La fleur du bien de Catherine Bergeon

En opposition avec
les fleurs du mal de Charles Baudelaire.

Ma fleur a poussé cet hiver
Discrètement
En cachette.
Sur un genre de palmier,
que je croyais incapable de fleurir.
Dont je ne m’occupais pas spécialement
Et voilà, qu’après deux années passées chez moi,
elle me donne un grosse grappe de fleurs oranges
Comme une explosion d’énergie qui serait aussi un signe.
Signe que ça va.
Qu’il faut garder espoir.
Persévérer.
Je regarde autour de moi et comme un miracle, toutes ces femmes ou presque, que je connais, qui souffraient tellement empêtrées dans des problèmes différents mais qui semblaient tous sans fin, vont mieux.
Pas seulement mieux, bien mieux..
Celle qui était mal accompagné s’épanouit dans une nouvelle relation
avec la venue d’un bébé prochain.
Celle qui était seule et triste, a enfin trouvé l’amour qui la comble de bonheur.
Celle qui subissait l’enfer à son travail en a retrouvé un nouveau, et ceux qui n’ont pas su l’apprécier se rendent compte de leur perte en la suppliant de revenir…
Celle qui se croyait à bout et n’avais plus goût à rien, a découvert par hasard ses talents de sportive, et même une équipe ,déjà en compétition qui est heureuse de l’accueillir.
4 vies totalement changées en l’espace de quelques jours quelques semaines ou mois. Après des années de souffrance.
Et tout ces miracles durent.
Ce ne sont que quelques exemples.
Mais toutes étaient si désespérées avant et si heureuses maintenant,
que j’ai besoin de le dire.
Ca vaut la peine de tenir le coup.
De persévérer.

Une cinquième qui pensait que tout ses efforts étaient réduits à néant, s’est accroché et sa petite entreprise tient bon.
Une sixième pensait qu’elle ne pourrait plus assurer d’avenir a ses enfants.. et tout va mieux.
La septième, c’est moi.
Mon travail va bien, mes enfants vont bien.
Là, je touche du bois, pour tout le monde.
Je fais une petite prière à ma façon pour que ça continue.
Et je dis MERCI !!!

Belle et rebelle

La beauté, la beauté universelle, est celle qui nous touche.
Celle qui provoque un sentiment positif.
Alors, certains essaient de la faire passer pour superficielle,
alors qu’elle est essentielle.
Authentique.
Voilà sûrement, pourquoi, on sera plus touché par une Merryl Streep,
que par une actrice plus jeune, et apparemment plus belle.
Mais les lèvres retouchées, les nez formatés, les poitrines siliconées, sentent le faux.
Et le faux n’a pas de sentiment.
La beauté, je la trouve chez une femme bien dans sa peau.
Je la trouve aussi chez une femme qui va très mal, mais qui se bat pour continuer.
Et même, chez une femme qui s’est laissé tomber… tant qu’elle n’essaie pas de me faire croire autre chose.
Je trouve la beauté chez chacun, parce qu’elle est rudement résistante
et forte ? peut-être, mais surtout parce qu’elle est un composant primordial de la Nature.
En faire abstraction est presque impossible.
De plus en plus, parce que j’ai progressé, j’arrive à montrer la beauté dans son évidence, sans avoir besoin d’y faire quoi que ce soit.
Surtout, si on me demande du naturel.
Comme sur cette photo de Véronique.
Parfois, on fait de la création, c’est un tout autre travail, une démarche intéressante aussi pour ce qu’elle peut révéler.
J’aime faire les deux.
Faire de la création demande beaucoup de travail et de temps passé sur l’ordi.
Faire du naturel et trouver la beauté sans rien y toucher demande moins de temps sur le moment, mais tellement plus d’expérience.
Et la confiance.
Le paramètre confiance n’existe pas sur Photoshop.
On ne peut pas en acheter sur Riccardo..
L’intuition non plus.
La perception de la vérité d’une personne, encore moins.
Voilà pourquoi la photo naturelle est plus difficile.
Je suis vraiment contente de notre travail.
Avec Véronique, tout coule de source.

