même si vous n’avez certainement jamais vu son visage, il est presque impossible que vous n’ayez pas vu une de ses oeuvres, tant elles sont connues et photographiée.

Bansky est un artiviste , c’est à dire, un mélange d’artiste et d’activiste.

Il s’engage pour des causes qu’il défends avec son art, en perpétuant des actions  parfois risquées et presque toujours illégales.

La libération des animaux, la guerre sont ses thèmes principaux.

Voilà pourquoi il avait tout intérêt à rester anonyme.

Rattrapé par la notoriété, on sait maintenant qui il est et à quoi il ressemble.

Ce qui lui permet de très bien gagner sa vie.

Vouloir suivre ses pas, certes, mais  tenter d’usurper l’essence de sa mentalité sans en avoir ni l’étoffe ni les moyens, c’est ce que j’appelle, le Bansky-Syndrome.

Et pour suivre ses pas, mettre de la peinture sur un mur est largement insuffisant…

Revenons à mon syndromé :

le voilà , me débitant tout une tirade sur le fait que je n’oserais pas LES prendre en photos… (dans un endroit public, désolé,mec, je connais les lois…).

Tous, pas que lui, monsieur parle au nom de tout les types de la rangée.

Genre, je suis le chef, le porte-parole du graf biennois…. ou je représente  à moi tout-seul le collectif  de cette palissade….

J’aimerais lui rappeler que :

Tant que je n’utilise pas la photo dans un but détourné, si elle est prise  à l’extérieur, et que ce n’est pas un portrait, sous lequel j’aurais écrit des mensonges …J’AI LE DROIT.

Exemple, même si on est à l’extérieur, si je le prends en photo, qu’il est reconnaissable et que je légende : Monsieur Machin porte -parole de du mouvement LGBT.. ce serait faux et il pourrait ne pas apprécier.

Par contre si je suis à l’extérieur, que je prends en plan large , et que je légende, graffeurs biennois à l’oeuvre, même si on le reconnait : j’ai le droit !!

Je précise encore que ceux qui étaient absorbés dans leur travail ont été pris de dos, donc pas reconnaissables, sauf celui qui à posé.

Donc je connais très bien mes droits.

Mais bon je respecte aussi l’envie de chacun d’être ou ne pas être publié.

Mais là, il ne se contentait pas de parler pour lui, mais pour tout le monde…

Et voilà qu’il essaie , à moi, qui ai grandit en même temps que Seyo.. notre star des star, notre référence old-school biennoise absolue, … voilà donc, qu’il essaie de m’expliquer ce qu’est le graf….

Et le soi-disant anonymat des graffeurs au profit de l’oeuvre.

Alors qu’il n’était pas né, quand les premiers tagueurs ont fait leurs débuts sur les murs biennois, et des graffeurs qui risquaient vraiment quelque chose, en ce temps là.

Jusqu’à ce que leur talent soit reconnu de tous.

Ceux qui lui ont ouvert la voie, la nuit, pour qu’il puisse tranquillement sprayer ses petits dessins au soleil

Alors, ça me fait bien rigoler, venant de quelqu’un en train d’écrire sur un mur, avec autorisation de l’entreprise qui est derrière, le nom même de l’entreprise.

Comme je l’ai dit, en plus ,d’une manière plutôt plate et sans grand intérêt artistique, voir sans aucun intérêt artistique….

Contrairement, je le répète aux autres oeuvres qui le précédent qui éclatent de talent…

Je n’ai aucun mal à imaginer que l’entreprise  a du payer quelque chose pour qu’il écrive ainsi son nom… les bombes coutent cher…

Alors ton anonymat, je le respecterai, parce que tu ne mérite pas un instant d’entrer dans le Walk of Fame des Graffeurs biennois.

Je le respecterai davantage si tu te rapprochais plus ou moins de Bansky, artiste anglais engagé.. dont les oeuvres au pochoir sont connues dans le monde entier.

Bansky dont la légende s’est faite  sur un anonymat total,  pendant des années, jusqu’à  ce qu’on sache vraiment qui il est .

Ce qui ne l’empêche pas aujourd’hui de gagner beaucoup d’argent … et même , il me semble logique que pour le gagner, on a quand même un peu besoin de savoir à qui le donner..

Alors, obscur sprayeur… tu peux m’empêcher de publier ta photo, ce que je fais sans aucun soucis, mais obliger le reste des graffeurs à respecter un anonymat qui arrange bien ton absence de talent, non.

(c’est pas très gentil de dire ça, c’est vrai, ça n’engage que moi, comme tout ce qui est écrit dans cet article)

D’autant que si c’était la règle parmi les graffeurs mondiaux, je comprendrais.

Mais c’est très loin d’être le cas.

Les graffeurs les plus doués de leurs génération , comme WES 21 chez nous, ou RONE en Australie, le sont parce qu’ils peuvent travailler, parce qu’on les embauche pour ça.

Connaitre leur visage, même si , bien sur, c’est surtout leurs oeuvres qui nous intéressent, n’est pas un soucis.

ils ont des sites, on connait leurs vrais noms

Seyo lui.même fait des expositions et pose volontiers devant ses oeuvres.

