D’où je viens :

Je vous présente mes grands-parents.

En passant, je remercie ma cousine Fabienne, qui m’as transmis ce document d’époque.

Si je fais un petit calcul, cette photo doit avoir en gros, une septantaine d’année.

J’ai eu la chance de les connaître mes grands-parents.

Je les aimais beaucoup.

Ma grand-maman avait un sacré caractère.

Je me souviens encore d’un matin dans mon lit d’enfant, chez eux, au Prévoux.

Le Prévoux c’est le village de mon enfance, où on passait tous nos week-ends.

Quand j’y pense.

c’est à 60 kilomètres de Bienne.

Dans le haut du canton de Neuchâtel.

Et on y allait pratiquement tout les week-ends.

On y passait aussi toutes les fêtes, et une partie des vacances.

Avec ma soeur et na cousine, on faisait partie des petites ailes.

Les P.A.

C’est comme ça qu’on appelle les filles, chez les scouts.

3  jeunes filles du village avaient fondé notre troupe.

Les Écureuils.

Rattaché à la troupe de St-Paul, du Locle, si ma mémoire est bonne.

( j’avais mis St-Georges, mais heureusement ma cousine Fabienne veille ! après tout c’est elle la grande. Et je pourrai faire tout ce que je veux, je ne la rattraperai pas :).

On avait aussi un garçon, Patrice, mais tout le reste c’était les filles du coin.

Le Prévoux est collé à la France.

On peut y aller à pieds, par la forêt.

Parfois, on tombe sur les douaniers à pieds, qui patrouillent, mais en règle générale, on ne les voyaient pas trop.

Anecdote marrante.

Quand ma mère était petite, la frontière était plus haut, et passait carrément au milieu du bistrot.

Genre, on mangeait en Suisse et on prenait le café dans une autre salle, en France.

Je n’ai jamais vraiment compris pourquoi la frontière avait changé de place.

Peut.être à cause de la guerre.

J’étais encore petite, quand mes grands-parents sont morts, nais j’ai eu le temps d’en profiter,

J’ai beaucoup de souvenirs.

La photo ou je pose fièrement sur le cheval de Monsieur Charly, et dans le fonds, une petite silhouette en robe noire.

Ma grand-mère terrifiée à l’idée que je puisse tomber.

Elle était comme ça, ma grand-maman du Prévoux.

Capable de prendre une guêpe dans sa main,

comme ce matin , dont je me souviens.

Pour ne pas qu’elle me pique.

Parce qu’elle c’était posée sur mon duvet.

Je me souviens aussi de la fois où mon grand-papa n’avait amené dans sa forêt.

Il essayait de m’apprendre le nom des fleurs.

C’est des images qui restent dans ma tête, comme des petits films.

Le patin à glace sur le lac des Taillères gelé, avec mon petit cousin Christian.

Les explorations dans la carrière,

la branche de sapin qui descendait jusqu’au sol quand on s’asseyait dessus

et qui remontais d’un coup de pieds.

Les igloos fabuleux qu’on construisais devant la maison.,

et les films en noir-blanc , sur la télé du salon blotti dans le canapé.

Les Sissi , et ce film génial que je n’ai vu qu’une seule fois *Si Versailles n’était conté ».

Mon Tonton Papin à l’accordéon, mon tonton avec ses lapins,  la couleur de la sauce aux Morilles  de ma tante Francine.

Les steaks de boeuf, ( je refusais de manger du cheval )que je trouvais délicieux, et qui était du cheval quand même.

Je trouvais curieux qu’on vienne me demander plusieurs fois si c’était bon.

J’ai compris plus tard.

Finalement j’aurais été bête de m’en priver.

C’est délicieux, le cheval.

 

C’était, il y a plus de 40 ans.

Mais ces souvenirs, auxquels se rattachent tant d’autres,

(le camion magasin de la Migros, les cortèges de voitures de mariés

qui nous lançaient de la monnaie),  sont gravés dans le bois des sapins du Prévoux.

Sapin tatoué sur ma peau.

On ne s’ennuyait jamais.

On dessinait, avec des crayons ou des feutres.

Le cheval à 5 pattes collé sur la porte avec du scotch, que je m’étais donné tant de peine à faire, sans remarquer la patte en trop.

On faisait des bêtises, et on nous menaçait de nous mettre à la cave.

 

Ce qui n’arrivait jamais.

Et puis, elle était tellement chouette cette cave, avec sa bonne odeur de terre battue et de patate.

Le tourne-disque à pavillon  et ses vieux disques qu’on jouait exprès à la mauvaise vitesse.

Parce que c’était plus drôle d’entendre Marcel Amont chanter « Bleu, bleu, bleu , le ciel de Provence » , en accéléré.

Quand je repense à mes souvenirs , je n’en vois que des bons .

