Sauver ma vie

Depuis quelques jours, je suis dans un drôle d’état.

Le suicide de Yaël… à fait plus que me marquer.

Au-delà de la perte d’un être exceptionnel,

ça m’a renvoyé à mon propre rapport avec la mort.

Parce que j’ai l’impression que nous avions ça en commun :

la mort ne nous attire pas, mais elle ne nous fait pas peur.

Elle est le vrai repos de la guerrière.

Quand les batailles incessantes m’épuisent, je me surprends à rêver

à la Paix… éternelle.

Quand les souffrances s’accumulent au point d’en être intolérables,

j’ai envie que ça s’arrête pour de bon.

 

Et, vous savez quoi ? à cet instant déjà, je sens que certain  pousseront un soupir… gonflé par ce sujet qui leur semble vain.

Le fameux : mais de quoi tu te plains ?

Celui qui me plonge depuis l’enfance dans un abîme de réflexions.

C’est vrai, quoi ? de quoi je me plains?

J’ai des enfants, une petite fille, du talent….

j’ai…

« *j’ai » n’est pas en cause.

C’est « je suis » qui pose problème.

Je suis ou je ne suis pas d’ailleurs,

ce qui revient au même.

Se sentir différente, pas adaptée, est presque devenu banal, tant internet a propagé le concept.

On s’est rendu compte qu’on était beaucoup à ses sentir pareil.

Handicapés de la vie.

Privés du mode d’emploi et même avec, on y arriverait pas aussi bien que les autres.

Qui ? les gens normaux.

Ceux qui répondent au téléphone sans trembler,

qui ne font pas toute une histoire quand il faut sortir.

Ca commence le matin au réveil.

Avant même d’ouvrir les yeux.

Tout ce qui est facile, automatique , naturel,

prends des airs de supplices chinois.

Parce qu’ils recommencent tout les jours.

Ou presque.

Parfois, c’est la grâce, et ça s’arrête , mais jamais longtemps.

Essayez d’imaginer ça : du jour au lendemain, tout vos gestes,

toutes vos pensées, ne sont plus qu’une succession de difficultés.

A force, on ne s’habitue pas, on ne s’y habituera jamais.

On fait avec.

Voilà.

C’est terriblement injuste.

Au début, je croyais que c’était ma personnalité qui posait problème.

Au fil des ans, j’ai compris que la réponse à mes questions était à la fois plus simple et plus compliquée :

c’est un niveau du métabolisme que ça se passe.

Je vous épargne les détails.

J’imagine bien que le sujet n’est pas très passionnant pour la plupart.

Mais ça a de l’importance pour moi, beaucoup.

C’est toute ma vie qui est faite de ça.

Au point que par période, je ne vis plus, je survis.

J’ai essayé tellement de fois d’en parler, mais la plupart du temps, je me heurte à un mur.

Alors, je fais avec.

Au fil du temps,  j’en suis presque fière, d’avoir tenu malgré ça.

Je sais ce que je vaux.

J’ai du courage.

Inutile de m’en souhaiter, j’en ai à revendre.

Mais la souffrance, elle… parlons-en un peu…

La souffrance recouvre le courage d’une masse imperméable.

Elle s’insinue , s’accroche, s’enracine, comme une saleté d’Alien

qu’aucune arme ne saurait vaincre.

Comme un manteau gris, que je ne peux pas jeter,

parce qu’il fait froid et c’est le seul que vous avez j’ai.

Comme une vieille copine qui me fait du tort,  mais que je

supporte quand même, parce que je la connais .

L’envie d’en finir ? je pensais l’avoir vaincue.

Elle me traverse.

Rentre et ressort .

Mais voilà, comment dire…

J’ai appris à nager comme ça :

ma soeur à enlevé ses brassières d’un coup, et hop,

la voyant flotter, je l’ai imité.

J’en suis à me demander comment elle à fait, Yaël,

pour réussir son coup.

Pendant ces quelques jours, pourtant,

quelque chose de précieux m’a beaucoup aidé.

Un truc invisible.

Un mélange en fait, ou plutôt une succession  :

  • compréhension
  • Chaleur humaine
  • Délicatesse.
  • Sympathie
  • gentillesse
  • sourires
  • bonté
  • générosité
  • amabilité
  • sincérité

Plus que d’habitude.

Mieux que d’habitude.

Ca m’a aidée.

Beaucoup.

Sur le moment j’ai pris ce positif inattendu avec joie.

