Oui au Oui, début de la campagne pour le mariage pour tous à Bienne

C’était aujourd’hui.
Le début de la campagne pour les prochaines votations, à propos du mariage pour tous.
Je ne fais pas partie de la communauté LGBTQ+ et je n’ai pas l »intention de me marier avec qui que ce soit.
Pourtant, j’estime que leur cause est juste et mérite du soutien.
Aussi parce que je compte dans ma famille, ans mes amis des personnes que ça concerne plus directement.
Surtout pour ça, en fait.
Pourtant… je viens d’une époque ou le mot « lesbienne » était utilisé comme insulte.
On ne disait pas « gay » mais « pédé » englobant dans le même terme l’amour des uns et la perversion des autres.
Comment pouvait-on être aussi con ?
Personnellement c’est la lecture du livre de la tennisoman Martina Nadratilova qui m’a ouvert les yeux.
D’une simple phrase.
Je ne me souviens plus des termes exactes, mais elle disait en substance :
« Quand je suis tombée amoureuse, c’était d’une personne, que j’ai aimé pour qui elle était, et ça m’ était égal que soit une femme ou un homme. C’est sa personnalité que j’ai aimé.
Ca je pouvais le comprendre.
Parce que c’est aussi ce que je ressentais.
Avant d’être une femme ou un homme, j’étais quelqu’un qui ne se définissait pas par son sexe, mais par ses différences, ses choix, son caractère.
Je me sentais enfant, devenir une femme me semblait bien lointain… voir compliqué.
Je crois que c’est différent pour chacun de nous.
En ce qui me concerne, la maternité a tout réglé.
Bien mieux que ces saletés de règles que j’ai toujours détesté.
Attendre un bébé, sentir mon corps se transformer, prendre du sens, voilà ce qui m’a aidé à comprendre qui j’étais.
Mais je peux tout à fait imaginer que ça ne soit pas le cas pour tout le monde.
Je peux tout imaginer.
Que dès l’enfance, on sente profondément un décalage avec son physique au point de vouloir le transformer.
Je peux imaginer qu’après un mariage et des enfants, tout une vie à vouloir se conformer a son genre attribué à la base, on se rende compte que ce n’est plus possible et que ça devient une question vitale d’en changer.
Je suis horrifiée à l’idée que des parents aient décidés à la place de leur enfants né avec les deux sexes, d’en privilégier un sans lui demander son avis.
Je ne vois pas pourquoi je serai dérangée par le fait qu’un homme préfère les hommes, qu’une femme préfère les femmes.
De quel droit pourrais-je dire à quelqu’un comment il doit vivre sa vie ?
Savoir qu’il n’y a pas si longtemps, en Angleterre on punissait de mort « les sodomites » (comme on les appelaient) me choque au plus haut point. Savoir que c’est encore le cas dans d’autres partie du monde me révolte profondément.
Parce que je ne supporte pas l’injustice.
C’est pour toutes ces raisons et d’autres encore que je me sens concernée.
En tant qu’être humain qui aime sa liberté autant que celle des autres.
En tant qu’être humain qui exècre l’indifférence.
En tant que personne qui refuse d’utiliser comme excuse le fait qu’elle même ne fait pas partie de la communauté LGBTQ+, pour fermer les yeux quand elle a besoin de soutien.
Je ne sais pas à quoi je m’attendais en allant au parc de la ville ,cet après-midi.
En tout cas, mais j’étais prête à me mêler à tout les stéréotypes que j’imaginais, d’une façon un peu caricaturale…
Et pas du tout.
Cet après-midi au parc de la ville ressemblait à un pic-nic paroissiale.
De joyeuses familles installées sur l’herbe, des enfants qui jouaient et des stands qui distribuaient des pin’s.
Nous sommes en 2021, nous ne devrions plus avoir besoin de revendiquer les différences par des signes distinctifs
mais seulement de les vivre en paix.

Notre histoire

Dans la famille Rufenacht, je connaissais le fils Alain.
Il y en a deux:
le deuxième doit encore venir chercher la carte qu’il avait gagné dans un de mes concours!
Donc je connais Alain, et quand il parlait de ses parents, je sentais comme ce lien était important.
Maintenant que je les connais mieux, je comprends pourquoi.
Jasmine et Jacques sont des êtres hors du commun.
C’est grâce à Claudia que je les ai rencontré, lors de mon premier marché des artisans.
Depuis, peu à peu est née une amitié qui ne cesse de grandir et qui fait mon bonheur.

J’en ai déjà parlé, mais ce qui m’a frappé en premier lieu
c’est la nature de leur couple.
Leur façon d’interagir.
En se laissant la place, en se respectant.
Un homme qui aime sa femme de cette façon, c’est fou à dire, mais j’ai rarement vu ça.
Jasmine pourtant, c’est le genre de femme qui donne l’impression de n’avoir besoin de personne.
Il faut bien comprendre dans quel sens je dis ça :
elle dégage une force, une intelligence, profondément féminine.
Elle est belle, sexy même.

Jacques est là, derrière elle et il la soutient, et Jasmine est à son écoute.
Et Vice-versa, à leur manière, en complémentarité.
Le plus extraordinaire dans tout ça, c’est que ces deux êtres, qui ont quitté la Suisse pour vivre leur rêve à Acapulco, partagent leur bonheur avec les autres.
Il faut dire ce qui est : ce sont des personnalités très suivies sur les réseaux sociaux.
Je me sens très privilégiée de les avoirs reçu chez moi, et gardé pour trois heures de conversation (dont vous ne saurez rien , par contre).
L’Amitié, comme l’Amour, grandit quand on la partage.
Jasmine et Jacques sont comme trois trésors :
séparément et en tant que couples.
Des trésors qu’on n’a pas le droit de garder pour soi,
parce qu’ils s’enrichissent de chaque rencontre.

