Journal biennois de la pandémie jour 12

photo-carte

Mon ami qui bosse à la Coop n’en revient pas :

-Ben dis donc, t’es la première que je vois sourire aujourd’hui !

Je lui réponds  :

-Pourquoi je ne sourirais pas , j’ai passé une bonne journée !

Il éclate de rire, tant ça lui semble incongru qu’on puisse passer une bonne journée en ces temps virussé.

Je lui explique que j’ai de toutes façons une vie difficile, alors, ça ne me change pas tellement…

Je suis contente d’avoir pu apporter un peu de bonne humeur.

Je m’en veut quand ce n’est pas le cas.

Aujourd’hui j’ai appris le décès du grand Manu di Bango, le génial musicien africain,

décès du au virus.

Saleté de virus.

Bien sur je suis  consciente des tragédies qui se jouent,

des infirnières et médecins qui luttent.

Du peuple qui doit s’adapter, des problèmes que ça engendre.

Des gens qui vont tout perdre etc…

Mais ça ne va aider personne que je tire la gueule, non ?

Il y a des petits bonheur…

comme trouver une bouteille d?Orangina en verre au lieu du plastique habituel,

le soleil qui brille et un magnifique coucher de soleil rose en  prime.

J’ai passé une belle journée et tant pis si je dois attendre demain pour renouveler mon abo photoshop, l’essentiel c’est que  mon moral est revenu.

Et je vais tout faire pour qu’il reste au beau fixe !

Journal biennois de pandémie jour 11et 12

Jour 11.

Franchement, quand il fait froid, on tourne au ralenti.

Je sors la journée, parce qu’il fait moins froid dehors que chez moi.

La nuit je ne mets pas le chauffage, parce que je dors très bien sans.

Histoire d’économiser aussi.

Mon cerveau aussi tourne au ralenti.

Je ne suis pas malade, et c’est tant mieux, mais je dois faire de gros efforts pour garder le moral.

Principalement, ce qui m’a un peu descendu aujourd’hui, je vais le dire une fois pour toutes, c’est le principe des demandes d’aide.

Pour deux raisons :

1) parce que demander de l’aide implique de reconnaitre qu’on en à besoin, ce qui déjà, je vous assure, on s’en passerait bien.

.Ensuite, il faut répondre à un questionnaire, ce qui équivaut à raconter à votre vie de « râtée » à un inconnu . Et ça aussi on s’en passerait bien.

Et finalement, il y a des conditions.

J’ai examiné soigneusement toutes les possibilités d’aides, et malheureusement, mon cas est « hors concours ».

Oh, je ne suis surement pas la seule.

Il y aura toute une catégorie de la population suisse qui ne rentre pas dans les cases et j’en fais partie.

Donc, jusqu’ici, et je doute fortement qu’il en soit autrement pour les autres… même si, j’avoue, je garde un petit peu d’espoir, j’ai zéro chance de recevoir quoique ce soit.

Qu’i s’agisse du beau geste de Roger Federer, qui renvoie au Secours d’hiver.

A la Chaîne du bonheur… etc… et à notre bonne ville de Bienne.

Je sais que les gens veulent m’aider en m’indiquant ces possibilités et je les en remercie.

Alors à moins qu’il existe un fond d’aide à ceux qui n’entrent dans aucune case,

je vais redoubler de travail en espérant qu’on me commande des bijoux et des cartes..

Hier j’ai écrit un grand texte que je ne publierai pas, parce qu’encore une fois, j’ai l’air de me plaindre et, même si c’est ma réalité, vous n’avez pas besoin de ça en ce moment.

Par contre mes photos de nature me font du bien.

C’est là-dessus que je vais me concentrer.

Rester positive, le plus possible.

Il fait grand beau aujourd’hui.

Journal biennois d’une pandémie Jour 11 Voiture en carton et séries en série

-Grand-Maman ! J’ai une nouvelle voiture !

A l’autre bout du fil (… du fil, mon natel n’a pas de fil!), ma petite fille me parle comme si elle avait 20 ans et une vraie voiture.

Je joue le jeux.

-Super ! et tu est allé où ?

-J’ai fait trois fois le tour du salon!

Je reviens à la réalité et je découvre que sa voiture est un carton d’aspirateur.

Je demande à voir.

De toutes façon je dois promener le chien autant donner un but à ma visite.

Et puis, j’ai trouvé assez de points pour lui avoir une petite peluche gratuite à la Coop, elle en profitera pour choisir.

Sur le chemin, je ferai des photos.

C’est mon travail, témoigner de mon époque par l’écriture et la photographie.

Tant que je reste à distance, rien ne m’empêche de sortir.

-Bon t’as fini de te justifier ?

Ok. J’arrive!

Ma petite fille est radieuse au milieu du salon.

Je découvre la voiture.

Avec un feutre, elle a dessiné les détails :

du tableau de bord  au rétroviseur.

Elle s’est même fabriqué un permis de conduire.

Ca me rends très fière qu’elle utilise son imagination et sa créativité pour faire ses propres jeux.