Mais sans me poser trop de questions.
J’ai pris, parce que ça fait du bien.

c’est sur, ça m’a aidé.

Aucune des personnes qui ont été plus gentille avec moi que d’habitude,

ou qui simplement ont fait preuve d’amabilité

ne se doutent

qu’elles m’ont peut-être sauvé la vie.

La Mine d’Or

Les gens que je connais, leurs histoires, la ville ou je vis, est une mine d’or

pour quelqu’un comme moi qui aime écrire .

J’aimerais écrire un livre, mais mon problème, n’est pas le manque de sujet, mais la surabondance…

J’aime tellement quand on me lit.

Quand on est touché parce que j’écris.

Et puis, il y a mes photos aussi.

Je suis un peu en manque de photos, depuis que j’ai perdu mon chargeur.

J’en ai commandé un nouveau , mais la vendeuse m’a prévenu que ça pourrait prendre une dizaine de jours pour avoir celui que je veux.

Un bon qui ne coute pas la peau des fesses.

Je remarque que plus je vais à l’essentiel et plus ça plait.

C’est vrai que moi aussi, les longues descriptions m’ennuient.

$sauf si elles sont tellement justes qu’on s’y retrouve.

C’était une drôle de journée aujourd’hui…

Je ne sais plus trop qui je suis.

La mort de Yaël m’a perturbée.

C’est bête à dire, mais elle était tellement vivante…

Quelque chose m’échappe.

Je n’ai pas pu aller à son hommage au cimetière.

Je voulais y aller.

Dans le fonds je ne sais pas exactement ce qui m’a retenue.

Je n’ai pas fait le tour.

Je ne dois pas être la seule.

Quand je lis les commentaires sur son décès

sur Facebook, le mot « choc » revient souvent.

 

bien sûr, on s’attend rarement à ce que quelqu’un décide de se suicider.

Mais là,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Je dois laisser le temps faire son oeuvre.

Ca a provoqué quelque chose d’inattendu. chez moi, une prise de conscience..

pas encore exprimable.

Je vais me coucher, demain j’y verrai déjà plus clair,

j’espère.

Yaël 2 Suite

Je reste choquée.

ca ne passe pas.

J’ai peur de comprendre ce qui c’est passé.

La goutte d’eau qui  fait déborder le vase.

L’épreuve de trop.

Et moi, qui connais si bien ce système.. comment ça se fait que je sois toujours là ?

Est-ce qu’à la prochaine, je ne vais pas faire pareil ?

J’avoue que j’y pense souvent. et que lorsque ça va jusque là, seule la peur de me louper et de souffrir m’arrête..

Si il existait le bouton pour tout stopper ?

mais c’est clair que je me serais déjà buzzeé !

Bien sûr que je la croyais plus forte.

Mais dans le fonds, ne faut-il pas justement être très forte pour avoir ce courage ?

D’autres diront que c’est de la faiblesse.

Qu’il faut tenir, pour sa famille.. ses amis.

Mais pourquoi pour qui vit-on ?

Pour soi d’abord.

Et quand la machine ne veut, ne peut plus fonctionner normalement, parce que la souffrance est trop intense, alors…

J’ai vécu ce truc, cette épreuve ou  vous espérez, ou vous rêvez déjà, de ce que vous allez faire avec votre salaire… Ou vous vous donnez à fonds.

Et que tout s’arrête  méchaient.

C’est dur, très dur, c’est comme la négation de tout, la négation de vous.

Une sorte de destruction commune, entre celui qui vous a fait rêver à un monde meilleurs et vous-même qui vous l’imaginez.

Reste rien, le néant, une sorte de trou dans le coeur qui ne se remplace que par la rancune, la haine, l’incapacité de trouver des raisons valables pour expliquer ce qui c’est produit.

Pourquoi  une déception aussi intense ?

Comme si on ne savait pas ce que c’est, la déception.

Faut-il vraiment qu’elle se rappelle à nous de cette façon ?

Est-ce qu’on le mérite ?

Est-ce qu’on a fait faux ?

Est-ce que soi-même on ne serait pas une erreur.

Est-ce que le monde ne serait pas mieux débarrassé de notre encombrante présence?

Nos enfants ?

Mais regardez quel mauvais exemple on donne !

Mieux vaut pour eux qu’ils ne voient pas ça !

Les amis ?

Mais les amis ont autre chose à faire que de nous ramasser à la petite cuillère.

surtout si ils l’ont déjà fait..

Non décidément, on gêne, on est inadapté. ce monde n’est pas fait pour nous, et nous, en en souffre trop.

