Cérémonie de Pierrot

Au début, nous étions une vingtaine,

un peu disséminés sur la plage des pauvres.

Et puis 50.

Et 100.

Au final nous étions 200,

peut-être plus,

réunis là. dans une émotion difficilement descriptible.

 

Daniel a dit :  « on se croirait dans un festival « ,

et c’était vrai.

Assis par terre, ou debout,

avec les bières et d’autres choses qui tournent,

avec les rires, oui les rires, les pleurs aussi,

et l’ambiance,

la musique…

Qu’est-ce que c’était la musique ?

Black Sabbath ? Led Zepplin ?

Je ne sais pas.

Mais elle allait bien, cette musique.

Elle allait bien, et on était bien.

On se trouvait, on se retrouvait, et on était content d’être là.

Il faisait bon, on était ensemble,

liés par nos amitiés et celle que l’on portait tous à Pierrot.

Un Pierrot qui ne voulais pas partir.

Le vent ?

Le courant dans la mauvaise direction ?

Le magnifique petit Drakkar confectionné pour lui restait obstinément vers nous.

Moi, j’aime penser que c’était Pierrot, qui nous jouait une dernière farce,

histoire d’embêter une dernière fois son grand ami Jacques.

Et Hélène ma fille chérie, qui n’aime pas que je parle d’elle, alors je n’en dirai pas plus.

Mis à part qu’un Zippo aurait peut-être aidé à allumer le feux qui, lui aussi ne voulait pas prendre.

Sacré Pierrot!

Notre ami Pierrot qui aurait voulu qu’on fasse la fête et qu’on soit heureux,

comme à dit Clémentine ,

dressée sur le mur de pierre,

devant la foule, telle une prêtresse Vicking version 2022,

le poing levé,

faisant jaillir des cris de toutes les poitrines en même temps.

Sacré Pierrot !

Tu nous voyais, tu étais avec nous, c’est sûr !

Ce que nous avons vécu, là, restera dans tout les coeurs, comme un moment d’exception.

J’ai 55 ans.

J’en ai vu des cérémonies d’adieu.

Mais pas comme celle-là.

C’était un des plus beaux moments de toute ma vie.

Retrouver mes amis,

être unis dans la même bonne intention,

c’était d’une force,

une force partagée,

que je n’ai jamais connu avant.

Pour moi, d’avoir mes deux enfants réunis là,

mon fils, qui d’habitude déteste tant la foule en général et les gens en particuliers,

mon fils, à l’aise.

Mon fils qui est rentré après moi .

Il n’y a que pour Pierrot que c’était possible.

Un Pierrot dans nos vies depuis si longtemps

que son absence semble inconcevable.

Je veux croire qu’il y a un sens à tout ça :

qui signifie que Pierrot ne nous quittera jamais.

Qu’il sera là, chaque fois qu’on pensera à lui.

Qu ‘il nous aidera depuis là-haut.

Qui nous accueillera quand ce sera notre tour de partir.

Le  lendemain, aujourd’hui, je me suis réveillée, un peu sonnée.

J’ai tendance à vivre les émotions à retardement.

Mes larmes coulaient toutes seules avec les souvenirs de la veille.

Et puis, il y avait un message de Patricia,

qui a partagé le vie de Pierrot pendant un an.

Je lui ai dit  : viens ,si tu veux.

Elle m’a répondu, viens toi.

Alors, je suis sortie.

Elle était, sur le petit banc de bois, avec les dernières bougies pour Pierrot.

Discutant avec un jeune homme qui le connaissait aussi

Machinalement, elle a remis tout les capuchons déplacés par le vent.

Pour tout les autres, je suppose qu’il était encore trop tôt.

Qu’il faut digérer les émotions de la veille.

Mais qu’ils reviendront, encore, certains, dans la journée.

Nous sommes rentré,

nous avons regardé les photos.

Au début, je me gênais de les faire.

Et puis, j’en ai pris quelques une des amis autour de moi.

Michel et Daniel, Céline que j’étais heureuse de retrouver là-

Massaï avec mon voisin,

Babita ma grande amie retrouvée après tant d’années.

