Voilà, c’est fini.
Je sais maintenant qu’aucun mot, aucune classification ne va me convenir.
De toutes façons, j’ai toujours refusé d’entrer dans une boîte qui me définirait,¨moi et les autres de mon espèces.
Il n’y a pas d’autre de mon espèce.
et pourtant, dieu sait si on a essayé de me donner des noms.
Je n’ai même pas envie de les écrire, ils me salissent.
J’ai déjà un nom, pourquoi m’en donner d’autres ?
Alors, c’est vrai, je pense à ma manière, et je m’en suis rendu compte assez rapidement, elle est particulière.
D’abord, il y a ceux qui ne me comprenaient pas, comme si je parlais une langue étrangère.
Ceux qui ne pouvaient pas m’écouter longtemps, sans peine d’avoir mal à la tête.
Et ceux à qui je faisais peur, parce que je lisais en eux trop facilement.
Enfin , il y a ceux qui me comprennent, qui sont d’accord ou pas, mais avec qui c’est agréable d’échanger des idées.
Et puis, encore, il y avait les livres, les films.
CAmille Cluadel, Aldous Huxley, Orange Mécanique, The Wall…
De la musique aussi, Pink Floyd, Thifaine…
Histoire de me construire un monde ou je serais moins seule.
Des amis, ceux qui, comme Daniela, avait assez de coeur pour me prendre comme je suis, ou Nathalie, qui qui pensait plus loin.. trop loin. Et là, c’est moi ui avait peur.
Enfin, enfin ! Internet est arrivée .
Comme Zorro, sans se presser.
Mais petit à petit, tout ou presque a été répertorié.
Moi, j’avais peur, encore.
Pas de ce que j’allais découvrir, mais bêtement , de ne pas être capable,
comme tout le monde, d’utiliser un ordinateur…
Ca à l’air bête, maintenant que n’importe quelle grand-mère a sa page Facebook.
Mais au début, c’était difficile, il fallait parler binaire, ne pas se planter,
sous peine de tout planter.
J’avais dit , je me mettrai à l’ordi le jour ou il sera capable de me comprendre.
Ca doit faire 10 ans , maintenant, que c’est fait.
Au début, pas sans mal.
Dès que je me connectais, je percevais tout.
Trop.
Toutes les sentiments, les névroses et les histoires des personnes connectées en même temps que moi-
Terrible!
Ca me donnait des maux de têtes récurrent.
Jusqu’au moment ou il a fallut affronter une des pires vermines sévissant sur le Web.
En même temps, j’avais des alliées.
Alabama, Michelle, on s’y est toutes frottées.
On ne pouvait pas faire grand-chose contre autant de haine et de fourberie.
D’autant que ça mettait en lumière la lâcheté des autres.
J’ai bien failli abandonner.
Après un temps de repos, presque une année.
Et abandonner un blog qui faisait des milliers de vues par jour.
J’ai recommencé, en me faisant plus discrète.
En restant sur des thèmes faciles.
Tandis que le monde entier découvrait les plaisirs de l’expression , je passais inaperçue.
Plus ou moins.
Parfois encore, je subis quelques attaques, je n’y réponds plus.
Je sais maintenant que c’est le meilleur chemin.
Tout ça pour dire que penser différemment de la majorité, ça n’existe pas.
Tout le monde pense différemment.
Par contre, tout le monde n’a pas la même sensibilité
Et c’est là que se trouve toute la différence.
La sensibilité est un pouvoir, un don du ciel.
Un cadeau qui peut nous pourrir la vie.
Tant qu’on ne comprends pas ses avantages.
Comme j’aurais aimé le savoir!
Ma sensibilité a pourri mon adolescence, mon enfance aussi
Je donne des exemples joli, j’en ai qui le sont moins, mais mon propos d’aujourd’hui est d’être agréable à lire.
Je me rappelle encore de ce biscuit en forme de canard que je ne voulais pas manger pour ne pas le blesser, mon désespoir de petite fille et le moqueries des adultes
Ensuite, au catéchisme, quand on m’a dit que je devais aimer Dieu par-dessus tout, ça m’a posé un problème : c’était ma mère que j’aimais déjà par-dessus tout.
Je suis rentré chez moi en pleurs.
Ensuite l’adolescence.. je vous l’épargne.
J’aurais aimé tuer ma sensibilité.
Etre impassible comme un samouraï.
Cynique.