Ca tourne et retourne dans nos cerveaux.

Même si on arrive temporairement à faire taire ces voix infernales  qui nous tourmentent, elles reprennent de plus belle à la première occasion.

On hurle au secours !

Mais personne ne l’entends.

On regarde le monde, les guerre, les attentats, les maladies…

et soi-même, avec nos petits problèmes qui nous semblent gigantesques.

Et personne pour comprendre vraiment.

On relativise…

C’est pas si grave, tu va trouver autre chose…

Mais non, justement, c’est terriblement grave,

ça nous atteint comme une balle en plein coeur.

On saigne, mais personne ne s’en rends compte.

Et si on se mettait à hurler ?

Mais rien ne sort.

C’est trop profond.

Il faut que ça s’arrête.

Yaël

Oh Yaël, mais c’est pas vrai ?

Tu faisais partie de ces gens avec qui ça colle, tout de suite.

De ceux qui n’ont pas peur de te prendre dans les bras et de serrer fort.

De ceux qui se comprennent sans parler.

On ne s’est pas vue souvent, mais chaque fois, on était en connexion instantanée.

On avait des projets.

Je voulais te mettre , les pieds dans l’eau des grandes écluses et tu aurais craché du feu.

Mais on était fauchée…

Alors on a remis…

Tu voulais prendre un de mes petits chatons…

On discutait  par écran interposé.

Et là, je ne sais pas pourquoi,

toi qui était la vie même,

tu as décidé de t’en aller.

Oh ,comme je m’en fiche des photos, dans cet instant…

on se disait qu’on avait le temps…

mais je reste

plongée dans un abîme d’incompréhension.

Je n’ai pas la prétention de savoir qui tu étais ..

j’aurais aimé, mais ce n’est pas le cas.

Je sais seulement ce que je ressentais quand je te voyais : le plaisir de retrouver une vieille copine, alors qu’on venait de se rencontrer.

Mais toi, tu faisais attention aux autres,

Tout ces autres…

Je ne comprends pas.

Je ne t’imagine pas , seule et ruminant d’aussi sombres pensées.

Avec tes yeux si particuliers,

plein de petites lumières,

pourquoi tu a préféré l’obscurité ?

Je ne comprends pas.

Je peux imaginer, par contre, sans peine,

que peut-être, tu cachais quelque chose, sous ce manteau de gaité.

Un désespoir

qui a force d’être contenu, a explosé ?

Je ne sais pas.

Je vais en parler, avec celle qui te connaissais mieux.

Parce que je veux savoir.

Parce que le monde n’aurait pas du  être privé de toi.

Alors, ça j’en suis sure, beaucoup doivent se dire :

je n’ai pas été assez présente.

Si j’avais su que tu allais aussi mal…

Mais ce n’est peut-être pas ça .

La mort peut sembler douce, quand la vie n’a plus bon gout.

Comme deux ailes qui vous prennent et vous emportent loin du chaos,

lorsque, épuisée d’avoir tant lutté,

on ne rêve que de s’endormir.

Loin du tumulte.

Loin du tapage.

Dans une profondeur parfaite.

Retrouver celui qu’elle avait tant aimé.

Si c’est son choix, je le respecte.

qui suis-je pour l’obliger à vivre, moi qui ai parfois tant de peine ?

Si ç’est ça.

Alors je comprends mieux.

Celles qui sont si généreuses se fatiguent plus vite que les autres.

Même si on les croit fortes.

Je veux penser à toi avec joie.

Parce que ton esprit est toujours là.

Quand tu aimais, c’était vraiment, de toutes tes forces, et ça

reste.

C’est indestructible.

Mais comment voulais tu recevoir autant que tu donnais ?

Est-ce que c’est ce que tu voulais, d’ailleurs?

je n’en sais rien.

Je nous revois, la dernière fois que l’on c’est rencontré.

Chez Clém, pour un souper.

On avait changé de place pour être l’une à côté de l’autre.

Je pensais qu’on allait se revoir…

Je me demande… si tu avais su, comme les gens t’aimais.

comme tu étais importante.

Comme tu avais ta place dans ce monde

et que tu aurais pu accomplir de grandes choses encore…

Je me demande

Si cela aurait changé quelque chose.

Yaël…

 

Quelqu’un de bien à Bienne

Etre ou pas.. quelqu’un de bien …

et qu’est-ce que c’est, déjà, quelqu’un de bien ?

