Bienne avant tout

Quand je pense à ce qui m’intéresse dans la vie, , il y a quelque chose de particuliers, que j’appelle :

le parcours des gens.

Pour moi, les gens sont comme des personnages de romans, de films, de séries.

J’adore connaître leur histoire-

Je ne suis jamais fatiguée de poser des questions sur leur chemin de vie.

C’est comme une soif, qui ne s’étanche pas.

Chaque fois que je rencontre une personne c’est encore, comme un nouveau livre.

Bien plus intéressant qu’un roman, parce que c’est vrai.

Ca vient de mon besoin de comprendre.

D’apprendre.

De chercher ce qu’on fait là et pourquoi on en arrive à être ce qu’on est.

J’ai cru un moment qu’il me faudrait voyager pour rencontrer des gens passionnants.

Jusqu’à ce que je me rende compte que ce que je cherchais si loin

était juste à côté de moi.

Il y a une B.D. géniale sur ce sujet.

Au titre étrange de H.P et Guiseppe Bergmann.

De Manara.

Avec un héro qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Alain Delon.

Il cherche l’aventure au loin, alors qu’il est déjà en plein dedans.

C’était une révélation cette B.D.

Elle a brûlé, comme tout ce que j’avais.

Cet incendie m’a rendu comme je suis aujourd’hui,

Libérée du poids de mes affaires.

Plus légères.

Quand on a tout perdu, on a plus rien à perdre.

On va a l’essentiel.

Essentiel qui est partout.

Jusque dans les plus petits détails.

Je suis gâtée.

Je connais tout un tas de gens passionnants,

A qui il est arrivé des choses hors du commun.

J’ai mis des années avant de trouver la distance nécessaire pour ne plus me laisser impacter par ces rencontres, par ces histoires.

Je suis une éponge,.

Parfois, il m’arrive encore de me faire abuser, par quelqu’un qui utilise son histoire pour de mauvaises raisons.

Quelqu’un qui pense que j’ai bon coeur, au point de me laisser abuser par de faux sentiments.

Ces gens là se trompent.

Mon coeur a appris à se protéger.

On a tous connu des personnes malhonnêtes comme ça.

Qui vous font croire qu’ils ont des amis, qui sont aussi les vôtre,

pour abuser de vous,  par ami interposé.

CA m’est arrivé, ça m’arrive encore.

A la différence que j’écoute les signes.

Je me fais confiance, en premier.

Il y a cette idée fausse à mon sens, comme quoi, on se fait abuser parce qu’on est trop gentil.

Alors que c’est plutôt un manque de confiance en soi qui permet aux abuseurs de vous choisir comme victime.

Je déteste être une victime.

Je déteste les abuseurs .

Et je déteste encore plus ceux qui ruinent la confiance en soi des autres.

Tout les abuseurs ruinent la confiance en soi des autres.

Par contre,

Il y a aussi ceux qui ne font pas exprès.

On peut très bien ne pas être un abuseur et être un ruineur.

Les ruineurs, ce sont ces gens qui , par des petites phrases, des sous-entendu, des soupirs… vous font croire qu’ils vous connaissent mieux que vous-mêmes.

Et que vous ne valez rien, voir pas grand chose.

 

Ne pas complimenter un enfant sur sa beauté et son intelligence de peur qu’il ne devienne gonflé.

Ridicule ?

Je trouve aussi.

Mais pire que ça, en vrai.

Destructif pour l’estime de soi.

On minimise souvent l’impact de ce genre de croyance.

Chaque parole , chaque non-dit qui rabaisse est comme un coup de poing invisible dans l’estime de soi d’une personne.

Et lorsque l’on comprends ça, retrouver cette estime peut prendre des années.

C’est terrible à dire, mais d’après ce que j’ai constaté, les personnes qui se sont fait beaucoup rabaisser,  continuent de le faire elles-mêmes.

Pour elles et les autres.

Parce qu’elles ne connaissent rien d’autre.

 

Voilà pourquoi je suis si reconnaissante envers ceux qui mettent les autres en valeur.

De manière désintéressée.

Juste parce que c’est aussi dans la nature humaine, de vouloir réparer ce qui est cassé.

