On peut rire de tout, dit-on et en général, je suis plutôt d’accord avec ça.
Mais j’ai une grande exception.
Je ne rigole pas avec la terreur.
Vous vous imaginez , a plus de 100 mètres du sol,
en équilibre sur une poutrelle, devant votre bureau en flamme ,
à vous demander si vous allez sauter ?
Mourir brûlé, ou écrasé sur le sol ?
En celà, le 11 septembre était plus qu’un acte de terrorisme.
c’était des actes successifs, comme des monstrueux dominos,
qui tomberaient les uns sur les autres, enchaînant l’horreur,
les horreurs.
Dans l’instant et dans le temps.
Horreur des gens coincés dans les gravats.
Horreur des gens bloqués dans les ascenseurs.
Horreur de ceux qui croyaient s’en sortir…
et qui ont vu des tonnes de métaux s’écrouler sur eux.
Horreur dans les avions,
Horreur dans les familles.
Je pourrais continuer longtemps.
Dire que ce drame ne mérite pas tant d’attention, parce que ci ou ça et aussi vain que de ne pas pleurer pour les animaux, parce que des enfants meurent de faim…
tout les drames sont épouvantables.
Et c’est le but de terrorisme, de créer l’épouvante.
La réponse des new-yorkais, dans leur solidarité,
les actes de bravoures exceptionnels,
c’est la réponse du monde.
parce qu’il faut savoir que New-York,
n’est pas comme le reste de l’Amérique.
Par sa situation, son histoire, son attrait, elle attire des gens venus de la planète entière.
New-York, c’est le monde en concentré.
Je le sais parce que j’y étais.
Oh, ça fait longtemps..
il y a 3o ans.
Je n’ai pas eu le temps de monter plus haut que les chevilles de la Liberté,
(y’avait trop de monde),
mais j’y étais, au World Trade Center.
Je voulais tester le fameux ascenseur,
celui qui montait tout en haut, en quelques secondes.
Je me souviens de la jeune fille,
qui pressait le bouton.
Une asiatique, pas plus de 18 ans.
J’avais eu cette pensée futile :
quel effet ça fait, de monter et descendre toute la journée.?
Quand à moi, j’ai eu l’impression d’être sur un manège géant.
L’estomac sans les talons.
Et si je pourrais faire un métier pareil.?
En haut, il y avait une sorte de restaurant, avec l’histoire du building
sur des panneaux.
Plus haut encore, le toit.
Ouvert seulement par beau temps.
par chance, il faisait beau, et on a pu y aller.
C’était incroyable.
Comme être dans le ciel.
Comme être en avion, et pouvoir en sortir
en arrêt dans le ciel.
A toucher les nuages.
C’est pas pour rien qu’on les appelle des gratte-ciels.
Je me souviens encore des filets.
Pour retenir les gens qui auraient des envies de suicide.
quel paradoxe !
Ils avaient pensé à retenir ceux qui veulent mourir.
Mais ceux qui étaient pris au piège ,
ont été obligé de sauter.
Une fos rentré chez moi, toutes mes photos ont brûlé dans l’incendie de mon appartement.
Revenons plus tard dans le temps.
Dans cette horrible tragédie new-yorkaise,
, les silhouette des « jumpers » ,
c’est ce qui m’a choqué le plus.
Il y en avait tellement.
Ces silhouettes noires dans la fumée,
au bord, du vide.
Et les mêmes ,
dans, le vide.
Comme des momies,
des ombres sombres lancées dans le vide.
A travers la fumée.
Avec cette horrible impression ,
qu’ils sont déjà morts.
Touts ces derniers messages d’amour pour leur proches.
Toutes ces histoires de vies, stoppées net.
Bousillées.
Pour quoi, au fait ?
Je me souviens encore et encore.
Comment oublier ça ?
On sait tous où on était ce jour là.
Dans mon salon, la bouche ouverte, je vois le premier avion s’enfoncer.
Et le deuxième juste après.
Ce qui c’est passé ensuite, c’est qu’on en a parlé, parlé et parlé encore.
Je ne vais pas pas épiloguer davantage.
Tout ce que j’ai à dire, c’est que personne n’a le droit de semer la terreur.
Et je doute fortement
que ceux qui passent outre,
finissent au Paradis.