Hyper-Sensibles

Nous, les hypers-sensibles. sommes comme une sorte de race à part, parmi les êtres humains.
Je dis nous, et c’est important de savoir que nous sommes nombreux. parce que être hyper.sensible, c’est aussi souvent se sentir seul, très seul.
Seul et incompris.
Différent.
Seul à ressentir ce qu’on ressent.
Inadapté aussi.
Là ou d’autres réagissent à peine, pour nous c’est un tremblement de terre.
Un simple « bonjour » dit un peu froidement, nous glace le coeur. nous remue les tripes et le cerveau, au point de s’en sentir coupable.
Et on se fait des films .
Ca c’est notre spécialité.
Des films ou invariablement, tout est de notre faute-
Pour peu qu’en plus, on aie le malheur d’être un peu catholique, alors, la culpabilité permanente, l’assurance de ne pas être normale, en plus, vont se lier pour nous pourrir la vie.
Au point de nous détester.
Voir même de vouloir nous détruire, pour faire cesser ;
Nous et tout ces sentiments trop forts, ces sensations incontrôlables.
Cette gêne constante, cette peur de mal-faire, de mal-dire, de mal-penser qui paralyse ou fait fuir, nous n’avons pas le choix : il faut vivre avec.
Alors on apprends à cacher-
A se cacher.
Le problème, c’est que même si on arrive parfois à se cacher des autres, on arrivera jamais à se cacher de soi-même.

Mais…

Il y a toujours un mais.
Et même un heureusement.

Heureusement il y a l’excès inverse.
Il suffit d’une simple fleur.

Un toute petite fleur, blanche ou rouge, qu’importe la couleur, pour nous remplir de joie.
Une toute petite fleur que la plupart des gens normaux ne remarqueraient pas nous bouleverse jusqu’au tréfonds de notre âme.
On se sent si heureux que ce bonheur peut nous accompagner des heures.
Des heures pour une toute petite fleur.
Parce que nous sommes sensibles, plus que sensibles, alors, forcément la nature est notre alliée.
Elle aussi est sensible.
Remplie d’émotions.
On s’émerveille quand la foudre déchire le ciel.
On entends sa musique même lorsqu’aucun instrument n’est là pour la diffuser.
On sait qu’il va neiger.

Ces derniers mois n’ont pas été faciles c’est le moins qu’on puisse dire.
Le récit des malheurs d’autrui est toujours fastidieux, voir carrément ennuyeux.
Alors je vous l’épargne.
L’essentiel c’est d’avoir des amis.
Déjà ça, et pour le reste, je ne sais pas à quoi ça tient.
Certainement, je me renforce avec le temps.
Pas en me surprotégeant, non, le risque serait trop grand de me renfermer.
Mais plutôt, en relativisant.
Avancer, encore et toujours.
Changer les choses pour ne plus tourner en rond.
Pour ne plus revivre encore et encore les mêmes schémas.
Accepter qui on est.
Ne pas avoir honte de ses différences.
En être fiers même.
Rejeter le jugement d’autrui.
Rejeter son propre jugement quand il est erroné.
Avancer.
Encore et toujours.
De fleurs en fleurs.
De neige en neige.
De soleil en soleil.
Avancer avec confiance.
Refuser que la malveillance d’un seul supplante la bienveillance des autres.
Se donner une forme d’autorité positive.
Pour progresser et apprécier sa vie.
Communiquer, c’est le meilleur moyen de détruire les films.
Savoir que cette sensibilité qu’on déteste tant est en réalité le nouveau super-pouvoir.

Le monde appartient aux sensibles.

Parce que nous avons l’habitude de survivre quoi qu’il arrive.
Maintenant on peut enlever le sur et garder le vivre.
Intensément.
Sans cette honte paralysante des jaloux qui aimeraient vous imposer leurs limites.
Ils ne nous comprennent pas ?
Tant pis pour eux.
Terminé de s’en préoccuper.
On avance !

et on ira loin.

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