la Différence

Il n’y a rien de pire que l’indifférence, si ce n’est l’injustice.

L’injustice, c’était , cet après-midi dans une de ces scènes de rue, que l’on remarque, parce qu’on ne peut pas faire autrement.

Souvent c’est parce que quelqu’un crie très fort.

Forcément, la curiosité est dans la nature humaine, on regarde, on cherche à comprendre.

On analyse rapidement la situation, et la plupart du temps on poursuit son chemin, indifférent.

Ce sont les problèmes des autres, n’est-ce. pas.

Aujourd’hui, c’était devant la Migros, sur les bancs du bus, qui techniquement ne sont plus la Migros, ça a son importance, vos allez voir.

Sur ce banc, un petit bonhomme, avec une bouteille à la main, gueulait fort.

Tout seul, genre énervé.

En même temps, j’ai compris ce qu’il disait et vu la réaction des  passants.

Surtout, certains passants,

Ceux qui attendaient le bus, qui comprenaient ce que le type disait, et se sentait concerné par leur couleur de peau.

Ce minable petit bonhomme hurlait sa haine des noirs.

C’était si choquant, tant de racisme concentré, que personne n’osait intervenir.

Ca ne s’adressait pas à une personne en particulier, mais a tout ceux qu’il réduisait à la couleur de leur peau

Noirs qui n’avaient rien à faire là, dans SON pays, SA ville, Son arrêt de bus, Son banc.Sa Suisse qui avait l’air de lui donner le droit de décider qui il voulait y voir ou pas, et d’insulter, en gueulant très fort, des gens qui ne lui avait rien fait.

A noter qu’il y avait 3-4 personnes qui pouvaient se sentir concernées, et qu’elles  ont eu l’intelligence de ne pas intervenir.

Au contraire, stupéfaits devant ce comportement inadmissible, ils restaient comme paralysés.

Quand soudain…

Là il faut mettre une musique genre Rocky.

Quand soudain donc, en contre jour, j’ai vu arriver, comment dire..

 

La justice divine personnifiée .¨¨¨

Avec ses cheveux longs ondulés, dans un long et parfait triangle autour de sa tête,

un corps musclés , bronzé, aux proportions impressionnantes¨  et de sa voix calme mais forte, il a fendu l’air chaud de cet après-midi d’été :

il n’a dit que quelques mots.

Et tandis qu’il s’approchait de lui,  au milieu des passants admiratifs,

le minable type sur son banc, c’est comme désactivé.

terrifié.

Il s’est levé et il est parti, très vite, la tête rentrée dans les épaules.

Ca n’a pas duré plus que quelques secondes.

La vie pouvait reprendre son cours.

Tandis que dans l’air, plus aucune trace de ses vibrations malsaines ne polluaient l’atmosphère.

La majestueuse  présence  de la justice universelle , est retourné à son travail.

C’est un des vigiles de la Migros.

Je crois qu’il est italien.

A aucun instant il ne s’est montré agressif, au contraire, il était d’un calme olympien.

 

Le petit bonhomme avait certainement trop bu, avec le soleil, il a pété un plomb. mais ce n’est pas une excuse pour brailler , insulter les gens comme il l’a fait.

J’espère que , si ça lui reprends, la silhouette du gladiateur, viendra hanter ses cauchemars.

Davantage que la silhouette, c’est l’attitude qui allait avec que j’ai trouvé admirable.

Héroïque.

Je le verrais bien faire du clnéma, notre vigile de la Migros, place de la Croix.

 

Je me souviens encore du Monsieur portugais , déjà âgé, et pas baraqué du tout, qui avait maîtrisé à lui tout seul, un  autre type qui agressait les femmes.

Au même endroit.

il n’y a pas besoin d’être taillé comme un gladiateur pour être un héro.

Mais de faire ce qui est juste,

quand personne d’autre n’intervient.

Dans l’indifférence, faire la différence.

 

 

 

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