Je n’osais pas encore trop me lâcher.

 

Jusqu’à ce que je rencontre Christophe et Marilyn, qui m’ont dit :

« Vas-y ! tu dois faire des photos ».

J’ai regardé autour de moi, et j’ai vu que c’était ce que tout le monde faisait déjà.

Avant de venir, je m’étais posé la question, et la réponse était vite faite : Pierrot, il adorait les photos.

Je sais qu’il aurait voulu que j’en fasse.

Et Jacques, Jacques est mon ami aussi, si je me suis permis d’aller aussi près, c’est pour cette raison.

Je n’ai pas vu d’autre photographe professionnel dans les environ non plus.

Et comme pour me motiver encore plus d’autres personnes sont venu me dire, vas-y, tu dois le faire.

Alors je l’ai fait.

J’ai pris cette place, qui doit être la mienne,

qui est déjà la mienne de témoigner de la vie des gens autour de moi.

De ceux que j’aime et qui me sont proche.

Ces photos sont précieuses, comme toutes celles qui ont été prise par les autres personnes présentes avec leurs téléphones.

Je ne vais pas les balancer n’importe comment sur les réseaux sociaux.

Je vais les travailler d’abord, je dois réfléchir aussi.

Pour toutes celles qui sont prises de près, je demanderai les autorisations de les faire figurer dans un album.

Ceux qui connaissaient Pierrot et qui ont envie de les voirs y auront accès sur messenger.

Il faut laisser retomber un peu la pression.

Je comprends que certains seront pressés, mais pour d’autres, c’est encore trop frais.

Je veux me donner de la peine

pour qu’elles soient aussi belles que le moment que nous avons vécu.

Ceux qui ont organisé cette cérémonie méritent tout notre respect,

notre gratitude aussi.

Je sais qu’ils sont épuisés.

Emotionellement, physiquement.

Mais grâce à eux , nous avons vécu tous ensemble un moment hors du commun.

Un moment qui aura des conséquences.

Qui en a déjà.

 

 

 

 

2ième Marché aux puces de la Coupole, place Walser

Je ne crois pas que j’exagère en disant que cette deuxième édition du Marché aux puces de la Coupole, place Walser, fut un grand succès ;

il y avait bien 4 fois plus de monde.

Plus d’exposants, plus de visiteurs , et toujours la même organisation parfaite.

Karine accueillait les voitures, des rubans délimitaient les endroits où on pouvait, ou pas, se placer,

avec  une  belle nouveauté, dont je dois parler :

Le food-truck crêperie , avec boissons, apporte incontestablement  un grand plus,

au Marché aux puces.

 

Bon, je n’ai pas de voiture pour amener mes affaires,

mais j’ai ma vieilles poussette,

et surtout j’habite tout près.

En trois voyages, j’ai pu constituer mon petit stand.

Je venais à peine de poser mes premiers sacs, que j’avais déjà des clients.

A côté de moi des gens charmants de Möringen, vendait du matériel photo, et…

une lampe de travail à néon professionnel.

La même que j’avais trouvé dans la rue, qui étais dans un sale état, mais qui me rendait de précieux services.

J’étais désespérée , quand elle c’est cassé.

Et là… voilà que je trouve la même, mais dans un état impeccable.

Je demande le prix, et… bonne surprise, il est tout-à-fait abordable.

20 francs !

Pour cette pure merveille qui en vaut , neuf . 200.

Le fil électrique est d’un blanc immaculé, comme si elle n’avait jamais servi.

Le marché aux puces, c’est l’endroit des bonnes surprises!

Entre marchands on se fait des bons prix.

On peut se demander de garder le stand, si on doit s’absenter pour aller aux toilettes ou ailleurs.

On fait connaissance, on se trouve des poins communs.

Madame fabrique des chapeaux, Monsieur travaille dans la photo.

Des gens que je n’auraient jamais rencontré ailleurs.

Comme beaucoup de suisses -allemands, ils parlent très bien français.

C’est aussi l’endroit pour retrouver des amis.

