Tenir un stand est formateur.
De 11h à 19h non-stop avec 45 minutes de sommeil dans les pattes, je me confronte à la vie réelle dans ce qu’elle a de plus direct.
Aujourd’hui, il faisait beau, ça aide.
La journée commence très joliment avec la visite de Mme Widmer,
ma maîtresse de petite école, que j’adore.
c’est fou comme on se ressemble.
Ses encouragements me font du bien.
La journée est marquée par quelques évênements qui me touchent plus ou moins.
Mais en règle général, ce fut une excellente journée au niveau de la vente.
Ce qu suffirait à faire mon bonheur.
En lus, je m’entends très bien avec Colette et Raphël qui travaillent pour Pierre et pour notre sympathique voisin suisse-allemand qui vends des attrape rêves.
Raphaêl me prête une chaise pour que je puisse m’asseoir
et je peux compter sur les deux pour jeter un oeil quand je vais aux toilettes.
En face, Mamie est de mauvais poil. Le tricot ne fait pas recette aujourd’hui.
Mais je ne m’en rends pas compte, toute heureuse que ça marche bien.
Pour combler les vides des stands inoccupés, on mets nos affaires.
Mamie, depuis quelques jours s’étend sur le stand d’en face.
Pas moi, mais depuis hier, je mets aussi mes cartes sur celui de droite.
Et voilà qu’une heure avant la fin du marché, elle pête un plomb.
Mais vraiment.
Elle se lève aussi vite que son grand âge le lui permet et fonce sur mes cartes, qu’elle balaie de la main en les repoussant .
je ne suis pas spécialiste du marché, mais toucher aux affaires des autres de cette façon, quel que soit l’occasion ça craint.
Mes cartes sont fragiles, dans leurs emballages, elle les froissen sans aucune considération.
Du coup je me précipite à leurs secours.
Mes cartes sont mes bébés, que j’ai enfanté, une à une.
Les maltraiter, c’est ME maltraiter.
Je me précipite donc .
Mamie s’énerve.
J’ai droit à la moitié… qu’elle me dit.
Je ne relève pas qu’elle s’est déjà étendue sur un autre stand.
Je décide de ne pas être contrariante.
Je délimite la moitié, et je remets mo tissus qu’elle a aussi déplacé, pour qu’elle puisse poser ses boules de noêl dessus.
Elle les a posé sur des grands cartons , du coup on ne voit plus mes cartes.
Mais bon, je continue d’être accomodante.
Mais elle me cherche.
Dans la fatigue, j’oublie parfois qu’on ose ps fumer et j’ai, ô crime grave, rallumé mon mégôts.
Elle se mets à brailler qu’on à pas le droit de fumer.
C’est vrai, mais je doute qu’on puisse occuper tout les stands disonibles,
et surtout, elle-même mets de la musique qui dérange tout le monde.
Et ça, elle s’en fiche royalement..
La graphiste chinoise à côté n’en peux plus .
Je ne veux pas passer le reste du marché à faire la guerre.
Je n’ai jamais rien dit pour la musique, mais là, je lui fait remarquer sur le même ton qu’elle emploie avec moi que ça non plus n’est pas autorisé.
Elle se calme et remets elle-même mes cartes dans un espace encore libre.
Je ne dis rien, je prends ça pour un geste de paix.
Même si je n’aoorécie vraiment pas qu’elle y touche.
On se calme.
Tant mieux.
L’autre jour, j’ai moi-même pété un plomb, parce que…
Quelqu’un s’était branché sur « mon » rouleau.
Comme dirait ma chère petite maman, j’essaie d’être intelligente,
et je n’en rajoute pas.
j’avais bien pensé qu’il arriverai aussi que j’aie de la visite qui me fasse moins plaisir.
Ca c’est produit aujourd’hui.
Je suis très sensible à ce que les gens dégagent.
ET aux souvenirs de ce que j’ai pu vivre avec certaines personnes.
En un quart de seconde, je me trouve mal.
Le sang ne circule plus normalement et j’ai envie de vomir.
La personne en question fait bien attention de ne pas me remanquer de respect.. mais il peut dire tout ce qu’il veut…
je sent bien qu’il m’en veut encore.
comme je suis certaine qu’il me lit, là, j’en profite pour lui dire qu’il ne se rends pas compte que tout remonte à la surface chaque fois que je le vois.
Que je fais de gros efforts pour me maintenir en vie et assumer mes rôles de mère et grand-mère.
Que pour toutes les personnes hors -normes dans mon genre, s’adapter à la société, trouver sa place est un défi chaque jour renouvelé.
Que faire le poids, face à quelqu’un qui mesure bien deux mètres et forcément vous regarde de haut est impossible.
La lutte serait de toutes façon inégale.
Il y a là quelque chose de profondément injuste,
qui pourrait réduire tout mes efforts à néant.
Par contre, je suis persuadée que ce n’est pas ce qu’il veut.
Qu’il à sûrement été autant blessé que moi et pour ça, il devrait me comprendre.
J’espère que ça arrivera un jour..
Heureusement, les choses évoluent avec le temps.
Et prennent parfois des sens tout-à-fait nouveau.
Je vais aller me coucher.
Il n’est que 5 heures du matin.
Je pourrai dormir 5h.
C’est largement suffisant.
Ce fut une très belle journée malgré tout.
Au final, Daniel le tatoueur avec la soeur à Kiki sont passé
et il m’a fait le plus beau des compliments :
-Elles sont super tes cartes : j’arrive pas à en trouver une seule qui me plait moins que les autres…
🙂 Merci Daniel .