Elle à des jeux comme tout les enfants gâtés,  mais elle préfère ceux qu’elle fabrique elle-même.

Ca me rappelle quand j’étais petite , et que nous jouions sur le tapis de la chambre.

Avec ma soeur et mes cousin, au Prévoux.

Dans la maison de mes grands-parents.

On y passait des heures, sans sortir des limites du tapis.

Nous serions tombé dans la mer !

Bon.

Vous savez comme j’aime les séries.

Eh bien, ces derniers temps, elles me déçoivent toutes.

On dit que la réalité dépasse la fiction et c’est tellement juste, maintenant…

Qu’on le veuille ou non, nous avons déjà changé.

Et là je me rends compte comme ces événements influent déjà sur moi.

L’autre soir, je me promenais au bord de la rivière avec mon chien.

C’était totalement désert.

Derrière moi le vent soufflait fort,mais j’avais l’impression d’entendre la musique de X-Files.

Et cette étoile qui brillait au-dessus du bâtiment de la plage brillait

d’une lumière suspecte.

Plus rien ne m’étonne.

Il y avait des signes :

Déjà Donald Président..

Franchement, un truc pareil, ça aurait du nous mettre la puce à l’oreille sur les changements  du monde, non ?

-Mais qu’est-ce que tu raconte ?

Bon il est tard, je vais aller me coucher.

Le soleil se lève, magnifique.

Au-dessus de la Coop, en dégradé de rose  jusqu’aux tons bleutés.

Avec des oiseaux , touches noires à contre-jour,

 

Journal biennois d’une pandémie Jour 10 Ensemble et séparement

Ca fait bizarre.

On marche dans la rue et on croise quelqu’un sur le même trottoir.

Quand on arrive à la distance réglementaire de deux mètres,

la personne en face fait un léger écart.

Et Hop !

Ensuite elle vous croise, le plus rapidement possible.

Sûrement pour que le virus ne lui saute pas dessus au passage.

Comme le ferait une tique.

On ferme la bouche, on ne respire plus, on ferme les yeux même,

si on peut, et on avance en apnée, jusqu’à ce que l’autre soit un peu plus loin.

Et pendant ce quart de seconde, on voit sa vie défiler.

Après, un peu étourdi, on contiue son chemin.

Heureusement, chez nous , la plupart des trottoirs sont larges.

Vraiment, il y a très peu de gens dans les rues.

Mais encore trop qui ne comprennent pas.

Comme cet ami qui me racontais qu’il prends soin de sa aman,

Très bien

Et qu’il se fait du soucis.

Parfait.

Qu’il va lui chercher ses médicaments à la pharmacie.

Très bien.

,,, »et pendant ce temps là, elle sort pas… »

Extra.

…elle reste dans la voiture.

Grand silence…

Après , j’essaie de lui expliquer que dans une voiture , on ne peut pas garder d’espace…

« Mais ça lui fait tellement de bien de sortir un peu »….

Contamination par excès de bonnes intentions.

J’ai passé une bonne journée.

Même si elle a plutôt mal commencé.

Ce matin, pas d’électricité.

Naïve que j’étais, je pensais que peut-être, pendant cette période, la ville ferait l’effort de nos en laisser, pour nous éviter de sortir pour la payer.

Parce que pour payer, on doit se rendre à ôté de la grande Chenille vers l’ancienne Oméga.

C’est magnifique, par là, avec le nouveau parc, juste à côté,

sa large rivière, parsemée de bloc de pierre brutes, et borée de verdure.

J’arrive devant la porte, et je vois un panneau…

Comme devant toutes les ssortes d’entreprises, maintenant, il y a un panneau

qui explique la politique de la maison par rapport au virus.

Sauf que là, surprise, je découvre que le guichet restera fermé jusqu’au 19 avril.

J’ai beau chercher aucun mail pour me prévenir.

Jee ne sais pas combien nous sommes à avoir le système « pré-pay » pour le courant,

mais il doit bien y avoir une liste, et nous prévenir par mail, -ça ne devrait pas être trop complqué.

Ca nous éviterais des déplacements supplémentaires.

Je fais un rapide calcul ; je suis venue,  je dois rentrer chez moi pour téléphoner,

et ensuite revenir et rerentrer chez moi.

4 déplacements, x le nombre de personnes concernées…

Oui parce qu’il faut téléphoner pour avertir qu’on vient.

Et si on a pas de natel?

Ou si il est, comme le mien, déchargé ?

Il faut rentrer chez soi, prendre son chargeur, trouver une prise ailleurs que chez soi  (puisque’on a plus de courant) et espérer avoir quelqu’un qui veut bien répondre et venir prendre votre argent… et vous remettre l’électricité.

Je crois que la personne qui a décidé de prendre cette mesure ne se rends pas compte de l’impression que ça fait.

On ne me coupe pas mon électricité parce que je ne paye pas, seulement parce que ma carte est arrivée au bout.

Et normalement , quand c’est le moment, je vais payer…cher puisque je n’ai pas de chauffage actuellement

et que je ne peux pas non plus acheter du bois à la Coop puisque le côté ou ils en vendent est fermé….

et les chauffages électriques coûtent une blinde.