Ma chère Isa avec Bimba, qui m’apporte une bague à réparer, ce  me donne une nouvelle idée pour mes bijoux.

Je précise que , au marché aux puces, je ne prends pas mes bijoux, ils sont neufs, je les réserve pour  le marché des artisans, que je vais faire avec Claudia, je me réjouie beaucoup.

Aurore, Damien, Roxann et Jarrod, viennent me faire la surprise de leur visite.

Jarrod  m’aide à tenir mon stand.

Damien va chercher des crêpes pour tout le monde.

Pendant que je papote avec Aurore et Isa.

 

 

Près de la crêperie, les amis de Pierrot se réunissent encore.

Cette communauté qui n’a pas de nom et qui réuni tant de gens de tout bords,

est inconsolable.

On se verra jeudi.

En attendant,  il se passe quelque chose d’un peu magique, sur le marché aux puces.

Déjà, il fait beau.

Presque chaud.

Un immense soleil, comme on en à plus vu depuis longtemps éclairera toute la journée.

Comme si , les organisateurs étaient récompensés de leurs efforts.

Comme si, les participants, qui ont préparés aussi, tout le mois, cette journée,

méritaient aussi que le ciel ne vienne pas la gâcher.

Imaginez  : ceux qui n’ont qu’une couverture et des cartons,

quand la pluie tombe, tout est foutu.

Et même ? la grande majorité des stands n’ont pas de tente pour les protéger.

S’il avait plu, c’est les 95% du marché qui aurait souffert.

Mais non.

Pas dimanche.

Comme un petit miracle, et , allez, j’ose le dire, comme si Pierrot était intervenu directement, depuis son nuage, afin de nous assurer du soleil.

L’idée me plait en tout cas.

St Pierrot :).

Ma petite fille, qui est très forte, me disait hier, quand on a constaté que le petit autel est encore sur le banc de bois :

 » C’était quelqu’un Pierrot « .

 

Marché aux puces Place Walser

On dirait que le temps s’arrange exprès pour le marché aux puces.

Le ciel est avec nous.

Le marché aux puces de la coupole, se tient désormais Place Walser.

De 11 à 16h, demain dimanche 10 avril.

C’est derrière la gare, devant la grande Coop, sur l’espace caillouteux.

qui sert parfois aux pétanqueurs.

Tout le monde est la bienvenue-

Pas besoin de s’inscrire avant.

Une taxe est prélevée en cours de marché , un dizaine de francs en moyenne suivant l’espace utilisé.

Tu prends ta couverture, les trucs qui te servent plus et tu t’installe.

 

On passe des supers journées, au marché aux puces.

Il y a toujours une ambiance chaleureuse et calme, particulière.

Et demain, forcément, c’est le premier depuis que le Valalla a pris Pierrot.

Mais comme il ne manquait jamais un marché aux puces,  et que c’est là, derrière la gare, à son endroit. forcément on pensera à lui.

Au point qu’on pourrait rebaptiser , au moins une partie de la place,

en Place Pierre-André Suter.

Le marché aux puces de la Coupole, c’est un évênement important dans la vie socio-culturelle biennoise.

Il y a un avant et un après,

Avant, le dimanche, en hiver, on s’emm…ait.

Ferme.

Il faisait froid, gris, et rien à faire.

Particulièrement pour les familles qui n’avaient pas trop de moyens d’amener leurs enfants au cinéma ou ailleurs pour les distraire un peu.

Il y avait de quoi déprimer.

Et puis, Karine et d’autres ont eu l’idée du Marché aux puces, à la Coupole.

Je me souviens des premiers.

C’était tout-de-suite extraordinaire.

Pour les mères de familles seules , comme moi, à l’époque, avec deux petits enfants.

Non seulement, ça ne coutait rien, d’y aller, mais en plus, ça donnait une possibilité de gagner quelques sous.

Les organisateurs ont toujours eu la délicatesse d’attendre un peu, que l’on aie gagné la petite taxe pour la place, avant de passer la récolter.

Il y avait des animations pour les enfants.