Tout ce que je sais ce matin, après une belle nuit blanche, c’est que …

j’allais dire :  » je n’en sais rien. »

Mais ça serait un peu facile, vous ne trouvez pas ?

-Hein ? c’est quoi ? vous pouvez répéter la question?

C’est clair, le matin au réveil, comme ça ,les grandes questions existentialistes ont du mal à se frayer un chemin dans certains cerveaux encore un peu endormi.

En gros ce que je dis, c’est que : qu’on le veuille ou non, nos rapports avec les autres sont trop importants, ont trop de répercussions ,d’influences, de conséquences, sur nos vies à tous, pour qu’on n’y prête pas attention.

Ca devrait être notre priorité.

Sourire, être gentil et compréhensif, et, à moins qu’il  ne faille se défendre, n’avoir aucun geste, aucune intention négative.

La rancune, la méchanceté gratuite, l’absence de compassion sont des armes puissantes, qu’on ne devrait pas manipuler.

La vengeance, pareil.

Par contre, on peut user de bonté, sans modération.

A s’en faire éclater le coeur,

Ca ne fera qu’amplifier le mouvement

Parce que, si c’est vrai que la connerie est contagieuse… l’amabilité l’est tout autant.

Se retrouver déstabilisé par une personne . ça arrive.

Ca donne l’impression que tout est de sa faute, ou variante voisine,

que c’est de la votre de l’avoir laissé faire.

Mais tout n’est pas toujours affaire de culpabilité.

On fait ce qu’on peut après tout.

On a aussi besoin de repos, souvent, mais on n’en prends que rarement.

Ce que je sais aussi, c’est que tout se paye.

Je vois les choses se mettre en place, au moment même ou elles se produisent, pour en générer d’autres.

Alors, on garde confiance, on reste serein.

Tout va aller bien.

 

Qui nous sommes …

J’ai l’intime conviction que nous sommes tous liés.

Le fait que nous cherchions en plus à nous iner-connecter au moyen de la technologie va dans ce sens.

Jadis, on le faisait au moyen du commerce.

Puis, les moyens de locomation ont évolués facilitant les échanges.

Maintenant, on a même plus besoin de bouger de chez soi puisque le monde vient à nous.

Alors, je sais, il y en a encore qui se sente très seule, malgré tout.

Incompris.

Enfermés comme dans une bulle, ou même les émotions ne passent plus.

Je crois qu’on en arrive là. quand on souffre tellement que la peur fait comme un mur entre nous et les autres.

Un mur qui semble infranchissable.

Il faut bien se mettre dans la tête une fois de plus ,que si on a des attentes vis-à.vis des autres, elles seront forcément vaines.

Les autres sont imparfaits par nature, comme nous le sommes nous -mêmes.

Alors, on peut bien s’imaginer qu’on a pas le droit de leur demander ce dont on est incapables.

Ce n’est pas pour autant que le reste du monde doit être forcément décevant.

On ne trouvera pas tout, du moins pas en même temps chez la même personnes.

Mais nous nous transformons avec les épreuves.

Chacun de nous possède un peu de ce que les autres recherchent.

Et si on ne participe pas à la vie sociale, si on se renferme, si on ne montre rien de ce que l’on est, alors, on s’auto-pourrit  la vie.

On ne donne aucune chance aux autres de pouvoir prendre ce que nous pourrions donner et vive-versa.

Comme une plante qu’on arroserait pas, on peut tenir un moment, mais fatalement on finit par dépérir.

C’est du gaspillage.

Alors que nous sommes capables de faire de si belles choses ensembles.

Comme un orchestre.

Chacun joue d’un instrument différent et ensemble, on peut jouer des symphonies, qu’un autre encore aura composé, il a a peut-être longtemps…

Tout ça pour le plaisir de ceux qui l’écouteront.

La musique, quel excellent exemple d’harmonie entre les êtres.

Mais voilà, tout n’est pas toujours aussi simple.

Notre société a l’air en progrès. mais il reste à faire, beaucoup

 

Capacité hors-normes…

Je reste la bouche ouverte, de longue seconde.. je ne sais pas quoi dire.

Pour bien comprendre, il faut tout les détails.

Ca à l’air tout bête, , si on y réfléchi pas, on pourrait même ne pas se rendre compte à quel point c’est étonnant.

Ca pourrait presque passer pour un coïncidence, mais venant de sa part, je sais que ça n’en est pas une.

L’énigme à l’air simple, en apparence

des suites de chhiffres et des lettres -résultats.

Il faut trouver la dernière.