Qu’ils aient eu envie de faire la mienne m’honore au plus haut point .
Quand on à ma vie, on a tendance à se rabaisser. on ne fait pas toujours les bons choix.
La, Jasmine me dirait qu’à eux aussi, il arrive de faire des erreurs.
C’est très facile de dire qu’on aime les gens : savoir pourquoi c’est autre chose.
J’aime Jacques et Jasmine parce qu’ils sont ouverts sur le monde, tolérants, respectueux, simples et humbles, honnêtes et conscients.
Parce qu’ils sont bienveillants, généreux, sensibles et drôles.
J’ai eu cette impression, pas de les connaître depuis toujours, parce que j’ai encore beaucoup à découvrir sur eux, mais d’avoir en moi un peu de chacun d’eux.
La façon de Jacques d’écouter et de raconter les histoires.
L’analyse de Jasmine , dont le regard vous découpe comme un rayon laser.
C’est moi : je me suis reconnue en chacun d’eux.
Et leur couple me donne envie de croire que c’est possible, qu’après toutes ces années de célibat, il y a aussi quelqu’un pour moi avec qui vivre mon rêve.
C’est, je crois, une des composante de l’amitié, presque une explication ;
trouver en quelqu’un d’apparement très différent de vous , des points communs.
Dans les qualités, comme dans les défauts d’ailleurs.
C’est ce que je ressens avec chacun de mes amis.
Je suis déjà très riche, de ce côté là.
J’allais dire comblée, mais découvrir d’autres personnes, connaître leur histoire, leurs expériences, permets d’apprendre, d’évoluer.
J’ai encore envie d’apprendre, besoin même.
On dit : tisser des liens.
J’aime cette image.
Quand les liens sont vrai, ils tiennent quelque soit la distance et la fréquence à laquelle on voit ses amis : la connexion est là.
Sidney a pris cette photo, je l’ai imprimée et mis sur le mur de mon salon.
Elle est belle cette photo, elle en dit long.
Elle va me faire du bien chaque fois que je la verrai.

Notre super-capacité

Nous, les êtres humains , sommes complexes.
Autant physiquement que moralement.
Si un extra-terrestre débarquait sur notre planête pour nous étudier, en commençant pas Bienne,
il serait certainement frappé par notre diversité.
Couleurs de peau, de cheveux, grandeur, grosseur, habillement.
Différents.
Nous sommes des êtres humains.
Et rien ne ressemble moins à un être humain.. qu’un autre être humain !
A se demander si on est vraiment de la même sorte!
Exception faite des jumeaux, triplés et autres multiplicités naturelles, nos aspects, de prés comme de loin sont d’une immense diversité.
Parfois, c’est vrai, il y a des ressemblances troublantes.
Tenez, l’autre jours.. j’ai failli, brillement me taper la honte.
Bon , j’ai une excuse, la fatigue…
Les masques `? même pas.
Ca vous arrive de vous tromper de personne ou de ne pas la reconnaitre à cause du masque?
Moi, ça m’arrive.. même quand y’a pas de masque.
L’autre jour en rentrant de la piscine, je cherchais ma fille.
En passant par la plage des pauvres qui jouxte le terrain de la piscine de Nidau,
je regarde parmi les gens , si je ne la vois pas.
Par contre je repère ma copine Aurélia.
Je l’identifie à coup sur, parcqu’elle est avec les deux Daniel,e , amis communs.
Je m’approche, je salue tout le monde , mais je reste près d’elle.
Elle me fixe, par en dessous, avec un regard gentil, mais un peu étrange.
Quelque chose cloche.
Elle me parle avec un bizarre accent portuguais.
Pas terrible, d’ailleurs,.. j’hésite à lui répondre avec le même accent.
Heureusement, je m’abstiens.
Parce que c’est pas elle.
Et comme une gaffe ne suffit pas…
Voilà que je remarque qu’avec eux, il y à mon vieux copain Michel que j’adore et que je n’ai pas vu depuis longtemps.
Histoire de me rattraper, je lance que lui et moi.. nous avons une histoire particulière.
… …………deuxième gaffe.
Il se trouve que la fille que je prenais pour ma copine..
eh bien..
c’est celle de Michel.

To Bi…enne or not to Bi..el ? (Bob Morane story)

Etre un biennois, une biennoise… une vraie de vraie, comme moi,est devenu au fil des ans,
de plus en plus, une fierté.
C’est vrai, quoi, rappelez-vous, les plus anciens : quand on allait à l’école.
Est-ce qu’on trouvait des autocollants qui exprimait notre biennitude ?
A la limite, il y avait notre équipe de hockey.
La c’est clair, on l’était, fiers, il y avait de quoi.
Des joueurs charismatiques. Olivier Anken en tête, une première place au championnat,
des traditions bien ancrées dans les matchs du soir, avec nos écharpes rouges et jaunes.
Même les garçons en tricotaient à l’école.. c’est dire.
Et chaque fois que Bienne marquait un point, j’avais droit à mon bisous.

Etre biennois, ça se mérite.
Mais tout le monde peut l’être, sans même avoir vu le jour ici.

Il y a deux conditions essentielles :
1) Habiter à Bienne.
2) aimer Bienne.

La petite 120-aine de nationalités qui se côtoient face au lac est tout à fait capable de s’entendre.
Quelque soit l’heure ou l’endroit de la ville ou je me trouve, je me sens toujours en sécurité.
Même sans mon chien.

J’aime la beauté de la ville avec son architecture variée.
Ses sculptures de façades anciennes, ses grilles de balcon en fer forgé.
J’aime les quais, celui du bas, celui du haut.
Je les imagine en été, avec des stands de livre, comme à Paris.
Pour beaucoup, Bienne est un petit Paris ; international et chauvin en même temps.