Surtout ne pas rougir, ni pleurer, ni montrer aucune de ces foutues émotions qui me rendent transparente aux yeux des autres.
Et alors quoi? le ciel va me tomber sur la tête?
Les gens me jeter des pierres ?
Bien sûr que non, mais quand on est dominé par ses émotions, on à l’air souvent très à côté de la plaque.
Et pas que l’air, la chanson aussi…
On passe son temps à se poser des milliards de questions , qui ,elles-mêmes en engendrent d’autres
milliards
Ce cerveau en constante ébullition surchauffe et entraîne la personne dans des gouffres sans fond.
Et plus on est intelligent, plus les questions se posent, avec les émotions qui vont avec.
Ce n’est pas un simple ascenseur émotionnel, c’est un grand 8 permanent, perpétuel, épuisant.
Heureusement, la vie est bien faite.
Il y a des remèdes.
De quoi calmer supporter tout ça.
Et il y en beaucoup, qui rendent cet état supportable.
La danse, la musique, le chant, le sport, la création, la nourriture, les plantes, …
Si on sait s’en servir, combiner tout ça dans les bonnes doses, alors, ça devient tout à fait supportable,
Même, on découvre que ce qu’on prenait pour une faiblesse est en fait une source de bienfaits, voir même de pouvoir, si mal utilisé.
On ne prévoit pas l’avenir, mais on le ressent, mieux que ceux qui n’ont pas cette sensibilité.
On se pose les bonnes questions, à force, on fait le tri.
Du coup, on comprends mieux que les autres aussi.
Ce qui nous semble facile et naturel demande beaucoup d’efforts a ceux qui n’ont pas cette capacité.
Capacité, c’est le bon mot.
CapacitéS.
Si on les utilise bien, alors on se développe, on s’épanouit.
Si on les utilise mal.. on peut faire beaucoup de mal.
Comme les gourous qui inventent des sectes sur mesure ( spécial dédicace à Bagwan).
Mais il n’y a pas besoin d’aller jusque là.
Voilà pourquoi je refuse toute appartenance, toute dénomination.
Parce que nous sommes de plus en plus à être comme ça.
Les autres nous appellent hyperactifs, avant on disait « malade des nerfs » et encore avant « sorcière ».
Maintenant, on parle de syndrome d’Asperger, de spectre autistique.
On trouve des médicaments, Ritaline, Concertat, et en Amérique, la consommation explose à cause des effets « intéressants » de ces médicaments.
A tout les niveaux d’une société hyper-concurrentielle, les gens en prennent pour se booster.
Grand sujet.
Les causes, autre grand sujet.
J’ai cherché inlassablement les causes de cette sensibilité
Je les vois dans le métabolisme.
J’en ai déjà parlé.
Je ne vais pas vous bassiner avec des détails techniques.
Surtout que c’est différent pour chacun , parce que nous avons tous notre propre façon de métaboliser.
A la fois simple et très compliqué.
Voilà pourquoi il n’y a pas de recette miracle.
Ou plutôt pourquoi il faut à chacun sa propre recette.
Une recette que personne ne peut dicter, parce qu’il n’existe pas de modèle.
A chacun de trouver la sienne.
Maintenant, par exemple, on se rends compte que l’intolérance au gluten concerne beaucoup de monde.
Au point de faire des rayons entier dédié aux aliments qui n’en contiennent pas.
Si nous appliquons ce même schéma au cerveau, alors , forcément nous ‘avons pas tous la même capacité a fabriquer de la sérotonine.
Etre carencé en sérotonine explique une grande sensibilité.
Après, il y a l’intelligence.
La faculté d’utiliser son cerveau de manière optimale.
La aussi, la nature nous a fait différent.
Du coup, on peut avoir un cerveau qui fonctionne très bien et n’avoir aucune empathie envers les autres.
Forcément, on peut définir des groupes de gens ui se ressemblent en apparence.
Et même leur donner des noms.
Et même trouver des médicaments pour les soigner.
Et même gagner beaucoup d’argent avec ça.
Je vais rester dans mon sujet de la sensibilité, de la façon de penser différente.
Je me méfie extrêmement des médicaments.
La encore, j’ai déjà fait des articles entiers sur le sujet de la Ritaline, par exemple, je ne vais pas vous embêter avec ça.
Je crois que chacun peut se faire sa propre opinion, mais je conseille à ceux qui seraient tenté de donner de la ritaline leurs enfants, pour les calmer un peu, d’essayer d’abord.