Soy Gris artiste hyper-talentueux  à la fois hollandais et chaux-de-fonniers, se met en scène avec ses oeuvres, et son beau visage souriant fait plaisir à voir.

Il a réussi l’exploit de faire de sa passion un travail, et il semble logique que l’on connaisse son visage, sinon n’importe qui pourrait prétendre être lui et tenter de s’approprier son travail!

D’ailleurs, je l’ai photographié moi-même à sa demande …..

J’ai travaillé avec Carol Gertsh, qui ne graffe pas, mais fait de remarquables fresques et trompe l’oeil. Il est lui-même une part de son oeuvre et se représente parfois picturalement.

Il est connu dans le monde entier et vit de son art.

On à la chance immense à Bienne d’avoir une culture du graf respectée, et de nombreuses entreprises qui font appel au graffeurs, qui peuvent oeuvrer en toute tranquillité et sont même souvent payé pour ça. Et c’est tant mieux !

Je respecte tout autant les oeuvres faites uniquement pour l’amour de l’art.

 

Bon, il reste quelques taggeurs, qui viennent , avec plus ou moins de réussite, mettre leur petite ou grande signature sur nos murs….

En toute illégalité… ceux-là, je comprends bien que les photographier ne leur ferait pas trop plaisir…

Alors voilà, vous ne verrez pas mes photos, prise ce jour là,  pour qu’il n’y aie aucune ambiguïté, et ne déranger personne.

Ce n’est pas le but.

Mon but, c’est la liberté d’expression individuelle, le droit à la reconnaissance,

l’information.

 

En conclusion :  le droit à l’image appartient à chacun, je respecterai toujours le droit de chacun.

Par contre, je refuse qu’on essaie de me faire gober une couleuvre qui aurait la couleur et le gout de la frustration d’un pseudo-artiste moins doué que les autres , mais qui voudrait imposer sa façon de penser à tout le monde.

Un artiste qui veut travailler,être reconnu, et payé (les bombes coutent vraiment très cher) et tout travail mérite salaire, ne peut en aucun cas rester anonyme. A moins d’avoir l’appui d’une infrastructure qui aurait les moyens d’entretenir son mythe.

Ce n’est surement pas le cas de nos jeunes artistes biennois.

C’est bien beau de faire partie d’un collectif, mais pas quand un de ses membres tente d’étouffer les possibilités des autres.

La concurrence est rude, beaucoup d’appelés mais peu d’élus.

Aucune chance ne doit leur être enlevée.

Bien sûr, à la base, le graf se fait en toute liberté, mais ceux qui veulent en faire un travail, doivent bénéficier des meilleures conditions.

Et quand quelqu’un en fait un travail, et se permet de me tenir un discours d’anonymat, alors qu’il est en train d’écrire le nom de l’entreprise qui l’a engagé…. et bien ,qu’il reste anonyme, mais n’empêche pas les autres de travailler !

C’est mon avis, ça n’engage que moi.

Je vais quand même demander à mes amis graffeurs ce qu’ils en pensent.

Ceux que je connais ne cachent ni leurs identités, ni leurs visages.

Et ils travaillent… certains en vivent…

Quand à mon avis sur l’absence de talent  de l’individu en question dans mon article, il n’engage que moi aussi…

On peut ne pas être d’accord, c’est mon opinion, tout -à-fait subjective…

Je remarque simplement qu’avec le temps et les conditions idéales dont il bénéficie, il produit.. ce qu’il produit…

Ce qui est juste à côté  n’a aucun point de comparaison possible.

D’autres, dans l’urgence et les conditions périlleuses font des des chefs.d’oeuvres…

Mais bon, il avait peut-être des impératifs dictés par l’entreprise…Ce qui décrédibiliserait encore plus son discours.

il a peut-être d’autres choses plus brillantes à son actif, mais je dois dire que  vu sa réaction, je n’avait pas trop envie de faire des recherches …

 

Ma fille me dit que ce n’est pas mon problème, que je n’ai pas à défendre ses jeunes graffeurs. C’est vrais qu’ils  ont le droit d’être du même avis, si ça se trouve, mais je doute que ce soit le cas d’absolument tout le monde dans cette rangée. Je l’espère en tout cas…

Il n’y a rien de pire que la pensée unilatérale, surtout si elle est contre-productive.

Je pourrais passer sur le sujet, mais voilà, je ne supporte pas l’injustice.

Je me méfie de ceux qui parlent au nom des autres.

Je ne parle qu’en mon nom, je le répète encore une fois,  et en aucun  cas en celui de ceux qui sont cité dans cet article.

Double  injustice :

la première vis-à-vis de moi qui ai , sous certaines conditions citées plus haut le droit de photographier et publier.

Je précise qu’il a dit que même de dos, je n’aurait pas le droit.

La seconde au sujet des autres graffeurs présent .

Est-ce qu’ils savent que le type tout au bout empêche les gens de les photographier ?

Tout cela se déroulant en pleine après-midi dans un endroit public…

Voilà pourquoi j’ouvre ma grande bouche.. ou plutôt j’écris ce que j’en pense.

 

Je suis bien contente que nos graffeurs puissent s’exercer en toute respectabilité.