C’est possible, venez voir .

La jeunesse ici, est toujours à la pointe des tendances.
Toutes les tendances.
Musique, sport, mode…
Les enfants vont en classe ensemble, dans un joyeux mélange de couleurs.
Les familles sont parentales, mono-parentales, reconstituées.

Tout est normal.

A mon époque, dans ma classe, il n’y avait qu’un seul enfant issu d’une famille divorcée.
Une de mes copines avait pleuré en l’apprenant.
Aujourd’hui, tout à tellement changé.

Oh, je sais bien que le mal existe.
La violence, l’injustice et la bêtise n’épargne aucun coin du monde.
C’est la part sombre de l’être humain, l’autre côté de la pièce.
Ici comme ailleurs.
Mais ce n’est pas mon sujet.

Je veux regarder ce qui est bien, bien à Bienne.

Ma ville chérie.
J’espère , je veux le croire, qu’elle va encore évoluer, montrer l’exemple en matière de tolérance et respect de chacun.
Il reste du boulot.
Nous sommes en 2021, et pourtant, pour les femmes, pour les personnes dont la différence ne s’affiche pas forcément, mais qui existe pourtant,
Il reste des souffrances injustes que l’on pourrait gommer à coup de compréhension, d’adaptation.
Face à elles, certains s’engagent dans la lutte.
Personne ne devrait être exclu pour sa différence.

Mais il y a pire que l’exclusion, il y a l’indifférence.

L’autre jour, je m’en suis assez vanté sur ma page Facebook, j’ai sauvé un petit bébé cygne.
J’étais là, au bon moment, au bon endroit.

Je n’étais pas seule au début : il y avait deux personnes avec moi pour s’inquiéter du sort de cet oisillon.
Mais elles ne pouvaient rien faire d’autre, parce qu’une avait des béquilles et l’autre s’en occupait.

En tout premier j’ai pensé à mon amie Christa, qui connait si bien les moeurs des animaux de notre région.
Si j’avais eu mon telephone je l’aurais appelé tout de suite pour lui demander conseil.
Mais voilà….

Au moment de récupérer Boby (mon petit aventurier Bob Morane), j’étais en face d’un restaurant.
Un genre de restaurant, pour personnes aisées, qui se la pêtent au bord de la rivière, conscients
d^’être privilégiés.
Le verre à la main, la clope dans l’autre, ils devisent, le cul posé à moitié sur les pierres taillées,prenant l’apéro… c’est leur droit.
J’espérais… sur la vingtaine, alors que j’étais juste en face, qu’au moins une personne s’intéresserait à ce qui se passait sur le rivage en face.
Parce que là ,à ce moment, j’étais seule.

J’avais suivi Boby jusque sous le pont, et de l’autre côté , il avait trouvé une sorte de cavité ou s’accrocher.

Boby avait 2 jours de vie.
C’était sa toute première promenade sur la rivière avec sa famille.

Mais Boby, il est différent.
Ce n’est pas un suiveur dans l’âme.
Je voyais bien , en l’observant au début.
Sa curiosité, pour toutes les choses nouvelles .

Il semblait en retard sur les autres, parce qu’il avait du mal à suivre.
Mais en réalité, c’est son enthousiasme qui le freinait.
Ajouté à un courant plutôt fort.

Tandis que ses parents remontaient la rivière,
longeaient les bateaux amarrés tout du long,
ils se sont perdus de vue.

Il est resté en arrière.
Picorant les insectes collés sur le bateau.
Un bateau à la coque si lisse qu’il voyait son reflet.
Un reflet qui picorait en même temps que lui.
Ca l’intriguait, et plus que ça.
Ca l’excitait au point de rester là, tout du long, à picorer et à foncer
sur son reflet.

Les parents cygnes sont très attentifs avec leurs enfants, d’habitude.
Mais , dans la nature, des crétins d’humains qui croient bien faire en leur lançant du pain…
eh bien, ce n’est pas naturel.
Ils adorent ça… manger c’est vital.
Quand arrive l’aubaine, ils y vont et c’est tout.

Les 4 autres ont suivi. Traversant la rivière et le courant, avec leur parents abandonnant le 5ième enfant.
Et les lanceurs de pain, qui habitent de l’autre côté du nid, qui installent des pontons à oiseaux, et les nourrissent, n’ont même pas remarqué qu’en faisant ça, ils étaient en train de déranger la nature.
que sur les 5 bébés il en manquait un.

La rivière est large, fait du bruit, même si j’avais crié, je ne sais pas si ils m’auraient entendu.
alors, les petits piou piou désespérés de Boby n’avaient aucune chance.

IL ne voyait plus ses parents.
Le courant l’emportait, loin, de plus en plus loin.
De plus en plus fort.
Jusque de l’autre côté du pont.

Alors, je suis d’accord, moi aussi je ne suis pas sensée intervenir.
Mais je suis la nature aussi.

Comme ces crétins de lanceurs de pain.
Comme les buveurs d’apéro,
comme la dame avec ses béquilles qui s’inquiétait, mais n’arrivait, elle non plus, pas à suivre.

Irrémédiablement, le petit se distançait de ses parents.
Et j’ai eu ce sentiment ;
dan la nature , seuls les plus forts survivent.
Est-ce que cette première promenade est un test ?
Et les parents ne gardent que ceux qui peuvent suivre ?
Et dans ce cas, comme une maman chat qui voit qu’un de ses chatons ne tête pas, elle l’écarte et le laisse mourir.

Si j’écris tout ça, ce n’est pas pour qu’on me dise : bravo, tu es super etc…
Mais pour raconter la connexion qui s’est faite entre un être humain et un bébé cygne,
qui serait resté avec ses parents, si d’autres être humains ne les avaient pas distrait avec leur f…u pain.