Parce que tout ce qui se passait là-bas, au Prévoux se transformait en aventures.

Comme dans le club des 5.

Maintenant que j’ai ouvert le tiroir, les souvenirs s’en échappent par dizaines,

et je me rends compte de leurs richesses.

Que c’est un temps qui n’existe plus.

Le Prévoux est toujours là, mais les enfants ont grandi.

Mpn petit cousin, qui était perdu  à la gare de Bienne, habite maintenant en Taïlande.

Et ma cousine prépare les pneus d’hiver, dans le garage qu’elle dirige avec son mari.

Ma soeur est dans les montres, comme notre père.

Et moi, je fais de la photo.

Je suis fière de mes origines.

J’aimais tellement mon enfance, j’aurais aimé que ça ne s’arrête jamais.

Mais la vie continue.

J’étais terriblement triste quand mes grands-parents sont tombés malade.

Je disais que je n’avais que des bons souvenirs, leur départ m’a percuté comme un accident.

Ce n’est pas un souvenir, c’est une cassure de la vie.

Quelque chose que j’ai vécu un peu de loin.

Une déchirure , un vide, une incompréhension fatale,

que j’étais obligée d’admettre.

Tout ce que je voyais c’est qu’ils n’étaient plus là.

Mais le Prévoux à ceci de fantastique  que sa magie ne s’est pas éteinte avec eux.

Grâce à ma tante qui continuais de nous faire ces immenses repas et mon oncle qui inquiétais toujours que la pièce o on étais soit à la bonne température,

Tandis que ma mère nous faisait d’improbables maillots de bains au crochet.

Que j’aimais beaucoup, mais qui n’ont pas supporté l’eau de mer de nos vacances d’été sur la Côte d’Azur.

Avec ma tante, elles nous confectionnaient toutes sortes de tenues.

Nos robes de princesse bleu lavande …

 

J’ai grandi aussi, j’avais soif de voir le monde,

Mais aucun endroit ne peut et ne pourra jamais remplacer celui.là,

Je suis née à Bienne, mais mes racines sont lé-bas.

Au Prévoux.

Ce tout petit village qui compte à peine quelques maisons.

Dont celle de mon enfance, qui est comme un personnage à part entière.

Ce matin, je prépare la visite de mon amie Jasmine.

Je vais lui faire une tisane maison .

Tandis que je récolte mes petites plantes sur ma terrasse.

la boîte continue de déverser ses souvenirs.

Les bricelets de ma tante Francine, ses cornets à la crème.

Ils étaient toujours impeccables ses bricelets, de vraies oeuvres d’art qui m’épataient à chaque fois.

Et le thé à la cannelle en bâton, beaucoup de cannelle, que j’adorais aussi.

c’était un moment important, on prenait soin des visiteurs quand il y en avait.

La cousine dont j’ai oublié le nom avec son fils

On aimait bien se moquer, gentiment, hein.

Jamais rien de méchant là-haut.

Soudain, un autre souvenir, mon père, avec sa caméra super-8 qui filmait la promenade en char, avec François le serveur du restaurant à côté

Qui nous filmait avec toujours le même scénario.

Il fallait qu’on marche, pour venir vers lui.

Le super 8, donne un effet un peu saccadé, et la démarche si droite de ma cousine me faisait rire à tout les coups.

Je les ai encore ces précieux films.

Ma mère avec ses imprimés colorés des années 70.

Ma soeur avec ses cheveux blonds et ses petites oreilles qui ressortaient.

C’est mon héritage.

Toutes ces histoires, tout ces comportements, m’ont fait.

Aujourd’hui, c’est mon tour, avec ma petite-fille.

Je suis pour l’instant la seule à être grand-maman.

C’est le plus beau mot du monde pour moi.

La fonction la plus importante.

Aujourd’hui, on a toujours des crayons et des feutres,

j’ai aussi une tablette graphique.

Mes murs sont recouvert de dessins.

Ma petite-fille dessine depuis qu’elle sait tenir un crayon.

Pratiquement tout les jours.

Quand je vois ce qu’elle fait sur ma tablette avec les moyens informatique, je suis scotchée.

Fière i .En photo elle est douée .

Elle aime les vêtements aussi, et pique dans les miens pour se faire des looks .

On adore faire la cuisine ensemble..

 

Ecouter et chanter des vieux tubes, comme je le faisais avec ma cousine.

Se promener ensemble.

L’héritage continue sa transmission.

Je suis reconnaissante de toute cette richesse.

 

Je regarde une dernière fois la photo, avec cette  magnifique bête, que mon grand-père élevait.

Je n’ai pas connu cette époque, mais je suis heureuse d’en avoir une trace en photo de mes grands parents.

Ca m’a donné des idées.

Mais ça, ça sera pour une fois.

Je vous souhaite une belle journée.

 

 

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