Ils ont gagné ce droit.

Ils méritent que l’on sache qui ils sont.

C’est leur intérêt.

Personnel et financier.

Empêcher ça revient à les léser  quelque part.

M’en empêcher me lèse.

Je ferai d’autres photos de leurs oeuvres pour que vous puissiez les voir.

Si ils sont en action au moment de la photo, je leur demanderai , comme je fais toujours leur autorisation, si on reconnait leur visage, avant de publier.

C’est ma règle.

En attendant, pour illustrer cet article, je ne mettrai qu’une photo qui n’a rien à voir.

Et c’est bien dommage.

Histoire de n’impliquer personne dans mes prises de position. c’est préférable.

 

Miracles de Pâques

Elle est la joie de vivre incarnée-

Nous passons devant le stand des lapins.

Elle essaie une paire d’oreille montées sur un diadème en peluche.

Je culpabilise un peu de ne pas pouvoir lui acheter tout ces lapinous à clochette, qui trônent , les uns sur les autres, une vraie montagne de lapins en chocolat.

La démonstratrice nous sourit.

Gentiment elle demande si Sidney veut un des  tout petits qu’elle à dans une corbeille d’osier.

Et là , je vois son visage d’enfant s’illuminer.

Elle prends la bête dans son papier d’alu doré. et la regarde avec ravissement.

Plus loin , elle me confie :

-C’est un tout petit, j’adore ! je préfère les touts petits, les grands, y’a trop de chocolat.

——–et toute ma culpabilité s’envole au son des cloches de Pâques.

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Il est tellement différent.

Personne ne lui ressemble.

Ni de près, ni de loin.

Depuis quelques temps, il se prends en main.

S’est mis au régime .

Soigne ses cheveux, ses vêtements.

Inonde la salle de bain.

Et  part en vacances.

Mieux ,en pèlerinage, à la Mecque des passionnés de Manga.

3 jours.

Ca fait deux ans qu’il attends ça.

Deux ans de préparations, pour la plus longue sortie de sa vie, hors de son cocon.

Je n’en garderai que le positif.

J’essaie de l’imaginer.

je crois qu’il ne sera plus jamais comme avant.


Tout me semblait si dur, si désespéré, si tournant en rond.

Les forces m’abandonnaient.

Et puis…

Comme toujours, ce pan d’espoir, cette confiance qui , décidément  ,                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              s’enracine en moi,

Parce qu’elle est acquise, elle s’accroche, comme une paire d’aile.

Comme quelques plumes qu’on aurait pas réussi à arracher.

Je connais les règles, la Loi.

Celle qui réserve un traitement différent à chacun tout en étant la même pour tout le monde.

Lorsque j’y arrive, alors tout va bien.

Je suis sur le bon chemin,

Et ce soir,

le miroir,

me dit que j’ai raison.

Je suis Peau d’Ane faisant son gâteau dans sa robe couleur du temps,

à l’abri dans sa maisonnette.

Je suis ma propre Princesse qui va se coucher avec sa robe couleur du soleil.

Et qui vit.

En chantant.

 

 

Famille de Bienne

Comme ils ont changé, les jeunes biennois que j’ai connu quand ils étaient ados.

Et comme ça me fait plaisir de voir que leur amour résiste au temps et que les couples d’hier sont les familles d’aujourd’hui.

Avec de beaux enfants.

Et comme on se connait, et comme ils apprécient mon travail, alors c’est vers moi qu’ils se tournent pour un beau shooting de famille.

Ou alors, pour leur mariage, le baptême, tout les évênements qui rythment la vie d’une famille biennoise.

Honnêtement, je ne pensais pas que j’aimerais tellement ce travail.

Certains photographes , dit « artistiques » ont tendances à n’apprécier les mariages que pour l’argent que ça rapporte… et même…

J’ai découvert l’année passée déjà comme j’aimais photographier les biennois dans ces moments importants de leurs vies.

Je dis bien, les biennois, en général et ceux que je connais en particulier.

Et bien sur, ceux que je connais qui ne sont pas biennois.

Mais c’est important qu’il y aie cete connexion, que je ne soie pas considérée comme une employée à qui on donne des ordres.

Ca je ne sais pas faire.

J’ai essayé, mais franchement ce n’est pas mon truc, du tout.

Mon truc ? c’est la confiance.

Celle qu’on me donne, me donne à son tour des ailes.

La force de faire en deux jours ce qui me demanderait des mois en temps normal.

Ce n’est pas une règle générale, la photo est bien un art, et comme tout les arts elle comporte sa part aléatoire.

Ce qui me plait, c’est l’importance de ces photos.

Elles ont quelque chose d’historique.

La façon dont on s’habillait en 2017, dont on se coiffait, se maquillait.

Mais surtout, elles ont de la valeur pour les familles.

Mort d’un frigo à Bienne

Il était beau, il était rouge, c’était le frigo de mes rèves.. j’avais eu la chance de l’avoir, pour pas si cher.. et maintenant, il n’est plus…

Le lait est tiède, le beurre fonds.. les surgelés pareils… mais comment faisait-on, avant ?

Il ne fait pas assez froid pour mettre les aliments sur la fenêtre…

Ni au-dessous dans l’armoire pourtant prévue à cet effet dans cette vieille maison biennoise.

