Relisez-moi, je l’avais prédit, ce chaos français aux airs de révolution et de barricade.
Ca me touche parce que je suis à moitié-française,
mais franchement, on pourrait très bien, nous les suisses, et c’est ce qu’on fait d’ailleurs, continuer
de vivre dans notre bulle préservée .
Ne pas s’occuper de cette sorte de folie auto-destructive qui touche nos voisins.
Pensez comme un rien peut chambouler une vie.
Combien d’existences seront dévastées, comme le sont les magasins, commerces petits et grands ?
Qui remboursera le travail de toute une vie pour certains?
Les blessées graves, les violences anarchiques…
les interpellations cahotiques et hasardeuses.
Comment reconnaître un manifestant pacifique d’un casseur ?
Pourquoi certains passent de l’un à l’autre ?
Comme un glissement impossible à arrêter ?
Comme une sorte de cercle vicieux qui pourrait
embraser le pays davantage , alors que Noêl arrive.
On entends que des gens ont faim!
Que la pauvreté crie sa rage et réclame son pain.
Tandis que le Président, de loin, se plaint d’un arc de Triomphe souillé ?
La France semble imploser.
Je suis triste pour mes compatriotes.
Je comprends leur ras-le-bol.
Les préfectures incendiées, les manifestants bombardés, les grillages qui volent. les politiques débordés.
Tandis que certains se frottent les mains.
Je comprends la rage.
J’en aurais aussi si je me crevais à travailler pour un salaire minable, que je ne pourrais plus payer mes factures, ma benzine pour la voiture, et nourrir mes enfants.
Je deviendrais folle de rage, en remarquant que mon Président, celui pour qui j’avais voté, en qui je croyais, semblait ne pas m’entendre.
Des graffitis sur l’arc de Triomphe ? mais quelle importance, quand on a plus d’espoir, dans une vie chaque jour plus dure.
Comment continuer à travailler, quand on ne peux pas se rendre à son travail sans risquer d’être blessé.
Quand on cherche vainement sa camionnette…
embarquée par les manifestants qui l’utilisent comme base de barricade.
Comme des dominos qui tombent les uns sur les autres, les malheurs s’enchaînent, s’entrecroisent s’amplifient.
Tout le monde sera touché au final.
Le mouvement s’amplifie logiquement et ce n’est qu’un commencement.
Ce que je sais des français, c’est qu’ils sont capables de solidarité.
Mais je serais incapable de dire si la raison va dépasser la colère.
Pourquoi saccager des restaurants? des opticiens?
brûler des véhicules ?
Bien sûr la délinquances s’en donne à coeur joie.
Mas le problème n’est pas nouveau.
Ce qui me choque depuis longtemps c’est le manque de respect total de la police, et pire des pompiers, ambulances qui interviennent dans les cités.
Chez nous c’est impensable.
A Bienne, la petite délinquance salue les policiers qui les ont arrêté, quand ils se croisent dans la rue.
Personne n’aurait l’idée de jeter des pierres sur une ambulance.
Comment en sont-ils arrivés là ?
Du haut de son sommet du G-20, le chef de l’état parle de répression… mais ne fait peur à personne.
La grande erreur est de croire qu’il a deux grands groupes de gilets jaunes : les gentils , les vrais.. pacifiques et dociles.
Et la mauvaise graine.
Bien sûr qu’on en trouve, mais la population est en colère, prise dans le mouvement, avec des forces armées qui peine à différencier, le bon grain de l’ivraie …
Entre jaune clair et jaune foncé…
Je prédis que ça va empirer encore.
Qu’il aura des morts.
Que les grands magasins seront pillés.
Pourquoi rester sage, quand on est tellement tenté, quand tout semble si injuste.
Quand ça à l’air si facile de se servir.
De briser des vitrines, de ressortir les bras chargés de cadeaux.
Résister au mouvement…
Le cul assis sur son canapé, c’est facile d’avoir un avis.
Une fois que la vitre est brisée… que les biens s’éparpillent, qu’il n’y a qu’à se baisser…
Si je le le prends pas.. un autre le fera.
Qu’est-ce qu’on ferait, nous ? à leur place?
Moi j’aurais peur.
J’écoute les interview et je n’entends que des reproches.
Qu’est-ce qui va se passer ?