Du sirop gratuit, des boissons , sandwichs , gâteaux  pas chers au bar.

En cas de mauvais temps on se mettait tous dedans.

En cas de beau temps, on se dispersait tout autour, de la Coupole,

dans une ambiance, de joie , quasi de fête, et de respect.

Je parle de respect, parce que le marché aux puces n’est pas réservé à une seule catégorie de la population qui n’a pas trop de moyen.

Non, non.

Le Marché aux puces de la Coupole est ouvert à tous.

Quel que soit votre âge, votre condition sociale.

Le punk avec sa couverture et ses objets improbables,

la dame âgée, avec ses objets bien rangés sur une table.

Et vice -versa.

On trouve de tout.

Vêtements pour l’hiver, boites à thé anciennes, skate-board, vélo et j’en passe… et même Pierre avec ses B.D.  C.D. L.P etc….

Des milliers d’objets qui dormaient dans nos greniers reprennent une nouvelle vie.

A prix mini.

 

Le marché aux puces répondait à un besoin.

Il est devenu une institution.

 

Désormais chaque deuxième dimanche du mois par tout les temps, il a lieu.

Son succès a grandit tellement qu’il s’étalait de plus en plus autour de la Coupole.

 

Les travaux auraient pu tout changer.

 

Mais non.

Et c’est ce qui est fantastique :

Le  Marché de Coupole, même exporté Place Walser, reste le même.

La même ambiance chaleureuse, les mêmes participants, devant et derrière les stands.

Je me réjouie d’y participer.

En plus , j’habite tout près

 

Le jour d’après

Il y a quelque chose que j’adore :

c’est rester bien au chaud à la maison.

quand il fait très froid dehors.

Bricoler,

manger des bons ptits trucs,

me taper une bonne série sur Netflix.

Tout en même temps.

Voir faire la cuisine.

J’aime pas le gaspillage.

Mon fils à acheté des carottes, et on en avait déjà.

Des petites carottes trop inégales pour venir d’un grand magasin, mais surement meilleures.

Du coup, j’ai décidé de faire un cake aux carottes.

J’aime pas trop ça d’habitude.

Trop secs, pas assez  délicieux.

Alors j’ai décidé de le faire à ma façon.

Avec des noisettes moulues.

J’ai trouvé une recette toute simple.

Et hop la geth’s !

On verra bien.

Mon énergie revient petit à petit.

Hier une amie m’a contacté pour me proposer de me prêter un chauffage à gaz qu’elle n’utilise plus.

C’est vraiment gentil de penser à moi comme ça.

C’est vrai que mon appart n’est pas chauffé normalement en hiver.

Je dois me débrouiller moi même.

Il y a quelques années, ma formidable Eliane, m’avait déjà dégotté un four à bois.

Qui aide déjà beaucoup.

Et ce midi, mon amie Myriam, à chargé toute seule ce gros chauffage dans sa voiture .

pour me l’apporter.  Comme ça, par pure gentillesse.

Accepter de l’aide, c’est aussi permettre aux autres d’avoir bon coeur.

Il est super ce chauffage !

Avec des roulettes .

Du coup, je peux chauffer des endroits qui restaient froids d’habitude.

Ca fait bizarre, et tellement de bien en même temps.

Alors, le vent peut souffler au-dehors.

Je suis bien.

 

 

 

 

 

Quand il faut se battre

Dehors, il fait moche.

On dirait que le ciel est raccord avec mes émotions.

La tristesse, la douleur, la colère, ne partent pas comme ça.

Faire son deuil, ça prends du temps.

On doit passer par toutes sortes d’états, qui sont les mêmes pour tout le monde, mais pas dans le même ordre.

Et puis, il n’y a pas que ça.

Il y a tout le reste.

Ce qui se passe dans nos vies.

Ce qui se passe dans le monde.

J’ai l’impression que ça s’accumule.

Mais voilà… on a tous nos soucis.

Ca ne me console pas du tout de savoir que les autres ont aussi leurs problèmes.

 

Chez moi, il fait froid, les radiateurs  ne fonctionnent pas.

