Au pays des merveilles

C’est le bord du lac en photo après 10 jours sans un click.

C’est le doudou de ma petite fille qu’on retrouve intact dans la nuit après une grande promenade.

C’est la douce chaleur qui se repends ENFIN sur nos peaux  froides de reptiles urbains.

C’est la nuit qui tombe plus tard.

C’est l’orage qui se fait attendre.

C’est la pluie , le beau temps..  tout à la fois.

C’est dire « bonjour » aux gens que vous croisez même si vous ne les connaissez pas.. et être surpris  qu’ils vous répondent.. sans accent suisse-allemand.

Entre parenthèse, je n’ai rien contre, c’est juste une constatation.. on finit par s’habituer au pire.

Le suisse -allemand est , en particulier le bärnertütsch, est certainement la langue la plus moche du monde, sauf quand , c’est Stefan Eschert qui la chante (un magicien ce Stefan).

Ce sont des enfants de toutes les couleurs qui sortent de l’école et entourent Prisca pour la caresser.

 

C’est quand la sud-américaine du passage de la gare ne chante pas…

C’est quand enfin, c’est vendredi.

Déclaration d’Amour

Comme il faisait beau et chaud , aujourd’hui-

La ville se réchauffe, les coeurs et les âmes aussi.

Sans qu’on s’en rende compte.

Après une journée.. relativement éprouvante,

Je décide d’aller voir ma mère qui habite de l’autre côté de la ville,

près de la Gurzelen.

On parle bien,  personne ne m’attends à la maison.

rien à faire de spécial.

Alors, pour une fois, au lieu de filer comme un flèche sur ma trotinette,

je flâne.

Je regarde.

Je vois les gens au.dehors, qui pin.niquent devant les maisons.

Le long de la rue Dufour

Ces devants de bloc, autrefois inoccupés,

Servent à présent à de joyeuses tablées de familles taïlandaises,

D’autres voisins, italiens peut.être , ou bosniaques, que sais-je….

C’est le début de soirée,

Pas de voitures dans les rues.

Seulement quelques cyclistes.

Il fait encore jour.

Et chaud,

C’est l’heure de la promenade des chiens.

Alors, on s’arrête, on les laisse se renifler.

On papote un peu.

Les propriétaires de chiens aiment parler d’eux.

J’en rencontre un qui a payé 5000 frs pour que le sien ait une

prothèse de la hanche.

Je lui dit que ma mère aussi a une prothèse de la hanche.

On se comprends.

Il ne se vante pas, il est juste reconnaissant d’en avoir les moyens.

Parce que son animal est un membre de la famille.

Aussi.

Mais il comprends aussi ceux qui souffrent de n’avoir pas ce choix.

Il me quitte avec un sourire, un « à bientôt » qui me fait chaud au coeur.

Parce que la sympathie sincère aussi fait du bien.

Après c’est un couple âgé, avec leur chien, âgé aussi.

Il se traine  un peu.

Mais au moment ou ile voit Prisca ma chienne, il s’anime.

Se redresse, tout heureux.

Les chiens ont besoin d’avoir une vie sociale aussi.

Et on papote.

C’est un de ces jours étrange ou j’ai envie de dire bonjour à ceux que je croise.

Aux cantonniers qui sont encore au travail.

A ce monsieur qui avance en boîtant, avec le sourire quand même.

Je dis « bonjour » .

Et ont me réponds joyeusement.

C’est simple, mais ça aussi, ça fait du bien.

C’est ma ville, je la traverse, et je la trouve belle.

Comme un grand village.

Dans ses rues tranquilles,  avec ses arbres en fleurs.

Et d’autres fleurs des champs qui se sentent bien,

aux pieds des arbres.

J’arrive au centre ville.

Les gens se promènent.

On dirait un dimanche.

Sur la place Centrale, les jets sont en marche,

Les gens sur les bancs prennent la fraicheur..

 

Je regarde les couple, les petits groupes.

qui vont en direction du lac.

Des tatouages-

Ce qui me frappe, ce sont les jeunes filles. tatouées sur le visage.

Elles sont jeunes, elles sont belles.

On dirait qu’elles font partie d’une nouvelle tribu.

Les garçons aussi, sont tatoués sur le visage,

voir sur le crâne entier.

Voilà, j’arrive dans mon quartier.

Place Walser-

J’y suis presque.

J’y suis bien… à Bienne.

 

 

 

 

 

Gitane bleue sans filtre

Comme c’était cool d’avoir les copines avec moi cet après-midi.

Je les aimes , mes copines.

Elles sont tellement différentes,

Mais elles ont un point commun : je les trouve belles.

chacune dans son genre.

