Mais oui, je vous assure, il y a des fées.
La preuve, vous vous souvenez, j’avais fait une liste de ce qu’il me fallait pour le marché de Noêl ?
Eh bien, j’ai le principal, mon encre pour la machine.
Je peux avancer.
Maintenant, il faut encore que je commande le papier spécial qui me servira à faire de vraies cartes postales.
Parfois, souvent même j’aimerais que ma ville me soutienne un peu dans mes activités.
Bon, c’est vrai, je n’ai rien demandé.
Je suis déjà tellement heureuse d’avoir pu sortir des oeuvres sociales, ce n’est pas pour requémander quelque chose.
Même si ça va faire quand même quelques années que je n’y suis plus.
Je regarde rarement en arrière et je suis fâchée avec les dates.
Sortir des oeuvres sociales, c’est le passage obligé, si on veut faire quelque chose de sa vie.
Si je faisais de la politique…
Ah, oui, parlons en de la politique :
Si je faisais de la politique, j’aiderais les biennois qui veulent s’en sortir en faisant quelque chose de positif pour leur ville.
Ce que je fais moi ? c’est la montrer , la plus belle possible, avec mes photos.
Et en parler, le plus positivement possible avec mon blog.
Maintenant, je décore les biennois avec mes bijoux, mais pas que : je me mets à disposition, dans la rue, pour celles et ceux qui ont besoin de quelqu’un à qui parler.
Comme le fait Pierre.
Je ne connais personne qui s’intéresse aux gens plus que Pierre, et qui veut leur bien..
Pierre c’est un modèle pour moi sur bien des points.
Il ne juge jamais les gens.
Il les prends comme ils sont.
C’est une des rares personnes qui sait aller au-delà des apparences, de ce que la plupart du monde considère comme fait établi.
Il a un raisonnement qui va plus loin.
Il ne cesse jamais de s’instruire, de remettre en question ses acquis.
En plus d’être d’une brillante intelligence.
Si son savoir était une richesse matérielle, il serait millionnaire.
Il a prit cette décision rare de vivre en accord avec ses principes.
C’est pour celà qui est, dans la rue, au service des autres.
Alors qu’il pourrait être dans son bureaux à gérer son entreprise et gagner beaucoup d’argent.
Mais là, il dépérirait… il se tromperait lui-même.
Parce qu’il est comme moi, Pierre : passionné par la vie, par les autres, par les rapports humains, leur complexité et tout les mystères qui nous entourent.
Mystères qu’on ne peut percevoir que si on reste en contact avec les autres.
Et quoi de mieux que la rue, pour ça ?
La rue, c’est un flux continuel d’informations, c’est l’internet de la vraie vie.
Il pourrait vendre n’importe quoi, Pierre, mais en mettant à disposition des livres et de la musique, il oeuvre à quelque chose de plus grand.
Maintenir la culture.
Ce lien invisible entre les gens.
Mon fils est un grand fan de son stand, depuis tout petit.
Il à commencé par le jeux vidéos, et maintenant, je suis tellement heureuse qu’il aie pris gout à la lecture.
En tant qu’autiste, aller s’acheter un livre dans un magasin, c’est toute une histoire.
Mais pas chez Pierre.
Là, il sait qu’il va pouvoir rester là, le temps qu’il veut, fouiller autant qu’il veut, et avoir pour pas cher son lot de nouvelle B.D.
Aucune vendeuse ne va le regarder de travers, il pourra même discuter, si il a envie.
Et ça…comme dirait JM.Généreux, j’achête !
En parlant de JM Généreux, saviez-vous qu’il a une fille lourdement handicapée ? Elle a le syndrome de Rett, une saleté de maladie incurable.
Voilà pourquoi je l’aime bien : il offre sa joie de vivre, ses connaissances, son sens du show, au monde, pour que sa fille puisse être bien soignée.
Pour en revenir à Pierre qui dispense en toute simplicité ses conseils , voir ses encouragements à ceux qui en veulent, je trouve qu’il est d’utilité publique.
Il ne devrait jamais avoir besoin de lutter pour garder sa place, quand certains sont dérangés par nos quelques stands.. mais ça c’est une autre histoire.