Sur le moment je n’ai pas pensé à grand chose.
Dans mes souvenirs, reste Micro, le bébé foulque de l’année passé,
les rats qui tournaient autour du nid et qui ont mangé sa petite soeur.
Au même endroit.
Et Boby, qui comprends qu’il doit s’arrêter, trouve des cailloux pour grimper,
juste à l’entrée des galeries des rats.

Dans un coin difficile d’accès pour les humains et même pour un gros cygne.
Si un rat était arrivé juste à ce moment.. je n’ose pas y penser.
Ils n’ont pas peur des humains, leurs morsures sont terribles.

Je voyais les paddleurs, qui descendent la rivière.
J’espérais qu’a l’aide de leur rame, ils pourraient m’aider à sauver Boby.
Je cherchait une branche aussi, mais à cet endroit, on en trouve pas.
Je cherchais quelqu’un, et je paniquais en même temps.

Juste en face, le restaurant.
Et l’indifférence la plus totale.
Même pas un peu de curiosité.
Que dalle.
Pourtant, il n’y a qu’un pont qui nous sépare.
Le traverser pour venir aider aurait pris 1 minute.
A condition de le vouloir…
1 minute c’est déjà bien plus de temps qu’il n’en faut à un rat pour choper un poussin.
Donc pas de branche, pas d’aide, et Boby qui s’enfonçait dans la galerie, au point que je le le voyais plus.
Je l’entendais encore à peine, appeler ses parents .
Il fallait que j’entre dans l’eau et que j’aille le chercher à tout prix.

Mais si l’entrée des galeries est trop petite pour un gros cygne, elle l’est aussi pour moi.
J’enlève mon appareil photo, et mon pull.
Et je l’appelle.

Bébé! viens bébé!!
Je ne le vois plus.
Mais je suis désespérée aussi, alors je continue.
Je me dis que je suis une maman aussi.
Donc je l’appelle comme une maman appelle son petit.
Je trouve un mini bout de bois pour attirer son attention.

Et je continue ; bébé! viens bébé!!
Ca dure un moment.

Jusqu’au miracle de la Nature.

Bébé me voit.
Bébé me regarde.

Il n’a qu’une solution pour sortir de là,
c’est remonter sur le cailloux devant la galerie,
comprendre que je veux l’attraper.
Mais pour ça, il doit se jeter à nouveau dans le courant.

Justement ce qu’il essayait de fuir.

Vous comprenez ‘
Il a du me faire confiance.

Je l’ai vu dans ses yeux de bébé.
Comme un enfant qui se jette dans le vide,
et qui n’a pas peur,
parce qu’il sait que maman est là.

A partir de là, tout c’est passé très vite.
Je DEVAIS faire très vite.

Plouf, bébé plonge dans le courant.
En une seconde il est déjà vers moi.
Et je le chope avec ma main, pour être sure de ne pas le louper.
Je n’aurai peut-être pas de deuxième chance.
Et je ne veux pas l’envelopper dans un pull trempé.
Je le chope en entier.
Avec son duvet, il à l’air assez gros, mais il tient dans la main.
Et je l’enveloppe tout de suite dans mon pull.
En cachant les yeux.

Parce que je sais que les oiseaux se tiennent tranquilles quand ils ne voient rien.

Tandis que je cours le long de la rivière, je vérifie que je ne l’étouffe pas.
Le petit bec noir ressort, tout est bien.
Je fonce jusqu’à la hauteur de l’endroit ou je vois ses parents.
Et la… ils sont de l’autre côté.
Malgré le pont, je ne peux y accéder.

Parce que les lanceurs de pains, en plus d’être stupides (tout les lanceurs de pain ne le sont pas, mais ceux-ci… ils font fort), en plus d’être stupide donc, ont privatisé ce coin de rivière.
Avec une grille et une porte installées à leurs frais, qui ferme à clef.
Ce qui est totalement interdit, mais je ne suis pas là pour parler d’eux…
Donc je n’ai pas le choix.

Cette fois, c’est les parents que je dois appeler.

Ils sont en train de remonter la rivière, dans le sens inverse, celui qui s’éloigne de l’endroit ou leur
bébé se trouvait.
Il n’y a plus de ponts, pas de voiture, donc moins de bruit.

Ils ne vont pas vite, heureusement, ils longent les bateaux en picorant les insectes.

Alors…
Je les appelle :
Papa,Maman !
Je m’adresse à eux, vraiment.
Comme un être à un autre être.
Humain ou animal quelle importance!?
Pour moi nous sommes égaux.

Et nous sommes biennois.

Nous n’avons pas besoin de parler la même langue pour nous comprendre.

Et là, je vous assure ; le père me voit.

Il me regarde du haut de son long cou, tourne sa tête vers moi.
Je m’avance le long d’un petit ponton à bateau pour être plus près.

Mais pas beaucoup plus près.
A rivière est large à cet endroit.

Et j’avoue, j’ai très peur de me faire attaquer.

Les parents cygnes n’aiment pas du tout qu’on touche à leurs enfants.
En général, à peine on les approche, ils sifflent déjà et se montrent menaçant.
Un cygne à une grande force dans les ailes.
Il suffit de cliquer sur « attaque de cygne » pour voir les exemples filmés même, de parents cygnes attaquant des humains, alors qu’ils essaient de sauver leur petit.

Au moment ou le père me voit, j’ai quelques millièmes de secondes pour relâcher Bébé Boby et me reculer.
En espérant que son père continue de ragarder.

Et ma préoccupation première c’est que le courant ne l’emporte pas avant que son père arrive.

Donc j’appelle le père, , il me voit.
Je déroule mon pull qui entoure bébé.
Directement dans l’eau, sans le toucher.
Sans précaution non plus, parce que j’ai peur là, quand même…

Je me recule très vite.
En espérant que la suite se passe bien.