 

Aujourd’hui, mon bois n’est toujours pas arrivé.

Ca commence à bien faire.

Il ne reste plus que 3-4 paquets.

J’en ai pris encore 2.

Heureusement, j’ai des amis qui m’aident à le transporter.

Oui, ça commence à bien faire…

Quelle drôle d’expression, .. ça commence à « rien* faire plutôt.

Il faut que je parle au responsable.

 

Mais ça, ça sera demain.

 

Aujourd’hui, c’est dimanche.

Il fait beau, presque, incroyable.

Même pas besoin de chauffer.

Je vais en profiter pour m’occuper de mes plantes.

 

La vie est drôle

Aujourd’hui avant de sortir me suis demandé si quelqu’un allait me reconnaître, suite à ma photo en couverture du Biel-Bienne.

Et puis, non.. allez allez.

J’ai donc pris ma trottinette, et  juste longé  ma rue sur 50 mètres.

J’arrive vers un feu.

Un couple est là, a attendre pour traverser.

Les premières personnes que je croise.

L^homme me regarde, me dit  : « Bonjour ».

Je ne le connais pas, mais je suis polie, je le salue aussi.

Et là, il me dit cette phrase hallucinante :

« Je vous ai vu dans le journal. »

Je cherche quelque chose d’intelligent à dire.

Mais je ne trouve pas.

Je réponds : *c’était bien moi. »

Et comme je suis en trottinette, me voilà déjà 10 mètres plus loin à me taper la tête contre le mur, tellement je me trouve bête.

La vie continue.

Plus tard à la Coop, rebelote, avec une copine cette fois.

Ca fait plaisir.

Le Biel-Bienne, c’est une institution, le reflet de la vie biennoise.

Etre dedans , en première page, tout en haut, en plus, c’est signe qu’on est acteur de la vie culturelle, ou sportive, ou politique de la ville.

C’est ça. Ni plus, ni moins.

La vie continue.

J’ai beaucoup, beaucoup de travail devant moi.

Je me donne le droit de savourer un peu de ma petite gloire.

Pas longtemps, juste ce week-end.bien sur, je continue de travailler.

J’ai plus de 500 photos de mariage à trier et arranger.

C’est un boulot qui demande beaucoup de concentration.

Je suis une personne extrêmement sensible.

tout ce que je vis, ce que je vois me façonne directement.

J’ai appris, avec le temps, à me donner le droit de respirer.

Ma vie change en permanence, de toutes façons.

Je regarde derrière parfois, mais c’est pour mieux affronter le moment présent.

En général, je regarde devant.

Sur ma table de travail, j’ai commencé à trier les centaines de petits symboles métalliques que je vais mettre dans mes bijoux.

Dans mon carnet d’idées , j’ai noté des concepts pour ma collection automne hiver.

Reste plus qu’à trouver les bonnes perles dans mon assortiment, et à créer quelque chose de nouveau.

Un ami est venu fixer mon établi au mur, dans la petite pièce qui me sert d’atelier.

J’ai rentré les Aloe Vera de Katia qui n’aimaient pas trop toute cette pluie.

Par contre, mon flamboyant bleu du Chili adore ça.

 

Le bois que j’ai commandé à la Coop n’est toujours pas arrivé.

J’ai encore pris deux sacs, dans la pauvre pile  qui fonds à vue d’oeil.

En rayon on ne trouve plus que du bois d’allumage, tout fin, qui brûlerait en quelques minutes dans ma cheminée.

J’ai de la réserve pour deux semaines, en faisant attention.

Ma petite-fille est là, c’est les vacances.

La vie continue.

 

Reconnaissance

Je me réveille, un peu sonnée.

L’article du Biel-Bienne , ma photo en première page, c’est beaucoup pour une seule femme :).

Avalanche de commentaires gentils sur ma page Facebook, qui viennent tous de gens que je connais dans la vraie vie.

Tout le monde a adoré l’article, et les photos.

Tout ce monde qui me connais et qui ,depuis des années regarde mon travail, et me fait travailler aussi.

Cette reconnaissance, elle est aussi pour eux.

