Parole et paroles…

Parfois, je ferais mieux de me taire.
Être un peu plus attentive à ce qui se passe autour de moi, au lieu de me lancer dans de grands discours, comme si je savais tout…
Bien sûr que je ne sais pas tout.
Mais le pire, c’est de blesser quelqu’un sans m’en rendre compte, simplement parce que je n’ai pas écouté, pas entendu ce qu’il disait.

Ça m’est arrivé hier.
Je croyais que nous étions simplement en train d’échanger nos avis sur un sujet délicat :
La mort d’un très jeune enfant.

Ben oui, quand je vous dis que je ferais mieux de me taire…
C’est sûrement l’un des sujets qui touche tout le monde et suscite le plus de compassion.
Nous avons tous, autour de nous, dans notre histoire, des familles qui ont vécu ce terrible drame.

Ma chère marraine a perdu deux de ses enfants.
Elle en a eu d’autres, mais un enfant ne se remplace pas.
Quand je dis que quelqu’un de ma famille a donné le même prénom au garçon né après celui qui est décédé, les gens ne comprennent pas.
Et pourtant, il a eu une belle vie.
Mais les parents restent marqués à jamais.

Je revois ma grand-maman, tremblante de peur lorsque je montais à cheval.
Quand son fils est décédé, ce que ma mère m’a raconté de la souffrance inouïe de la sienne m’est resté, avec les images qui vont avec.
Même si je n’étais pas là pour le voir.

Hier, un petit garçon de trois ans, un petit Louis, a quitté cette terre sans raison apparente.
Je ne le connaissais pas, ni ses parents, mais je connais son oncle.
Nous avons essayé de le réconforter, mais je crois qu’à ce moment-là, lui-même ne réalisait pas encore.

Juste avant — peut-être justement parce qu’il semblait comme d’habitude — je participais de loin à la conversation.
Je n’avais pas compris que cela le concernait d’aussi près.
C’est là que j’ai donné mon avis, alignant des phrases creuses, dénuées d’empathie.
Enfin, c’est sûrement ce qu’il a ressenti.

Bien sûr, quand j’ai compris à quel point ça le touchait, je me suis excusée.
Mais ce matin, je m’en veux encore.

Je devrais toujours me rappeler que lorsqu’on parle d’un sujet aussi délicat, il peut y avoir quelqu’un que cela atteint plus que les autres.

Qu’est-ce qu’on peut dire aux amis qui ont perdu un enfant ?
Je n’ai pas peur de la mort, je suis convaincue que l’étape suivante sera magnifique.
Que celui qui part est, en quelque sorte, récompensé en y allant plus tôt.

Mais ça ne console pas ceux à qui il va terriblement manquer.
On leur souhaite du courage, on leur envoie de la force, mais est-ce que ça sert à quelque chose ?
On déballe des phrases toutes faites sur les étoiles, tandis que les proches réalisent tout ce que leur cher disparu ne vivra jamais.
Et tout ce qu’ils perdront du coup.

Oui, vraiment, ce n’est pas facile de savoir quoi dire.
Dieu lui-même semble particulièrement injuste.
On ne le comprend pas, on doute de lui, on le rejette.

Alors, que reste-t-il ?
Trouver la force de s’ouvrir, pour donner à d’autres cet amour, cette attention que l’on offrait à celui qui est parti ?
D’autres se replient.

Chacun fait son deuil à sa façon, et personne n’a le droit de le juger.

Quand je reverrai mon ami, je me contenterai de l’écouter.

Il faut croire en la Suisse !

Nos footballeuses de l’équipe de Suisse sont des bombes.
Elles sont belles, et elles ont du talent.
Franchement, quand j’étais plus jeune, jamais on n’aurait vu, en prime time sur une chaîne nationale, un match de foot féminin.
Et pourquoi ?
C’est tellement injuste.
Heureusement, les temps changent.
C’est ce qui me donne de l’espoir, entre autres.