Alors, qu’on ne me prévienne pas.

Que je le découvre, comme une mauvaise surprise…

Enfin bref.. ce n’est pas grand chose, en rapport avec ce qui se passe.

Et puis, j’ai toujours de la chance dans mes ptits malheurs.

Les bureaux sont vitrés.

Je ne suis pas d’une genre à me faire emm… par une affiche.

Alors, je fais le tour, et j’essaie de faire une tête de pauvre chaton abandonné,

comme le Chat Potté dans Schrek.

Par chance, une gentille employée me reconnaît  c’est que je suis plutôt une bonne cliente et veux bien me laisser entrer quand même.

Il y a des gens , comme ça, qui restent humain et compréhensif, qui ont l’intelligence de la logique et pas celles des prescriptions.

Je comprends très bien qu’il y aie des mesures à prendre, encore faut-il qu’elles soient adaptées.

L’affiche est maladroite  :  elle dit que les bureaux sont fermés,

mais « qu’en cas d’urgence » on peut prendre rendez-vous,,,,

En cas d’urgence.

C’est drôle , mais sur le moment, cette petite phrase m’a rendu dingue,

mais quand j’y repense, ça n’a vraiment pas d’importance

 

 

Journal Biennois d’une pandémie Jour 9 Un autre monde

Nous sommes trop pressé.

Si il y a bien quelque chose qui me semble évident, c’est ça.

On va trop vite.

On à tellement à faire dans une seule petite journée qu’on en oublie l’essentiel.

Et voilà que soudain, le monde tourne au ralenti.

Cloîtré chez nous, nous voilà obligé de prendre notre temps.

Aujourd’hui, au 9 ième jour, il ne fait pas très beau.

Du coup, pas ou peu de rassemblement, en tout cas rien de visible.

Au bord du lac, la police fait des rondes .

On sent qu’il y a du changement.

Le bandeau qui défile sous nos émissions à la télé nous répète inlassablement de rester chez nous.

J’ai du sortir quand même aujourd’hui, pour acheter un thermomètre.

Enfin, pour essayer d’acheter un thermomètre…

Pénurie…

A la pharmacie de la gare, les vendeuses ne sont pas très sympas.

C’est drôle, comme le monde tourne à l’envers…

D’habitude, elles sont plutôt impliquées, mais là, on dirait qu’elles n’ont pas envie que je sois là, ni d’être là elles -mêmes d’ailleurs.

Il est bien possible qu’elles en aient marre ,.

Possible que les clients ne soient pas faciles non plus.

A force de dire qu’elles n’ont ni masque, ni thermomètre…

et de se ramasser la mauvaise humeur des gens…

Dans toutes les Coop où j’ai mes habitudes l’ambiance est toujours aussi décontractée.

A la gare, le grand type qui vous force littéralement à vous désinfecter les mains à l’entrée, prends des airs de dur, mais il rigole juste après.

Il nous distribue des numéro plastifiés, qu’on doit rendre à la sortie.

Comme ils ne se suivent pas, je ne comprends pas bien le but de la manoeuvre.

C’est une situation tellement hallucinante.

J’ai de la chance, d’avoir des magasins si proche de chez moi.

Tout le monde n’a pas la possibilité de faire de grandes commissions.

Tenez, une personne âgée par exemple, avec peu de moyens.

Qui n’a ni voiture , ni personne pour l’aider.

Ramener , ne serait-ce qu’une bouteille d’eau minéral et un litre de lait, c’est déjà lourd…

Nous sommes une ville ou beaucoup de personnes sont pauvres et doivent se contenter de petits moyens qu’elles reçoivent par mois, voir par semaine.

Il y a des personnes si seules que les rares contacts qu’elles ont dans la journée sont ceux  qu’elles ont avec les vendeuses justement.

On sous-estime le rôle des vendeuses dans notre société.

Même si ce n’est pas leur travail de faire du social, le sourire qu’elles offre ou pas compte bien plus qu’on peut l’imaginer.

Toutes les vendeuses connaissent au moins une mamie qui vient tout les jours et qui n’a pas l’air de comprendre qu’il y a d’autres clients dont il faut s’occuper.

Et puis il y en a d’autres qui pensent à vous amener une petite boîte de chocolat

à Noêl, et ça vous remonte le moral dans une dure journée.

Les vendeuses ont des dures journées.

Je discute là.. mais aujourd’hui j’ai eu peur.

$je me suis réveillée dans un sale état.

J’avais des frissons , déjà le soir avant.

Mais au matin j’étais transpirante.

Aucun thermomètre à la maison et aucun à la pharmacie.

Mais j’ai de la chance.

Vraiment, si il y a quelque chose que je sais de moi, c’est que j’ai de la chance.

J’ai dans ma vie, une Tatiana formidable.

Une demie-heure après m’être plainte sur Facebook d’être sans thérmomètre.

Elle en apportait un dans ma boîte aux lettres.

Avec d’autres surprises à l’intérieur.

J’ai pleuré, d’ailleurs.