Heureusement, un ami est passé avec du bois de palette.

Il brûle super vite, mais il dégage une bonne chaleur.

du coup, je peux déjà réchauffer le salon .

C’est beaucoup.

 

C’est vrai que nous avons tous nos soucis.

J’ai souvent l’impression que mes problèmes sont plus graves que ceux des autres.

En réalité, quand je prends la peine de les écouter, je me rends compte que nous traversons tous des épreuves.

Ca ne me console pas de le savoir, mais ça relativise les choses.

Après, j’essaie d’être réaliste : j’ai un toit, de quoi manger.

Bien.

Mes chats aussi.

Ma mère m’a raconté que pendant la guerre, les gens mangeaient des chats.

On en est pas là :).

Ce matin, je regardais la tempête par la fenêtre et j’ai vu que malgré le sale temps, une de mes petite plante avait fait des fleurs.

Des toutes petites fleurs qui cherchent la lumière et se collent à la vitre.

La nature se bat pour exister.

C’est clair, si je pense à mes problèmes, avec cette impressions que ça s’accumule ces derniers temps, je n’ai qu’une envie :

rester couchée.

Parfois, le matin, il me faut une force de dingue juste pour mettre ma première chaussette.

Et puis, je repense à hier soir.

J’ai retrouvé une amie.

Après des années.

Grâce à Pierrot.

Merci Pierrot !

Même parti tu continue de réunir les gens .

Elle m’a dit qu’elle lui parlait.

Moi aussi, c’est ce que je fais.

Ca aide de penser qu’il est là, quelque part, et qu’il nous voit.

Ca me donne de la force même.

Ce qui m’en donne aussi, c’est le bonheur que j’ai d’avoir retrouvé cette amie.

Je la trouve tellement géniale.

J’aimerais qu’elle puisse se voir comme je la vois.

Parce qu’elle aussi à subi de sacrées épreuves!

On dit que les épreuves nous font grandir.

Mais d’abord, elles nous assomme.

Voilà pourquoi il faut se battre.

Mettre ma deuxième chaussette et sortir, même si c’est la tempête,

parce que j’ai des choses importantes à faire.

J’aime que les choses aient du sens.

Et souvent, si on agit pas tout de suite, elles s’aggravent.

Je le sais , tout le monde le sait.

Mais quand les épreuves s’accumulent, même ramasser un mouchoir sale par terre devient épuisant.

J’ai remarqué un truc :

c’est justement quand on est dans cette situation que,

si on fait un effort,

quelque chose de bien arrive.

 

Alors, je vais ramasser cette saleté de mouchoir.

Mettre cette p….. de deuxième chaussette.

Et me bouger.

 

L’effet Pierrot ( suite de la suite )

Qui aurait pensé que, d’un drame aussi épouvantable, puisse naître du positif ?

Que des amis fâchés se réconcilieraient.

Que d’autres, qui s’étaient perdu de vue se retrouveraient.

Que  la tristesse infinie engendre le réconfort de bras chaleureux.

Que des hommes puissent pleurer ensembles, et que ça les aide.

Des larmes d’hommes qui sortent leur peine,

face à d’autres hommes,

c’est rare !

Et ça serait si beau, si il n’y avait pas un deuil à l’origine.

 

J’ai revu une petite video de Pierrot , postée par Daniel, et en un instant, j’ai eu le coeur en miettes.

J’entends parler les gens qui le connaissaient bien, et même ceux qui le connaissaient moins.

Les mêmes mots reviennent : sa bonne humeur, sa façon de saluer les gens, à chaque fois, comme si tu étais la personne la plus importante de la journée.

Et puis, il y a les autres, ceux qui ne le connaissaient pas.

Ceux qui me disaient  ; t’as pas peur de voir ta fille avec des types comme ça ?

Ceux-là, je les plaints d’avoir l’esprit si étroit qu’ils ne peuvent pas concevoir que la beauté d’une âme peut se cacher derrière une barbe folle, un crâne rasé et pas mal de tatoos.

Eh bien si.

Je me méfierais bien plus d’un type en costard cravate !