Shooting avec Véronique

J’aime beaucoup Véronique.
Depuis le premier instant, avec son pull vert.
Véronique n’est pas comme tout le monde.
Elle a une personnalité très forte.
Une façon extrêmement lucide de regarder le monde.
Sans jamais se mettre en avant.
Faire un shooting serait paradoxal, mais non.
Elle rends hommage à mon travail, à ma compagnie et se donne le droit d’être vue
et de se regarder autrement.
Parce qu’elle sait que ça fait du bien.
Elle à l’air tranquille comme ça,
mais d’un seul coup d’oeil, elle pourrait vous liquéfier sur place, si elle voulait.
Je ne sais même pas si elle en a conscience.
En fait, en ça et d’autres choses, c’est une biennoise.
La biennoise type n’existe pas,
ce qui fait sa force,
c’est justement
de n’avoir aucun type,
si ce n’est le sien propre.

Le goût du bonheur

Ah, le bonheur, quand on l’accepte, il a bon gôut.
Celui d’une grillade au soleil sur la terrasse.
Avec le beurre aux herbes, délicieux,si frais qu’il fonds
à peine.
Chaque bouchée est ma récompense.
Le bonheur a l’odeur du printemps qui s’éveille à peine.
Avec, comme bande-son, le chant d’un oiseau, dont je vois le bec blanc,
s’agiter dans un arbre voisin.
Le bonheur a le visage de ma petite-fille, qui saute de joie, parce que, demain, elle va a la piscine.
Il est doux comme ses petits pieds qui n’ont pas encore beaucoup marché.
Comme les pelages des chats qui se laissent peigner.
La place du bonheur, c’est le coeur.
C’est là qu’il attends son heure.
C’est tout simple, presque bête, mais le bonheur est comme ça.
Il se contente d’un reflet dans l’eau, d’une promenade,
pour s’exprimer.
Le bonheur donne de la force.
Il rends indulgent.
Il n’enlève pas la connerie humaine, mais permet de la supporter.
Mon bonheur est personnel, je le partage, mais il reste mien.
Comme un truc précieux , un petit lapin timide, qui ne devrait pas gambader
trop loin, sous peine de s’en aller pour toujours.
Le bonheur, c’est vous, aussi, quand vous lisez ce que j’écris, et que
ça vous a plu.
Ca me motive et ça me donne du sens.
Le bonheur..c’est enfin, une petite braise.
Qui peut s’éteindre si on oublie de souffler dessus et se changer en feux furieux
si on s’en occupe mal.
Au point de se brûler , au point de vouloir l’anéantir, avant qu’il ne vous détruise tout à fait.
Ca n’a l’air de rien, comme ça, mais ç’est dangereux, le bonheur, quand on en fait mauvais usage.
Le bonheur,heureusement, est tenace.
Comme une plante qui meurt en hiver et reviens au printemps.
Ca tombe bien.
Le bonheur, c’est demain, une amie qui revient.