Je n’ai plus de frigo.. mon beau pommeau de douche est cassé, ma médicine-balle aussi…

Bien sur, ce n’est la faute de personne.

Ou alors, c’est un sadique qui frapperait  la nuit et endommagerait uniquement  mes affaires qui a encore frappé…

Un sadique sans odeur, que le chien ne repèrerait pas.

Bien sur je plaisante… je dis ça pour ceux que ça intéresse, ma vie…

Je ne suis pas fâchée, juste résignée.

Il était une fois un beau frigo, rouge…d’occasion.

Mais tout beau…

Une semaine plus tard la porte du congèl était cassée…

Il aura quand même tenu jusqu’ici.

Paix à son âme de frigo.. et espérons qu’on trouve vite une solution.

Juste une belle journée à Bienne

Une belle journée, c’est passer du temps  agréablement.

Avec du soleil.

Dans un bel endroit.

La rivière, les arbres en fleurs.

Avec des gens biens.

Michele et Laurent.

Je les ai connus tout jeunes, déjà ensemble.

C’est beau de les voir  concrétiser leur amour par deux très beaux petits garçons.

Ca donne de l’énergie.

Et quand on rentre à la maison,on a encore la force de faire quelque chose de bien pour soi.

J’ai fait le ménage.

Mon appart revis , petit à petit.

Comme moi.

Et pourtant c’était pas gagné.

Même mes plantes revivent.

Elles me font des fleurs.

Les relations humaines sont très importantes.

Bien plus qu’on ne le pense.

Voilà pourquoi je ne pourrais pas  passer mon temps à photographier n’importe qui-

bon , pour être honnête, ça m’est arrivé, mais heureusement pas tant que ça.

Et  cet après-midi, cette belle famille que j’ai accompagné, dans un  instant de vie,  ça m’a fait un bien fou.

Quel beau métier je fais !

Bienne sans filtre

Rue Dufour.

Au début, entre le restaurant Merkur et la boutique africaine.

Juste après l’arrêt de trolley.

Il est là.

Pas très grand, mais comment ne pas le voir.

Il saigne, et ça fait comme une larme de sang qui serait figée sur sa joue.

Une grosse larme, épaisse et encore bien rouge.

Rouge sang.

Tout le reste  est  … pas sale, mais avec cette impression de cradeur, qu’ont les gens qui sont en galère.

Il à l’air à la fois désespéré et furieux.

Il y a des jeunes qui le regarde et il s’adresse à eux, bien droit, à voix forte, mais sans haine, comme s’il voulait leur faire comprendre quelque chose.

Les histoires des autres me fascinent.

Je fais exprès de passer par là.

C’est mon chemin de toutes façons, mais , si j’avais senti le danger, je l’aurais évité.

Et j’ai eu raison, il n’y avait aucun danger.

Au moment ou je passe, il nous voit, ma petite fille et moi.

Alors qu’ils faisait le va et vient des deux côté de la route, il reste à distance, et il se tait, le temps qu’on passe.

Je sens que c’est pour ne pas effrayer la petite.

D’ailleurs, dès que nous sommes un peu éloigné, il reprends de plus belle.

Fâché, mais sans haine.

Une voiture s’arrête, c’est pour lui.

Il entre tranquillement, et la conductrice redémarre , l’emportant, avec son histoire.

Belle sortie et fin de la scène.

J’avoue, je l’ai remarqué, parce qu’il était plutôt joli garçon, sous sa couche de soucis.

Le genre qu’on vient chercher…

Bienne et le syndrome d’Asperger

Il y a 20 ans, l’autisme n’était pas un sujet vraiment connu.

Je rappelle que les premiers travaux  du Professeur Asperger, n’ont été traduit en français qu’en 1998…

Quand on sait le temps qu’il faut pour changer les mentalités… il n’est pas étonnant que bon nombre d’autistes des générations précédentes, et suivantes, n’aient  jamais été diagnostiqué.

Au début, on pensait même que les autistes étaient des sortes de psychopathes. Surement à cause du manque d’empathie…

Il faut bien s’imaginer ce que ça représente.

Une personne totalement dénué d’empathie…et ce que c’est de vivre avec.

On pourra qu’il est égoïste, ou qu’il s’en fiche.. moi je pensais naïvement avoir réussi ce que j’espérais : élever mon enfant sans qu’il ne ressente mes souffrances.

Alors qu’en fait, il ne pouvait pas.

Même avec la meilleure volonté du monde.

Que de malentendus…

Après plus de 20 ans d’observations, et Dieu sait si ceux qui me connaissent  savent à quel point je suis observatrice, je suis certaine de deux choses.

Les causes de l’autisme sont dans le métabolisme.

Ce n’est pas une maladie, on en guérit pas.

En ce qui concerne le syndrome d’Asperger, la personne concernée  pourra vous dire en vous regardant droit dans les yeux qu’elle n’a rien, et que c’est le reste du monde qui déconne.

A force même, vous qui vivez avec vous en arrivez à vous poser la question…

s’il n’y avait pas tout le reste, dont le manque d’empathie qui est le sommet de l’iceberg.