Doris, quand elle sourit et discute avec les autres.

Mel, quand elle détache ses cheveux.

Maud quand elle chatouille les petites filles.

Elles sont partie, et j’ai plus dans mon frigo qu’a leur arrivée.

Elles sont comme ça , mes copines.

J’ai de la chance de les avoir.

 

 

Lettre à Emma

Chère Emma,

Nous ne nous connaissons pas, dans la vraie vie.

Tout ce que je sais de toi tiens en quelques mots : tu vis dans ce lointain continent . l’Amérique du Nord.

Au Canada, dont le Québec est la seule province qui a pour langue officielle le français.

Un français excellent que tu maîtrise parfaitement, sans jamais de faute, ni d’orthographe, ni de grammaire… ce qui est bien agréable à lire.

C’est au hasard de Facebook que nous nous sommes rencontré.

Mes horaires tardifs nous ont permis de discuter malgré le décalage horaire.

J’ai découvert ta grande sensibilité, à cette époque tu finalisais tes études, et maintenant c’est fait, tu as ton diplôme.

Le droit, la psychologie… tout ce que j’aurais rêvé d’étudier.

Mais ce qui nous réuni  bien plus, mis à part l’amour des animaux, c’est la sensibilité, l’horreur de l’injustice et la connaissance de la douleur.

Je t’écris aujourd’hui, pour parler d’armure.

Armure…

On imagine aussitôt, un assemblage moyen-âgeux de pièces métalliques recouvrant le corps d’un homme partant pour le combat.

Mais celle dont il sera question ici, est invisible, à l’oeil nu.

Invisible, mais présente, trop parfois, chez ceux qui croient se protéger , en se blindant.

J’ai mis du temps…

je  me rendais bien compte que j’étais un livre ouvert,

avec mon coeur offert aux autres sur un plateau d’argent,

ma naïveté,

ma façon de prendre les choses au premier degré,

j’étais la proie idéale pour le premier méchant loup qui passe.

Et ils ne se sont pas gênés.

Mon coeur, morceau de choix..

fut lacéré,

jeté aux orties,

donné en pâture aux rats,

traîné dans la boue la plus ignoble.

Je le ramassais et chaque fois, je le replaçais sur son socle,

jusqu’à ce qu’il tombe,

retombe

et tombe encore.

Une nuit, j’ai décidé que ça suffisait.

Alors, à l’abri dans ma chambre d’adolescente,

j’ai décidé de me blinder.

On n’avait pas encore internet à cette lointaine époque.

J’avais lu quelque part, mais où ? une méthode infaillible pour ne plus ressentir la douleur.

Il fallait répêter ce mantra, des centaines de fois, un millier au moins :

« je me blinde »

Je ne me souviens plus de la phrase exacte.

Mais je l’ai fait toute la nuit.

Inlassablement j’ai répété la phrase magique qui me permettrait de stopper les attaques et d’en finir avec ces souffrances perpétuelles.

Et vous savez quoi ?

Ca a fonctionné.

Le lendemain matin j’étais blindée.

Fini de me sentir mal si on me disait « bonjour » un peu plus sèchement que d’habitude.

De rougir , dès qu’ un garçon m’adressait la parole.

De changer de trottoir par peur d’être confrontée …

Forcément, j’ai changé.

 

Plus détachée, plus cynique…

Je ne crois pas que tout vienne de là.

Parallèlement

je me suis entrainée, comme une sportive pour vaincre cette timidité , ces peurs stupides qui me paralysaient.

Voilà où j’en suis arrivée.

Le blindage ne laissait plus rien passer.

Ni les mauvaises, ni les bonnes émotions.

Comme si j’évoluais dans une cage que j’avais construite

et dont j’avais la clef,

je  ne voyais plus la vie au-dehors.

Quand je m’en suis rendu compte, j’ai du faire machine arrière et me déblinder.

« Je me déblinde.. je me déblinde.. je me déblinde…

Malheureusement.. mon blindage initial était si solide qu’aujourd’hui encore,

malgré mes efforts pour le faire disparaitre,

il reste des pièces profondément ancrées …

Je crois que nous sommes d’accord sur la plupart des points,

Là où nos avis divergent c’est quand tu dis que nous sommes tous plus ou moins armurés au départ .

Quand un enfant vient au monde, il est d’une pureté absolue,

totalement sans défense.

Il ne sait pas encore ce qu’est la confiance, et pourtant, sans les autres, il ne pourrait pas survivre

Comme les petits chatons, qui n’ouvrent les yeux que la semaine suivant leur naissance.

Un bébé n’a absolument aucun blindage.