13 raisons de…

Je ne regarde pas de séries pour le plaisir.
Enfin si, mais pas que.
Je veux apprendre quelque chose, sur moi, sur les autres.
Sur la vie en général ou sur un truc en particulier.
Ca peut être important, bouleversant ou simplement pratique.
Mais ça doit m’apporter quelque chose.
13 raisons.. c’est une bonne série.
Parce qu’il y faut parler de ces sujets sensibles.
Comme le suicide.
Sur les raisons qui peuvent pousser quelqu’un à en finir.
Un moment, il est dit  » que pour ne plus souffrir, il faudrait pouvoir ne plus rien ressentir ».
Voilà, je crois que cette phrase veut tout dire.
Ca me semble loin, ça me semble exagéré, mais si je suis honnête…
alors les souvenirs me reviennent.
La bêtise crasse , la jalousie, les bruits qui courent.
Ceux qui se vantent, les mensonges et les réalités.
Par contre, il y avait toujours des grands pour me mettre en garde.
Les Rockys en particuliers.
Vous vous souvenez, si vous êtes biennois.
C’était toute une bande.
Avec la banane, le drapeau sudiste et la musique qui va avec.
Ces affinités me donnait une sorte de protection.
Même plus que ça.
Je me souviens d’un petit matin, je devais partir en camp vacances avec un groupe de jeunes de l’Animation de Jeunesse.
On partait en minibus.
Mais voilà, je n’y étais pas à la bonne heure, et ils étaient parti sans moi.
Et me voilà, a 4heures du matin toute seule devant la gare.
Soudain, une belle et grande voiture américaine s’arrête devant moi.
Avec à son bord, 3 rockys.
Ils m’ont demandé ce que je faisait là.
Quand ils ont compris qu’on m’avait laissé là, sans m’attendre, sans s’inquiéter de ce qui pouvait m’arriver, ça les a rendu furieux.
Et hop, ils m’ont embarqué.
débute une folle course poursuite en direction de Strasbourg.
Le plus fou, c’est qu’on les a rattrapé!!
Et pourtant, on avait encore du faire le plein.. c’est que ça consomme ces engins là.
Voiture américaine contre minibus, il faut dire qu’on avait toutes nos chances.
Mais déjà celle d’avoir pris le bon chemin!
Et sur une petite route de montagne, la belle américaine, a fait une splendide queue de poisson au pauvre conducteur du minibus , terrorisé .
Forcé de s’arrêter.
Je me rappelle encore la tête de Martin ,le responsable en chef, complètement paniqué.
Et Sudan, tout en muscle et Shott en cuir noir, qui l’engueulait.
Parce que non, ça ne se fait pas de laisser une fille toute seule à la gare et partir sans elle.
Avant de le forcer à m’embarquer.
Ca c’était les Rockys.
Certains en avaient peur, et ils avaient raison.
Mais moi, j’ai et je garde encore une tendresse particulière pour eux.
Même si parfois, je trouvais qu’ils dépassaient les bornes.
Avec moi, ils ont toujours été épatants.
Ce n’était pas le cas de tout le monde.
Mais ça faisait l’équilibre.
Les années 80 étaient une drôle d’époque.
Ca me fait toujours un drôle d’effet, quand on veux les réduire à quelques chansons.
Ces mêmes chansons qui étaient un peu honteuses, et qu’on connait encore par coeur, parce que les radios les passaient sans cesse.
Mais ce n’étaient pas celles qu’on aimait , ni qu’on écoutait.
Les vraies années 80, étaient dures.
Pas de travail, arrivée de sida… dépression générale.
Alors on faisait comme on pouvait pour tenir le coup.
Faire partie d’une bande était un bon moyen
Alors, j’ai fait ma propre bande.
Mais c’est une autre histoire.

Changement

Comme c’est bon de se sentir toute neuve, ou presque…
De sentir ce regard nouveau sur moi.
A commencer par le mien.
Dans le miroir.
Je me souris.
Je me tiens plus droite.
Comme si j’étais à nouveau connectée correctement entre le ciel et la terre.
-Juste parce que tu as changé de coupe de cheveux.
Non, parce que j’ai vaincu ma peur.
Mais e qui me fait plaisir, c’est le regard des autres.
C’est comme si j’avais cessé d’être, pas invisible, non, mais sans grand intérêt.
J’avais fini par m’y faire.
Je croyais que c’était l’âge.
J’avais renoncé à plaire.
Et voilà que ça recommence.
Mais avec beaucoup de respect.
J’ennparle , parce que je me dis que ça peut aider quelqu’un, de savoir, qu’il suffit de pas grand chose pour aller bien mieux.
En réalité, je ne sais pas exactement à quoi c’est du, parce que je me doute bien qu’il ne suffit pas d’une coupe de cheveux.
Par contre, être en accord avec son identité.