Sur le moment, je n’ai pas trop pensé aux conséquences.

Je sais très bien que j’aurais pu me faire attaquer,
mais d’un autre côté. ma connaissance des cygnes n’est pas assez grande pour prévoir la réaction du père.
Eh bien voilà.
Peut-être que mon expérience peut servir, c’est pour ça aussi que je raconte mon histoire.
Je l’ai posé, ou plutôt jeté à l’eau très vite, petit Bébé.
Et je me suis reculée, donc.

Papa à traversé la rivière.
Pas comme un cygne en colère qui viendrait protéger son petit.

Non, pas du tout.

D’ailleurs, j’ai la preuve, sur la photo.
En le voit arriver tranquillement.
Et reconnaître son poussin.
Poussin qui lui aussi reconnaît son papa.
J’ai ce regard entre eux.

Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête d’un cygne.

Il se sont regardés quelques secondes.
Papa et son bébé.

J’ai même pensé un instant qu’il n’allait pas le reprendre.
Je ne l’avais pas touché plus qu’une demi seconde, mais peut-être l’odeur de mon pull…
je ne sais pas.
Je ne sais pas parce que les gens qui ont touché un bébé cygne en présence de leur parent,
se font généralement attaquer.
Mais pas là.

Aussi tranquillement qu’il était venu, Papa est reparti avec son enfant.

Ensuite tout le monde est revenu vers le nids.
Et comme les petits se ressemblent, je n’aurais pas su dire ou était bébé Boby!

La mère s’est installée sur le rivage,
et lorsque je me suis approchée un peu plus pour faire une photo,
elle m’a « pchitté » copieusement, en mode « approche pas de mes bébés ».

Le père lui, n’a rien dit.

Alors je suis partie.

Heureuse.

Et plus tard, lorsque je suis revenu pour les compter.
Petit Boby l’aventurier, suivait bien sagement sa maman
en compagnie de ses frères et soeurs.

Cette après midi il auront trois jours de vie.
Je retournerai voir comment ils vont.

Conclusion ;
Pour que mon histoire serve à quelque chose, voilà ce que je conseille si vous voyez un petit cygne en danger :
-Si il est coincé quelque part , et que vous avez la possibilité de le faire, appeler plutôt le service de protection adéquat. Ou la police qui vous transmettra le numero.
Comme je n’avais pas de téléphone, et que j’étais seule, je n’ai pas pu, le danger était immédiat (les rats) et les parents trop loin pour me voir.
Mais en règle général, il faut absolument éviter d’approcher trop près les bébés cygnes, surtout si les parents peuvent vous voir.

Artiste et, ou Artisan ? jusqu’où peut-on aller trop loin

Prendre parti peut avoir des conséquences fâcheuses.
Vous vous retrouvez catalogué,es parce que votre opinion n’est pas conforme .
Je me suis posé beaucoup de questions et je m’en pose encore.
Aussi je vais essayer de rester le plus descriptive possible,
sur ce qui c’est passé au marché des artisans.
Mais ça sera difficile…
On va commencer comme ça.
Je me considère comme une artiste et comme une artisane.
Quand je fais le marché, je reste une artisane et je laisse l’artiste à la maison.
Quand je présente mes oeuvres photographiques, ou écrites, ou peintes pareillement.
Pour avoir la paix.
C’est un peu lâche, c’est vrai, mais avoir la paix c’est important pour mon équilibre.
Alors, souvent, je garde mes opinions pour moi. Pour ne choquer personne.
J’ai vu ce que ça donne , quand j’ai le malheur d’être à contre-courant.
On m’a accusé d’être ceci ou cela…. soit parce que je me suis mal exprimée, soit parce qu’on m’a mal compris.
Le fait est que si je ne fait pas de politique, c’est pour la même raison : j’aime avoir la paix.
Il y en a d’autre, plus courageux. Je ne sais pas si c’est le bon mot, si je ne devrais pas le remplacer par inconscients… Je vous laisse vous faire votre opinion :
Ils étaient au marché ce samedi.
Deux garçons, dont un dont un que je connais.
Ils se sont associés, pour créer une marque…
Mais voilà… ça commence ici, la marque.
Ils ont choisi une typographie, et une langue qui n’est pas anodine.. par les temps qui courent…
J’avoue que lorsque je l’ai vu, j’ai eu un moment de stupeur… jusqu’à ce que je demande une explication.
Même chose pour le motif des t-shirts, représentant une femme armée d’un pistolet et tirant.. sur son ombre.
La langue.. c’est l’arabe, et l traduction c’est « les guerriers de la lumière »
Quand au motif il est issu de l’oeuvre photographique d’une artiste asiatique, et d’après l’explication, il représente le combat contre soi-même.
Si vous me connaissez un peu, vous pensez bien que tout ça me plait.
Autant j’ai horreur des extrémistes terroristes, autant j’aime les artistes qui détournent les codes afin de provoquer le débat.
C’était le but, certainement, il y a de la provocation là-dedans.
Mais qu’est.ce, l’art, si ce n’est une émotion immédiate ?
Une inscription en arabe devrait-elle fatalement nous rappeler ce que certains ont fait de pire ?

