S’il y a un événement biennois à ne pas manquer,
the Place to be, chaque deuxième dimanche du mois,
c’est celui-là.
Le désormais fameux marché aux puces de la Coupole.
Je me souviens de ses débuts.
Lorsque les dimanches, d’hiver et de printemps nous n’avions rien pour nous occuper.
Et voilà, qu’il est arrivé, d’abord à l’intérieur, et très vite, il à débordé, et quand il fait beau, c’est tellement plus agréable d’être dehors.
Ce dimanche, nous étions des centaines à participer en vendant nos affaires où en flanant entre les stands dans l’espoir souvent comblé d’y trouver la perle rare.
Dans une ambiance joyeuse, bon enfant.
Ou se mêle le français, le suisse-allemand et tout un tas d’autres langues parlées chez nous habituellement.
Mais on se comprends bien.
On fait bien plus que se tolérer.
Ce mélange multi-culturel ( pronocer « moulticoultou » en swizzertütsch) n’est pas une tentative de rassemblement.
C’est bien plus que ça : un mode de vie.
Le reflet de notre ville dans ce qu’elle a de meilleur, naturellement.
Tout le monde s’installe, prends la place qu’il lui faut. et,
ça peut sembler incroyable, mais personne n’a du s’inscrire nulle part.
On vient librement et on se met ou on veut.
Et tout ça se fait dans le calme et le respect.
Ensuite, Karine passe entre les stands, une fois qu’on a eu le temps de gagner la moindre,
et récolte les 10 francs de base, ou plus si vous avez une grande place.
Karine, c’est la bonne fée qui fait régner son esprit de grande tendresse compréhensive sur ces lieux.
Une douce anarchie organisée.
C’est possible, la preuve.
C’est certainement ce qui fait le succès de ce marché.
Bien sûr les vendeurs sont là pour gagner de l’agent, mais pas seulement, et quand on n’est pas entravé par tout un tas de réglementations, curieusement, dans ce cas, on se conduit en grande majorité , respectueusement.
On mets nos masques, sans qu’on aie besoin de nous le demander, et on fait attention.
Entre les stands, ça parle vaccin, ou pas.
On se retrouve surtout, et on se salue à la nouvelle mode, en se cognant le coude.
On fait des heureux.
Quand pour 3 francs une jeune file repart avec la blouse en dentelles qui m’est trop petite, je vois son sourire, j’entends sa joie, et j’en ramasse au passage.
Les gens s’extasient sur ma vieille poussette des années 60, même si elle est comme une vieille dame percluse de rouille, on lui donne quand même de la valeur.
Bon, il y aura toujours ceux qui essaient de payer le moins possible… mais ce n’est pas la majorité.
Au contraire!
Moi je demande souvent aux gens ce qu’ils veulent payer, et à ma grande surprise, c’est toujours plus que le prix que j’aurais fait.
Il règne une atmosphère de retrouvaille, de chaleur humaine.
Soudain on entends une exclamation : un enfant qui trouve tellement belles mes chaussures roses, un autre qui découvre la figurine qui manque à sa collection.
Je vois mes nouveaux voisins.
Des étudiants étrangers.
Il est belge, elle est brésilienne.
Je leur demande si ils aiment Bienne, mais je connais la réponse.
Comment ne pas l’aimer quand on se sent s’y bien parmi ses habitants.
Alors qu’on vient d’ailleurs…
Ca me rends fière de ma ville ce marché, ou tout les âges, toutes les nationalités, les couches sociales,les styles se côtoient.
Je ne connaissais pas mon voisin suisse-allemand, pourtant, c’est sans hésiter, et même avec reconnaissance qu’on se confie nos stands, le temps d’aller faire un tour.
Karine c’est quelqu’un qui connaît la vie.
Elle saura être ferme quand il le faut, elle se révolte encore, quand on touche à ceux qu’elle aime, mais avant tout,
elle à ce superpouvoir de rendre les gens heureux.
Avec pas grand chose.
Avec elle ,nos vieilles affaires deviennent des trésors, et nos dimanches sur ce bout de terrain respirent la joie de vivre.
C’est toute la ville qu’on devrait lui donner.