les Miracles

oui oui, ça existe.
Bon, c’est reparti pour une petite page d’écriture.
Tout les jours , ou ,quasi, depuis des tas d’années, quand j’ai timidement commencé mon premier blog, je me tape ma petite page d’écriture.
Déjà, parce que j’aime ça, et ensuite, ça m’entraîne.
Je finirai pas l’écrire, ce p…. de livre.
En attendant, je m’entraîne.
Je surveille mon orthographe.. quand j’ai le temps de me relire, ce qui n’est pas toujours le cas.
Et puis, le vrai problème, ce n’est pas vraiment de quoi je vais parler, mais plutôt de quoi je ne vais pas parler…
Parfois, je doute aussi.. genre : mais franchement, à quoi ça sert tout ça ?
Parce que j’écris là, toute seule, et ensuite je balance mes trucs sur la toile..
Avec une impression d’indifférence absolue.
Et puis, ça arrive.. je vais dans la vraie vie, et quelqu’un me parle de ce que j’écris.
Et là, ça y est , je suis remotivée-sa-race.
Ce qui me remotive aussi, c’est de partager mes petites pensées, parce que parfois, ça fait du bien.
En 51 ans de vie, j’ai, quand même eu le temps de comprendre deux trois trucs, et, joie, j’en apprends d’autres tout les jours.
Et puis, il y a tellement de choses que j’aimerais faire encore.
Et puis, il y a ce que j’ai déjà fait et qui prends du sens aujourd’hui.
Pas cette photo, mais celles de cet hiver, ou du printemps dernier, quand à la place de ce trou, il y avait encore un arbre magnifique qui masquait le bâtiment derrière..
Et heureusement, j’en ai gardé de multiples traces.
De tout un tas d’arbres d’ailleurs.
Une sorte de travail de mémoire pour arbre, biennois.
Maintenant, en parlant de travail et de biennois.. ça me fait penser à mon prochain défi.
affronter ma peur du dentiste.
C’est bon, j’en ai choisi un et j’y vais demain pour discuter.
Je vous raconterai…