Juste en dessous se trouve la difficulté d’avoir des relations sociales, et ensuite la tendance à avoir des conversations unilatérales…

Par contre, il y a les dons exceptionnels qui pourront se manifester de plusieurs manières.

D’après mes recherches un des patients du Dr.Asperger à corrigé une faute dans les travaux de Newton ; une erreur de calcul qu’il avait constaté étant enfant.

D’ailleurs dans la listes des « Asperger » célèbres on retrouverait  Newton, Einstein, Bill Gates .. etc…

La littérature, la bande dessinée, et même les séries télévisées représentent des personnages « aspies » . Comme le Dr.Reid dans Esprit criminel. Shelock Holmes, le héros de Sir Arthur Conan Doyle.

Dans la dernière série tv  , brillante , qui lui est consacré , sa pensée est illustrée par des effets spéciaux qui donne une idée tout à fait intéressante du raisonnement autiste-asperger. En plus j’adore Benedict Cumberbatch qui l’incarne.

Plus proche de nous, si le sujet vous intéresse, je vous recommande le blog d’Alexandra Renaud.

Une trentenaire diagnostiquée tardivement, qui a fait beaucoup de recherches sur le sujet.

Parce que les « Aspies » contrairement à l’idée qu’on se fait des autistes, n’ont aucun retard mental. Au contraire.

Ils ont des aptitudes remarquables dans le domaine de l’informatique, de la logique pure et dans le cas de mon fils, dans ses rapports aux animaux.

Lors de son séjour à Davos, une infirmière m’a raconté qu’au cours d’une ballade en forêt, des animaux sauvages se sont approchés de lui pour qu’il puisse les caresser.

La ballade en forêt étant l’activité principale du centre, jamais elle n ‘avait vu ça auparavant.

On reste autiste toute sa vie.

Par compte on peut plus ou moins essayer de faire avec.Ce qui serait plus simple si il n’y avait personne pour s’en mêler, ou si on faisait davantage participer les familles dans le processus d’adaptation.

Parce que c’est clair, la société ne comprends pas, voir rejette carrément les autistes.

Mais bon, ils ne sont pas facile à vivre.

Il faut dire ce qui est.

Je pourrais en dire tellement sur ce sujet…

Ce qui va poser problème tient dans les autres particularités… celle de faire une sorte de fixation sur certains sujet, d’en faire un monde, presque une bulle qui va prendre une importance considérable.

Il y a qq jours la journée internationale de sensibilisation est passée…

comme une lettre à la poste.

Il est tard, je vais me coucher.

Peut-être que je pourrais faire quelque chose… pour aider les familles

qui se retrouvent démunies et pleine de questions.

Mais la faut que je dorme.

Le matin…

Je me réveille et je me relis.

Je mets un petit bémol.

Alors certes il y a des associations… mais comme je disais, l’autisme, on étudie pas ça depuis longtemps et du coup on en sait presque rien.

Personne ne s’entend vraiment sur les causes.

Et les laboratoires pharmaceutique aimerait bien bourrer tout ce nouveau marché potentiel, de médicaments.

Qu’importe si ça les détruits davantage.

Qu’importe si il y a tellement de forme d’autisme et de degré  » d’atteinte ».

En fait, je pense que la première chose à faire c’est d’avoir une alimentation adéquate.

Mais voilà.. ça coute cher… acheter pour , seulement un membre de la famille autre chose que pour les autres, ce sont des frais considérables.

Admettre que ce qui est mauvais pour un enfant « normal » puisse être bon pour un autre, c’est encore un pas à faire.

En gros, le métabolisme d’un autiste fonctionne à l’envers.

Les vitamines le calment…

Je dis en gros, parce que je ne voudrais pas généraliser.

Je m’y connais dans l’observation de mon fils, et aussi dans celles de qquns.. mais il y a tant de largeur dans ce qu’on appelle le spectre autistique.

Je ne me prends pas pour une spécialiste, je n’ai de leçons à donner à personne.

Je sais par contre, que j’ai eu raison d’espérer, qu’il peut  évoluer. si on respecte son rythme.

C’est ce qui se passe en ce moment.

Et pourtant ce n’est pas gagné.

En croyant bien faire.. du moins j’espère que c’était les véritables raisons.

Certaines âmes qui en avaient l’autorité ont voulu le placer.. alors que c’est ce qui est le plus terrible pour ces enfants là.

Etre éloigné de leur affaires, de leurs habitudes, et obliger de supporter les autres.

Même l’école peut devenir un calvaire.

L’incompréhension des autres élèves, de professeurs dépassés… peuvent causer de gros dégâts.

La famille aussi,

Même si il est capable de l’aimer il ne supportera pas les conflits..

Sans parler de tout les autres problèmes liés  à la différence.

La famille.. enfin une partie, ne voudra pas voir cette différence, la nier carrément.

Vivre avec un autiste, c’est à la fois passionnant et épuisant.

Ca peut être l’enfer, ..

Jusqu’au jour ou grâce à vos efforts, il fera des progrès.

C’est ce qui se passe actuellement.

J’ai toujours constaté de petits progrès, trouvé  des méthodes pour que ça soit possible.