Et mis à part quand sa couche est pleine, il a une odeur divine.

Il apprends ensuite, petit à petit , à se méfier.

Plus ou moins.

A se défendre, plus ou moins.

Des tas de paramètres rentrent en ligne de compte.

Son éducation, les personnes qu’il va croiser, sa constitution même.

Si il a des frères et des soeurs..

C’est drôle, mais à ce propos, dans mes observations enfantines, j’avais l’impression que les enfants uniques se débrouillaient mieux que les autres.

De mêmes que ceux dont les parents avaient divorcés.

On dit que les mères sont responsables de tout, c’est injuste souvent,.. mais leur influence est décisive…

Peut-être que la souffrance fait grandir ?

En tout cas, le blindage n’aide personne, plus il est hermétique et moins on a de possibilité de voir à qui on a affaire.

Et plus les possibilités d’échanges sont limitées.

Les failles, elles, laissent passer la lumières.

Alors, bien sûr qu’il ne faut  pas rester à la merci des grands méchants loups.. même si on ne les perçoit pas toujours tels qu’ils sont.

Mais les petits chaperons rouges se font quand même dévorer.. malgré leurs méfiances.

Ils ont beau remarquer que mère-grand à de longues dents et un torse poilu…

« c’est pour mieux te manger, mon enfant » est un passage obligé.

On peut se blinder tout ce qu’on veut, on empêchera jamais les épreuves de s’abattre.

Mais on ne va quand même pas se balader toute nue en appelant les fauves!

Apprendre, découvrir qui on est, poursuivre nos rêves, travailler, essayer et essayer encore d’évoluer, en ayant les meilleures relations possibles avec le monde est déjà une activité à temps plein.

Je suis souvent étonnée, au détour d’une phrase toute bête, au point que j’hésite même à la prononcer, des conséquences de mes paroles :

dire que j’étais à Tamanrasset, que j’aime les chevaux, que j’ai vu un castor…. et voilà qu’un petit pont s’établit.

Mais plus encore.

J’ai fait beaucoup de places de travail différentes, mais celle où j’étais le mieux payé, ou j’avais le plus de responsabilité, je l’ai eue en papotant sur tout et rien

avec des employés de la boîte qui étaient pour moi de parfaits inconnus.

Je leur ai demandé par la suite pourquoi ils m’ont choisie :

ils m’ont répondu que c’était mon ouverture, mon côté sociable, ma facilité de contact avec les autres.

Pourtant, Dieu sait si j’allais mal en ce temps là…

 

Tu sais, les fameux flashs  dont tu parles ?

Ils surgissaient dans les conversations les plus banales…

Comment expliquer ça sans passer pour une folle?

Arrêtons nous un instant pour en parler.

Ces flashs sont des symptômes de stress post-traumatique.

Grâce à la télévision, spécialement quand ça parle de soldats de retour de guerre, on peut se faire une idée de comment ça fonctionne.

Les hallucinations… auditives, visuelles.. qui vous font revivre des instants passés dans le présent .

C’est très perturbant.

Heureusement, je crois que c’est ton cas, je l’espère vraiment, ça se calme avec le temps.

Alors, je pense aussi sincèrement, que tu le sais parfaitement ; on ne peut pas en parler avec tout le monde.

Déjà parce qu’il n’y a rien de plus désagréable que la souffrance exposée, sans qu’on  y soit préparé.

Facebook est un bon exemple.

J’ai paramétré ma page pour éviter d’y voir des images qui perturberaient mon âme sensible.

Ce n’est pas facile du tout de faire la part des choses, quand on est en pleine conversation et que  flottent dans l’air des objets qui n’ont rien à y faire…

Quand on a l’esprit embrumés par le souvenir des coups durs et qu’on aimerait s’expliquer.

Parce que tout ce qu’on vit devient conditionné par ça.

Parce que ça fait tellement partie de nous que c’en est inséparable.

Qu’amputer cette douleur, serait comme la nier, et ça serait injuste envers soi-même.

Ce serait  encore , comme laisser les agresseurs sans tirer sans même qu’on le sache, comme si ça n’avait pas existé.

Comme un procès en cours dont on aurait pas le droit de parler,

que l’on fait et refait dans sa tête,

à la fois agressée et coupable de l’être.

On voit bien que ça dérange, alors, on fini par se taire…

Mais c’est encore pire.

Ca nous ronge de l’intérieur comme un poison.

Gare aux vampires qui se nourrissent de souffrances !

Ils sont très forts pour nous repérer dans ces moments là, ou on est spécialement vulnérables.

A éviter comme la peste avant qu’ils n’arrivent à contrôler nos vies !