Le ciment de la civilisation

il y a la meilleure, c’est Ilénia, aucun doute là-dessus.
Et il y a LE meilleur.. c’est Jérôme : d’ailleurs, Ilénia le dit aussi.
J’ai comme l’impression d’avoir été infidèle à ma coiffeuse préférée, mais je sais qu’elle comprendra.
Jérôme, il avait déjà coupé mes cheveux, il y a… ouhlala au moins 35 ans, pour une coupe
Dessange, blonde au carré, qui m’avait rendu ravissante l’espace d’un été.
Et puis, il était reparti.
Suivent 35 ans d’errance capillaire, avec des fortunes diverses.
Jusqu’à ce que je trouve ma perle rare, mon Ilénia… chez Jérôme d’ailleurs.
A la Rue Karl-Neuhaus 38, chez Eric Stipa, juste à côté du cinéma Rex.
Je la perds elle aussi, et je la retrouve, chez moi! amenée par hasard par Elodie pour un shooting photo.
La vie est incroyable.
Ces derniers temps, je ne me sentais plus trop bien dans ma peau.
J’étais ravie de ma dernière coupe, sur le moment.
Il faut dire que c’était la grosse cata, mes cheveux, avec trois ou quatre couleurs différentes, une matière foutue, fourchues, longs, mais sans relief.
Il n’y a qu’attachés que je pouvais, plus ou moins ressembler à quelque chose.
Passage chez Ilénia, qui me convainc, d’en couper un bout.
Merci Ilénia!
C’est paradoxal, mais, même dans cet état, j’avais tellement l’habitude , ils étaient si longs, j’y tenais.
Avec douceur et gentillesse, elle m’a convaincu, et, l’espace de quelques semaines, je ressemblais enfin à ce que je suis, une femme de 51 ans.
Bien soignée.
Normale… mais un peu trop normale.
Il ne suffit pas que quelque chose soit joli et bien fait, il faut encore que ça corresponde à son identité.
Et voilà, je ne me reconnaissais plus.
Celle que je suis maintenant.
Et voilà que Facebook, me rappelle, par l’intermédiaire d’une photo, que le très court, ça me va plutôt bien.
J’y pensais déjà, mais je n’avais pas eu le courage.
Mais grâce à Ilénia, j’avais déjà fait le premier pas.
Ca m’a pris en trois jours.
J’ai vu LA coupe dans la vitrine.
Je suis entrée.
Jérôme était là, on a discuté trois minutes.
Ca semblait tellement évident, le lendemain.. aujourd’hui en fait c’était fait.
Et franchement, il assure sa race, Jérôme.
Il ne s’est pas contenté de me faire la coupe que je voulais.
Il l’a adapté pour qu’elle m’aille bien.
Pendant une heure entière, il a coupé, effilé, avec des gestes précis du grand professionnel qu’il est.
Et quand il a terminé, j’ai vu qu’il était content de son travail.
Et que , quand il me disait que cette coupe me va bien, c’était sincère.
Je vous jure que c’est vrai, mais, à la seconde ou il a terminé,
j’ai senti chacun de mes cheveux, comme une sorte d’effet magique.
Je m’arrête deux minutes là-dessus, parce que j’y ai fait attention.
Quand on rase tout ou une partie de ses cheveux, on les sent, différemment.
Ils deviennent comme des petites antennes.
Ca me fait penser aux arbres, quand on coupe les branches pour qu’elles repoussent mieux.
Bien sûr, aux moines boudhistes et autres adeptes qui se rasent la tête.
C’est une expérience que j’ai fait, complêtement , trois fois.
Chaque fois, c’est une véritale renaissance, et pas seulement capillaire.
Quand je suis sortie, il pleuvait tout ce qu’il peut pleuvoir, quand la pluie décide de s’y mettre.
J’adore cette coupe, parce qu’elle me dégage le cou.
J’ai appris que nous avions tous un épi, placé différemment.
Le mien est au somment du crâne, et la coupe se travaille à partir de là.
Après, les cheveux se placent, dans les jours suivants, au fil des lavages.
J’aime cette coupe
parce qu’elle reste très féminine.
parce qu’elle me rajeunit.
Parce que je peux faire des variations.
La version originale , c’est la Curvy Silver, c’est à dire, avec une belle couleur argent.
Impossible à faire avec ma coloration actuelle.
La bonne surprise, c’est que même avec ma couleur, ça donne bien.
Même sans maquillage…
J’ai retrouvé un style.. et p… ça fait du bien !
Maintenant, je me réjouie de voir comment je vais être perçue, par l’extérieur.
C’est dingue comme l’apparence joue sur les relations sociales.
Mon autre coupe m’apportait un certain respect appréciable, on verra bien ce qui se passe avec celle-ci
Ca fait très narcissique tout ça, mais en vrai, si j’en parle, c’est pour rendre hommage aux professionnels qui s’occupent de nous.
Il y avait un garçon handicapé, qui était visiblement content d’être là. Avec de beaux cheveux bouclés.
J’ai beaucoup apprécié le comportement de toutes les personnes présentes, vis à vis de lui.
Naturel.
Parce que, une jolie coupe, ça fait du bien à tout le monde.
Je pense à certaines personnes, très seules, le moment passé auprès de la coiffeuse où du coiffeur, quand il en prends bien soin est précieux.
Et même pour ceux qui ont une vie sociale intense, c’est un temps privilégié.
Je soupçonne ma petite maman de se faire couper les cheveux souvent, juste pour le plaisir d’avoir « sa » coiffeuse perso à la maison.
Je lui suis tellement reconnaissante, parce qu’elle s’en occupe si bien.
comme si elle s’occupait de sa propre mère.
Pareil pour la manucure et tout les autres soins esthétiques, physiques ou psychiques ou pour ceux qui viennent en shooting chez moi.
Pareil même pour les sportifs qui donnent du bonheur aux spectateurs, en se dépassant, et pour les artistes, quels qu’ils soient.
On prends soin les uns des autres, et c’est bien.
C’est important.
Toutes ces relations sont le ciment de notre civilisation.