Bon, c’est clair, il ne faut pas généraliser.

Le fait est que Pierrot était un homme hors du commun.

Je ne sais pas, par contre, si il s’en rendait compte,

Si quelqu’un lui avait dit ?

Mais est-ce que ça aurais changé quelque chose ?

Il aurait rigolé, surement.

Le rire de Pierrot, la voix de Pierrot, enraillés par le tabac, nous manque déjà tellement.

Tout ce que j’espère et que je veux croire maintenant, c’est que ses amis rempliront le vide de son absence en s’inspirant de son exemple.

De sa joie de vivre, de son instinct protecteur.

De l’attention qu’il portait à chacun.

Et de ce mot qui revient souvent quand on parle de lui : de sa bienveillance.

Ce sont des qualités que nous portons  déjà tous en nous.

Il est temps de s’en servir , encore plus.

Plus que jamais.

De continuer de veiller les uns sur les autres,

De protéger les enfants.

D’être à leur écoute.

Nous n’avons pas besoin d’être parfaits.

C’est ce que j’appréciais le plus, chez Pierrot ;

il nous prenait comme on était-

 

Notre Ami Pierrot (suite)

Derrière la gare, à l’endroit ou Pierrot retrouvait ses amis,

sur le banc de bois ;

un autel a été dressé,

en sa mémoire.

D’abord une photo,  une rose.

Ce soir se sont des dizaines de roses, de photos, de bières, bues ou pas,

et de bougies,

qui forment un coeur.

qui brille dans la nuit.

Les amis de Pierrot sont toujours là.

Nombreux.

Inconsolables.

Malgré la tristesse, il règne une atmosphère chaleureuse.

On se reconnait, on se réconforte.

 

Cet après-midi, j’y ai vu des jeunes filles, que je connais depuis leur naissance,

comme Pierrot les connaissait aussi.

Pierrot veillaient sur les enfants de ses amis.

Cette mission, naturelle, qu’il se donnait de les garder en sécurité.

D’être juste présent quand ils en avait besoin.

Comme un père, un grand frère, un oncle..

un membre de la famille.

La vie d’un homme se mesure aux sentiments qu’il inspire.

Pierrot était un homme aimé, et il le restera.

cérémonie d’Adieu
jeudi 14 avril au Hundematteli, à 18h, le départ de Pierrot pour le Valhalla.. 🖤🤘🏽🖤

Mon ami Pierrot

…est parti.

Je sais qu’il faudra un moment pour que j’arrête de le chercher du regard, comme chaque fois que je passais derrière la gare.

Il me voyait arriver, même à 50 mètres, on se faisait signe.

Toujours.

Et ça me faisait du bien.

Je connais Pierrot depuis si longtemps que j’ai oublié quand je l’ai rencontré.

Comme si il avait toujours été là.

Comme un membre de la famille.

Il lui arrivait de me prendre dans ses bras, de me faire tourner.

Et il riait, avec son rire inimitable .

 

Ce soir,  j’ai l’impression d’être dans un mauvais rêve.

La vie ne devrait pas avoir le droit de nous enlever quelqu’un comme Pierrot, et de continuer comme si de rien n’était.

La vie se fiche de ce que l’on pense.

Elle nous enlève des gens  qu’on aime, et nous laisse planté là, comme des imbéciles.

J’aimais Pierrot, aussi, parce que je savais qu’avec lui dans les parages, ma fille était en sécurité.

C’était quelque chose de tacite.

Comme un accord secret.

Il l’avait connu toute petite, et il habitait en face, avec Koboï au milieu  et Jacques son ami de toujours., jamais trop loin.

Réuni par la musique, et les bons moments entre amis.

Ca leur appartient.

Moi , j’étais heureuse que mes  vieux copains  soient devenus les siens et qu’ils veillent si bien sur elle.

 

Ce soir leur peine est immense.

Bienne pleure.

Avec pudeur.

Une partie va noyer son chagrin dans la bière, et même ceux qui ne s’entendent pas vont oublier leurs histoires, pour rendre hommage à Pierrot.