Ma copine Isa aussi est d’utilité publique.
Ce qu’elle fait avec son podcast, j’en ai déjà parlé, de Graine 2 curieuse.
C’est une excellente idée, et tellement professionnellement réalisée !
Du boulot d’orfèvre ! Mettre en avant des femmes de notre région, les faire parler sur des sujets délicats, qui peuvent aider d’autres femmes d’ici et de part le monde… quelle plus belle façon de mettre en avant les ressources de notre région ?
Parce que les gens sont des ressources.
Isa, Pierre, et tant d’autres, dont je fais partie, nous nous mettons au service de notre ville, de notre région, en donnant de nos personnes.
Ce qui serait magnifique, c’est qu’il existe un département de la ville qui s’occuperait de détecter ces ressources, et de les soutenir.
Bien sûr on peut créer de nouvelles ressources, mais pourquoi, d’abord, ne pas soutenir et récompenser celles qui existent déjà ?
Sans qu’on aie besoin de sonner aux portes.
Combien de personnes abandonnent des projets merveilleux, parce qu’ils ne sont pas soutenu ?
Combien n’osent même pas se lancer, pare qu’ils ont peur de se retrouver à la rue ?
Et combien n’imaginent même pas qu’ils pourraient être des ressources ?
C’est ce qui me travaille le plus.
Dans ma vie de biennoise, j’ai rencontré des dizaines de personnes qui faute d’avoir obtenu un peu de reconnaissances, ont sombré dans une survie pathétique…
Alors qu’ils sont doués.
J’entends parfois, que c’est gens là ne veulent pas s’en tirer, qu’ils se complaisent dans la générosité de la ville.
Mia ne nous égarons pas.
J’ai déjà expliqué , souvent, comment on en arrive là et comme il est difficile de remonter la pente.
Rêvons un peu par contre ;
si elle existait, cette organisation, ce département, qui aurait pour mission de repérer et encourager les biennois méritants …
ce serait une formidable motivation ! Non ?
Vous savez pourquoi je ne m’y suis pas mis plus tôt ?
Quelques mois après m’être inscrite aux oeuvres sociales, ja’ présenté mon projet .. qui fut enterré aussi sec.
J’ai persévéré quand même.
Et quand, vu mon « bon » comportement, on m’a proposé de me réinsérer professionnellement, parce qu’il existe un bureau pour ça .. oui oui…
Bouillante d’espoir, j’y suis retourné, avec mes photos…
et on m’a proposé….
de chercher du travail dans un autre domaine.
Vous comprenez où je veux en venir ?
Comment voulez-vous qu’on réussisse si personne ne croit en nous ?
Si personne ne nous soutient la moindre.
Alors , heureusement, tout espoir n’est pas perdu.
Aide -toi, le ciel t’aidera.
Le ciel.. et vous.
Vous !!! Oui, vous ! les internautes.
C’est Vous qui m’avez sauvée.
C’est vous qui m’avez donné un métier.
Si si.
C’est vrai-
Parents, amis, amis d’amis et même de parfaits inconnus.
Quand j’y repense, ça c’est passé comme ça.
Mais il a fallu que je crois un tout petit peu en moi, à la base.
Que j’apprenne à me servir d’un ordinateur, que je prenne un compte facebook, que je me relie au monde…
et ce monde à aimé ce qu’il a vu.
Ce monde m’a proposé du travail.
Ce monde a cru en moi.
Ca m’a donné de la motivation, de la force, des ailes !
Alors, j’ai ai cru plus fort.
Et j’ai travaillé, sans relâche, jour et nuit, pour que ça devienne un vrai travail.
(Autodidacte , si il y a un nom pour ça, c’est que ça existe, des gens qui se forment tout seul.)
Mais ça, c’est grâce à vous.
C’est vous qui toutes ces années m’avez encouragé sans relâche, aussi.
Sans relâche.
Quand chaque jour , sous son travail, on trouve des encouragements,
eh bien, même si on part de rien, on y croit.
Ca vous emmène ailleurs.
Je le vois avec le recul : ça m’a sauvée.
