Journal biennois d’une pandémie Jour1 après l’annonce.

Les biennois sont des gens à part.

Pas vraiment inconscients, beaucoup font attention, mais dans les rues marchandes de la ville, de la place Centrale à la vieille ville, il y avait autant de monde que d’habitude.

Tout le monde ne parle plus que de ça , par contre.

Certains visages sont même carrément paniqués.

D’autres sont tendus, inquiets.

Il faut entrer dans le restaurant de la Coop, pour se rendre compte que nous vivons une situation totalement inédite.

Consignes de sécurité maximale pour le self-service qui fonctionne au ralenti.

Pour y entrer ou aller aux toilettes on reçoit un petit coupon qu’il faut rendre à la sortie.

Une vendeuse équipée de gants noirs filtre l’entrée.

A la reflexion, je me rends compte que la plupart des gens ne respectent pas les consignes de sécurité, ou les comprennent mal.

Le pharmacien en face de mon stand me raconte que tout le monde veut du désinfectant, mais personne ne pense  à garder une certaine distance avec les employés.

La dame de la Coop,  qui me fait passer entre deux panneaux,  se tient aussi proche de moi… si j’étais malade, mes microbes pourraient facilement lui sauter dessus.

J’ai décidé d’aller travailler.

Enfin, pile ou face à décidé à ma place. 4 x de suite.

Je n’avais pas le choix, l’Univers me voulait dehors et j’y suis allée.

Ce n’est pas facile de perdre nos reflexes…

S’avancer vers un visage amis, lui faire la bise, c’est ce qu’on fait d’habitude..

A une ou   deux reprises… ça m’est arrivé aussi.

Beaucoup ont déjà perdu de l’argent.

Ils ne vous laissent pas les approcher,

pourtant c’est pour cette raison que les clients leur manque.

On se fait des bisous de loin, des check de pieds.

Mon fils me fait remarquer que se cogner le coude est ridicule, vu qu’on est sensé tousser dessus.

Je pense spécialement aux personnes âgées.

Pour les protéger, il faut les isoler.

J’ai l’impression que le monde  tourne à l’envers.

Ma première cliente, j’ai eu cette drôle d’impression qu’elle m’achetait quelque chose pour faire une bonne action.

Pour soutenir l’économie, et c’est tombé sur moi.

Ou alors, pour m’encourager.

Parce qu’elle saurait qui je suis, même si moi je ne la connais pas.

Elle à pris directement un bracelet, sans hésiter, et m’a demandé de lui raccourcir celui qu’elle avait déjà.

Elle à dit « je le prends » sans demander combien il était, et m’a donné un beau billet pour me remercier de ma réparation « express ».

Je me souviens précisement de l’impression de bonté que cette femme m’a laissé en partant.

Quelque chose de fort, qui m’a donné de l’énergie.

Comme si j’avais eu affaire à une sorte de bonne fée .

Un peu plus tard, mes amis Marc et Michel m’ont apporté des caramels.

Ca me fait plaisir de voir qu’ils s’entendent toujours bien ces deux là.. que je connais depuis plus de 20 ans.

Ensuite Eliane, ma chère Eliane est passée.

J’adore Eliane parce qu’elle à du coeur et une volonté d’avancer sans laisser personne au bord du chemin.

Cependant, parfois, il faut savoir prendre ses distances avec ceux qui nous font du mal, on ne peut et on ne doit pas s’écraser, ni laisser qui conque nous affaiblir

Dans ces moments tragiques, particulièrement nous avons besoin de toutes nos forces.

Mes chers amis, voilà ce que j’ai à dire au lendemain de ce premier jour officiel de pandémie :

Ne nous laissons pas gagner par la peur, ou la paranoïa.

S’organiser pour ne manquer de rien, je l’ai fait aussi.

J’ai assez de pâtes à la maison pour me nourrir pendant les semaines à venir…

Mais le plus important, je crois est de respecter les consignes de sécurité concernant la distance.

De ne pas exposer les plus petits. Ni les plus vieux.

De ne pas exagérer, mais de ne pas minimiser non plus.

L’angoisse est mauvaise conseillère, elle nous affaibli.

Il faut garder confiance.

Il y a, à l’image de ces personnes dont je parle plus haut, parmi nous de bonnes personnes, qui ont les moyens de nous aider à traverser cette crise et qui vont le faire.

Le tout est de ne pas perdre notre temps ni notre énergie avec ceux qui tentent de profiter de nos faiblesses.

Il fait grand beau aujourd’hui, je vais en profiter pour sortir, faire quelques photos de notre nature qui est si belle encore.

Le printemps arrive gentiment, la renaissance de tout.

Espérons que d’ici là notre monde se sera relevé.

.

Je suis persuadée, que comme pour les autres virus, celui ci s’affaiblira et on trouvera comment combattre cette maladie.

Je vous souhaite une toute bonne journée.

A demain si vous le voulez bien.

 

 

Facebook
Twitter
Email
WhatsApp

2 réponses sur “Journal biennois d’une pandémie Jour1 après l’annonce.”

  1. coucou ici les boutiques non indispensables à la vie sont fermées; ma vendeuse de laine se met à la vente à distance ; j’en ai parlé sur mon blog; j’espère vraiment qu’elle passera le virus en pouvant garder sa boutique ; sinon je fais partie des vieux fragiles , mon p’tit viu aussi ^^ donc on reste chez nous ; bisous lointains ^^

    1. aujourd’hui normalement de nouvelles mesures seront prises. Trop de gens restent totalement inconscients.

Laisser un commentaire