1111 : R

2222 : T

3333 :  E

4444 : N

5555 : ?

Et vous sauriez vous la trouvez ?

Je vous invite à essayer.

Je me suis cassé la tête un moment.

Il passe à côté de moi.

Bougonne…

-J’espère que tu va pas partager cette connerie…

Je réplique :

-Mais tu sais ,j’aime bien les énigmes, et celle-ci n’est pas si facile.

Il s’est éloigné de l’écran qu’il a , à peine, regardé ,

s’intéresse déjà  à autre chose.

Je le rapelle.

-Vraiment, moi je ne trouve pas. Et toi, tu dirais quoi ?

Il revient.

Regarde l’énigme, un autre quart de seconde.

Il se redresse, ferme les yeux et les rouvre, le temps de le dire.

Et me donne sa réponse. Y.

Vous l’aviez trouvé vous ?

 

Je ne rigole pas, j’ai un pressentiment.

Je n’ai pas encore trouvé, franchement, je ne vois pas de logique là-dedans.

Alors, je vais sur google pour chercher, et je trouve.

Et c’est juste.. c’est bien Y.

C’est une réponse peut-être un peu plus facile pour les anglais

Parce que c’est une énigme dans cette langue.

C’st la première information.

Ensuite, il faut calculer , au moins la première partie, et trouver le rapport.

1 plus 1 plus 1 etc.. égal 4… fouR et c’est le r, la dernière lettre qui compte.

On peut contrôler avec la deux ième 2 plus 2 etc… 8 égal eighT

etc…

et donc 5 plus 5.. etc.. égal twentY.

Une chance sur 26 de trouver la bonne réponse.

Mais la chance n’a rien à voir là-dedans.

Ca a l’air plutôt simple quand on sait comment ça marche…

Mais quand on ne sait pas.. honnêtement, vous auriez trouvé ?

En un quart de seconde ?

Alors, je ne sais pas le faire, mais je sais comment ceux qui y arrivent de cette façon font :

leur esprit photographie l’énigme.

Synthétise les informations  quasi instantanément.

Aussi quasi instantanément que je viens de m’endormir

 

 

 

 

Chroniques biennoises : Anna-Lucia

Ce n’est pas son vrai nom , mais peut-être que vous la reconnaîtrez , si vous êtes de Bienne, je ne la connais pas vraiment non plus, mais j’aimerais raconter un peu de son histoire. Parce que c’est une biennoise et qu’elle a de l’importance.

Elle était belle Anna-Lucia.

Je la voyais, adolescente, avec un brin de jalousie ;ses longs cheveux noirs , bouclés.

Toujours en mouvement, toujours révoltée,

Plus que ça, elle avait l’air en colère, et on l’entendait.

Avec sa voix forte, et le côté plus sauvage que ça peut donner quand on crie en suisse.allemand.

En vérité, elle me faisait peur.

Le genre de fille qu’on affronte pas, parce que c’est perdu d’avance.

Un beau corps long et souple, Des yeux aussi noirs que ces cheveux.

Une beauté naturelle, sans artifice,

Avec juste un jeans et un t-shirt  à la gloire d’AC-DC, elle était juste superbe.

Elle avait des airs de chef de meute, de chienne enragée.

Même quand elle s’apaisait, le mot semble encore trop fort, on sentait qu’il suffisait d’une petite étincelle, un mot, un regard de travers, pour que la bête se déchaîne,

Alors, qu’est-ce qui a bien pu se passer ?

Quelles sombres tragédies pour laminer cet être si fier?

Pour changer la louve en serpillère ?

Dans ses yeux, la révolte s’est éteinte.

Remplacée par  quelque chose qui ressemble à un appel au.secours.

Sa voix s’est tue,

Elle murmure ,

Mais elle ne demande rien.

Elle est là, fixe,

On peut passer devant sans la voir, elle ne vous dérangera pas non plus.

Pas son genre de quémander.

Par un de ces hasards dont j’ai l’habitude, j’ai assisté a deux scènes, qui la concerne.

Rien d’extraordinaire, mais l’histoire est belle ,alors je vais la raconter.

Elle est propre, mais ces pauvres vêtements trahissent son dénuement extrême, pour quelqu’un qui vit en Suisse.

Son beau corps sportif, n’est plus qu’une ruine.

Je reconnais ce regard, quand je la croise, de celle qui a faim, mais qui préfère

subir plutôt que demander.

Ou attendre un miracle.

Et voilà qu’il arrive.

Un type de son âge, avec une petite fille au bout de son bras, qui s’accroche joyeusement.