J’ai acheté un de ces t-shirts, parce que c’est de l’art, parce que ça me parle.
Mais d’autres ont beaucoup moins apprécié la démarche de ces deux jeunes.
Parce que , pour ceux, ce n’est pas de l’art, mais de la politique.
J’ai oublié de dire qu’en plus, un petit A cerclé bien centré complète le tableau.
Il n’a pas fallu longtemps avant que la présence de ce stand, et de son contenu dérange.
Ce que je peux tout à fait comprendre, tant qu’on ne va pas chercher l’explication.
Je sais ce qui choque là-dedans.
Je l’ai ressenti aussi :
une inscription en arabe,
une image d’une personne armée qui rappelle une exécution.
Le tout mis l’un sur l’autre.
C’est clairement de la provocation.
Il faut une sacré ouverture d’esprit pour le comprendre et l’accepter.
J’ai beaucoup réfléchi à la question et au final, je suis d’accord que le petit marché traditionnel
n’est peut-être pas l’endroit le plus adapté pour y présenter ces oeuvres là.
Pourtant, ça pourrait lui faire une publicité, attirer de nouvelles personnes.
Et il en aurait bien besoin, ce petit marché.
Faire des impression sur des t-shirts, c’est bien de l’artisanat.
Trouver des motifs et une marque percutante, c’est de l’art.
Mais dans artisanat… il y a art, non ?
Alors, il est toujours plus facile de prendre position quand on est pas impliqué directement.
Pour certain, ce marché, c’est comme leur bébé…
Je vous l’ai dit au début, je me suis posé beaucoup de questions :
qu’en penserait un arabe ? par exemple.
Je sais comme certains souffrent chaque fois que dans le monde leur langue est utilisé pour promouvoir les pires aspects de la terreur.
Là, ce n’est pas le cas, c’est…. juste une impression.
Des impressions, sur du tissu.
A condition de demander l’explication…
Je comprends qu’on ne soit pas prêt à s’ouvrir à de nouvelles formes d’artisanats.
Tout ce que j’espère, c’est qu’avoir son opinion sur la question, ne portera préjudice à personne.
Ce serait extrêmement injuste.

Plein le dos mais…ca ira

Steve ne donne pas dans le petit massage qui chatouille.
Surtout quand on est aussi bloqué que moi.
Il sait que je supporte et que je dois pouvoir travailler .
Plus que ça.
Déjà marcher.
A force d’accumuler les tensions, mon dos n’est plus qu’une large plaque de souffrance.
Enfin, n’était.. parce que mon guérisseur multi-diplomé. Steve, m’a remis les choses en place,
Ca va bien mieux.
Maintenant j’arrive meme à oublier le mal.
Je dois faire attention, me ménager, éviter les gestes brusques et boire plus.
Je dois m’écouter aussi.
La par exemple, au lieu de blablater sur ma vie, je devrais aller me coucher.
Donc j’y vais.
Mais l’écriture me manque, je reviendrai des que possible. A plus donc,
Dans deux jours c’est le marché et j’ai encore des tas de trucs à faire.
J’espère vous voir samedi au Marché des Artisans.
Je serai place du Ring de 7h à 14h.

#Swarowski Swarows-qui ?

Bonne nouvelle, Pandora, le plus grand bijoutier du monde (Copenhague) Le bijoutier danois Pandora a annoncé mardi qu’il allait renoncer aux diamants issus des mines afin de commercialiser des produits plus éthiques, un an après avoir choisi d’utiliser seulement de l’or et de l’argent recyclé d’ici 2025.
Ca fait plaisir.
Bon moi, j’utilise , non en fait, je n’utilise pas de diamants pour mes créations.
Je ferais une exception si ils étaient « recyclés ».
Mais pas question que je cautionne de nouvelles extractions couvertes du sang des ouvriers, des enfants, exploités.
Il n’y a pas que les diamants…
Dans le monde impitoyable des pierres les scandales s’accumulent et là, pareil, j’en utilise , c’est vrai, mais j’ai décidé d’être vigilante.
Je n’en dirai pas plus à ce sujet, parce que je ne veux pas dénigrer le travail d’autre personnes.
Et puis, c’est bien des faire des efforts, mais plutôt que de pointer du doigt les erreurs des autres, je préfère m’occuper de ce que je fais.
J’utilise beaucoup de petits cristaux de la marque Swarowski.
Déjà, parce qu’ils sont d’une qualité supérieure
Il n’y a qu’à mettre des cristaux ordinaires à côté d’un Swarowski pour s’en rendre compte.
Celà vient du procédé de fabrication, jalousement gardé et encore plus secret que la recette du Coca-Cola.
Sur les plus de 26000 employés dans le monde, il y en à 600 qui font de la recherche pour continuer d’innover et d’améliorer les produits.
Enfin bref, je sens que ça va vite vous lasser, mis à part peut-être l’anecdote sur la robe de Marylin, vous savez celle qu’elle portait pour son « Happy birth Das Mister Présiedent.. ».
Moi ce qui m’a plus c’est d’apprendre que Swarowski a une fondation qui aide les enfants défavorisés.
Une fondation importante puisque ce sont deja plus de 670 000 personnes qui en ont bénéficié, elle s’appelle Waterschool. Et chaques année l’entreprise soutient des projets dans plus de 20 pays, en donnant des millions.
j’ai pu véréfier ça sur plusieurs sources.
Je vais me coucher, il est tres tot, ou tard suivant… enfin bref.
Dodo ! aujourd’hui c’est congé