De bien se renseigner aussi.
La ritaline est un excitant.. et pourtant elle calme les hyper-actifs… voilà, tout est là.
Après, il y a toutes sortes de théories alarmistes et fantaisistes.
Les vaccins.. pourquoi pas les extra-terrestes ?
Je rigole, mais c’est une des bases de la scientologie : si nous sommes perturbés c’est par des esprits extra-terrestres…
Voilà pourquoi je déteste autant les sectes et tout ceux ui profitent du désarroi des autres face à la différence.
On à de la peine à se concentrer ? et pourtant on est capable d’accomplir de travailler des heures entières sur quelque chose qui nous plait.
On ne tiens pas en place, mais on a de l’énergie à dépenser.
Pas comme les autres.
Différemment.
Moi je crois profondément que nous sommes tous différents.en résumé, certains le sont plus que d’autres.
Et notre société n’est pas faite pour la différence.
On commence seulement à l’accepter, à chercher des méthodes.
Il existe de bons thérapeutes qui aident avec des exercices pratiques, et la parole, ceux qui ont des difficultés à s’adapter
Malheureusement, certains sont très touchés.
Ceux qui ne parlent pas, ou presque, qui se mettent en danger.
Je ne parle pas d’eux là.
Je parle de tout ces gens qui ont l’air normaux, mais qui savent qu’ils sont différents.
Pour qui l’école était un calvaire.
La vie sociale aussi.
Qui ont leur propre logique, leur propre façons de penser.
Et tout un tas de symptôme, comme une grande susceptibilité.
Un besoin de s’exprimer avec des mots en particuliers, et de la peine à s’adapter aux codes de la société.
Au point d’en faire des dépressions.
Au point d’avoir envie de mettre fin à leurs jours.
Au point de croire qu’ils sont malades, qu’ils doivent se faire soigner.
Alors c’est facile à dire, puisque ça fait 51 ans que je cherche comment m’adapter, j’ai une certaine expérience.
Et 23 ans que j’observe quelqu’un qui est plus différent encore.
Au point dene pas sortir pendant des semaines entières, et de n’avoir aucune empathie.
Parce que je ,nous, sommes passés par tout les stades, et qu’aujourd’hui, non seulement ça va plutôt bien , mais je vois mon fils progresser, alors, on pourrait croire que c’est facile.
Mais nous avons connu l’enfer.
Je n’exagère pas.
Ca aussi j’en ai beaucoup parlé et je vais vous l’épargner.
A la différence, maintenant ,la haine que j’avais envers les personnes qui nous ont fait subir leur incompétence, s’est muée en compréhension.
Ca ne veut pas dire que j’ai tout pardonné.
Mais comprendre aide à relativiser.
La haine est fatigante, usante comme un poison qui se répands en soi.
Je veux me sentir bien.
J’accepte avec plaisir d’être différente, même si je n’ai pas l’impression de l’être tant que ça.
Mais qui laisse ses enfants couvrir les murs de leurs dessins ?
ui ne bois pas d’alcool parce que ça à un gout dégueulasse ?
Qui ne supporte pas certains mots au point de ne pouvoir ni les dire, ni les entendre sans se sentir mal.
Pareil avec certains aliments, si j’ai le malheur d’en manger mon corps les expulse violemment.
Qui passe la nuit à écrire et travailler sur ses photos?
Qui doit se concentrer à fonds toute la journée parce qu’elle n’a pas de mémoire à court terme?
Qui est incapable d’avoir la moindre vie sentimentale ?
N’a pas de voiture, ne part plus en vacances ?
Qui à décidé de s’occuper elle -même de son fils pour éviter les dégâts des institutions?
Quitte a devoir apprendre comment faire toute seule.
Et quand je vois ses progrès , d’abord minimes, mais maintenant impressionnants, je me dis que j’ai bien fait.
Malgré ou grâce à tout ça je n’échangerais ma place pour rien au monde.
J’aime ma vie.
J’adore ma famille.
J’ai des copines géniales. Des copains géniaux.
Des animaux chéris.
Mon appartement me plaît énormément malgré son état.. alternatif.
J’adore ma ville
Le printemps et là ,j’ai fait mon jardin et regarder mes plantes pousser me comble de bonheur.
Et elle n’est pas finie ma vie, il me reste encore des tas de choses à découvrir et à apprendre.
4h j’entends les oiseaux chanter.