Un psy ?

Oui.. mais il faut qu’il soit très  bon… et ça court pas les rues.

Beaucoup font plus de dégâts qu’autre chose.

Mon expérience est que le temps est le meilleur remède,

et ceux qui vous aiment vraiment.

A commencer par soi-même.

Avec de l’auto-tolérance, de l’auto-amabilité.. on s’aide surement plus qu’avec des médicaments .

Le problème des médicaments c’est les effets secondaires.

Ils sont comme des gaines pour masquer la graisse…

Ils la cache, la répartisse, mais ne la font pas disparaitre.

Seul le temps arrange les choses.

Pour en revenir à mon travail ,j’ai décidé de ne pas montrer cet aspect de ma personne , et de plutôt mettre en vant ce que j’avais de bon ; ma créativité, mon enthousiasme.

Quelques temps  plus tard, j’avais la responsabilité de l’entreprise, deux jours par semaine.

Puis la semaine entière.

Une entreprise qui brassait des milliers de francs tout les jours.

J’en ai vu passer tellement entre mes mains que la vue de billets , de tas de billets ne me fait absolument aucun effet.

C’est resté.

L’argent ne fait pas le bonheur, c’est ce qu’on en fait qui aide, par contre.

Et puis…

Ce que je voulais cacher à fini par ressortir.

Physiquement.

Je ne pouvais plus marcher…

Et voilà qu’une nouvelle tragédie est arrivée…

Mon appartement et tout ce qu’il contenait a brulé.

————————————-et c’était reparti pour un tour  🙂

Je sais que les épreuves ne s’arrêtent jamais…

parfois même je m’ennuie au point d’en vouloir.

Mais bon ,pas en ce moment !

Avec temps, l’accumulation, c’est plutôt des vacances qu’il me faudrait…

Chaque jour est une épreuve en soit.

Alors, comme je suis, comme toi Emma, sans cesse en recherche d’évolution,

parce que j’aimerais abroger le texte de cette loi  qui me fait recommencer les mêmes erreurs, alors….

je me déblinde encore.

J’arrête de vouloir me surprotéger, j’accepte d’avoir tort.

C’est tellement plus simple de dire : j’ai pas assuré…

plutôt que de chercher une histoire qui expliquerait pourquoi et me dédouanerait au passage.

Bien sur, Emma ,je ne me permettrais pas de dire que tu le fais aussi, on ne se connait pas assez pour ça.

Mais que celui qui n’a jamais utilisé cette méthode me lance la première souris!

Ce n’est pas si facile d’admettre qu’on est faillible.

Bien sûr, en être désolé ne sert à rien, mais , si c’est vrai, alors on peut le dire aussi.

C’est humain.

Comme l’étendue de notre imperfection.

Humaine.

Après tout.

Ces derniers jours, j’ai modifié mon comportement.

Pas radicalement, mais j’essaie de suivre la voie de la confiance,

de la compréhension.

Parce que c’est plus facile en vérité.

Avec les autres, je ne suis plus dans ce jugement implacable qui me faisait monter des sentiments de revanche et de rancune.

Je n’oublie pas, par contre.

Je les regarde bien dans les yeux.

Au lieu de les éviter.

Je n’essaie plus de régler mes comptes comme si ma vie en dépendait.

Et ça me réussit plutôt bien.

On ne se connait presque pas Emma, mais quelque chose me dit, une intuition , que tu sais de quoi je parle.

Que tu es déjà passée par là-

Que c’est pour ça que tu es plus sereine, sans être désabusée ni perdre tes instincts de justice.

Reste la souffrance, la constatation des inégalités.

La conscience d’être moins démunie que d’autres, et de l’importance d’être reconnaissante.

Tout ça, pour moi, va dans le sens du déblindage.

Voyageons légère :).

Avec le sourire aux lèvres, les cheveux bien peignés et les meilleures baskets aux pieds.

La vie n’est pas belle tout le temps,

mais quand le soleil brille au-dehors,

éclaire les arbres d’une lumière nouvelle,

alors tout est possible

à nouveau.

Avec toute mon amitié, bien réelle.

 

Lettre à Nathalie

Ma chère Nathalie,

On ne se connait pas beaucoup.

Quelques heures passées ensemble.

Avec ta maman et ton futur enfant, bien au chaud dans ton ventre.

J’ai ressenti tout de suite de la tendresse pour vous.

Que tu me lises, me touche, et que tu t’y retrouves  me trouble.

J’aurais préféré que tu ne connaisses pas le pays dont je parle…

un pays nommé Souffrance.