Mais ces dernières semaine, c’est allé très vite.

Son comportement c’est amélioré sur bien des points.

Il cherche lui-même à s’améliorer.

Je l’aide de mon mieux.

Mais ça, il n’en aura jamais conscience.

Mais je m’en fiche,

Plus ou moins parce que  ne pas en avoir conscience c’est une chose, mais le nier.. là, ça fait quand même un peu mal.

Sans compter les dégâts sur mes affaires.

Parce que les autistes sont étonnants.. très habile avec leurs propres affaires et incroyablement maladroit avec les vôtres.. à se poser des questions.

Enfin.. je crois que j’ai le droit de me plaindre un peu, je n’ai pas voulu ça, mais je l’accepte comme si je n’avais pas le choix.

En réalité, dans un sens, je ne l’ai pas, puisque même si , avant d’avoir un diagnostique, j’ai du perdre mon temps et mon énergie à me défendre, puisqu’on ne trouvait pas ce qu’il avait.ça ne pouvait être que de ma faute.

Mais aucun des endroits, foyer, institutions spécialisées etc.. dans lesquels on essayait de le mettre , en se fichant bien de ce qu’on en pensait, n’a voulu le prendre. Au final, quand,enfin le diagnostique est tombé, il était au plus bas de la dépression.. quand à moi… je devais le sauver.

Je l’ai fait.

Comme toutes mères l’aurait fait.

Je ne le fais pas pour avoir de la reconnaissance..

En réalité , les progrès de ces dernières semaines sont spectaculaires.

J’en retire tellement d’améliorations , dans nos vies, que s’est déjà fantastique.

Mais je ne suis pas  à l’abri  que la part sombre de l’autisme ressurgisse.

Les autistes ne sont pas plus ou moins gentils que les autres.

C’est simplement différent, plus inhabituel et parfois très dur.

Je ne reçois aucune aide.

J’en ai tellement demandé, sonné à toutes les portes, que je suis épuisée, moralement, et à la fin j’ai résolu de m’en passer, mais c’est dur.

Il parait que lAI va faire des efforts pour reconnaitre les parents aidants.

Ceux qui , comme moi renoncent à leur vie pour celle de leur enfant.

Maintenant, il est adulte, j’espère continuer de le porter vers une certaine indépendance.

Entre ses rêves et la réalité.

Il progresse, il sort, il prends soin de lui, et d’autres choses encourageantes.

C’est  tout ce qui compte.

Mais Bienne aussi a des progrès à faire.

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PS. Il n’est pas difficile pour quelqu’un qui me connait, qui s’intéresse un minimum au sujet de comprendre que je le suis moi aussi, autiste.

Je le remarque en particulier dans mes aptitudes innées à l’hyperlexie (capacité de lecture particulière)

ou à la synesthésie (associations de deux voir plusieurs sens à la fois.)

Ca à l’air chouette comme ça, mais ça vous donne des pensées, relativement inhabituelles par rapport aux autres enfants.

De l’incompréhension, voir carrément des maux de têtes pour celui qui essaie de vous suivre.

Mais surtout, ça rendait l’école digne d’un supplice chinois..

Les souffrances de se sentir tellement différente et incomprise.

« Mais tu joues la comédie… »

*Mais tu n’a rien ! »…

Comment la famille aurait-elle pu savoir ?

La lecture, d’abord, internet ensuite, m’ont énormément aidée.

Mais pour être totalement honnête, c’est un miracle que j’aie pu survivre jusqu’ici.

Survivre aux dépressions multiple, à la souffrance récurrente.

Avec une intelligence qui est à la fois mon alliée et ma pire ennemie.

J’ai pensé tout d’abord être simplement atteinte de troubles de déficit de l’attention.

Mais plus je suis informée et plus je comprends que c’est plus complexe que ça.

Alors, je pourrais me faire diagnostiquer à mon tour.

J’y ai pensé souvent, mais me retrouver enfermée dans une case ne serait pas une solution.

Etre à l’AI non plus.

Toutes ces années de lutte pour m’adapter, seraient vaines…

Ce qui est le plus dur,c’est l’absence de reconnaissance et de compréhension.

Voir l’indifférence, voir la négation de notre différence.

Le manque d’intérêt.

Le jugement cruel et injustifié.

Les « tu n’a qu’à  » et les « il faudrait ».

Quand ça vient de proches qui savent comment vous blesser, ou de proches de proches qui font la remarque de vos singularité, en culpabilisant vos parents, et vous -mêmes.

Vous en arrivez  à vous détester pour vos différences, alors qu’elles sont sources de richesse.

Maintenant que je le sais, je ne veux plus me battre, j’ai perdu assez de temps, je préfère fuir ces personnes .

J’ai essayé de leur expliquer.. mais elles veulent rien entendre.

Ce que j’écris aujourd’hui ce n’est pas pour eux.

C’est pour moi en premier, pour ceux qui se reconnaissent dans mes histoires ensuite.

Pour ceux que ça intéressent.

Il y en a , heureusement ; des personnes qui , elles ont suffisamment d’empathie pour deux.

J’ai l’impression de n’être qu’au début de ma route.