Ensuite, j’ai pris ma température.

Un beau 36.5.

Je me suis senti toute de suite mieux.

Ensuite, j’ai compris pourquoi j’avais eu si froid.

Déjà qu’on n’a pas de chauffage..

en plus j’avais oublié de fermer une fenêtre.

Peut-être aussi qu’on se pose tous la question :

est-ce que je l’ai ?

Je crois qu’on se pose tout la question.

Après tout, les premiers symptômes ne sont pas si particuliers,

et peuvent être légers, avant  que la maladie évolue.

J’avais mal aux articulations aussi.

Mais pas de fièvre.

Et ce soir, pas de fièvre non plus.

Pas étonnant que j’aie mal aux articulations.

Quand il fait froid la nuit, le corps se contracte tout seul.

Ces derniers jours, je ne sais pas pour vous,

mais j’ai envie de croire que c’est le cas,

nous avons eu le temps de penser à ceux qui ont marqués nos vies.

Nous avons eu le temps d’explorer nos coeurs.

Nous avons eu envie de prendre de leurs nouvelles.

Cette saleté de virus a des tas d’inconvénients c’est vrai, mais

je crois qu’il va sauver des vies.

C’est une petite théorie qui m’est venu aujourd’hui.

Justement à cause de ce rapprochement imposé.

Bien sûr, je ne suis pas si naïve, il y en a qui auront de la peine à se supporter.

Mais il y en a d’autres.. c’est à eux que je pense :

d’autres qui étaient en train de partir à la dérive.

D’autres qui auraient peut-être mal fini,

si soudain, un virus atteignant le monde entier

ne les avait pas à nouveau rapprocher de ceux qui les aime.

Le soucis, quand on va mal, c’est de croire qu’on est seul  .

Alors qu’on s’ est enfermé tout seul dans sa propre solitude.

Quand des parents divorcent, quand un proche meurt, quand une amie s’en va pour toujours…. quand on fréquente des gens pour de mauvaises raisons.

quand les autres font mine de s’intéresser à vous pour de mauvaises raisons…

Mais voilà que se produit quelque chose de totalement inédit.

Quelque chose qu’aucun de nous n’a jamais vécu.

Quelque chose qui nous fait prendre conscience que notre santé est importante.

On le savait déjà, mais là, ce n’est pas pareil.

Il y a des morts, beaucoup de morts,

On ne parle plus que de ça.

Nos vies sont totalement chamboulées.

Et ça va durer.

Avant, on n’avait pas le temps.

Maintenant, on à plus que ça.

Du temps pour se regarder vraiment.

Pour se parler vraiment.

Alors , peut-être , sûrement, que ça va sauver des gens.

Juste quelques uns, par ci par là.

Des destins bouleversés.

Rien en comparaison de deux qui nous ont déjà quitté.

Mais on ne devrait pas comparer des vies humaines.

Allez savoir, parmi ces gens là, il y en aura peut-être un qui en sauvera beaucoup d’autres.

Chacun de nous est unique et irremplaçable.

Ce qui l’est tout autant, ce sont ces liens qui nous unissent.

Voilà  pourquoi , je me pose souvent des questions sur les autres, pourquoi je décortique leurs comportement pour chercher des réponses.

Mais je n’aime pas l’agressivité.

Même si ça m’arrive aussi.

Je n’ai pas envie de perdre mon temps à en vouloir à qui que ce soit.

CA n’en vaut pas la peine.

Puisque ce temps qui nous reste à pris davantage de valeur.

 

 

Journal biennois d’une pandémie jours 8 vol plané…

Des hauts et des bas, des sautes d’humeur.

On a le nez qui coule, des frissons, on tousse peut-être un peu.

Après le beau temps la pluie reprends.

Ca aurait pu être une belle journée au marché.

Mais je dis ça comme ça.. pas besoin de nous le notifier. nous avons compris que nos stands ne seraient pas dans la rue aujourd’hui.

Il semblerait que les suisses , voir les biennois, acceptent enfin l’idée qu’il faut arrêter de se croire en vacances.

Je me sens pas superbien ce matin, je ne sais pas si j’ai pris froid ou si j’ai de la fièvre… pénurie de thérmomètre.

Journal biennois d’une pandémie jour 7 : Opération Corona

La jeune vendeuse de la Coop se lâche.

Elle danse au milieu des caisses automatiques.

Au milieu de ce nouveau décor fantomatique,

le sourire et la décontraction des employés contraste.

Il se passe quelque chose de nouveau.

Une autre conséquence inattendue de la pandémie :

(comme si il pouvait y avoir des conséquences attendues à quelque chose de si nouveau et inédit dans l’histoire du Monde…)

les gens se lâchent.

Pas tous non, mais chez beaucoup, ce bouleversement si puissant de toutes les règles qui nous tenaient jusqu’ici, provoque une sorte de libération nouvelle.

On ose …

Peut-être, pour la première fois, d’ignorer ce dont demain sera fait, sauf peut-être l’avancée vers une catastrophe annoncée, nous permets d’être plus nous-même que d’habitude.