Mais voilà, en y pensant plus loin, je me demande si tout le monde un jour va y arriver.

Ou si certains sont préservés ?

J’aimerais pour eux.

Plus jeune, je croyais ,que ce voyage n’était possible que pour les gens conscients.

Dotés d’assez de sensibilité et d’intelligence.

J’aurais aimé parfois, alors, être très bête et insensible.

La vie m’a appris que non, que ça atteint toutes sortes de personnes.

Quel que soit leur niveau.

Je crois aussi que le chemin qui mène à ces contrées éloignées est forcément pavé d’embûches.

Les embûches, qui sont, comme les panneaux jaunes, dans nos forêts , qui nous indiquent la route à suivre-

Une fois qu’on arrive à destination.

On est marqué à jamais.

On rentre chez soi, mais en emportant cet endroit avec nous.

Parfois, il nous sert de repère.

On aimerait sans débarrasser, mais dans le fonds.. on aimerait peut-être pas vraiment le perdre.

Parce que c’est devenu une partie de nous.

Naturalisé à vie.

Et si c’était une chance ?

-Hein ? Mais de quoi tu parles ? une chance de souffrir au point d’avoir envie d’en finir ‘

Non, une chance de connaitre ça assez tôt pour apprendre à vivre avec.

Par rapport à ceux qui sont préservés ?

Ceux qui vivent longtemps sans que rien de grave ne leur arrive à eux.

Sans que rien ne les ébranlent assez pour plier .

Voilà ce que je crois :

L’être humain, pour différentes raisons :

-un manque au niveau du métabolisme

-une question génétique

-une accumulation d’épreuves graves

-une seule mais très profonde épreuve

Ou tout ça en même temps…

arrive fatalement à franchir un cap.

Ca arrive à n’importe quel âge.

Parmi nous, il y a ceux qui croient savoir ce qu’est la souffrance.

Mais en fait, à eux, il n’est pas arrivé grand chose.

Ou alors, ils sont plus résistants, et se croient à l’abri.

Ils pensent que les autres sont faibles, qu’ils manquent de courage, de volonté.

Mais la vie ne s’est tout simplement pas encore assez acharné sur eux, pour briser ce plafond de verre.

Ils ne sont pas encore tombé.

Leur tête est bien fixées su leurs épaules solides, et parce qu’ils croient eux aussi avoir traversés suffisamment d’épreuves pour comprendre, alors, ils jugent les autres durement.

Mais qu’ils se détrompent.. ils ont eu de la chance… et personne n’est à l’abri.

On a tous un point faible,

On peut se protéger tant qu’on veut.. mais un jour ou l’autre l’existence qui a beaucoup d’imagination trouvera le moyen de faire chuter ce corps si résistant.

De trancher cette tête si bien accrochée.. et là.. c’est le drame.

C’est le ciel qui dégringole sur leur  crâne.

C’est le sol qui se dérobe sous leurs pieds.

L’incompréhension est d’autant plus grande, que leur conviction d’être différent était forte.

Différent, dans le sens « normal », de ceux  qui , quoi qu’il se passe, vont travailler.

De ceux qui même malade, assurent tout ce qu’ils ont à faire.

Faisant se sentir encore plus petits ceux qui déjà ont de la peine…

Le faisant avec dureté, cruauté, ou même avec une sorte de compréhension vexante :

-Oui je comprends que toi, tu ne puisses pas, mais à moi.. ça ne peut pas arriver.

La vie m’a montré que rien n’est impossible à la souffrance.

Que le beau garçon si sur de lui peut se retrouver tétraplégique du jour au lendemain et perdre tout ce qui aurait du faire sa vie.

Que les familles les plus heureuses peuvent se disloquer comme un pantin dont on arrache les membres.

Qu’un grain de sel se transforme en montagne engloutissante.

Que la plage se change en sables mouvants.

Que la fortune  durement amassée, se dilapide en un rien de temps.

Que les fausses accusations, que les apparences peuvent détruire les vies  les plus solides.

Plaint les plutôt ces gens, inconscients-

Ils sont ignorants.

Ils ne savent pas de quoi ils parlent.

Ils ont de la chance.. enfin, ils ont l’air d’en avoir.

Parce que le jour ou ça viendra… la pilule sera très dure à avaler.

Tandis que toi, être sensible, et si souvent plongé dans la douleur :

TU SAIS NAGER !

D’ailleurs.. c’est toi qui plongera sans aucune peur dans leur océan d’angoisse.

C’est toi qui d’une main ferme les sortira hors des flots.

C’est encore toi qui les prendra  dans tes  bras pour sécher leurs larmes.

Parce que tu ne connais pas la vengeance.