Quand à moi, j’écris ce texte en son honneur, parce que c’est ma façon de faire mon deuil.

Mais Pierrot ne m’appartenais pas.

Il n’appartenait à personne.

Je serais très gênée qu’on m’adresse des condoléances, j’aurais l’impression de m’approprier ce qui n’est pas à moi.

Ce qui m’appartient par contre, ce sont les géniales photos que j’ai fait de lui et Jacques.

Ils étaient passé chez moi, et ils voulaient que je les prenne en photo !

Moi j’étais si contente de le faire.

Je n’ai que des bons souvenirs avec Pierrot.

Ca m’aide un peu à surmonter ma peine.

Ce n’est pas moi qui ai perdu Pierrot, c’est le monde.

Une perte irremplaçable.

Tant il était unique.

Ca me fait bizarre de parler de lui au passé.

Dans mes souvenirs, il est vivant.

Bienveillant, avec son regard malicieux.

Ce n’est pas possible, il ne peut pas être parti.

Demain, je passerai par la gare et je l’engueulerai un ptit coup,

pour de faux.

Et il rigolera,

pour de vrai.

 

cérémonie d’Adieu
jeudi 14 avril au Hundematteli, à 18h, le départ de Pierrot pour le Valhalla.. 🖤🤘🏽🖤

 

 

 

Je suis prête.

Je suis prête à me passer de gaz.

Personne ne me demande mon avis,

mais quand je pense que la Russie reçoit 800 millions par jour

pour le gaz  livré en Europe,

je trouve que ce serait la moindre d’arrêter ça !

Et nous la Suisse, on donne combien ?

Renseignons -nous.

C’est un peu compliqué…

Notre gaz, en gros , on l’achète sur les marchés internationaux, et il vient effectivement de Russie en grande partie.

Mais on  n’a pas de contrat direct.

Si j’ai bien compris.

En ce moment on voit  avec le Qatar pour l’acheter chez eux.

Pas idéal mais déjà mieux.

Mais c’est terrible ce qu’il se passe en Russie.

Les Russes ont peur .

On ne peut pas les interviewer, parce qu’ils ont peur des représailles, si ils disent ce qu’ils pensent.

Mais pourquoi ne se révoltent-ils pas ?

Dans notre pays, on peut dire tout ce qu’on veut.

Ca nous semble normal, et ça l’est.

Bien sûr, on n’a pas le droit d’insulter les gens, de mentir à leur propos, et ça aussi c’est normal.

Ca relève du bon sens.

Nos libertés s’arrêtent là ou commence celle des autres.

Le mois d’avril 2022 restera dans l’histoire du monde .

Tandis que la majorité des russes se taisent par peur des représailles, une minorité  fait parler d’elle.

Mais qui sont ils ?

Quelle sorte de monstre faut-il être pour violer, torturer et assassiner des innocents, en si grand nombre ?

On a tous vu ce reportage avec les corps à terre.

Plus de 400 personnes dans ce qui était , avant, une paisible petite ville ukrainienne.

Je croyais, naïvement, qu’ils n’avaient été « que  » abattu.

Mais non, ils ont aussi été torturé.

La liste des tortures est insoutenable.

Je comprends pourquoi on parle d’ Oradour à la russe.

Oradour, c’est un petit village de France.

Quand les nazis ont quitté la France, ils ont fait pareil : massacrant tout un village au passage, d’une manière spécialement cruelle.

 

Aujourd’hui. le village se visite encore.

Gardé en état, pour témoigner de l’horreur.

Afin qu’on oublie pas.

Il fait très froid.

J’ose à peine imaginer ceux qui ont souffert.

Mais je pense à eux.

Je compatis et je n’oublierai pas.

Heure d’été

Incroyable, il est à peine minuit, 23h en vrai, et je suis déjà crevée.

J’ai trié mes habits, c’est peut-être un peu pour ça…

J’ai aussi oublié de manger et de boire assez.

Mauvaise idée

Je me suis récupérée et là. j’ai qu’une envie : dormir. dormir. doormiiiir.

Ce que je vais faire.

Voilà-