mouette composition

Il est toujours temps de bien faire

Voilà.

J’ai décidé d’être positive.

Pas à tout prix, le mal est le mal, et même une plaisanterie apparente peut faire souffrir pendant des années.

Alors ? on devrait faire attention à ce qu’on dit.

Parce que ça m’est arrivé, je me rends compte que moi aussi j’ai pu blesser quelqu’un avec un mot stupide… une reflexion qui l’a tant blessé que cette personne pourrait m’en vouloir encore aujourd’hui.

Je dis « pourrait * parce que je ne m’en souviens pas.

Par contre, je me rappelle très précisément de l’horrible surnom donné par une camarade d’école.

Je me souviens même du moment ; nous étions à la gym.

Elle m’avait déjà traité de « fausse maigre » ce qui avait bien aidé à

renforcer mon complexe d’avoir un petit ventre qui dépassait mon

pantalon en velours côtelé .

Eh oui, vous ne connaissez pas ça, vous les plus jeunes, mais nous

qui vivions dans les années 70 avons certainement tous eu affaire à cette matière.

Ca et nos improbables pulls à col roulé en pure synthétique…

cllants comme il se devait.

C’était bien avant l’avènement du coton bio…

Les chimistes d’alors s’éclataient à créer toutes sortes de matériaux aux noms prometteurs, que l’on testait avec bonheur.

Mais comme j’aimais mon pantalon avec ses grosses marguerites…

et mon blouson en peluche jaune…

Vinrent ensuite les habits cultes qu’il fallait porter : le T-shirt « Frut of the loo », la salopette à rayures en jeans, le sweat UCLA etc…

Le Lewis 501 coutait une petite fortune, et jamais mes parents n’auraient été d’accord de dépenser autant.

Alors je me contentais du T-shirt Le Clou.. et nous regardions la Kouke… avec admiration, et reconnaissance, pour  apporter aux ados boutonneux que nous fumes, la mode made in England dans sa mythique boutique.

Ah.. mes guêtres fluo tigrées… mes pantalons déchirés… eh oui déjà…

Mais je m’égare.

Aujourd’hui j’aimerais dire à celle ou celui que j’ai pu blesser par une réflexion stupide,  ( et c’est sûr, j’ai du en faire!) que j’en suis désolée.

Que je ne me rendais pas compte que ça pouvait avoir des conséquences.

Je m’en suis rendu compte aujourd’hui, en me souvenant de cet affreux surnom qu’on m’avait donné.

Heureusement il n’avait pas eu de succès.. et c’était la seule à m’appeler comme ça.

Je me demande encore pourquoi ? Ce que j’avais bien pu lui faire pour  qu’elle cherche  à me blesser autant.

Et si elle s’en souvient.

En me demandant tout ça, j’ai pris conscience que non seulement ça m’avait marqué , mais que la cicatrice laissée n’était pas tout-à-fait refermée.

En réfléchissant plus loin, j’ai pensé qu’elle ne devait pas être si bien dans sa peau… c’est l’explication logique.

Pour elle, ça n’avait pas d’importance, c’était une plaisanterie…

Mas ça touchait une autre partie de moi que j’avais bien des difficultés à accepter.

Quand on est ado, ou même déjà enfant, on veut être accepté.

Et surtout pas remarqué pour une quelconque tare physique…

Dans la même période, Madame Berthoud qui tentait d’enseigner le français à la bande de guignoles indisciplinés qui constituait ma classe , nous avait raconté l’histoire des Spartiates.

Vous savez.. qui à ce qu’on disait, jetait du haut d’une falaise les bébés imparfaits…

Bon, il semblerait avec le temps qu’il s’agisse d’une légende , vu qu’aucun ossement n’y a été retrouvé.

Mais allez savoir, ça aussi peut avoir diverses raisons.

Maintenant, il me reste deux ou trois choses à faire.

Premièrement : lui pardonner.. avec le temps, il y a prescription.

Deuxièmement : me pardonner d’avoir peut-être , sûrement fait pire.. en me joignant au groupe qui surnommait « caca » se pauvre Pierre-Mikaël…par exemple…

et toutes les autre bêtises que j’ai proféré dans ma vie d’ado mal dans sa peau.

Espérer aussi que ceux que j’ai pu blesser voudrons bien accepter mes excuses tardives.

Voilà, parce qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Quand je repense à ma soeur.. par exemple, que j’appelais « la planche à repasser » tandis que pour elle j’étais « la grosse ».

PEndant des années, je me suis encore retournée en entendant ce mot.

J’ai même fait pire, en écoutant mon estomac se ratatiner avec délice.. tandis que je ne mangeais plus rien.

Et pourtant, je n’ai jamais été grosse…

Une chose que je sais, c’est qu’on arrange nos souvenir comme .. ça nous arrange.

Les mots, les maux d’enfants ne devraient pas nous peser une fois adulte.

Même quand ce sont, justement ce derniers qui s’y mettent.

Tu n’est pas assez comme ci,

tu es beaucoup trop comme ça.

A force, on y croit.

Et ça devient notre croix.

Jusqu’à ce qu’on aie marre de porter toutes ces valises remplies de mots.

Des mots qui ne nous appartiennent pas.

Des mpts dont on ne veut pas.

Alors, symboliquement, on les ouvre, et on laisse s’envoler tout ce qu’on retenait, pour ne garder que ce qui nous plait.

La coiffeuse qui dit qu’on a de beaux cheveux.

La prof de français qui aime vos compositions…

La camarade qui aime le son de votre voix…

Tout au fonds de votre valise resterons quelques ossements…

Des vrais ou des faux.. ça n’a pas d’importance.

On va s’en débarrasser pareillement.

Si on y arrive pas, on peut demander de l’aide.

Les psys servent à ça.

Encore une chose qui a changé : maintenant on sait qu’ils sont la pour aider tout le monde.

avant on avait peur de passer pour un fou, si on consulte.

Nous avons tout le temps pour ça maintenant.

Moi j’y vais une fois toutes les deux semaines.

Ca me fait un bien fou.

 

 

 

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