Il va faire ses commissions et sort de sa poche une petite liasse de billet froissés.

Il le fait en marchant,  distrait par le babillage de l’enfant.

Le billet rose tombe sans qu’il s’en aperçoive, juste devant les pieds d’Anna-Lucia.

C’est le miracle, l’argent qui tombe du ciel, pas beaucoup, juste 20 francs.

Mais 20 francs, quand on a rien, c’est énorme.

Elle se baisse rapidement  et empoche  l’argent.

Elle va partir, mais je l’ai vu.

Elle me voit aussi, un regard tellement triste.

Je ne dis rien, mais je pense suffisamment fort.

L’homme qui a perdu son billet s’en est rendu compte.

Il retourne sur ses pas et cherche de tout côtés.

La petite fille ne comprends pas, elle essaie de le tirer vers le magasin.

Mais lui,  sans ses 20 francs, ça va être difficile, il cherche.. en vain.

Il ne voit même pas Anna-Lucia… elle est comme invisible.

Mais voilà que le miracle arrive à nouveau, sous une autre forme.

Je la voit qui ressort le billet de sa poche.

Elle le tient, bien serré, comme pour sentir qu’il existe vraiment.

Elle tends le bras, en direction de l’homme, avec le billet au bout.

Lui ne la vois toujours pas.

C’est la petite fille qui attire son attention sur cette femme au regard étrange qui à l’air de vouloir lui donner quelque chose.

Il comprends enfin.

Il récupère son billet avec l’air visiblement soulagé.

Remercie Anna-Lucia.

Je la regarde toujours, je vois comme ce geste lui coute, bien plus que la petite somme en jeux.

C’est comme une sorte de mini-tragédie, de fatalité, qu’elle accepte, à force.. par habitude d’être perdante.

L’histoire pourrait finir là.

Mais on est à Bienne et rien ne s’y passe comme ailleurs.

Le lendemain, même heure, même endroit, même hasard, tout les protagonistes de l’histoire sont là  à nouveau.

Anna-Lucia, avec ses yeux tristes, l’homme et sa petite-fille joyeuse et moi qui passe et observe..

Le type et l’enfant se dirigent droit sur elle.

Anna-Lucia recule d’un pas, elle ne comprends pas ce qu’on lui veut visiblement.

Là, je vois qu’il sort de sa poche, un nouveau billet rose, la même somme qu’il a faillit perdre le jour d’avant.

Et il le donne à Anna-Lucia.

Je n’entends pas ce qu’il lui dit, mais je vois que son regard à elle est en train de changer.

Comme une petite étincelle, qui n’aurait pas pu s’éteindre, l’éclaire un peu.

Elle s’anime, se redresse un peu et part de son côté.

Ca me fait chaud au coeur.

La vérité est que je le connais ce papa, je sais que pour lui aussi c’est dur.

Que même 20 francs, c’est beaucoup.

Et comme je suis curieuse, je vais lui demander quelques explications.

La il me dit que hier, lui aussi à été touché.

Qu’il a compris qu’elle aurait pu le garder pour elle ce petit billet.

Mais sur le moment, il n’avait pas beaucoup plus sur lui et pas de possibilité de faire ses commissions sans ça.

Par contre le soir, il a reçu sa paye, et il s’était promis de retrouver la fille et de la récompenser pour son geste.

Chose faite.

La petite fille regardait son papa, avec amour, mais plus, une sorte d’admiration, de fierté.

Elle me dit :

-Cette dame, elle à été gentille avec nous. Maintenant c’est notre tour.

 

 

 

Coeur sensible à Bienne

Cette plongée d’en mon enfance m’a reconnectée à mes souvenirs.

Je l’ai remarqué tout de suite, sur la photo, mon air un peu renfrogné ne vient pas que du soleil qui m’éblouissait.

Non.

Dès que j’ai su penser par-moi-même, ce qui est arrivé plutôt rapidement.

J’ai pris conscience d’une chose ; la plupart des adultes étaient des cons.

A différents degrés, de différentes façons, naus irrlmédiablement des cons.

Des gros cons, des grands cons ou des petits cons.. mais des cons en tout cas.

Au point d’assimiler les deux  mathématiquement :

de les rendre indissociables et de m’ancrer cette certitude : adultes = cons.

Bien sûr, pas mes  parents, ni mes grands-parents, ni mon oncle et ma tante, mon parrain, sa femme, et d’autres rares exceptions formaient un rempart solide contre ce monde extérieur bourrés d’adultes-cons.