Parce que, tout ce soutien, depuis des années, dans mes bas et dans mes hauts, c’est ce qui m’a motivé jusqu’ici-

 

Sans tout ces gens qui m’ont apporté leur soutien,  moral et matériel,acheté mes cartes, mes bijoux, lu mon blog, commandé des shootings, je ne crois pas que j’aurais pu persévérer aussi longtemps.

J’en suis sure même.

Parce que j’ai besoin de cette reconnaissance.

C’est la benzine de mon moteur artistique.

Bien sûr, à la base, je le fais pour moi.

Mais à quoi sert une capacité si elle n’est pas partagée ?

Donc, aujourd’hui, c’est à vous que je m’adresse, pour vous dédier ma joie, dans cette étape importante de ma réussite : Merci , mille merci.

Vous savez qui vous êtes.

Et tout ça, tout ce travail , n’aurait pas été possible sans vous.

Je n’ai pas encore gagné le prix Goncourt, mais je me sens pareille :)-

Mais au chaud cette fois.

J’ai trouvé le truc pour me pas émerger dans un appartement glacé : toutes les 3heures je remets des buches.

Je dis ça de manière ironique, mais au moins, j’ai des buches…

Pour l’instant.

Mes stères ne sont toujours pas là, et quand je demande au service client, on me réponds que ça va arriver!

Ouais…

Après, je suis loin d’être la seule dans ce cas.

En discutant avec les biennois que je connais, j’ai appris que beaucoup de propriétaires font des économies en ne chauffant pas.

Et tout le monde n’a pas un poêle pour faire du feu.

Donc, pour l’instant , je ne me plains pas,

je constate.

Ce matin, c’est un peu le bordel, chez moi, va falloir que je fasse le ménage.

J’attendais cet article, tellement fort.

Jusqu’au dernier moment, je n’arrivais pas à croire qu’il allait vraiment paraitre.

Quand on a l’habitude des coups durs, c’est comme ça qu’on réfléchi.

Pas que je ne le méritais pas, non, je sais que je le mérite, mais allez savoir :

un avion qui tombe sur le Biel-Bienne… ou tout autre chose issu de la fabuleuse imagination de la vie, quand elle décide de vous faire ch….

Moi aussi , j’ai de l’imagination.

Je l’avais rêvé, cette « Une ».

Dans une sorte de flash.

Cette première, dont je connais la mise en page, pour la voir toutes les semaines.

Croyez moi ou pas, je l’ai vue comme ça.

Vous imaginez le choc ?

J’aimerais dire quelque chose d’important, pour tout les gens comme moi, qui ont passé des épreuves.

En particuliers ceux qui ont connu une série forte et rapprochée.

De celle qui ne laissent pas le temps de sortir la tête de l’eau, qu’à nouveau elle s’enfonce : la roue tourne.

Et ce processus infernal aussi.

Depuis le début de l’année, plusieurs de mes rêves se sont réalisés.

J’en ai encore :).

Je me réjouie déjà du suivant.

Soyons bien clair : même quand les rêves se réalisent, la vie reste la vie.

Avec ce qu’elle compte d’injustice et d’incompréhension.

Les êtres humains, à commencer par moi, sont pétris d’imperfections-

Parfois, il faut être ferme.

Mais toujours, tant qu’il y aura de la compassion et de l’indulgence,

de la compréhension aussi,

alors, on aura une chance de la faire tourner, cette fichue roue !

La biennoise la plus heureuse de la ville.

Aujourd’hui, c’est moi Quel choc ce matin de me voir en couverture du Biel-Bienne !

Avec la magnifique photo prise par Joël ( Jöggu) Schweizer

The journal de ma ville.

Celui ou toutes les personnalités qui font rayonner ma Bienne chérie, sont mises à l’honneur.

C’était un rêve .

D’avoir aussi un petit quelque chose sur mon travail.

C’est Mohamed Hamdaoui l’a réalisé.

J’aime tant sa façon d’écrire, imagée et vivante, nourrie par sa grande culture.

Il m’a donc interviewée, et j’adore son article qui me corresponds totalement.

Comme résumer la vie d’une personne en 3000 signes ?

Surtout la mienne…

Quand il m’a proposé cette interview, j’ai réfléchi à ce que je pourrais dire.