De toutes façons une chose est claire, rien ne sera plus jamais comme avant.

Ce matin j’avais rendez-vous en ville avec Eliane, pour lui livrer les cartes qu’elle m’a commandé.

La première chose qui me frappe, c’est la place Walser quasi déserte.

Avec juste une voiture de police dans le fonds.

Ca donne le ton…

Ensuite, l’autre côté de la gare.

La lignée de marginaux habituellement massée devant la statue des piétinés à disparu.

Reste une jeune femme qui regarde à droite à gauche, comme si elles se demandait où ils étaient tous passés.

Deuxième chose qui m’étonne, c’est le nombre de personnes âgées que je rencontre.

Ces personnes  qu’on est sensé protéger font leurs courses, ou se promenent, seule, déterminée.

Sans peur.

Je me dis qu’elles n’ont pas toutes la chance d’avoir une famille pour s’en occuper, et qu’il faut bien qu’elles se nourrissent…

Aujourd’hui, je n’étais pas au mieux de ma forme.

Peut-être parce que hier, j’ai abusé de ma terrasse, et que j’ai un peu pris froid.

Ca m’a inquiété, j’ai demandé à ma fille de rerécupérer la sienne.

S’occuper d’un enfant toute la journée, quand il n’a ni école ni cours d’aucune sorte, et qu’il ne peut quasi pas sortir.. c’est juste épuisant.

Les enfants ont de la peine à comprendre ce qui se passe.. pas étonnant, nous -mêmes.. est-ce qu’on le comprends vraiment ?

Je rencontre Guy, le tatoueur.

On discute deux mots, tout en gardant une très raisonnable distance entre nous.

Pour lui aussi, c’est une catastrophe au point de vue financier.

Un grand manque à gagner.

Toutes les conversations que j’ai ces derniers temps me semblent plus sincères qu’en temps normal..

Comme si, nous n’étions plus parasité.

Contradictoire, mais logique.

A la maison on redécouvre des plaisirs simples.

Lire, écrire, dessiner…

Je décide, pour la première fois, de faire une video en direct sur Facebook.

A mon grand étonnement, j’ai bien plus de personnes qui me regardent préparer ma croûte aux morilles que prévu.

C’est une expérience ^qui m’a fait beaucoup de bien.

Je sais que, l’espace d’une petite demi.heure, j’ai diverti mes ami,es et même quelques inconnus.

Tout le monde est gentil, bienveillant.

Il m’a fallu un certain courage,

vaincre mes complexes,

ma timidité.

Quand mes enfants allaient à l’école, j’ai remarqué une petite fille  qui sortait du lot.

Déjà, elle était spécialement belle, comme on imagine une princesse de conte de fée.

Avec des yeux spécialement intelligents.

Qui tranchait avec son jeune âge.

Elle avait peut-être 8 ans, mais elle donnait l’impression d’avoir compris le monde.

Et quand elle vous regardait, c’était comme un cadeau.

Cette petite fille, je l’ai revu tout au long de sa vie.

Nous sommes devenues amies, mais vu la différence d’âge,

même si elle à déjà une mère formidable, je la voyais comme une fille

que j’aurais été très fière d’avoir.

Elle à vécu des choses intenses qu’aucune personne ne devrait vivre.

Mais peut-être justement parce que les épreuves qui nous arrivent sont toujours celles que l’on peut supporter,

il en fallait qui soient à la hauteur de ses capacités.

Comme la vie n’est pas toujours moche, elle à refait la sienne.

Elle va très bien.

Finalement , la princesse de conte de fées à mérité son destin.

Trouvé son prince, son palais et eut encore un enfant.

Maintenant, et ça me bouleverse d’y penser, elle me dit qu’elle a la possibilité et l’envie  de me rendre ce que je ne pensais pas lui avoir donné.

En m’aidant un peu dans ces moments difficiles.

C’était naturel pour moi de m’y intéresser.

J’ai toujours eu l’impression  que j’avais de la chance de bénéficier de sa présence lumineuse.

De son  coeur  si vrai.

Il existe parmi nous des êtres qui embellissent nos vies .

Ma propre fille est de ceux-là.

Même si je la trouve plus dure, mais tout autant forte.

Mon fils aussi.

Les enfants sont notre présent, et leur future.

Maintenant je ne sais pas ce qui va se passer.

Mais j’ai la curieuse impression de m’y préparer depuis toujours.

Je déteste ce virus et le mal qu’il fait, directement et indirectement.

Mais j’aime le changement.

J’aime voir les gens se libérer de leur carcans.

J’aime voir la vendeuse de la Coop danser au milieu des machines.

 

 

 

Journal biennois d’une pandémie : jour 6 premières tensions et Claudia Cardinale

Imperceptiblement, on le remarque..

même moi, je suis nerveuse.

Quand je sors avec ma petit fille, je l’empêche de toucher les rampes d’escalator, les portes… je l’oblige  à se désinfecter à toutes les entrées de magasins.