Mamans de Bienne

La plupart de mes copines, sont aussi des mamans.
En fait, si j’y pense, elles le sont toutes.
Même celles qui n’ont pas d’enfants.
Celles qui ont élevé les enfants des autres.
Celles qui prennent soins de leurs amis.
Parce que, dans le fonds, c’est ça , être une mère : prendre soin des autres.
Quitte, souvent, trop souvent, à faire passer leur bonheur avant le sien.
Je préfère quand être mère, signifie, faire passer le bonheur des autres à travers le sien.
Faire à manger.. ben oui, à force de ne plus vouloir être la bonne de la famille, o oublie parfois, que faire à manger, ça peut aussi être un plaisir.
Bon c’est vrai, il fallait, et il faut encore du progrès.
Trop de femmes dans le monde vivent des situations inacceptables.
Ca me révolte, j’ai déjà écrit et j’écrirai encore sur ce thème si important.
Mais là, ce n’est pas mon propos d’aujourd’hui.
Mon propos c’est de rendre hommage à cet instinct que nous avons, presque toutes, et je dirais presque tous aussi et qu’on appelle : l’instinct maternel.
Je vois ça quand un homme prends un chaton dans ses bras, avec toute sa délicatesse, retenant sa force pour ne pas le blesser.
Je vois ça, quand une chienne prends soins d’une bande de canetons orphelins.
Quand un enfant recueille un hérisson perdu, lui construit une petite cabane…
Je vois ça dans tout les stades, dans toutes les différences qui m’amènent à mes merveilleuses amies.
A leur dévouement.
Leur amour sans faille.
Chaque jour, chaque nuit.
Quitte à payer de leur santé.
Qu’elles aient des enfants ou pas.
Alors, une dernière fois, je ne pense pas que tout le monde aie l’instinct maternel.
Il faut beaucoup d’honnêteté pour reconnaître quand on en est dépourvu.
Ce n’est ni mal, ni bien.
C’est un fait.
La Nature est ainsi faite.
Avec des différences, des exceptions.
Certaines fondent devant une touffe de pâquerettes… d’autres restent de marbre devant un bébé.
C’est ainsi.
Nous sommes différents.
Alors aujourd’hui, nous fêtons les mamans.
Les nôtres aussi.
Celles qui cumulent souvent les titres et les fonctions, après toute une vie.
Arrière-grand maman… tante soeur, épouse… au risque d’oublier ,
qu’elles ont aussi un prénom.
On nous dit parfois de ne pas oublier que nous sommes des femmes…
ahahaha
Comme si c’était possible,
avec nos corps qui crient chaque jour leur féminité.
Qui hurlent une fois par mois, dans ces règles envahissantes.
Et ça, c’est quand tout va bien…
Quand le cancer s’attaque au symbole de notre féminité, qu’il faut amputer…
Etre une maman, allaiter son enfant, lui faire à manger.. prendre soin.
Etre, humain, vivre en harmonie avec les autres,
être aimable,
aimé.
C’est tout les jours.
Mais faire plaisir, aller passer du temps , se réunir autour d’une personne en particulier, pour lui rendre hommage pendant qu’elle est encore là, on le fait comme on peut.
Et se dire que le même jour, dans le monde, on pensera aux mamans, plus que d’habitude.
Avant que ce mot qui parfois sert d’insulte, n’en devienne totalement une.
Maman.
Il parait que les soldats, sans les tranchées, sous le bombes, agonisants,
appelaient encore leur maman.
Il faisait beau et chaud aujourd’hui.
Espérons que ce sera pareil, pour apporter du bonheur à des mamans qui en veulent.
Aller cueillir des fleurs.
J’irai faire un gros bouquet pour la mienne.
Parce que , ce qui est génial à Bienne, c’est qu’on en trouve un peu partout.

Schlumbergera

Il était une fois un cactus de Noël qui déprimait.
Il y avait de quoi, le pauvre.
Ca faisait au moins 30 ans qu’il habitait la, chez ma petite maman.
Mais elle devait partir, pour un studio emménagé particulier, pour les personnes âgées.
Et lui, le cactus de Noël, je suis sure qu’il l’avait compris.
Qu’il se sentait abandonné, avant même qu’elle ne parte, il dépérissait.
Dans son vieux pot trop petit avec presque plus de terre « vivante »,
pourtant, il était courageux, il se donnait de la peine pour rester beau.
Toutes ces années dans le même coin, il faisait même des débuts de fleurs, mais dans ma mèmoire , je ne me souviens pas l’avoir vu vraiment fleuri.
Je ne pouvais pas le laisser là.
Je l’ai pris, sur ma trotinette.
Les cactus de Noêl détestent qu’on les déplace, surtout en trotinette.
Quand on est arrivé, il n’en restait que la moitié.
Il était tout mou… et les racines si sèches qu’elles se cassaient toutes seules.
J’avais de l’espoir.
Je l’ai douché, rempoté, mis dans un coin tranquille, avec des copines pour qu’il ne se sente pas seul.
Et ce matin, surprise !
Des petites fleurs apparaissent.
En bouton encore, on verra bien si elles se développent.
Ca serait formidable.

Un mois : Mon deuxième Marché des Artisans à la vieille ville

Il faut que je vous avoue quelque chose.
Le premier marché était chouette.
Mais je n’étais pas prête.
Pas du tout,
J’avais pris la décision difficile d’arrêter le marché hebdomadaire,
parce que je ne m’y sentais plus à ma place.
J’avais la sensation de devoir me battre, beaucoup, pour arracher à la rue,
quelques passants pressés, qui le plus souvent passaient sans même me voir.
Heureusement je pouvais compter sur mes si précieuses amies pour me motiver,
sur Pierre aussi, qui m’encourage depuis le début.
Mais voilà, il faut savoir pourquoi on se bat.
Comment on se bat.
Contre qui et contre quoi.
Pour quoi et pour qui, surtout.
Je me bat pour moi,
je me bat pour vous.