Il m’est arrivé tant de choses.

Mohamed  à trouvé, tout-de -suite, le bon angle.

Celui qui résume tout, le fil conducteur de ma vie.

Mon amour pour Bienne.

Je ne comprends toujours pas pourquoi Bienne n’a pas la réputation qu’elle mérite.

Son architecture, son histoire, ses habitants sont tellement passionnants.

C’est un mélange de Paris, de Berlin et de Milan.

Avec une touche d’Afrique.

Et New-York, bien sûr.

Mon amour pour ma ville  n’allait pas de soi.

Quand j’avais 15 ans, je ne pensais qu’à partir.

Parcourir le monde et trouver un meilleur endroit.

J’ai parcouru le monde.

Je n’ai pas trouvé.

Plus je voyageais, et plus j’aimais revenir à Bienne.

Aujourd’hui, je n’ai plus envie de voyager.

J’ai encore tellement à découvrir ici.

Une vie ne suffira pour explorer tout les bâtiments, pour connaître toutes les histoires et les gens.

Chaque arbre, chaque fontaine, chaque bord de rivière.

La faune et la flore..

La beauté infinie de notre lac, avec ses reflets d’émeraude.

La forêts aux alentours.

Les couchers de soleil qui passent du rose au rouge éclatant.

Zébrés de nuage irréels.

Et cette lumière, quasi magique qui baigne le tout, parfois, en fin d’été.

Comment ne pas adorer tout ça ?

Bienne a quelque chose d’international-.

Il y a ici, un air de liberté, de nonchalance, de particularité,

qui s’amplifie avec les années.

Bien sûr, je ne suis pas aveugle, on a aussi des trucs moches.

Comme je déteste voir des canettes flotter sur mon lac,  polluer la nature et dénaturer mes photos.

Quand aux autres choses qui me déplaisent, elles sont de toutes les villes.

Elles sont de l’imperfection humaine qui existe ici, comme ailleurs.

Contre qui il est difficile de faire quelque chose.

Alors je garde mon énergie pour chercher la beauté.

J’en trouve, dès que je sors de chez moi.

Quand je longe la Thièle,

que je vois des foulques et des cygnes, et même des castors-

Après les dernières inondations, des fleurs nouvelles sont apparues au bord des chemins.

Je peux sortir chaque jour et trouver à chaque fois des sujets différents,

en longeant la même rivière.

On me demande parfois pourquoi j’aime tant Bienne.

La question est plutôt, comment faire pour ne pas l’aimer ?

 

 

 

Jour de pluie

minuit 42.

Je vais aller me coucher, exceptionnellement tôt.

Je suis crevée,

Aujourd’hui, comme beaucoup de monde, j’ai payé quelques factures, et comme beaucoup dle monde, je m’organise pour avoir du chauffage.

Mes stères ne sont toujours pas arrivées.

Alors, en attendant, j’achète ce que je trouve, les derniers sacs qui restent à la Coop,  4 fois plus cher.

Tout ça m’empêche d’avancer.

J’ai besoin d’un nouvel ordinateur.

J’ai besoin de matériel pour imprimer mes cartes.

Mais ce n’est pas grave.

Ce qui importe, c’est que, au jour le jour, ça va.

J’ai l’habitude de vivre au jour le jour.

Pendant des années, je ne pouvais même pas envisager de faire des projets d’avenir.

Et l’avenir, c’était la semaine suivante.

A part ça.. j’ai beaucoup de travail.

Alors tout va bien..

Pénurie

Aujourd’hui, 19h30, à la coop, je prends les derniers kilos de bois sur le rayon.

Avec mon mal de dos, qui va mieux, merci, je pensais me contenter d’un carton.

Mais y’en à plus.

Plus un seul carton de bois en rayon.

Je n’ai jamais vu ça.

Il reste un sac, heureusement : ils sont plus gros, donc plus difficile à transporter.

Heureusement encore, j’ai ma super-poussette, et une gentille vendeuse pour m’aider.

Je m’interroge quand même.

D’accord, nous vivons une crise énergétique sans précédent.

Mais l’année passée, il n’y avait pas encore de guerre en Ukraine, ni de mesures punitives-

Pourtant, l’approvisionnement en bois avait du mal à suivre.

