C’est un moment important.
Je vais essayer d’être claire.
C’est un moment crucial.
Je ne veux plus tourner en rond,
comme d’habitude.
Je veux avancer.
Réussir.
Gagner.
En finir avec la peur.
Les épreuves n’arrêterons jamais ,elles.
Elles servent à apprendre.
Tant mieux.
J’ai compris que je me retrouve à un moment important.
Que je connais bien.
Celui ou je suis à la croisée des chemins.
D’habitude, je choisis de rester dans ma zone de confort.
C’est terrible à dire, mais je crois que j’avais peur de réussir.
Je sais ce que ça implique, la réussite.
Alors, quand je sens que je vais y arriver,
je flippe.
L’autre jour, quand ma cliente, une femme adorable,
m’a exprimé son contentement devant mon travail,
j’ai senti d’un coup un serrement, das le haut de la poitrine.
Une douleur sourde, que je connais.
Ca me vient quand j’ai trop d’émotions, et ça ne disparaît que si je reste calme.
Ensuite, je dois boire quelque chose de gazeux et roter.
Ca fait passer l’air et je me sens tout de suite mieux.
Mais cette douleur, n’a pas totalement disparu.
Elle est là, parce que mon corps s’exprime.
Vivre avec un fils autiste, ça habitue à réfléchir différemment.
Mon corps exprime ce que je ne veux pas voir :
mon angoisse de la réussite.
La bonne nouvelle, c’est que cette fois, j’en suis consciente totalement.
Je peux et je veux changer .
La peur viens quand j’arrive à un certain point.
Pour éviter de le dépasser, pour rester dans ce que je connais, je me débrouille avec le premier prétexte venu pour gaspiller mon temps, mon énergie dans des combats perdu d’avance.
Ou alors, que je fais tout pour perdre.
Mais pas cette fois.
Trois réussites coup sur coup.
Des belles réussites.
Importantes, avec un regard publique.
Habituellement voilà comment ça se passe :
Comme par magie, je me mets à dégager quelque chose, ou plutôt,
c’est l’impression que ça donne.
Je me fais attaquer et je suis incapable de me défendre.
En réalité, je ne diffuse aucune mystérieuse odeur qui , par une alchimie néfaste, attirerait les cons.
Les cons existent, existaient et existeront toujours.
Si je n’y prêtait pas attention, ça ne m’affecterais pas plus que ça.
Voilà ce qu’il se passe donc, quand je suis sur le chemin de la réussite,
que je dépasse mes peurs, je flippe ,,, parce que je n’ai pas l’habitude.
Parce que je n’ai pas été éduquée , programmée pour la réussite.
Au contraire.
Rester à ma place ( c’est quoi ma place ?)
Trouver un boulot sur….
SURTOUT PAS D’éTUDES!
pas d’ambition.
Le mariage, à la limite…
et même, pénible comme je suis, je n’ai aucune chance.
D’ailleurs, je ne suis même pas jolie.
(surtout n pas dire à une fille qu’elle est jolie, elle deviendrais gonflée.
Et quand on se plante, c’est la hoooooonte.
Donc me voilà, coincée, entre vergogne et gonflette.
Entre une pseudo-humilitée et une culpabilité bien ancrée.
En résumé : avoir envie de réussir, c’est la honte.
Penser que je puisse réussir, moi ,misérable vers de terre inculte : c’est la honte.
Interdit, pas permis, obligation totale et définitive de n’être rien d’autre que pas grand chose.
En rêver ?
Même pas.
Espérer ? mais ça va ou bien ?
rappelle toi bien que tu n’es ….Rien.
Ou pas grand chose.
En tout cas pas ce que tu crois que tu voudrais…
Tu crois, parce que , forcément…. je suis la fille, la soeur, l’amie, mais la personne toute seule, par rapport à personne n’a aucun intérêt.
Et en tant que fille, soeur, amie, de x y z, j’ai des obligations de comportement.
Pour ne pas gêner x y ou z.
Pression installée… fixée, boulonné.
Voilà, je ne sais pas si vous avez suivi, mais moi, je sais ou j’en suis là.
c’est pour ça que j’écris.
Tant pis si je ne suis pas ce qu’on voulait que je sois.
Maintenant, c’est mon tour d’arrêter de vouloir correspondre au modèle.
De la nana qui n’a pas le droit à la réussite.
Bien sur que j’y ai droit !
Comme tout le monde.
Alors, maintenant, je me concentre.
Sur ce qui est positif.
sur ce qui va bien.
J’accumule ça, désormais.
Je m’y consacre.
C’est inédit.
Quoi qu’il se passe, je vais donner la priorité , je ME donner la priorité.
A moi et à ce qui va bien dans ma vie.
J’accepterai l’aide saine et désintéressée.
Je partagerai mon expérience.
Je resterai moi-même quand même.
Mais la vrai moi-même.
Parce que c’est ça le truc qui n’allait pas.
C’est que je me crevais à rester une version de moi qui était celle que je croyais qu’on voulais que je sois.
Tellement que j’ai oublié qui j’étais vraiment.
Comment voulez vous réussir, arriver quelque part, quand vous ne pousser pas la bonne voiture ?
C’était le Black Friday.
Tout à 50 %.
Comme j’ai beaucoup grossi ces derniers temps, il me faut des nouveaux habits.
Et pour une fois, j’ai réussi à m’acheter ce qui me plait.
Des pantalons militaires avec des poches et un pull rouge pêtant, tout doux, pour faire plaisir à ma petite fille qui aime les câlins.
Manger ce que j’aime aussi.
Tout me semble tellement simple quand je m’adresse à moi.
simplement, et pas à celle que je devrais être etc…ou plutôt celle que je crois qu’on veuille que je sois.
J’ai 50 ans..
Ca commence pas demain, c’est maintenant, là tout de suite.
Ca me plait d’avoir les cheveux longs, de me faire des coiffures improbables avec des tresses.
Donc, pas de cheveux teints, ni de coupe au carré pour avoir l’air d’une femme bien…
Je suis une femme bien , j’ai pas besoin d’en avoir l’air.