Je veux le meilleur,
pour Nous.
Le marché aux artisans n’a pas la réputation d’être le bon endroit pour gagner sa vie.
Pourtant, chaque fois ça se passe bien pour moi.
C’est l’endroit ou je me sens le mieux.
Déjà, le cadre est magnifique.
La vieille ville de Bienne en général,
la place du Ring en particulier,
ronde, intime,
est comme un décor de cinéma.
On s’y sent sublimé.
Ou que l’on soit.
Et bien sûr, nous sommes en Suisse, elle est d’une propreté absolue.
On peut s’asseoir sur les pierres centenaires.
Mes pensées m’emmènent loin.
Je pense déjà au prochain.
Je reviens à celui-là.
Je m’étais préparée, cette fois.
Comme jamais.
Comme pour un match de boxe.
J’ai bossé nuit et jours, pour avoir plus de modèles.
Pour avoir de beaux modèles.
J’ai fait de la pub.
Beaucoup de pub.
Vous connaissez l’expression « le travaille paye » ?
Je l’ai ressenti, avant même le jour J.
Grâce à vous.
A vos messages, à vos promesses de venir me voir.
Même ceux qui n’ont pas pu.
Je sentais que tout était sincère.
D’Acapulco à Genolier en passant par Corcelles, Tavannes, le Landeron,
et Bienne bien sûr.
Comme un rayon d’énergie qui m’a traversé, qui m’a porté.
C’est ce qui m’a donné la force de me lever, même si je n’avais dormi que 3heures,
de mettre mes caisses dans ma grosse poussette des années 50,
de traverser toute la ville avec,
d’attaquer la montée dans la ruelle de l’Eglise,
et d’y installer mon stand.
C’était ma place, cette fois-ci.
Elle ne m’emballait pas trop, parce qu’elle n’est jamais au soleil.
En pente en plus.
Par contre elle est proche de la place du Ring.
J’avais décidé de m’y faire.
En serrant les dents.
Genre « j’en ai vu d’autres ».
Et là….
gros coup de bol!
Quasi miraculeux.
Quelqu’un d’hyperbienplacé s’est désisté.
Une place magnifique.
THE Place.
Au soleil, en face de la fontaine, bien visible.
Surement la meilleure place du Marché.
Vous vous rendez compte, un peu ?

Le travaille paye…
Comme si, d’avoir bossé tellement pour me préparer,
déclenchait des choses inespérées.

Et vous voyez encore, comme on peut se tromper :
j’avais un peu peur que mes amis ne me trouvent pas.

Mais si.
Comme si c’était naturel, que ce soit ma place.

Cette magnifique place au soleil.

Cette merveilleuse journée c’est déroulée
comme un fil,
comme un film.
Avec mes amis pour acteurs.
Je revis les scènes,

J’ai envie de citer tout mes amis.
Mais aussi de garder, comme un trésor, leurs prénoms, ces instants partagés et les émotions qui vont avec.
Je les garde, pour les savourer encore.
Pour m’en nourrir et me renforcer pour la prochaine fois.
Mes amis sont une partie de moi, que je chéri.
Comme des membres de famille qui sont passés aussi.
Nous sommes plutôt pudiques, dans la famille concernant les sentiments,
on ne les cache pas, on ne les dits pas,
on les montre :
autrement.
Et ça me va bien.
Si j’écrivais à ma cousine, pour lui dire quelle joie j’ai eu de la voir, et comme je l’ aime,
elle se poserait des questions sur mon équilibre mental.
Alors, même si c’est ce que je pense, je sais qu’elle le sait.
Mais peut-être que ça ferait plaisir à ma soeur ?
Elle se débrouille si bien dans sa vie que j’oublie parfois que c’est ma petite soeur,
et que ça lui fait plaisir que je lui rappelle comme je suis fière d’elle.
J’ai envie d’écrire à tout mes amis, quand même, parce que je ne sais pas si ils savent comme ça me touche
qu’ils soient passé me voir.
Alors je le fait ici .
Pour leur dire :
Comme je les aime aussi et comme ils sont importants dans ma vie, chacun à leur manière.
Pierre me disait l’autre jour qu’on lui demandait ou j’étais, mais que les gens n’avaient pas envie de se déplacer jusqu’à la vieille ville.
Je ne sais pas qui sont ces gens, mais j’ai vu aujourd’hui que ceux qui le pouvaient sont venu.
Ils ne passent par par hasard.
Ils sont venus exprès.
Et ça fait toute la différence.
Je revois tout ces sourires.
Oui, oui, j’ai vu des sourires!
Des vrais !
Là, il faut que je vous dise quelque chose d’important :
une parenthèse Covid.
Comment oublier que nous vivons sous le règne du Virus ?
Bref :
déjà, à aucun moment il n’y a eu de foule, sur la place du Ring.
Mes visites aussi se sont succédées dans un timing parfait.
Comme si les gens s’étaient organisés avant !!
Ce qui est impossible, parce que la plupart de mes amis ne se connaissent pas.
Donc pas de foule, et la semaine prochaine les terrasses s’installent à nouveau sur la place.
Donc il y a de l’espace, on peut s’asseoir,
tomber le masque, manger quelque chose ou juste boire un verre.
En toute sécurité.
J’aimerais dire autre chose :
Les rencontres et les relations humaines dans la joie et la sincérité , sont des cadeaux de la vie.
On les fait avec d’autant plus de plaisir quand on se sent libre.
Libre de son temps, de ses envies, des circonstances.
Il y a même des rencontres qui resteront virtuelles.
Ca n’empêche pas les sentiments-
Et autre chose très importante : l’amitié se construit avec le temps, mais la connexion entre les êtres est là de toutes façons.
Je ne vais pas en vouloir a quelqu’un ou moins l’aimer si il ne m’écrit pas ou ne viens pas me voir.
Au contraire!
En amitié, ce qui me plait le plus c’est la grande liberté, l’absence de possessivité.
Même si je dit « ma ».
L’amitié se partage, grandit avec le temps et n’exige aucune preuve.
Elle est amour , compréhension.
Elle explique parfois, mais ne se justifie jamais.
Elle apprécie ce qu’elle reçoit et n’exige rien.
Même si personne n’avait pu venir , la journée aurait été différente, simplement différente.
Ce que je reçois au quotidien est déjà tellement gratifiant.
La qualité l’emportera toujours sur la quantité pour moi.
Je vais arrêter là, parce que je m’endors.

Les émotions prennent du temps,
et mon coeur en est rempli
au point d’exploser.
Donc si vous entendez un grand bruit,
vous saurez ce que c’est moi.