Je me rapelle même de plusieurs jours, ou il n’y avait carrément plus rien.

Je porpose, c’est une idée comme ça, que l’année prochaine, au moment de la récolte du bois flottant sur notre beau lac de Bienne, on le mette à sécher et on le garde pour le vendre, à prix raisonnable, aux famille * à faible revenu*.

Je ne me souviens plus de ce qu’on en fait de tout ce bois flottant.

Au pire, j’irai avec ma poussette, le récolter moi même.

Façon Bayfall.

Les Bayfalls, représentent une très ancienne religion africaine, avec pour principe, entre autres, que les petites choses ont de la valeur, une fois rassemblées.

Par exemple, les petits morceaux de tissus.

Ils en font des vêtements caractéristiques, façon patchwork.

C’est une religion « de pauvre » : pour manger, les enfants qui l’étudient font du porte à porte, avec un gros gobelet.

Au Sénégal, c’est principalement du riz, agrémenté de légumes ou de viande, que l’on cuisine.

Les enfants mettent leur récolte en commun, et on réchauffe le tout  pour en faire un nouveau plat,

Et c’est très bon, à ce qu’il parait.

Quand je vivais au Sénégal, il y avait une école Bayfall, tenue par deux marabouts,  joyeux et sympathiques.

Avec des locks, style bob Marley, et leur salopettes bariolées.

Moi, je n’ai pas de religion.

Juste une espèce de foi personnelle, à base d’observation, de logique de mystère et d’amour de la nature.

Forcément, il y a quelque chose.

Mais quoi ?

Vaste sujet.

J’aime assez que ça reste un mystère.

 

Cette année, j’ai décidé de changer beaucoup de choses dans ma vie.

Je continue de faire du tri,

Pièce par pièce.

C’est fou comme ça fait du bien.

 

 

 

Le Mal du Siècle

On le sait, c’est le mal de dos.

On en a plein le dos.

Plein le fonds des godillots, comme dans la chanson scout…

Bon, c’est un peu de ma faute.

Je dors sur le canapé du salon.

Dans ma chambre, il fait trop froid.

Mon canapé, : espèce de truc designé en forme de diamant,

trouvé chez Twix, il y a 10 ans,

et payé 50 frs.

Vert pâle à la base,repeint en turquoise.

Eh oui, madame, ici on repeint son canapé.

Canapé constitué de plusieurs éléments amovibles.

Si je cale le tout contre la bibliothèque, ça tient.

Mais j’étais crevée.

Je me suis écroulée sans contrôler.

Pendant la nuit, ça c’est écarté.

Au matin , j’ai senti  le froid sur mon dos.

La douleur immédiate et fulgurante, que nous sommes beaucoup à connaître.

surtout en cette période de l’année.

Donc, amis lumbagotisés, je compatis.

Ca fait mal, pas tout le temps.

Se redresser devient carrément une épreuve.

Mais, comme ça m’arrive chaque année avec le retour du froid, je connais des trucs.

Vous aussi ?

Merci internet.

Vous tapez : exercices dos sur Google et tout un tas de gentils thérapeutes du monde entier vous proposent, sur Google, des séries d’exercices bien foutus, qui vont vous soulager.

Je les connais par coeur.

Donc, hop là gehts,  je m’y mets.

Des petites séries de dix.

Couchée, les jambes se lèvent, et viennent toucher les épaules, tandis que la tête se tourne du côté opposé.

Un peu de stretching.

Y aller doucement.

Rester le plus droit possible.

Boire beaucoup d’eau, ça aide aussi.

Et voilà.

Bien se couvrir, comme papa Noêl quand il descends du ciel.

Etc…

Une petite bouillotte d’eau chaude, un patch chauffant et au pire, un peu de  voltarène.

Moi, j’ai un espèce de Roll-on , nommé Syntolkiné, merci Fabienne, aux huiles essentielles, qui fait masseur et dépôt de produit aidant en même temps.

Bref, je suis sur-équipée.

Et ça va mieux.

Pendant quelques jours, si je fais bien attention, ça va passer.

Aujourd’hui encore, il fait moche.