Mais j’ai l’impression qu’elle ne m’écoute, pas, et comment pourrait-elle avoir conscience de tout ce qu’il se passe, à 9 ans…

La Coop est ouverte, mais les choses ont changé depuis hier.

Un couloir de grilles oblige les rares clients à attendre,

Nous sommes triés, numéroté.

Dans l’immensité du centre commercial de la gare, ou tout les autres commerces ont fermés, nous sommes encore moins que hier.

Ce qui est plutôt une bonne nouvelle.

 

Je cherche une responsable pour lui demander ce qu’ils font des invendus.

Elle me réponds qu’ils ont contactés des institutions et s’organisent pour leur porter les invendus périssables.

Je sais que Manor le fait déjà.

Les sandwiches et pâtisseries sont amenés à des bénévoles qui se chargent de les distribuer. Il m’est arrivé d’en bénéficier.

Dans la rue je remarque des geste d’humeur.

Je ne suis pas la seule à être nerveuse.

Un jeune homme se nettoie vigoureusement les mains, à l’arrêt du bus.

Je le regarde au passage et il me lance :

-Y’en avait un qui n’arrêtait pas de tousser !!!

Criminel.. deux fois criminel.. il est malade et il prends le bus…

Je dis ça au deuxième degré, mais dans le fonds, on en arrive là :

Tousser est très mal vu.

C’est normal, dans un sens parce que si on est infecté, il faut éviter à tout prix d’être contagieux et rester chez soi.

A la Coop, un beau jeune homme au regard intense  me fixe de loin.

Il a une sorte de masque, comme dans les films d’action japonais.

Avec sa capuche et ses habits noirs, il est juste magnifique.

Je remarque, à ses tatouages sur le cou , que je le connais.

J’en profite pour le complimenter sur son look pré-apocalyptique qui lui sied à ravir.

Quand à moi ,j’ai adopté le style « Dr.Smith » dans Lost in Space, version 2019.

Habits amples et confortables, laine et coton. Couleurs naturelles.

A la télé pendant ma série sur la TSR, les recommandations du conseil fédéral défilent… la Suisse compte sur nous.

En parlant de ma série, ..eh bien oui, parlons-en justement.

Une série suisse, rare qu’elles trouvent grâce à mes yeux.

Tant d’habitude, elles ne sont que de très très pâlottes copies de ce qui se fait ailleurs.

Comme si nous n’avions pas déjà tout ce qu’il faut.

Et celle-ci, réalisée brillement par Anne Deluz, la regrettée Anne Deluz, puisque c’est sa dernière oeuvre.

Saleté de cancer…

D’ailleurs, c’est aussi le thème de cette histoire simple, mais intense, avec des acteurs très justes, et une Claudia Cardinale exceptionnelle.

Eh oui la fabuleuse Claudia, cette actrice légendaire du Guépard de Visconti interprète une grand-mère italienne habitant en Suisse avec une justesse incroyable.

Tant elle me fait penser à ces gens établi ici depuis si longtemps qu’ils en oublient qu’ils n’y sont pas nés.

Un rôle dur, complexe, elle se maquille, mais mal, et aucune de ses rides n’est cachée.

Au contraire, et même ses dents sont comme celle d’une femme qui à fait passer sa famille avant ses propres soins.

C’est ce que j’aime dans les séries, les bonnes, actuelle, la vérité, l’authenticité des personnages priment.

Et tout ces acteurs qu’on appelait plus parce qu’ils ont trop vielli, se voient donner  une deuxième chance de briller.

La série s’intitulle Bulle, comme la petite ville du canton de Fribourg.

Et tout sonne juste

Pas de gros mystère, ni de scène choc, mais des personnages  qui pourraient être de notre famille.

On suit , épisode après épisode, l’histoire de chacun  d’eux et ses relations compliquées avec les autres.

Avec cette nona en fil rouge.

Une grand-mère qui préfère sa petite-fille à sa fille.

Qui est un peu raciste, méchante même , parfois.

Parce que l’amour qu’on porte aux uns nous rends parfois injuste avec les autres.

Donc voilà, faire une série suisse réussie c’est possible.

J’aimerais en écrire une qui se passerait à Bienne.

Nous avons tous les ingrédients pour en faire une captivante.

Tant de gens , tant d’histoires de vie extraordinaires que j’aurais envie de raconter.

Ce qu’on vit là, en ce moment, dans le monde en entier, c’est totalement inédit.

Ma mère dit que ça lui fait penser au début de la guerre.

Quand soudain la peur c’est installé dans son ptit village du haut,

dans le canton de Neuchâtel.

Quand il fallait éteindre les lumières le soir, afin d’éviter les bombardements.

Cette plaque qu’elle devait porter pour qu’on puisse l’identifier au cas ou.

La guerre…

Finalement, c’est la guerre aussi.

La guerre contre un tout petit ennemi invisible.

Au kiosque de la gare, la vendeuse m’avertit,  fini de payer avec des billets.

IElle fait une dernière exception pour mon paquet de tabac, mais désormais il faudra payer par carte.

