ciao David

Ciao David !

Ciao David !

Quand un biennois disparait et que je le connaissais, alors, j’ai pour habitude d’écrire un petit texte en sa mémoire.

La semaine ou David est mort, je ne l’a pas su tout de suite.

C’était en même temps que mon parrain.

Et puis, il y a eu Doris aussi…

Une histoire étrange… elle aussi est tombée d’un balcon.

Pour David, c’était volontaire.

Il avait laissé un dernier post, sur Facebook, où il disait adieu à ses amis.

Comme j’ai désactivé toutes les notifications des 500 miens,,, je ne l’ai pas vu.

Il nous disait de nous aimer…

Pour Doris, je ne sais pas.

Non, pas Doris MA Doris, une autre Doris.

Une suisse-allemande.

Grande, sympa , un peu mystérieuse.

Donc je ne la connaissais pas beaucoup.

David non plus, mais il était venu, avec mon amie Nora, que je connais depuis qu’elle est toute petite, faire un shooting, parce qu’elle était enceinte.

Alors, il serait facile de retrouver une photo et de la mettre, mais je préfère demander la permission .

Il était beau et joyeux sur mes photos.

Emouvant quand il embrasse le ventre de sa compagne.

Avec sa peau foncée à lui et sa peau claire à elle, les photos étaient particulièrement réussies.

Ils respiraient l’Amour, le Bonheur partagé.

Leur petit chéri est né, une vrai merveille de sourires , de gracieuseté, avec ses cheveux crépus et son visage parfait.

J’y ai pensé soudain ce matin,

J’avais déjà écrit un article.

Ensuite j’ai passé la nuit sur les photos de baptême du petit Symon.

J’ai pris conscience de l’importance de mon travail.

Parce que ces photos là, on ne peux la prendre qu’une fois.

Pour le petit de David et Nora, mes photos seront un jour une partie de sa vie, un souvenir de celui qui l’attendait et qui fut son papa un temps trop court.

Personne ne devrait partir si jeune.

Pour certains, se suicider demande du courage, pour d’autres c’est un signe de lâcheté.

En ce qui me concerne, je dirai que lorsque la souffrance intérieur d’un être est si forte, qu’arrêter de vivre est la seule solution pour y mettre un terme, alors, nous devons le respecter.

La souffrance intérieure, comme son nom l’indique, ne se voit pas forcément.

Il y a des gens qui la cache spécialement bien.

Concernant David, je ne sais pas, puisque je ne l’ai revu qu’une fois après le shooting.

Ce que je sais par contre, c’est que Nora à fait tout ce qui était humainement possible pour l’aider.

En vain.

Parce que cette souffrance là, est comme la pire forme de cancer.

Aussi puissante et mystérieuse.

On ne saura jamais pourquoi elle choisit un être pour s’y installer et ronger son âme.

Chercher une explication ne sert à rien.

C’est comme ça.

Même avec la meilleure des compagnes à ses côtés, et Dieu sait si Nora est une fille formidable.

Même avec le plus beaux des enfants, et Dieu sait si il est beau ce petit.

Surement c’est encore plus dur.

Parce qu’il devait se sentir encore plus nul, encore plus coupable, de cette souffrance

que seule la mort pouvait arrêter.

J’entends les voix au loin de ceux qui pensent que c’est une question de volonté, qu c’est égoïste et blabla bla….ceux là ne savent pas.

-Et toi tu sais ?

Oui, moi je sais.

Je la connais cette salope.

C’est devenu une sorte d’amie avec le temps.

Parce qu’heureusement, la mienne s’est calmée toute seule.

Pas à cause de mes enfants, pas à cause de mon compagnon (la bonne blague), mais parce que certainement je n’ai pas encore mérité de monde meilleur et je dois continuer.

Je n’ai pas eu ce courage , de me jeter du balcon.

Mais j’y pensais tout les jours.

J’avais beau chercher, je n’en trouvais pas la cause.

Elle s’installait, prenait de la place, toujours plus, au point de faire partie de moi.

Je ne l’ai ni dompté, ni éradiqué.

Elle est toujours là.

Calmée, plus ou moins.

Parfois elle resurgit, comme une pieuvre avec ses vilaines tentacules, qui enserrent chacune de mes particules,

Une souffrance qui rends mes émotions insupportables.

Et même l’amour devient du poison.

Une saloperie de souffrance alchimiste qui transforme l’or en merde.

Alors, j’ai essayé, mais je me suis lamentablement loupée au point que personne ne c’est rendu compte de rien,

Mais ce n’est pas de moi dont il s’agit.

Tout ce que je veux dire, c’est que vous le souhaiteriez pas à votre pire ennemi une souffrance pareille.

Une souffrance sans remède.

Insupportable.

Rien que d’y penser, je perds le fil de mon texte et de mes idées.

Concentrons nous.

David…

Je peux vous dire quelque chose d’autre concernant cette souffrance.

C’est qu’elle est contagieuse.

Parce qu’elle est incontrôlable, invisible, mais tellement présente, alors elle peut détruire tout autour d’elle.

L’égoïsme serait d’obliger ses proches à la subir.

Parfois, il faut, quitter ceux que l’on aime, par amour ,justement.

Voilà.

Ce que je voulais dire.

Ce matin, après un magnifique lever de soleil aux teintes roses fluo bordées de gris qui les faisaient ressortir en contraste, j’ai envie de vivre, moi.

Parce que j’ai la chance de pouvoir le faire.

Ce n’est pas donné à tout le monde.

Alors profitons en, et , comme Davis l’a si bien écrit ;

aimons nous.

Ps.

Croyez moi si vous voulez, mais au moment précis ou j’a commencé à écrire sur David, mon scanner c’est mis en marche tout seul.

Il a photo copié deux lignes invisibles, comme un message, et c’est arrêté

Ca m’a fait bizarre,,,,je l’ai pris comme un bon signe.

dan cet instant unique .

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