Mais cette année, je constate que mes voisins du dessous chauffent mieux leur appartement, du coup. ça aide.

Chaque petite fissure bouchée aussi.

chaque couverture posée au bon endroit.

C’est ainsi, chaque année, quand le froid s’installe et que le vent pénètre par toutes les failles de mon appartement :

année après année, j’ améliore mon confort hivernal en prenant tout un tas de petites dispositions.

Cet après-midi je vais faire une opération masticage.

Alors je suis d’accord, ça ne devrait pas être comme ça.

Surtout dans un immeuble qui appartient à la ville.

Qui est au courant.

Pour l’instant, la cuve du fioul qui sert à alimenter mes radiateurs est vide.

J’ai bien peur, encore une fois qu’elle le reste tout l’hiver.

Mais , encore une fois, j’adore mon appartement.

Partir sous pretexte que personne ne prends ses responsabilités ?

Faire la grève de la faim devant leus  locaux attachée à un lampadaire ?

J’y ai pensé.

Mais voilà, dans la vie, il faut choisir ses batailles.

Mon combat sera contre le froid.

Je ne veux pas d’aide.

J’aimerais juste avoir ce que chaque locataire, et même , une vermine de sous-locataire comme moi, qui paye son loyer, à droit en hiver : du chauffage.

Malgré mes mails, dont certains restés sans réponses.. et l’impression de crier dans le désert.

STOP !!! j’ai dit que je me concentrais sur ma bataille contre le froid, pas contre l’administration.

Sinon, ça me bouffe.

Dans mon malheur, il y a une bonne nouvelle :

le prix de l’électricité ne changera pas avant la fin de l’année.

et ça, c’est une p….. de bonne nouvelle.

 

 

 

 

 

Mariage très très pluvieux

Mariage très très heureux.

 

-Prends ta doudounne, il pleut des seilles !

Sur internet, Maryvonne me renseigne sur le temps à Porrentruy.

Avant mon départ pour le mariage de Laura et John.

A Bienne c’est pas mieux.

Du coup, je m’équipe, et je prends mon train.

Porrentruy.. c’est pas tout près.

Sur le chemin, passage par Moutier, grand soleil.

Incroyable.

Quelques kilomètres plus tard, repluie à verse.

Arrivée à la gare de Porrentruy, accalmie.

Petit miracle de la journée, il fait beau le temps d’entrer à l’état civil, quand on sortira pour les photos, et ensuite, toute la journée, pour tout les moments importants, il fera beau, et ensuite, il pleuvra encore, comme si le ciel voulait

montrer quelque chose.

Une métaphore de la vie.

Des instants de larmes et des instants de bonheur.

Cette famille que j’ai découvert, je ne la connaissais pas.

C’est Nicole, notre Nicole à tous, celle de la gare et des Tschauppi,

qui m’a connectée avec Tante Céline qui mariait sa nièce.

Au point d’être la maîtresse de cérémonie.

Je ne vais pas vous raconter la vie de ces gens, ça leur appartient.

Mais je ne trahirai personne en disant que c’est une famille à l’esprit ouvert, une famille solidaire et forte.

Le genre de famille que les épreuves consolide, et rends compréhensive.

Qui s’intéresse aux autres.

Une famille capable d’intégrer une sauvage comme moi, pour qu’elle soit à l’aise.

C’est rare.

Je dois dire cependant, que jusqu’à présent, il faut croire que j’ai bien choisi mes mariages, parce que j’en fait peu, mais je suis toujours bien accueillie.

J’en fait peu, parce qu’il y a eu ce satané virus, mais pas que.

C’est épuisant un mariage.

Il faut se concentrer à fonds pendant des heures, pour ne rien louper, d’important, entre état civil et cérémonie.

J’ai fait 500 photos, il devrait bien y en avoir quelques unes de bonnes là-dedans :).

Je rigole, elles seront bonnes, parce que j’avais matière à ce qu’elles le soit.

Rentrée à la maison, accueillie à nouveau, par mon fiston aimant, heureux que je sois de retour.

C’était une belle journeé.

Pleine d’émotions.

Aujourd’hui c’est dimanche.

Il pleut à verse encore.

