Concentré de positivité : une petite fille aux oreilles de lapin.

 

 

 

J’ai la chance immense d’être en bonne santé.

Rien que pour ça, je pourrais dire que 2020 a été, pour moi, une très bonne année.

-Pour toi, ok, espèce d’égoïste, mais regarde le monde ; il n’a jamais été auss….

STOP ! STOOOOOOOOOOOOP!

C’est faux, ultra-faux.

Le monde à toujours été tourmenté, cruel, difficile et violent.

De tout temps, les guerres, la famine, les épidémies l’ont touché.

Rien de neuf.Mais de l’espoir quand même.

De tout temps , aussi.

Je regarde peu les informations.

J’évite les vidéos complotistes sur Youtube.

Je préfère observer la réalité par moi-même.

Je suis bien placée pour ça.

Je suis toute la journée au coeur de la ville,

dans la rue.

Une rue traversée par des habitants venus de 117 pays différents.

Au moins.

Je passe 10 heures par jour dans une tente, avec un long couloir ,

bordé de stands.

Ces stands sont tenus par des gens venus eux aussi d’horizon et milieux sociaux divers.

D’âge différents, de couleur de peau, de sensibilité différentes.

Nous sommes masqués.

Entre le froid qui engourdit , les chants de Noël qui tournent en boucle,  l’éloignement de rigueur , on ne devrait pas communiquer beaucoup.

Pourtant, c’est la troisième année que je le fais, et je constate que :

Nous n’avons jamais été aussi proches.

Nous nous comprenons d’un regard.

Parce que l’être humain est ainsi :

privé le de ses sens, il en développe d’autres.

Nous sommes dans le même bateau.

Au début, 12 personnes avaient encore le droit de se tenir dans notre tente.

Maintenant, on doit se contenter de 6.

Pour 12 stands.

Ce qui nous fait tous réagir.

Mais au final, nous n’y pouvons rien.

Mais nous ne nous laissons pas abattre.

Nous profitons de chaque minute qui nous est laissé.

De chaque centime que nous pouvons gagner.

Même si , depuis le début, sauf exception, nous gagnons à peine de quoi payer notre place.

Là, je reprends le « je » parce que je ne peux pas parler à la place des autres :

Eh bien voilà :

Et pourtant, j’adore être là.

J’adore être  au centre de la tente.

Décorer ma place.

Voir passer les gens,

discuter avec eux.

Apprendre à mieux connaître mes collègues de travail.

Leur parcours de vie m’intéresse,

Me passionne même.

Je peux avancer mon travail en même temps.

J’ai pris tout ce qu’il faut pour ça.

Je suis bien installée.

Je n’a pas froid et Denise viens m’apporter , chaque jour, un grand thermos de thé, différent.

Avec des tasses, une cuillère et même un petit pot de miel.

J’aime beaucoup Denise.

Elle n’a pas l’air de se rendre compte du bien qu’elle me fait.

La semaine, c’est très très tranquille, dans la tente.

Déjà , beaucoup de gens atteints de près ou de loin par le virus.

Plus la limitation.

Du coup, quand on à une visite,  on l’apprécie encore plus.

Aujourd’hui, Aurore est venu avec sa fille.

Avec son bonnet lapin, et ses bonnes joues, c’est le plus mignon bébé du monde.

Aurore la porte contre son ventre.

Dans un joli porte bébé en tissus, qui la tient bien.

Et bébounette en profite pour explorer le monde.

Avec ses yeux.

Elle en scrute chaque détail, avec son regard de bébé qui ne risque rien.

Parce qu’elle est contre sa maman.

Le genre de maman qui porte l’avenir du monde sur son ventre.

Parce que je la connais Aurore.

Je sais que sa petite fille grandira dans la liberté de ses choix.

Qu’elle grandira avec ce sentiment de sécurité.

Celui-là même qui lui permet de scruter le monde avec ses yeux de bébé.

De bébé aimé.

Je la regarde, l’Avenir du monde, qui trusse sa tototte,

Elle me regarde aussi.

Sans jugement, sans curiosité.

Elle me regarde, simplement.

Elle enregistre l’information.

Toutes ces petites et grandes informations qu’elle

engrange dans son petit cerveau, protégée par son bonnet de lapin.

Sa maman remets les oreilles droites, et moi je me transforme

en mamie gâteuse.

Le pouvoir du bébé.

Un superpouvoir même :

transformer en un quart de seconde une personne relativement intelligente, en  … pot de miel incapable de parler normalement.

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