Comment on va faire, nous les pauvres  qui n’avons pas de rentrées d’argent suffisantes …

J’aimerais être solidaire, je le suis dans la  mesure du possible.. j’ai repris ma petite-fille.

Mais comment je vais faire si la situation s’éternise ?

Je ne ferai pas partie des gens dédommagés par la Confédération.

Mais je suis en bonne santé, c’est déjà ça.

Dans les pays voisins c’est la catastrophe…

Je reprends du plaisir à lire.

J’ai toujours adoré ça.

En ce moment je lis la biographie imaginaire de Catherine Parr, qui épousa Henri 8.

Très bien documenté.

On s’y croirait.

Et là, je prends des nouvelles de ma petite Daniela,

Mon petit tas chéri.

Qui est parti  à l’âge de 16 ans, pour toujours en Italie avec ses parents.

Daniela c’était mon roc.

La fille  à la fois la plus sage et la plus drôle que je connaissais.

Je l’appelle mon ptit tas et elle m’appelle mon grand tas.

A cause de notre différence de taille.

Je l’adore.

On ne s’est revue que deux fois en plus de 30 ans, mais chaque fois, c’est pareil.

Comme si  on s’était quitté la minute d’avant.

Quand elle est partie, c’était le drame.

Heureusement pour elle, ça c’est bien passé.

Elle à trouvé l’amour, en la personne de Claudio qui fait bien deux mètres de plus,

et ils ont eu un fils, Paolo qui réussit brillement ses études universitaires.

Je me suis toujours demandé ce que ma vie aurait donné si elle était restée.

Pour moi ça a été plus dur.

Mais c’est une autre histoire.

Aujourd’hui, Dieu merci, j’ai des amies très chères à mon coeur.

Mais quand on a 16 ans, c’est autre chose…

C’est peut-être pour ça que tout ces jeunes que je vois au bord du lac,

en grappe, ne se quittent pas.

Dans ces moments qui ont de quoi faire flipper,

ils se raccrochent à ce qui compte le plus pour eux.

En fait, ils ne sont pas inconscients, ils sont au contraire trop conscients.

Gavés de jeux et de séries catastrophe toute leur vie, ils se rapprochent de leur tribu, prêts à mourir ou survivre ensemble.

… Pour finir sur une note joyeuse.

Dans cette histoire, il y en a une qui trouve son ompte.

J’ai une petite minoute, dans ma collection de chat.

Et comme on doit rester à la maison, je m’installe sur la terrasse et je lis.

En débardeur, parce qu’il faisait chaud cet après-midi.

Tout mignonne, elle saute sur mes genoux, se blottit contre moi…

pour me lécher les dessous de bras.

Aussi longtemps que durera l’épidémie,

ça ne sera jamais assez long,

pour comprendre ce qu’il peut se passer

dans la tête d’un chat.

 

 

 

Journal biennois d’une pandémie. Jour 5 Esprits contraires

Gros contrastes, petits problèmes, gros problèmes et confinement forcé

Contrastes … deux exemples

1) Je vais promener mon chien plusieurs fois par jour.

J’en profite pour faire des photos

 

J’y vais seule, je ne m’approche pas des gens, mais j’ai été étonnée de voir, qu’au bord du lac, mis à part le restaurant fermé, les gens ne semblent pas conscients qu’il y a un soucis.

Je suis presque gênée de prendre des gens en photo, comme je fais d’habitude.

De loin, en silhouette.

Parce qu’elles sont proches, ces silhouettes, trop. Et j’ai l’impression de les dénoncer.

Après la vague d’habitants pillant les magasins pour faire des réserves, sage décision, je trouve une Coop quasi déserte.

Ca fait bizarre.

Alors que les rayons sont bourrés à craquer de marchandises, nous ne sommes que quelques-un à flâner dans les rayons.

Je me demande que va devenir toute la marchandise fraîche.

Il n’y a pas si longtemps, la direction avait donné ordre d’arrêter de faire les poulets rôtis à 50 %.

Pas très sympas pour les pauvres…

Maintenant, ils vont nous les jeter à la figure, leurs poulets.

Poursuivre les trois clients éventuels pour les forcer à les acheter à 1 franc…

les deux pièces…

Ca me laisse comme un gout de justice divine….

Ca a quel gout la justice divine ?

En tout cas pas le gout amer ressenti par ceux qui vont perdre leur travail ou leur entreprise.

Tandis que j’écris je vois le message du conseil fédéral qui demande à ce qu’on reste chez nous.

Qu’on ne sorte que si on va travailler , faire ses commis ou aider quelqu’un.

Et promener son chien ?

Et tout ces gens qui continuent comme si de rien n’était ?

Ils ne regardent pas la télé ?

Depuis le début, je me demande ce qui leur passe par la tête.

A cause d’eux, on va se retrouver en confinement, avec l’armée pour nous ramener chez nous,

voir la police pour nous amender.

Tellement d’énergie et d’argent gaspillé.. que de ressources gaspillées.

Quand on y réfléchi, c’est comme ça pour tout.

Parce qu’une petite partie se  comporte mal ,  c’est la majorité qui va payer.

Faire des provisions, c’était une bonne idée par contre.