Je vous épargne, pour cette fois, la liste de mes malheurs,
mais il y a une chose, importante, que j’aimerais dire.
Aux mamans d’enfants autistes :
Quel que soit l’énergie , le temps que vous leur donnez ,
ne vous oubliez pas.
Trouvez quelque chose à faire, qui n’appartient qu’à vous.
Quelque chose qui vous plaît, ou vous êtes douées.
Que ce soit la pâtisserie, le vol plané, la boxe, que sais-je…
Quelque chose que vous pouvez faire.
Il y a toujours quelque chose qu’on peut faire.
Qui est à nous, en nous, qui nous valorise.
A nos yeux d’abord, à ceux du monde ensuite.
Chez moi, personne ne s’intéresse vraiment à mon travail.
Mais ça ne fait rien, parce que le monde est grand, et grâce à internet, nous pouvons nos y relier.
Je n’oublierai jamais ce like, ce commentaire en anglais d’un grand DJ new-yorkais.. avec qui j’ai continué de communiquer, qui m’a même dédié un morceau de sa composition.
Tout ça grâce à une photo de pigeon…
Parce que ce qui est banal chez nous, est exotique à l’autre bout du monde.
Ne croyez jamais que vous ne savez rien faire d’exceptionnel.
Ce que vous faites sans y penser peut aura de la valeur pour quelqu’un d’autre !
Que vous collectionniez les couvercles de crème à café ou que vous connaissiez 17 manières de plier les serviettes.
L’autre jour , grâce à une dame québecoise, j’ai appris comment plier une carte en deux, en lissant le papier dans le sens de la fibre, ce qui le chauffe légèrement et permet une pliure bien nette.
Eh bien, ça m’a rendu un grand service !
Autant que le graphiste ousbèque qui m’a montré comment ajouter un plug-in à mon programme de retouche photo.
C’est ce qui est formidable avec internet quand il est bien utilisé.
L’entre-aide.
Ou ça devient magnifique , c’est quand cette entre-aide se concrétise dans la vraie vie.
Tenez, ces samedis ou je vais au marché, je suis couverte de cadeaux !
Le dernier, j’ai reçu de Tatiana un sac pour mes affaires, très pratique, une petite trousse de premier-secours, et d’Arlette un bain pour relaxer mes muscles.
Du gâteau, des chocolats, qui ont fait le bonheur de mes amis marchands.
La semaine passée, Fran m’a ramené des petits savons de ses vacances, dont un au lait d’ânesse, et je me la joue … comme Cléopâtre.
Je me fais des thés géants dans mon méga thermos d’Eliane .
J’en oublie sûrement, mais tout ça pour vous dire comme les gens sont gentils.
Et comme ça m’aide !!!
Moralement, pratiquement, c’est merveilleux.
Alors vous me direz, merveilleux, donc t’as tout ce qu’il faut ?
Pas encore, mais j’avance, je suis motivée.
Vous savez qu’avec un sourire, une parole gentille , on peut aider déjà beaucoup.
Et parfois, il faut plus.
Quand on a l’habitude de vire au jour le jour, on fait avec.
On sait que le ciel s’occupe de nous, mais je vous assure, il faut une sacré dose de courage ou d’inconscience pour arriver à vivre comme ça.
Ce serait très soulageant d’avoir un gros coup de pouce, histoire de respirer.
De ne pas devoir se préoccuper en permanence de quoi demain sera fait.
De pouvoir remplir son frigo, payer son électricité, se nourrir correctement, payer ses vignettes poubelles..
Histoire de respirer, de pouvoir travailler sereinement, avec des outils adéquats.
Mais peut-être que c’est aussi pour qu’on apprenne la valeur de chaque chose ?
J’ai la sale impression d’en vouloir toujours plus, quand je dis ça, mais je ne pense pas qu’à moi.
Mais tout ce que j’écris n’engage que moi, par contre, je tiens bien à le préciser.
Ce que j’essaie de dire, délicatement, c’est que la Ville aurait intérêt à encourager ses habitants, elle aussi.
Je suis persuadée que si elle le faisait, ça motiverait du monde.
Et que c’est comme ça qu’une ville prospère.
Quand ceux qui la dirigent croient en ses habitants.