Ressemblance

Je vous présente mes magnifiques parents.
Ils habitaient chacun d’un côté de la frontière Franco-Suisse.
Ils se sont rencontré lors d’un anniversaire où ils étaient invités tout les deux.
Ca a été le coup de foudre.
Ensuite mon papa est parti pour l’armée et il n’a eu de cesse d’écrire des lettres et des cartes plus romantiques les unes que les autres.
A son retour ils se sont mariés et les voilà en ce beau jour des années 50, prêt à affronter la vie ensemble.
Mon frère Jean-Bernard est arrivé en premier.
Ensuite, pendant 1ongues années malgré leur désir d’avoir un autre enfant, je me suis faite attendre.
Ma mère me disait parfois, qu’un peu plus, ils m’auraient appelé « Désirée ».
Finalement, ils ont choisi Catherine parce que ma mère aimait beaucoup ce prénom.
Pourtant, d’aussi loin que je me souvienne, on m’a rarement appelé comme ça.
Tout juste après est arrivé ma soeur Véronique.

Il faut que je sois juste.
Pendant toute mon enfance, enfant hyper-sensible que j’étais, je ne me sentais à l’aise que dans la famille de ma mère.
En Suisse, dans un village nommé Le Prévoux, avec mes grands-parents , mon Tonton Papin, ma Tante Francine, et mes cousins Fabienne et Christian.
Si il fallait aller rendre visite à ma Mémère ( c’est comme ça qu’on dit en Franche-Comté ) je simulais des maux de ventre à répétition qui s’envolaient dès que la voiture démarrait sans moi.
Bien sûr, je n’y arrivais pas à tout les coups.
Soyons honnête, je sais que c’est choquant, mais je détestais ma grand-mère française.
Avec nous, elle était froide, distante, injuste.
Mais seulement avec ma soeur et moi, avec ma mère aussi.
Les autres petits.enfants étaient gâtés.
Nous ne recevions rien, ni pour Noël , ni pour nos anniversaire.
Elle disait que l’argent pour nos cadeau, elle le donnait aux pauvres.
Je me rappelle avoir cherché dans ses yeux bleu une lueur d’affection.
Je ne l’ai jamais trouvé.

Je lui ai pardonné quand elle m’a téléphoné un peu avant sa mort, elle à reconnu tout ça.
Je l’entends encore me dire « je n’ai pas été juste avec vous « .

Ca m’a fait un bien fou.
Toute la rancune que je lui portais depuis tant d’année s’est envolée.
Je ne l’aime pas pour autant, mais je ne la déteste plus.

Alors quand on me dit que je lui ressemble… vous comprenez que j’ai de la peine.

C’est peut-être pour ça que ce rôle de grand-maman est si important pour moi.

Quand je regarde mes parents, je les vois si jeunes et je sais tout ce qu’ils vont vivre.
C’est un peu un voyage dans le temps que je fais avec ces photos.
Elles me viennent de Patie, de ma famille française, qui a eu la bonne idée de me les envoyer.

Je regarde mes parents et je me sens pleine d’affection pour eux.
Ca n’a pas toujours été facile de nous comprendre.
Maintenant, j’ai envie qu’ils soient fiers de moi.
De là oû ils sont, je sais qu’ils me voient.
Je peux leur parler et ils m’entendent.
Un jour je les retrouverai.
En attendant, je sais que je peux compter sur eux, ils me soutiennent, ils me protègent.
Et moi, je sais qu’ils sont bien.
C’est ma conviction.
Ca m’aide beaucoup, j’en tire une partie de ma force.

En parlant de force.
L’hiver arrive.
Comme je ne suis pas sure qu’un miracle fasse fonctionner mes radiateurs.
j’ai prévu le coup.
Demain matin deux stères de moi seront livrés devant ma porte.
C’est pas donné le bois.
Mais j’ai trouvé une bonne adresse.
Et j’aurai bien chaud.

Facebook
Twitter
Email
WhatsApp

Laisser un commentaire