Petite critique télévisuelle

Nous les suisses… si on le voulait… nous pourrions faire des choses sensass…
A condition de faire travailler les bonnes personnes.
Il y en a.
Mais elles ne travaillent pas en Suisse, ni pour la Suisse.
On dirait que nous sommes tellement fauchés, tellement amateurs.
En ce moment, les meilleures séries viennent du nord.
Norvège, Suède…
Tenez, Monster, par exemple, diffusé par la RTS, une p…..n de bonne série norvégienne.
Les acteurs sont totalement inconnus de nos services.
On y voit, beaucoup, les austères paysages norvégiens.
De traditions norvégiennes.
De réalités du coin.
Ce que je veux dire, c’est que pour être bonne, une série peut désormais s’affranchir
des recettes américaines.
Recette qui consiste à mettre deux beaux héros, antagonistes, dans une sauce à base de sexe ,violence et argent.
C’est passé.
Ca n’intéresse plus que les gens qui sont restés crochés dans les années 80.
Les allemands aussi font d’excellentes séries.
Mais nous ?
Pourquoi sommes nous infoutus d’en faire ne serait-ce qu’une seule ?
Hein ? honnêtement : citez moi une seule bonne série suisse.
Vous ne pouvez pas ?
Moi non plus.
Un bon film pour la télé ?
Pas mieux.
Mais c’est quoi notre problème ?
Nous avons des paysages sublimes.
Des particularités, des traditions originales.
Des personnalités passionnantes.
Alors ? je repose la question : c’est quoi le foutu problème ????
Tenez, ce soir, je me réjouissais.
Un bon pitch : l’homme politique de droite et la réfugiée kurde qui se retrouvent dans la peau l’un de l’autre.
Ca aurait pu…
Je me réjouissais, j’y croyais.
Mais dès les premières scènes, ça pue la caricature.
Alors, attention, je ne dit pas que rien de ben ne se fait chez nous.. mais, moi, en tout cas, je n’y ai pas accès…
Ca reste caché ? Sûrement
J’ai plutôt l’impression que nous avons un gros complexe.
Qu’on ne se donne pas la possibilité à os talents de s’exprimer.
Ca manque…
Ca manque cruellement.
Ca pêche par excès de confiance.
Ca pêche par excès de manque de recul.
Ca pêche.. et ça ne ramène pas de poissons.
Pourquoi je n’ai pas aimé ce film, ce soir ?
En fait, quelque part, si, j’ai aimé, mais par-ci pr là.
Le père kurde, par exemple était très crédible.
La mère parfois, magnifique..
Mais le côté désagréable de l’administration, même si il existe, était démontré de manière tellement caricatural, que ça le rendait in-crédible.
En réalité, la plupart des gens qui travaillent dans le social sont d’origine étrangère.
Ce qui rends la situation très dure pour un suisse, par exemple , quand il doit demander l’aide de l’état.
Quand aux étrangers, ils ont, fournis par l’état des soutiens. importants pour leur permettre de se faire entendre.¨Après, rien n’est figé, tout est possible, mais , là, c’était tellement unilatérale, qu’on aurait dit que tout les intervenants avaient pris des cours à la même place…pour répondre de la même façon.
Par contre, je ne me permettrai pas de juger la situation d’un vrai demandeur d’asile.
Surtout kurde.
En faire une comédie…c’était limite de mauvais goût.
Un pays imaginaire aurait tout aussi bien fait l’affaire.
D’ailleurs, le parti politique suisse, était lui tout à fait fictif…
Vous voyez le problème ?
On veut bien dénoncer ce qui se passe ailleurs…
Mais chez nous.. il faut prendre des pincettes.
C’est limite,encore une fois.
L’image.. banale à pleurer.
Le générique ?
Je l’ai déjà oublié..
La musique…
Mais purée ? nous n’avons donc aucun artiste disponible ?
Les dialogues….oublions les dialogues…
comme la crédibilité des acteurs, d’ailleurs.
Un bon groupe pour une bonne chanson ?
Un bon cadreur, un bon directeur photo, pour une image soignée ?
Ben non… ils sont trop chers, parti ailleurs.. je ne sais pas.
Ca pêche, ça manque, ça sent l’économie….
Ca me déçoit tellement à chaque fois.
Pourtant l’idée était bonne.
Je suis fermement convaincue que même dans un parti politique, comme celui de Christoph Blocher, il y a des gens qui ont du coeur, et qui sauraient être émus par une situation aussi difficile, tout en dérapant avec des affiches à base de moutons noirs…
Rien n’est tout blanc ou tout noir…
Vu le niveau de cette comédie, il aurait fallu rebondir, inventer un pays, ,avec des traditions rigolotes qui se seraient heurtées aux nôtres.
Mais utiliser l’Islam, comme si, en Suisse, on avait pas l’habitude de voir des femmes porter le foulard, c’est nous réduire à une primitivité que nous avons dépassé depuis un moment.
La fille qui à honte d’être musulmane, dans sa classe constituée uniquement de petits blancs bien suisses.. ce n’est pas à Bienne qu’on va trouver ça…

Je déteste critiquer le travail des autres, surtout, quand je n’ai pas les compétences nécessaires pour le faire mieux.
Par contre, je suis une grande passionnée d’image.
J’en ai vu.
Je suis capable de reconnaître ce qui va marcher ou non.
Je reviens à Dark, qui est passé de série allemande prometteuse , à succès de l’année 2017 et qui remporte en ce moment tout les prix possibles pour une série.
A tout les niveaux.
Acteurs, scénario, réalisation et la série dans sa globalité.
Et je rappelle que le réalisateur vient d’Olten…
Mais c’est en Amérique qu’il s’est révélé et c’est la télévision allemande qui lui à fait confiance…
Vous avez , je crois que l’image est faite pour faire passer des messages, pour créer des émotions.
C’est comme une sorte de responsabilité.
si déjà on a la possibilité, ou même la chance d’être diffusé à grande échelle, alors, au moins qu’on fasse le mieux possible.
Même avec une simple pub, on peut déjà le faire.
Parce que chaque détail compte.
chaque détail sera vu.
Intégré, consciemment ou pas.
Voilà pourquoi il faut se donner de la peine.
Se donner les moyens.
Alors, Billag ou pas… vu ce que nous faisons actuellement de cet argent, la pauvreté de nos propres programmes…
ce qui me manquerais à la télévision suisse, c’est la personne qui sélectionne les séries étrangères!

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