Quand les vacances ont des effets…

Ben voilà… les samedis se suivent et ne se ressemblent pas.

Autant le dernier était magnifique, autant celui-ci était… catastrophique.

J’ai pourtant travaillé comme une dingue toute la semaine.

Et est-ce que c’est de ma faute?

Parce que je savais à quel point il était important que je gagne quelque chose de conséquent ce samedi et  que ça devait se ressentir ?

C’est une sorte de loi, le genre de loi secrète qu’on apprends dans la vie.

Quand les gens ressentent votre besoin, ça les faits fuir.

Non, en fait, ç’était pratiquement pareil pour tout le monde au marché.

Peut-être parce que c’est les vacances.

Pour info, nous n’avons pas le droit de faire partie de l’action des bons à 25 francs.

Comme si nous ne faisions pas partie, nous les marchands , de l’économie biennoise.

Comme si nous n’avions besoin de rien.

J’étais chez Lüthi l’autre jour avec le mien.

J’ai rêvé un instant de voir sur mon stand autant de personnes avec leur bon à la main pour se payer un petit bracelet.

J’avais même décidé de baisser encore les prix pour que ça corresponde et qu’on ne soit pas obligé de rajouter quelque chose.

Mais bon, pas de bon pour les marchands.

Pas de compensation pour les semaines perdues.

Je me plains, mais  nous sommes beaucoup dans ce cas, certains ont même perdu leur travail.

Quand on a un certain niveau de vie, ça doit être très dur.

Moi au moins ça ne change pas grand chose.

 

Et puis, j’ai eu une commande.. vendu quelques cartes.

Ca pourrait être pire.

Au moins j’ai pu payer la location du stand.

Mais voilà la dure réalité du métier de marchand.

On peut tout à fait passer 8h derrière son stand après une semaine à produire de quoi le remplir et ne rien gagner.

Pourtant, ça ne me démotive pas.

Je vais redoubler d’effort, et je serai là la semaine prochaine.

Parce que j’aime mon travail.

J’aime rencontrer des gens.Je déteste avoir besoin d’aide par contre.

Ca me fait paniquer.

Ca me rends maladroite, trop directe et pas du tout subtile.

C’est dans des moments comme ça que j’aimerais bien avoir quelqu’un  avec qui partager la fonction de chef de famille.

Même si j’adore l’être quand tout va bien, et que ça me convient de prendre les décisions pour ma famille.

Et surtout, que les relations sentimentales m’ont tellement pourri la vie que je les fuis comme la peste.

Mais quand le frigo se vide à a la vitesse de la lumière, que pouvoir s’acheter une canette devient un luxe, j’avoue que ce serait bon de savoir que je ne dois pas m’inquiéter.

D’autant que s’inquiéter ne sert strictement à rien.

La vie est étrange, à force, je le sais, la seule chose qui marche c’est de garder confiance.

Et de faire ce qu’on peut en attendant.

Je suis sur mes deux jambes, j’ai un toit sur ma tête et j’habite en Suisse.

C’est déjà beaucoup.

Faire avec pas grand chose , j’ai l’habitude.

Demander de l’aide par contre,  je ne m’y ferai jamais.

Même quand j’en arrive à ne plus avoir le choix.

 

Il fait beau aujourd’hui.

Je vais rester chez moi parce qu’il y a trop de monde dehors.

Je vais faire mon ménage, m’occuper de ma petite-fille, travailler encore.

Faire ce qui est juste.

SURTOUT NE PAS SE LAISSER ALLER.

Regarder ce qui va bien et s’y tenir.

Faire ce qui doit être fait.

Donner ce que je peux donner.

Avancer, garder espoir et confiance.

Ce matin j’ai vu deux bébés grèbes avec leurs parents.

Les premiers , cette année.

 

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