J’adore ce temps, quand j’ai du bois pour le feu.

C’est le cas.

Je laisse encore mes photos dans mes appareils, bien au chaud sur leur carte-mémoire.

J’avais pris deux appareils.

Parce que le nouveau, c’est la première fois que je l’utilisais pour un mariage, je voulais être sure de bien maitriser.

Au final, je n’ai utilisé pratiquement que lui.

Signe que je sois me faire confiance.

Je maîtrise.

C’est un immense travail qui m’attends.

Trier 500 photos, recadrer les meilleures,, ajouter un peu de lumière par-ci, enlever ce qui gêne par -là.

Mais je me réjouie.

Ca me fera revivre cette journée.

Tout ce que je n’ai pas capté avec mon oeil, mon appareil l’aura pris, lui.

Je reverrai tout ces beaux sourires de femmes.

La grand-maman de Laura,, les tantes de Laura, la grand-maman de John.

Et tant d’autres qui étaient là, et m’ont parlé avec tant de gentillesse et de simplicité.

A la fin de la journée, j’avais envie de les prendre dans mes bras, comme si j’étais de la famille.

Ca n’a pas de prix.

Touche du bois

Encore une belle journée qui s’achève.

Tout-à-l’heure, j’étaie en train de descendre mes poubelles.

Comme d’habitude, quand je n’ai pas assez de vignettes

( c’est comme ça à Bienne, une poubelle une vignette, deux si elle est plus grosse)

Comme d’habitude donc, je prends les deux moins remplie, je les tasses à mort et je les mets ensemble.

Arrive ma nouvelle voisine du dessus, qui me propose son aide.

En anglais.

Je le dis parce que c’est bien la première fois que quelqu’un me propose son aide pour tasser mes poubelles !

En anglais en plus.

Etonnée, et un peu gênée, je décline.

En anglais aussi.

Parce que, figurez -vous, je parle anglais, si , si.

Je parle anglais , avec l’accent indien.

Mais c’est une autre histoire.

Elle fait quelques pas en direction de l’entrée.

Je me ravise.

Il y a ces 30 kilos de bois que je ne peux pas monter toute seule.

Alors je lui demande de m’attendre.

Mais Madame à du caractère.

Pendant qu’on discute deux mots, elle décide de m’aider quand même.

En quelques secondes, on collabore pour enfoncer ces deux énormes poubelles l’une dans l’autre.

Je la remercie et je lui montre le gros sac de bois à monter.

Et là, pareil, on l’empoigne et on le monte, comme si on avait toujours fait ça ensemble,

En anglais.

Bon soyons honnête, je parle un anglais extrêmement rustique,

Mais qui suffit pour communiquer.

Bon la je suis en train de m’endormir.

Je n’ai pas arrêté de la journée. et il est déjà 3h46.

J’ai fait du feu, il fait déjà froid la nuit.

J’aime bien quand il fait froid, je dors bien.

J’ai commencé une nouvelle liste de toutes les choses bien qui m’arrivent en ce moment.

C’était de nouveau une très belle journée.

Un de mes rêves c’est réalisé aujourd’hui.

Je vous raconterai, quand ça sera le bon moment.

J’aimerais tellement remercier les gens qui réalisent les rêves des autres.

Parce qu’ils en ont l’opportunité.

Et qu’ils le font avec coeur.

C’est aussi ce que j’aimerais faire.

 

Samedi j’ai un mariage.

Un couple gentil et sympa qui rêvait d’avoir un vrai photographe,

mais qui n’en avait pas les moyens.

 

Samedi, j’ai un mariage ;).

 

 

 

 

 

La vie est belle

Je dirais même plus : la vie est très belle.

C’est carrément digne d’un état de grâce quand :

-Vous arrivez des commissions avec 15 kilos de bois ( le stère est pas encore arrivé) en même temps qu’un ami qui est ravi de les porter pour vous.

Quand vous décidez de faire un poulet aux patates douces, crème, vin blanc et ail en chemise, et que le résultat ressemble à une photo dans Betty Bossi.

Quand l’après-midi, vous allez faire des photos au bord du lac et que la lumière, cette miraculeuse et sublime lumière biennoise qui enchante tout être capable de l’apprécier, baigne l’horizon et le Strandboden tout entier.