Je vais faire encore beaucoup de chemin, avant de pouvoir vraiment  comprendre .. si j’y arrive un jour.

Je ne crois pas être totalement dénuée d’empathie, par contre, ce qui me mets dans une autre catégorie d’autiste.

Voilà ou je veux en venir , finalement : à la souffrance.

Celle que je combats depuis tant d’année, ressemble à celle que pourrait ressentir  un objet rond qu’on essaierait sans arrêt d’enfoncer dans un trou carré….

Bien sur, il faut déjà être capable d’imaginer qu’un objet puisse avoir des sentiments 🙂 , c’est une métaphore.

En réalité ça se traduit par la difficulté de faire ce qui est si simple pour les autres.

Sortir, répondre au téléphone, discuter avec une nouvelle personne.

A force d’entrainement, j’y suis arrivée.

Ce qui est acquis   n’est plus à faire, mais demande toujours un certain effort.

La souffrance diminue , en partie.

Seule reste intacte celle que je ressens face à l’exclusion, la méchanceté gratuite…l’indifférence.

Ca peut être si fulgurant, que je dois fuir.

Comportement qui me sera reproché, bien sûr…

A coup de comparaisons déplacées.

Mais qui pourrait rester stoïque , quand on lui tire dessus ?

Ca me fait le même effet.

Cette impression de n’être rien, ou pas grand chose, de perturber le monde, d’avoir tort en permanence…

Vous pouvez  imaginer ou ça a failli me conduire…

L’énergie qu’il m’a fallu pour me convaincre que je n’étais peut-être pas ce reflet dans le miroir qu’on me tendait.

J’écris tout ça, parce que je sais que je ne suis pas la seule.

même si je suis loin d’être arrivée… je continue d’essayer.

J’ai des victoires à mon actif et j’en veux d’autres.

Le monde entier ne se résume pas à l’avis de quelques personnes qui pensent vous connaitre.

 

 

 

 

Mal à Bienne

Mon blog s’apelle bien à Bienne, pour une bonne raison.

Parce qu’on peut voir la vie de deux façons, en gros.

Et moi j’ai choisi.

Pourtant, le mal, il est là, et bien là.

Dans l’absence de coeur des gens.

Devant la cruauté des mots.

L’indifférence, l’exclusion.

Le mal est bien… partout.

Mais il faut le combattre, et pour ça, je n’ai qu’une seule arme, celle de voir le bien.

C’est ce que je fais, depuis toute petite. et ça fonctionne.

Le mal se fait tout petit devant le bien.

A condition qu’on le veuille… qu’on le veuille bien.

Il y a des gens dont je déteste l’attitude méprisante.

Moi aussi il m’arrive d’être bête, voir très bête, mais jamais méchante.

Parce que la méchanceté, c’est l’outil des faibles.

De ceux qui choisissent la facilité.

Ils me feraient presque pitié.

Je dis presque, parce que je réserve ma vrai pitié pour ceux qui en ont besoin.

Ce n’est pas le cas des méchants… eux, je les fuis, comme la peste.

Je ne leur tends pas l’autre joue… celle qui qu’ils ont frappé n’a pas besoin d’être accompagnée.

Je voudrais les effacer de ma mémoire, de ma vie.

Mais  oublier n’est pas la bonne solution non plus.

Tenir ses distances, avec ce qu’on ne peut pas changer, voilà ce que je fais.

C’est mon choix.

Je vois le bien et je me garde du mal.

Tant que je peux.

Parce qu’il y a pire que le mal.

Il y a le « bien faire ».

Le bien faire ne se préoccupe pas de ce qui est vraiment.

Le « bien faire » c’est ce qu’on aimerait croire  juste.

Mais qui ne l’est pas forcément.

Parce que rien n’est ni bien ni mal, dans le fonds.

Mais plutôt juste ou faux.

Et tout cela dépends de tellement de facteur.

Alors, gradons nous de vouloir le bien à la place des autres.

Occupons nous du notre, c’est déjà ça.

Parfois je me dis que je devrais partir, si je n’aimais pas tant ma ville.

Mais elle ne peut pas être parfaite…

Elle à ses règles.

Comme partout, finalement.

Alors, on s’adapte, ou on se bat.

Et ça je sais faire.

Nos cygnes noirs

Ce cygne là, pourrait être l’emblème de Bienne.

Comme tellement de biennois, il est venu d’ailleurs.

Il était blessé, on l’a soigné dans notre remarquable Colonie des Cygnes, dont c’est la vocation.

Un endroit dont on peut être fier.

Benni pourrait s’en aller.

Il est libre.

 

Mais  non, il reste dans la  portion de rivière,qui borde la maisonnette.

On lui a trouvé une compagne, et maintenant cinq adorables boules de plumes  gris clair,  nagent à leurs côtés.

c’est si beau de les regarder .

Les parents s’en occupent tellement bien.

Ils les surveillent en continuité.

Quand je suis allé les voir, ils sont sorti du petit bassin derrière la Colonie et ont nagés tranquillement jusque devant.

Comme fiers de montrer leurs petits.

Arrivés aux mangeoires.

Lentement, parce que les bébés sont encore maladroit sur terre, ils sont sorti de l’eau.