Tu le fera sans hésiter.

Ca ne peut être que toi, et pas un de leur ex-semblables, qui seraient bien démunis.

..toi seule sait  comment faire.

Tu connais si  bien l’endroit,

Tu es  une alpiniste des précipices.

Et lorsque ce nouveau venu aura la force de lever les yeux sur toi, il ne te verra plus comme avant.

Mais tu n’aura pas changé pourtant.

Dans ce moment là. n’est-ce pas toi qui a la force ?

Mais en fait, tu  l’avais déjà avant, c’est l’autre qui refusait de la voir.

Oh, ça sera dur pour lui, surement même qu’il t’en  voudra d’avoir vu sa faille…

Peut-être même que tu sera rejetée.

Mais qu’importe.

Tu pourra te reposer.

Avancer, rebondir…

Tu sais ce qu’il y a à faire.

 

 

 

Axe ouest : Comment faire opposition

Voilà, il est temps et possible d’agir contre ce projet qui vise à détruire des maisons, des arbres, tout un quartier de Bienne.

Des centaines de personnes délogées, dont la plupart ne savent ou aller.

Mais ça.. on s’en fiche !

Apparemment ,le fait que cette saleté d’autoroute détruira ma maison, mon environnement , n’est pas une raison valable…

Mais il y en a d’autres, que je peux évoquer.

Et pour ça ,le meilleur moyen c’est de me renseigner.

D’abord, d’adhérer au groupe « Axe Ouest pas comme ça*

que vous trouvez sur Facebook ou directement sur leur site : https://www.westastsonicht.ch/fr/infos/opposition-a5-axe-ouest

Ensuite, si vous avez besoin de conseils, faites comme moi,

allez – Lundi et mercredi 15 et 17 mai, 17 h. à 20 h à la ruelle de la Fabrique 1

Vous aurez les conseils nécessaires pour faire oppositions.

Plus il y aura d’adhérents, plus il y aura d’oppositions et mieux c’est,

évidement.

L’indifférence, il n’y a rien de pire-

Adhérez, ça ne coute presque rien 20 francs, et si vous êtes pauvres, ils en tiennent compte.

Les conseils sont gratuits par contre.

Ne laissez pas quelques politiciens faire la loi sans ce soucier des biennois.

Battons nous

 

Le cran de sureté

Allez, on se motive.

Du courage ?

Mais j’en ai à revendre.

Je fais des stocks , à la cave.

J’en ai sous toutes les formes.

En litre, en briques.. en ce que vous voulez.

J’en ai tellement que  j’aimerais bien en revendre, si ça intéresse quelqu’un ?

Je fais un prix…

Je pense ouvrir un magasin…  ,au lieu de M comme Migros, ça serait C comme Courage.

Courage en chips.

Smoothie au Courage.

Glace avec des morceaux de Courage à l’intérieur pour le dessert.

Tout ça avec du pain aux graines de Courage.

J’en aurai toujours assez pour tout le monde.

Avec mes copines comme fournisseuses, j’aurais en plus toutes sortes d’espèces, de provenances différentes.

Coraggio italien 100 %  pur, extraction à froid.

En action.

Je ne me contenterais pas de vendre du courage.

J’aurais aussi d’autres spécialités maison.

Comme l’Imagination, par exemple.

Et dans les produits de luxe, je proposerais de l’essence de chaleur humaine.

Bio.

Sans oublier, le parapluie à l’épreuve des balles perdues.

Les t-shirts anti-cons, testés et approuvé par l’Union suisse des consommatrices.

Comme il serait beau mon magasin…

Les bouteilles d’Esprit positif bien allignées, avec leurs étiquettes de toutes les couleurs.

Les montagnes de tendresse en tête de gondole.

Et des échantillons de sympathie distribués par de charmants et charmantes hôtesses à l’entrée.

On vendrait du soleil toute l’année, et on ferait aussi agence de voyage.

Et vous savez le plus beau ?

Les clients et clientes  paieraient dans une monnaie unique  et inédite  : leur propre souffrance.

Au lie de mettre une carte dans une machine, on mettrait son doigt.

La machine évaluerait le degré et la quantité de souffrance accumulé,,, et

par un barème  bien étudié donnerait un échange équivalent de monnaie.

Comme ce serait équitable !

La mère de famille épuisée aurait droit à des vacances de rêve…

Quand à ceux qui n’ont pas assez de souffrances pour faire leurs courses, rien ne les empêche d’emmener une copine qui elle en a,  et de partager :).

Bienvenue dans mon magasin.

