Qui pense comme ça ?

Je ne sais pas si je suis normal.

En fait, je m’en fiche un peu.

Il parait que l’autisme est lié à l’hérédité, et je veux bien le croire quand je vois des similitudes dans nos attitudes, à mon fils et à moi.

Ou alors, c’est simplement parce que je suis une passionnée ?

Je vous explique, parce que ça va peut-être m’aider à comprendre.

Mais j’en doute.

Déjà. je ne comprends pas pourquoi, un programme de création, un logiciel abouti et merveilleux, avec des paramètres passionnants peut, soudain, en passant dans une version plus récente, se priver de deux de ses plus intéressants paramètres.

Je m’en suis rendu compte assez vite, mais il était déjà trop tard.

Et ça fait des années, que je « pleure » mon outil disparu, celui que j’avais à peine commencé à explorer et qui me permettait de faire, en le combinant, des images totalement nouvelles.

Voyez, il exite des tas  de programmes de création, des milliers de paramètres, eux-mêmes , déclinés en réglages infinis.

Mais celui-ci… à la fois si simple et extrêmement complexe, tellement bien foutu, je désespérais de l’avoir perdu.

J’ai essayé de m’en passer, parce que c’est ainsi, même avec le plus basique programme de Windows,

quand la version est sensé s’améliorer, on dirait  qu’il la confie chaque fois à un programmateur différent qui prendrait un malin plaisir à enlever tout ce qui en faisait la magie, pour imposer la sienne.

Et il faut se réadapter.

J’y arrive.

J’en ai même fait un défi personnel.

J’avais presque fait mon deuil.

Aujourd’hui, petit miracle, merci Didier, je la’i retrouvé.

c’est comme si je méritais.

Comme une récompense donnée par la vie,

qui m’en avait privé et qui me le rends

aujourd’hui.

Bien sûr, je vais devoir réapprendre, chercher comment combien.

Avec un ordi plus rapide et performant, ça prendra moins de temps qu’à l’époque.

Avec les visages, en particulier, il me permettait de découvrir une sorte d’esprit caché…

Et ensuite de le sublimer.

en le perdant, j’ai eu l’impression de perdre une partie de moi.

Partie qui m’est rendue aujourd’hui.

Pourquoi je parle d’autisme ?

Parce que les autistes se fabriquent un monde avec des personnages, et pourquoi pas, les paramètres qui les composent, qui  prennent une importance particulière.

Ils font partie de leur bulle.

Et cette bulle, la mienne, je peux la voir, la sentir.

Quand je m’y enferme, je m’entends plus rien.

On peut me parler.

Quelque chose peut se passer dans la pièce.

Je ne vois rien.

Rien d’autre que ce que je suis en train de faire.

Et même ça, je ne le découvre vraiment que plus tard, que je me « réveille » de cet état de transe.

Quand je prends du recul.

Alors, ça n’a peut-être rien à voir avec l’autisme, juste avec le processus de création.

Par contre, cet attachement aux objets, aux outils, aux choses…peut-être.

Ce qui est difficile, ce qui rends ça si ardu à comprendre, c’est que s i ma propre bulle est un mystère, celle de mon fils l’est davantage .

ll est incapable de se réjouir pour moi.

J’ai même l’impression que ça le dérange, que je me réjouisse.

Alors, j’ai pris l’habitude,  de vivre avec quelqu’un qui est indifférent à ce que je fais.

Est-ce que ça renforce ma bulle ? même pas.

Ca la rends juste plus confortable.

Je suis bien dans ma bulle.

Je n’ai pas faim, pas soif, pas sommeil.

Le temps ne passe pas pareil.

Peut-être c’est pour ça que je m’y plaît tant.

J’y suis à l’abri des morsures du temps.

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Une réponse sur “Qui pense comme ça ?”

  1. Un jour on m’a dit que j’étais à côté de la plaque, j’ai été malheureux jusqu’au jour où j’ai remarqué qu’il n’y avait pas de plaque, depuis tout va bien…

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