Quand vous n’avez pas besoin de vous creuser la tête pour chercher un sujet.

Et que, malgré la fatigue, vous ne vous endormez pas sur votre clavier.

Quand vous n’êtes pas toute seule à penser que vous vivez dans la plus belle et passionnante ville du monde.

Que vous y croisez votre frérot, d’un autre père et d’une autre mère.

Quand il y a encore des Orangina dans votre frigo.

Quand vos 7 chats  sauvages viennent vous accueillir  à la porte, en bonne santé. Vous leur pardonneriez presque d’avoir baptisé votre couverture.

Quand votre amie très chère, que vous n’avez pas vu depuis 1 année vient vous présenter son bébé.

Quand le bébé en question est joli comme un coeur, se laisse photographier en débordant de mignonitude, et ne râle pas quand ça maman l’abandonne pour aller aux toilettes.

Quand le même bébé craque devant les peluches de votre ado de petite-fille qui n’en veut plus. Qu’il les prends dans ses adorables petits bras, les serre sur son coeur de bébé et les embrasse comme si elles étaient vivantes.

Vous êtes heureuse.

Quand l’inspiration vous vient, et vous rappelle le but initial de votre blog :

raconter ce qu’il y a de bien dans votre vie à Bienne.

Quand Netflix, vous sort deux nouvelles super-séries le même jour.

Et qu’une n’est pas une histoire de psychopate-sérial-killer.

(Vous adorez ça mais un peu de variété ne fait pas de mal.

Quand le collier que vous faites pour votre amie Katia prends enfin une forme qui vous plait.

Quand le feu brûle doucement dans votre cheminée, teintant d’orange votre salon.

Alors oui, la vie est belle.

Quand vous avez des nouvelles de vos amies et des tas de likes sur votre nouvelle photo sur Facebook.

Que celui qui n’a jamais apprécié ça me jette la première souris !

En parlant de souris, l’avenir  vous sourit.

Quand vous avez des projets qui ont du sens sont réalisables et pourraient même rapporter autre chose que de la gloire.

Même si vous avez déjà mangé toutes vos chips, le délicieux plat que vous avez préparé vient de sortir du four, et vous pourrez le déguster devant votre nouvelle série.

Bon c’est vrai, ça raconte une histoire, vraie, de malade mental tortureur, mais allez savoir pourquoi vous adorez ça.

Et puis, c’est avec Evan Peters, et vous adorez aussi Evan Peters.

Et Ryan Murphy qui est un p…. de bon show-runner. ( directeur de série).

Vous n’étiez pas sur de ce que ça voulait dire, mais Wikipédia vous a rassuré.

Bref, à moins qu’un avion ne vous tombe sur la tête, vous allez passer une bonne soirée.

Parce que vous adorez votre propre compagnie, et vous faire de bons petits plats.

Vous avez encore une pensée pour une autre amie rencontré avec ses enfants au bord du lac.

Qui était heureuse de vous voir.

Qui vous a parlé sans détour, avec une franchise totale, sincère et émouvante.

PArce que vous lui avez répondu pareil.

Parce que ça lui a fait du bien.

Parce qu’elle vous a remercié.

Vos vous dites que vous avez peut-être contribué à changer un peu sa vie, en mieux.

L’après-midi vous avez trouvé comment contrer un gros courant d’air dans votre atelier.

Il fera un peu moins froid cet hiver.

Et de toutes façons , vous avez réservé assez de bois.

Quand vous pourriez continuer encore longtemps votre liste, mais que vous avez faim et envie de voir votre série.

Quand vous savez qu’il y aura des personnes pour être heureuses que vous même le soyez, ..heureuse.

C’est pour eux que vous écrivez.

Vous vous sentez reconnaissante , pleine d’énergie et prête à travailler toute la nuit.

La Vie est belle et ça réchauffe le coeur.

Vous vous aimez, vous aimez les autres, ceux qui sont capables de se réjouir pour vous.

Vous aimeriez bien être charitable  au point d’aimer aussi ceux qui ne le sont pas.

Mais non,

Votre poulet vous attends.