 

 

 

 

 

People are strange

Comme dans la chanson des Doors, que j’aimais tellement quand j’étais plus jeune.. que j’aime toujours d’ailleurs, je me dis que les gens sont étranges.

Est-ce que ce que je fais a un sens ?

Est-ce que  ce que j’écris sert à quelque chose ?

Quand je vois les commentaires, je me dit que oui.

Ceux qui se trouvent sur Facebook, parce que, curieusement les gens préfèrent commenter là plutôt qu’ici.

Mais ça m’a fait plaisir toutes ces réactions.

Je voulais , j’espérais des réactions, j’en ai eu.

Tant mieux.

Rien de pire que l’indifférence.

Chacun souffre plus ou moins dans son coin.

Mais à tout réfléchir, aujourd’hui, en tout cas, je ne me sens pas vraiment mal.

Il me semble que j’ai bouclé la boucle.

C’est aussi ce que je croyais avant d’apprendre la triste fin de Yaël, voilà pourquoi ça m’a tellement ébranlée.

Mais la vie continue.. c’est con à dire, mais c’est vrai.

Quoi qu’il se passe dans les nôtres, de vies, on ne peut pas arrêter la Vie.

La grande.. celle de tout le monde.

Même si on se massacrait tous, la vie continuerait dans l’univers, les univers …

C’est fou qu’on cherche tellement à trouver d’autres planètes habitées, et qu’on ne soit toujours pas foutu de s’occuper bien de nous.

Est-ce qu’on se comprends ?

Chacun avec sa petite expérience qui nous fait regarder les autres à travers nos lunettes déformantes…

On croit savoir, et on ne sait pas grand chose au final.

On dit, c’est dur.. et on nous réponds.. mais pour moi aussi, qu’est-ce que tu crois ? et on tourne en rond.

Certains se tournent vers Dieu… y trouvent une lumière qu’ils aimeraient braquer comme un projecteur sur tout le monde.

Mais la foi est tellement personnelle…

D’autres pensent que leurs soucis vient d’un manque, mais si il était comblé ?

Pas sur qu’ils ne le remplaceraient pas par un autre vide….

L’humain est ainsi fait : tordu, imparfait, plein de failles.. mais je l’aime comme ça.

Je crois que le plus important, c’est de rêver.

Pas les r^ves de la nuit, non , ceux qui nous sont propres, ceux qui nous donnent envie.

L’important c’est d’avoir des rêves et de les respecter.

D’y croire.

Si on a plus de rêve, on sombre.

J’en ai réalisé tellement déjà.

Il es temps d’en refaire de nouveaux et d’exhumer ceux que j’ai enterré.

Garder confiance, à tout prix.

Je devrais l’écrire en immense quelque part, pour ne jamais l’oublier.

Tant que je garde confiance, tout ira bien.

 

Sauver ma vie

Depuis quelques jours, je suis dans un drôle d’état.

Le suicide de Yaël… à fait plus que me marquer.

Au-delà de la perte d’un être exceptionnel,

ça m’a renvoyé à mon propre rapport avec la mort.

Parce que j’ai l’impression que nous avions ça en commun :

la mort ne nous attire pas, mais elle ne nous fait pas peur.

Elle est le vrai repos de la guerrière.

Quand les batailles incessantes m’épuisent, je me surprends à rêver

à la Paix… éternelle.

Quand les souffrances s’accumulent au point d’en être intolérables,

j’ai envie que ça s’arrête pour de bon.

 

Et, vous savez quoi ? à cet instant déjà, je sens que certain  pousseront un soupir… gonflé par ce sujet qui leur semble vain.

Le fameux : mais de quoi tu te plains ?

Celui qui me plonge depuis l’enfance dans un abîme de réflexions.

C’est vrai, quoi ? de quoi je me plains?

J’ai des enfants, une petite fille, du talent….

j’ai…

« *j’ai » n’est pas en cause.

C’est « je suis » qui pose problème.

Je suis ou je ne suis pas d’ailleurs,

ce qui revient au même.

Se sentir différente, pas adaptée, est presque devenu banal, tant internet a propagé le concept.

On s’est rendu compte qu’on était beaucoup à ses sentir pareil.

Handicapés de la vie.

Privés du mode d’emploi et même avec, on y arriverait pas aussi bien que les autres.

Qui ? les gens normaux.

Ceux qui répondent au téléphone sans trembler,

qui ne font pas toute une histoire quand il faut sortir.

Ca commence le matin au réveil.

Avant même d’ouvrir les yeux.

Tout ce qui est facile, automatique , naturel,

prends des airs de supplices chinois.

Parce qu’ils recommencent tout les jours.

Ou presque.

Parfois, c’est la grâce, et ça s’arrête , mais jamais longtemps.