Artistes

les grapheurs sont une espèce à part.
que je ne comprends pas bien.
Pas très causants…
En même temps, regardez cette oeuvre, réalisée en un jour.
Comment vous voulez qu’il s’exprime encore après ça.
Je me glisse, le lendemain dans la maison abandonnée pour photographier toutes ces oeuvres qui seront détruites en même temps.
En garder ma trace.
j’aime comme elles s’intègrent, comme certaines s’inspirent du support et même des débris.
Comme elles suivent la rampe d’escalier.
c’est de l’art pur.
Je me glisse le lendemain, avec la permission d’ouvriers qui récupèrent du matériel encore utilisable.
j’en profite pour prendre aussi un tuyau pour remplacer celui qui est cassé sous mon évier.
Ils ont du croire que j’étais partie.
Parce que je me retrouve enfermée.
Complêtement enfermée.
tout le tour de la maison est cadenassé.
Mais je le vois.
Celui qui à réalisé la grande fresque.
Je discute deux mots.
Il n’a pas l’air super ravi de ma voir là.
Mais zut!
Moi aussi je suis une artiste.
Et je rends hommage à ce qu’il fait.
Mais je ne le dit pas.
Je lui demande si il sait comment sortir.
Il ne réponds pas.
Je ne m’en fait pas trop.
Je continue , quelques photos.
Et puis, il a un sursaut.
De je ne sais pas quoi.
Il vient vers moi et m »aide à sortir, parce qu’il a la clef du cadenas.
Il y a quelque chose que je ne saisit pas…
Mais ce n’est pas grave.
Un jour, peut-être, je comprendrai

Avancer

J’essaie d’avancer.
Toujours.
Je trouve insupportable de stagner.
Maintenant j’arrive à ne pas tout remettre en question pour un coup du sort.
A rester forte et droite quoi qu’il se passe.
C’est dur.
Mais, si j’essaie déjà, je n’y arrive pas toujours, c’est déjà ça.
Comme au sport.
Il faut pratiquer.
Et ça rentre
On se muscle la personnalité.
J’ai hâte qu’il fasse beau, qu’il fasse chaud.
Que le printemps ressemble au printemps.

Je vais au bord du lac.
J’aimerais trouver de belles images.
Je photographie, mais rien d’extraordinaire.
Et puis, je la vois.

Avec son petit manteau rouge, sa robe courte, et
ses cheveux très blonds.
Elle contraste, dans la grisaille.
Elle à l’air seule, assise sur un banc.
Je me dis que ça ferait une jolie photo.

Curieusement, quand elle me voit, elle aussi,
elle se lève.
Reste droite, immobile, comme une poupée.
Avec la tête un peu baissée.

Derrière elle, il y a un homme.
Habillé tout en noir.
Il l’a rejoint, et je décide de ne pas faire la photo.
Quand je passe à leur hauteur, je remarque ses collants.
Noirs, à résille.
Mal mis.
Sur une des jambes, le dessin s’enroule en spirale autour de sa jambe.
Ca lui donne un petit côté négligé.
Elle est belle, quand même.
Mais cette posture, droite, immobile, presque sans âme,
m’interroge.
L’homme lui parle, il à l’air d’essayer de lui expliquer quelque chose.
Elle ne bouge pas d’un millimètre.
Enigmatique.
Un personnage de roman.
J’essaie d’imaginer ce qu’elle peut être.
Les liens qui les unissent ou pas.
Pendant les quelque minutes où je l’ai observé,
mis à part pour se lever,
elle n’a plus bougé d’un millimètre.
Je ne les entends pas, je les devine.
Il n’est pas agressif, mais il me semble entendre des gémissements,
voir des pleurs.
A moins que mon imagination me joue des tours.
Elle m’inspire en tout cas.
Je pourrais facilement raconter son histoire.
Il se dégage de cette scène quelque chose de dramatique.
De cinématographique.
Mais on est dans la vie réelle.
Qui est souvent bien plus terrible,
que tout ce que je pourrais imaginer.