La maman a pris  une feuille de salade  et l’a déposé devant les petits becs de ses enfants.

Certains ont commencé à la manger, tandsi que les autres ont carrément sautés dans la mangeoire.

Pendant tout ce temps, les parents les surveillent et veillent aussi vers l’extérieur.

Avec confiance, mais vigilance.

Il n’y a rien de plus beau dans la Nature, que ces deux parents exemplaires .

En même temps, ils sont si beaux avec leurs becs rouges et leurs plumes noires frangées de blanc.

Je ne suis pas resté trop longtemps parce que Prisca déteste les cygnes et j’avais peur qu’elle les embête.

Mais elle n’a rien fait, peut-être parce qu’il y a des bébés.

Et Prisca protège les bébés.

A commencer par les bébés humains dans leurs poussette.

Je n’aimerais pas être à la place de quelqu’un qui essaierais de s’en prendre à un bébé si Prisca est là.

Ma gentille patate se transforme en loup… garou.

Babines retroussées et canines apparentes.

Les yeux lançant des éclairs.

Mais pas là.

J’aurais pu rester plus longtemps, mais je vais y retourner.

J’ai lu dans le journal que quelqu’un a lançé  vers nos cygnes une pomme piégée de lames de rasoirs.

Je n’arrive pas à imaginer les motivations de ce fou.

Mais je suis sûre d’une chose.

Si il a le malheur de recommencer en ma présence…

celle qui se transformera en bête sauvage ne sera pas Prisca.

Sauvez Prisca !

Prisca c’est ma chienne, officiellement.

 

Les services vétérinaires qui l’ont examinés ont constatés qu’elle allait très bien merci.

Cependant, il faut connaitre son histoire pour bien comprendre ce qui va suivre.. une belle histoire.

Etonnante et émouvante, comme celle du chien galeux  sauvé par une automobiliste compatissante, qui m’a fait pleurer ce matin.

Dommage que personne n’aie filmé la scène.

Vous auriez vu un héros, un type fantastique dont j’ignore le nom , mais qui n’a pas hésité à sauter dans l’eau glacée pour aider ma chienne.

Un Monsieur, courageux

Un hommr, un vrai.

Et tant pis, s’il n’a pas réussi,  l’important c’est qu’il a essayé. par tout les moyens de nous aider.

Et c’est beau.

Sa femme aussi a risqué de tomber à l’eau pour tenter d’extirper ma grosse Patate coincée dans la flotte.

Je raconte l’histoire depuis le début.

Nous passons devant l’Elfenau.

Prisca se jette à l’eau comme à son habitude à cet endroit.

Mais voilà, elle ne peut plus remonter cette fois.

Elle glisse sur le rebord.

Elle a pris du poids aussi, et nous revenons d’une grande promenade où elle a couru tout du long, derrière ma trotinette.

Elle fatigue.

Arrive un couple avec un chien plus jeune.

La cinquantaine, style bobo chic, et très sympathique.

Ils ont vu les difficultés de Prisca à remonter sur la berge et me proposent spontanément leur aide.

Leur chien saute à l’eau, ça redonne un peu de confiance à Prisca quand elle le voit remonter, mais elle n’y arrive pas.

Un jeune homme arrive et essaie à son tour de l’attirer avec du chocolat.

Mais ça ne marche pas.

Le temps passe.

Prisca est de plus en plus désespérée.

J’hésite à rentrer dans l’eau pour tenter de la porter.

Mais vous savez, elle pèse bien 50 kilos, ma bête…

J’essaie de garder espoir, mais quand une autre dame arrive pour proposer l »aide de la police, même si je préfère éviter, je retiens l’idée.

Et voilà que le monsieur enlève ses chaussures et son pantalon et descend dans l’eau glaciale de la rivière.

Elle est vraiment très très très froide.

C’est notre héros.

cet homme que je n’ai jamais vu auparavant, n’hésite pas à se jeter à l’eau pour sauver de l’hypothermie une énorme chienne qu’il ne connait pas.

Spontanément.

Un vrai sauvetage!

L’eau est trop froide, Prisca trop lourde et paniquée, elle ne se laisse pas approcher.

Alors il remonte, et on essaie d0autres moyens.

Jusqu’à ce qu’il aie l’idée d’utiliser la laisse de son chien ( la mienne est dans l’eau) pour tenter de prendre Prisca au lasso, comme une vachette.

On y arrive, tout ceci a bien duré une heure.

Mais on l’a eut.

J’ai réussi, toujours avec l’aide du même monsieur, a lamener plus loin, là ou le mur est moins haut.

Alors, qu’on ne me parle pas d’indifférence!

La solidarité, l’amour des animaux, ce sont des qualités typiquement biennoises.

A aucun moment je n’ai demandé de l’aide.

Mais j’en ai reçu au-delà de mes espérances-

Je suis émue quand j’y pense, par le courage et la générosité de ces personnes.

Aider comme ça, ne pas détourner la tête, agir, ensemble.

C’est bien.

Bien à Bienne

PS.

Bienni notre Cygne noir adoptif et sa compagne , ont fait des petits cygnaux!

J’ai fait des photos.

Une autre belle histoire. que je raconterai  une autre fois.