Essayez d’imaginer ça : du jour au lendemain, tout vos gestes,

toutes vos pensées, ne sont plus qu’une succession de difficultés.

A force, on ne s’habitue pas, on ne s’y habituera jamais.

On fait avec.

Voilà.

C’est terriblement injuste.

Au début, je croyais que c’était ma personnalité qui posait problème.

Au fil des ans, j’ai compris que la réponse à mes questions était à la fois plus simple et plus compliquée :

c’est un niveau du métabolisme que ça se passe.

Je vous épargne les détails.

J’imagine bien que le sujet n’est pas très passionnant pour la plupart.

Mais ça a de l’importance pour moi, beaucoup.

C’est toute ma vie qui est faite de ça.

Au point que par période, je ne vis plus, je survis.

J’ai essayé tellement de fois d’en parler, mais la plupart du temps, je me heurte à un mur.

Alors, je fais avec.

Au fil du temps,  j’en suis presque fière, d’avoir tenu malgré ça.

Je sais ce que je vaux.

J’ai du courage.

Inutile de m’en souhaiter, j’en ai à revendre.

Mais la souffrance, elle… parlons-en un peu…

La souffrance recouvre le courage d’une masse imperméable.

Elle s’insinue , s’accroche, s’enracine, comme une saleté d’Alien

qu’aucune arme ne saurait vaincre.

Comme un manteau gris, que je ne peux pas jeter,

parce qu’il fait froid et c’est le seul que vous avez j’ai.

Comme une vieille copine qui me fait du tort,  mais que je

supporte quand même, parce que je la connais .

L’envie d’en finir ? je pensais l’avoir vaincue.

Elle me traverse.

Rentre et ressort .

Mais voilà, comment dire…

J’ai appris à nager comme ça :

ma soeur à enlevé ses brassières d’un coup, et hop,

la voyant flotter, je l’ai imité.

J’en suis à me demander comment elle à fait, Yaël,

pour réussir son coup.

Pendant ces quelques jours, pourtant,

quelque chose de précieux m’a beaucoup aidé.

Un truc invisible.

Un mélange en fait, ou plutôt une succession  :

  • compréhension
  • Chaleur humaine
  • Délicatesse.
  • Sympathie
  • gentillesse
  • sourires
  • bonté
  • générosité
  • amabilité
  • sincérité

Plus que d’habitude.

Mieux que d’habitude.

Ca m’a aidée.

Beaucoup.

Sur le moment j’ai pris ce positif inattendu avec joie.

Mais sans me poser trop de questions.
J’ai pris, parce que ça fait du bien.

c’est sur, ça m’a aidé.

Aucune des personnes qui ont été plus gentille avec moi que d’habitude,

ou qui simplement ont fait preuve d’amabilité

ne se doutent

qu’elles m’ont peut-être sauvé la vie.

La Mine d’Or

Les gens que je connais, leurs histoires, la ville ou je vis, est une mine d’or

pour quelqu’un comme moi qui aime écrire .

J’aimerais écrire un livre, mais mon problème, n’est pas le manque de sujet, mais la surabondance…

J’aime tellement quand on me lit.

Quand on est touché parce que j’écris.

Et puis, il y a mes photos aussi.

Je suis un peu en manque de photos, depuis que j’ai perdu mon chargeur.

J’en ai commandé un nouveau , mais la vendeuse m’a prévenu que ça pourrait prendre une dizaine de jours pour avoir celui que je veux.

Un bon qui ne coute pas la peau des fesses.

Je remarque que plus je vais à l’essentiel et plus ça plait.

C’est vrai que moi aussi, les longues descriptions m’ennuient.

$sauf si elles sont tellement justes qu’on s’y retrouve.

C’était une drôle de journée aujourd’hui…

Je ne sais plus trop qui je suis.

La mort de Yaël m’a perturbée.

C’est bête à dire, mais elle était tellement vivante…

Quelque chose m’échappe.

Je n’ai pas pu aller à son hommage au cimetière.

Je voulais y aller.

Dans le fonds je ne sais pas exactement ce qui m’a retenue.

Je n’ai pas fait le tour.

Je ne dois pas être la seule.

Quand je lis les commentaires sur son décès

sur Facebook, le mot « choc » revient souvent.

 

bien sûr, on s’attend rarement à ce que quelqu’un décide de se suicider.

Mais là,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Je dois laisser le temps faire son oeuvre.

Ca a provoqué quelque chose d’inattendu. chez moi, une prise de conscience..

pas encore exprimable.

Je vais me coucher, demain j’y verrai déjà plus clair,

j’espère.