Si cons, tellement cons, qu’ils faisaient la guerre, qu’ils étaient incapables d0enrayer la famine.

Par contre ridicules et tout excités, dès qu’ils fallait courir derrière un ballon, ou pire, regarder les autres le faire, ça ils pouvaient , sans problème-

Massacrer les indiens d’Amérique, les parquer dans les camps,.

Frapper des enfants. gazer des gens, massacrer des bébés phoques.

Les adultes étaient capables de tout, des pires horreurs au niveau mondial.

Et plus j’en apprenait, et plus ça m’horrifiait.

Je les voyais boire… mon Dieu, ce souvenir hallucinant de femmes en soutien-gorge dansant sur la table…

D’hommes changés en monstre…

Et plus je grandissait et plus ça empirait.

Avec cette peur de devenir moi-même adulte.

Au point que j’avais décidé de mettre fin à mes jours, à l’âge de 18 ans.

Mais j’avais aussi un plan B : je m’étais promis de tout faire  pour ne pas perdre mon âme d’enfant.

J’ai passé des nuits à frissoner d’horreur en pensant que ça allait peut-être m’arriver quand même : devenir adulte et passer du côté obscur de la Force, sans même m’en rendre compte.

Comme une boite de conserve qui aurait dépassé la date de péremption et pourrirait de l’intérieur.

Et puis le temps à passé, le monde , mon monde à évolué, changé de couleur, fini le noir ou blanc.

Mais toujours des cons partout.. même chez les enfants.. et même moi…

La connerie, c’est le signe de notre imperfection en tant qu’humain.

Alors, j’assume, J’en suis pas fière, mais j’assume.

Adulte par contre… c’est plus dur.

Mais j’ai appris aussi que toute notre vie, nous avons ces trois côtés : enfant, adulte et parent.

J’ai eu 50 ans, et pourtant,  l’enfant que  j’étais est toujours là-

Moins naïf, mais toujours aussi révolté.

Quand je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule, c’est allé plus ou moins,

Parce qu’il y a encore cette foutue sensibilité.

Alors ok, on peut en faire une force,

Mais voilà.. malgré tout, il semble que les personnes que je connais le mieux n’ont pas encore compris que ce qu’ils prenaient pour de la comédie, était en fait une profonde différence.

Qu’ils pouvaient me blesser.

Et que mes réactions étaient conséquentes à ses blessures.

Comme un poignard enfoncé dans mon coeur.

Dont je sentais et je sens encore physiquement la lame.

Alors, je leur demandais d’arrêter.

Mais ils ne comprenaient pas.

Peut-être que si j’avais su m’expliquer,..

Si je n’avais pas eu si honte , si je ne m’étais pas senti aussi faible…

Ils n’ont pas compris hier, ils ne comprennent pas davantage maintenant.

Alors je m’enfuis.

Parce que c’est trop douloureux.

Une seule respiration , un début de mot suffit.

Parce que je sais ce qui va suivre.

Parce que je le sent , surtout.

Alors j’ai essayé de trouver, et j’ai trouvé des solutions, plus ou moins acceptables.

Plus ou moins efficace,

Mais eux aussi ce sont adaptés, et trouvé le chemin pour m’atteindre quand même.

Etre blessé par un inconnu, m’est moins pénible.

Mais quand ça vient de quelqu’un que j’aime, c’est multiplié par mille.

Je ne crois pas qu’ils sachent, je ne crois pas qu’ils fassent exprès.

Je ne peux pas imaginer que sachant ça, ils le fassent quand même.

Je crois qu’ils essaient seulement d’exprimer leur point de vue.

J’aimerais qu’ils comprennent.

Mais pour ça, il a déjà fallu que moi je comprenne… que je puisse mettre des mots qui aient un sens sur…

Cette différence.

Qui fait que je serai anéantie, alors qu’une personne normale ne sentirait rien  qui ressemble, même de loin à ce que j’exprime.

Ca et le sentiment d’impuissance qui va avec.

On dit beaucoup de choses à propos de l’autisme.

Que ça vient de ci ou de ça.

Moi je me demande si, en vérité, ce ne serait pas la conséquence

de cette différence.

Et que ça expliquerait pourquoi , il vaut mieux se réfugier dans un monde imaginaire, plutôt que de s’exposer à des souffrances inutiles.

Je ne suis pas la seule à le dire, ce serait une question de métabolisme.

On l’étudie, mais on sait encore si peu sur le sujet.