Pas parce qu’on risque la pénurie, mais pour éviter de devoir sortir, tout simplement.

Aujourd’hui, je me suis retrouvé face à un petit problème qui révèle bien comme ce virus nous complique la vie.

Ma petite fille  a cassé une de ses bottes.

Elle est en pleine croissance,   et il était temps d’y racheter des baskets…

L’Enfer en temps normal,.déjà. Il faut faire tout les magasins, essayer 50 paires…

jusqu’à ce que Cendrillon retrouve sa pantoufle de vair…

Alors quand tout est fermé ? on fait quoi ?

J’appelle parmi mes copines, j’en trouve rapidement  une  qui peut me filer une ancienne paire de sa fille.

Et finalement c’est la mienne qui résout le problème de la sienne.

Vous me suivez ?

Ma fille ,qui arrive à la rescousse depuis chez elle, en profte pour la ramener à la maison ou elle à tout ce qu’il lui faut, puisque leurs pointures se rejoignent..

Petit probléme certes.

Mis à part ça ?

J’ai passé une très bonne journée.

Le soleil fait du bien.

J’ai travaillé mes photos, préparer mes commandes.

Heureusement, on trouve du papier photo à la Coop !

Ce beau temps me mets de bonne humeur.

Je regarde la  soirée spécial Corona sur  la TSR et je m’endors.

C’est tellement soporifique..

Je vais m’endormir là….

C’est très intéressant, mais ils se donnent tellement                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                peine pour  ne pas nous faire trop flipper.. que je m’endors carrément.

Je vais aller me coucher.

 

Journal biennois d’une pandémie jour 4 après l’annonce : Organisation

Organisation…

Nous avions tellement pris l’habitude que les pires horreurs se passent dans le monde que nous ne nous attendions pas à ce que ça nous arrive… à nous.

Et ça  nous change la vie.

En général.

A moi, dans le fonds, ça ne la change pas tant que ça..

Ce matin, jai eu de la peine à me réveiller pour faire l’école.

Mais on s’est rattrapé, et finalement on à fait bien plus que ce que demande le prof..

Du calcul, du français. un peu d’allemand, et beaucoup d’étudedu milieu.

On ramasse des plantes, et on les plastifie pour pouvoir les étudier.

On observe les oiseaux, les canards et les cygnes sur la Thièle et le lac.

Sidney aime apprendre et moi j’aime enseigner.

Je suis toujours étonnée que les gens ici ne semblent  pas conscients .que,

dans les pays voisins, c’est l’hécatombe..

Chacun essaie de s’en tirer comme il peut.

Les couples vont travailler un jour sur deux,etjles mamans disponibles prennent les enfants des autres.

La solidarité s’organise et c’est bien.

J’ai remarqué un regain d’intérêt pour mon travail.

Les gens passent plus de temps sur le net.

Ca me fait chaud au coeur qu’on me soutienne en me commandant des cartes..

C’est ma seul rentre d’argent, puisque le marché n »aura plus lieuavantque tout s’arrange.

Avant que ça s’arrête.

Il faudra bien que ça s’arrête.

Mais d’ici là.. que va-t-il se passer encore ?

 

Pour l’instant, à Bienne en tout cas, les gens sont très loin d’être confiné.

Les terrasses ont fermé, mais il continuent de sortir et faire leurs courses comme si de rien n’était ou presque.

Il y a des bouteilles de désinfectant partout .

A l’entrée de chaque commerce encore ouvert.

Nos mains n’ont jamais été aussi  propre.

Petit à petit, les habitudes se modifient, on utilise sa manche,  des lingettes…

On ne se donne plus la main.

On garde un peu de distance.

Heureusement il fait beau.

Aller se promener en forêt n’est pas dangereux, au bord du lac non plus,.

J’ai la grande chance d’avoir une terrasse.

Je m’y installe pour lire un peu..

Une chose est certaine, il y aura un avant et un après Corona.

Ce que j’espère ?

Que les gens prendront conscience de ce qui est vraiment important.

Moi compris, bien sûr, je ne suis ni meilleure ni pire.

J’ai l’habitude de vivre avec peu, par contre, ce qui n’est pas le cas de tout le monde.

Quand on donne, on reçoit.

Mais il n’y a pas que ça.

On va reprendre le temps de s’intéresser un peu plus aux autres.

Au début, les gens vont s’étourdir de séries, peut-être reprendre des activités oubliées..

Réfléchir sur ce qu’ils veulent vraiment faire de leur vie.

Et tout ces gens qu’on ne peut plus voir,  ces évênements qu’on ne peut plus fêter.

Tout ça à cause d’un virus.. qu’on ne peut pas encore arrêter et qui dirige nos vies..

J’ai moins de temps pour mes bijoux, mais je vais m’y remettre

Ce que je vois, malgré tout, même si ça va lentement, c’est que tout ça nous uni et que tous ensemble , nous sommes forts.

On redécouvre la beauté de ce qui nous entoure, et notre lac, qui est toujours aussi beau.

Bon, je vais me coucher, j’ai école demain,