J’ai une idée assez précise, à force, parce que ça me concerne doublement.

Mais je vais vous épargner les détails, aujourd’hui.

Même si j’aurais tellement à dire encore.

il est tard, ou très tôt.

J’ai ressenti ce coup de poignard, ce soir, la lame hésitait, tournait  autour, jusqu’a se planter d’un coup dans mon coeur.

Il y a longtemps que ça ne m’étais pas arrivé.

 

j’espère que a personne qui tenant le manche va comprendre, si elle me lit,

que si je lui demande d’arrêter 2fois et qu’elle continue quand même, je n’ai pas d’autre choix que de m’enfuir quand le premier coup s’abat.

Je n’attends pas le deuxième…

Ca ‘a pas encore cicatrisé.

Et puis la réaction classique :

-Mais .. si il faut toujours faire attention à ce qu’on te dis…..

Bien sûr, il faut faire attention !

Et si je demande  d’arrêter deux fois, trois fois et que ça continue quand même

Alors est-ce que je dois choisir entre l’incompréhension de l’autre ou ma souffrance ?

Je me sauve.

Je me sauve.

 

 

Enfance biennoise

Les petits biennois  de ma génération  connaissaient tous la Pierre aux Sarrasins, les gorges du Taubenloch, le téléski des prés d’Orvin.

Le Pavillon.

Le Pony Ranch ,le cirque Knie…

La grosse grenouille devant la piscine de Nidau.

J’imaginais ces fameux Sarrasins apporter, je ne sais pas comment leur immense pierre au milieu de la forêt…

Grimper dessus, arriver jusqu’au sommet faisait partie d’une sorte de rite initiatique tacite.

Poussés les uns par les autres, on y arrivait presque tous.

On trouvait l’endroit le plus pratique pour redescendre, du côté de l’inscription, où nos petits pieds d’enfants pouvaient s’appuyer et nos mains s’accrocher à la roche.

On partait en course d’école au Chasseral et on découvrait que la descente était encore plus épuisante que la montée, parce qu’il fallait retenir nos pas et gagner de nouveaux muscles.

On passait dans les prés, et ceux qui n’avaient pas l’habitude ,tremblaient de peur devant les vaches.

On se racontait la légende campagnarde , de la vache qui avait chargé et blessé un enfant…

On ne se réfugiait pas sous les arbres quand il pleuvait, parce qu’on savait que la foudre  pouvait tomber dessus.

On rentrait avec des cloques aux pieds et des souvenirs pleins la tête.

Je me souviens de Mme Jeanprêtre, qui prenait avec, son mari et son chien,

J’ai oublié son nom, mais je le revois gambadant tout heureux de cette longue promenade avec les enfants

Il avait le poil court,  on sentait sa chaleur quand on le caressait.

Et on se disait :

-Tu sais à quoi on voit qu’un chien est en bonne santé ?

Il a la truffe humide.

Alors on vérifiait si c’était le cas, pour être le premier à avertir la maîtresse au cas  où.

J’ai beaucoup détesté l’école, sauf quand on sortait.

Et bien sûr, quand on avait les vacances.

En particulier les grandes vacances les vacances horlogères.

On allait au bord de la mer, à Port Grimaud, à St-Tropez, sur la côté d’Azur, par l’autoroute du Soleil.

Jusqu’au Camping de la Plage-

Au Prévoux aussi, entre la maison familiale, et la forêt, il y avait toujours quelque chose à découvrir.

Faire du cheval sur les gros chevaux de Monsieur Charlie,

Ami, Burbanza  dite *la Boum ».

Allez à la Carrière, traverser la frontière par la forêt…

Chaque saison avait ses plaisirs.

Avec ma soeurs, mes cousins… les enfants du village, ,ceux de mon quartier.

Antonio et Pascal..

Chacun à suivi son chemin.

Pascal fait de la politique, Antonio et retourné en Italie.

Ma petite Daniela aussi…

Et puis nous avons grandi.

Je retrouve mes photos d’enfance, ce sont les seules dont je supporte la vue.

Celles que je retrouve chez maman.

Puisque les miennes ont brûlé dans l’incendie de mon appartement.

Oui, nous avons grandi.

Mais qu’est-ce qui c’est passé?

Pourquoi certains se débrouillent, réussissent si bien, tandis que d’autres sombrent ?

Parce que ce n’est pas la réalité-

Parce que tout n’est pas si simple.

Parce que les apparences sont trompeuses-

Parce que la vie n’est pas finie.

De loin pas.