Comment imaginer un monde où quasiment la moitié de l’humanité n’aurait pas sa place égale avec l’autre, simplement parce qu’elle n’est pas du même genre ?
Sans compter que, clairement, nous les femmes… est-ce qu’il faut le rappeler ?
Nous donnons la vie, quand même !
Sans nous, pas d’enfants, pas de vie qui continue.
Alors quoi ?
Mais vraiment ? Ça n’a pas de sens de nous rétrograder constamment.

Heureusement, les hommes d’aujourd’hui ont évolué, eux aussi.
Bon, pas tous — il y a encore du boulot — mais on avance.

Revenons-en à nos filles.
Chacune d’elles pourrait être la mienne.
Elles sont encore très jeunes, fatiguées par les matchs précédents,
avec, sur leurs jolies épaules, la pression des quarts de finale en vue.
Quart de finale qui, jusqu’ici, n’a jamais été atteinte par une autre équipe suisse féminine.

Être les premières, ce n’est pas si facile.

Et ce match… quelles émotions !
Le genre de match dont on se souvient.
Alors qu’elles ramaient un peu, et qu’il suffisait que personne ne marque pour passer plus loin,
voilà que les robustes Finlandaises semblent anéantir, d’un penalty réussi, nos chances de victoire.
Et il restait si peu de temps…

Quand Riola Xhemaili est entrée sur le terrain, j’ai vu son regard déterminé.
Du coup, quand elle a marqué le but de la victoire, sur une magnifique passe de Géraldine Reuteler,
ça ne m’a pas trop étonnée.
Et là, j’ai pleuré.

Après, il fallait tenir.
Et on a tenu.
Enfin, je dis « on »… je n’étais pas sur le terrain.
Mais voilà, c’est le truc avec le foot : quand on aime une équipe et qu’on la soutient,
on fait partie du match, à notre façon.

Elles m’ont rendue fière, nos filles.
Déjà parce qu’elles sont très belles.
De toutes origines, à l’image de notre pays aujourd’hui.
Des petites, des grandes, des tressées, des bouclées, des blondes.
Des gamines d’aujourd’hui qui s’assument.
Qui assument leur beauté.

Parce que franchement, il n’y a que des top-modèles dans notre équipe.
Elles sont plus belles les unes que les autres.
Le monde va les adorer.

La footballeuse de base, ce n’est pas comme ça qu’on l’imaginait, à mon époque.
On disait cette horrible expression : « garçon manqué »…
Aujourd’hui, ça n’a plus de sens.

Quand on voit notre capitaine avancer en contrôlant le ballon,
on le sait : on peut être belle et avoir du talent.

Et vous savez quoi ?
Même les supporters changent, quand il s’agit des filles.
Exit les masses d’hommes hurlants.
On voit des familles, et des gens tout simplement enthousiastes.
Sans débordements qui n’ont rien à voir avec la pratique du sport.

Et pour finir, ce que j’ai entendu de plus émouvant dans la soirée :
Le match est fini.
Un journaliste, avec le sourire jusqu’aux oreilles, attend devant le stade pour interviewer une supportrice.
Elle est belle, elle aussi, blonde et débordante d’émotion.
Elle rayonne à l’écran.
Et ça sort tout seul :
« Il faut croire en la Suisse ! »
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai senti qu’elle ne parlait pas que de foot.

Petite histoire biennoise

Bienne est une ville fascinante.
Vous y trouverez des endroits magnifiques, à demi caché derrière des grilles anciennes.
Par exemple, cette serre qui est certainement presque aussi ancienne que mon jardin d’hiver.
Elle est construite au-dessus de plusieurs bassins qui devaient contenir , outre l’eau, des plantes aquatiques , nénuphars et autres et peut-être même des poissons.
Depuis la première fois où je l’ai découvert, le long de la Promenade de la Suze, je suis rarement passé à côté, sans jeter un coup d’oeil aux plantes rares et aux cactus géants qui peuplaient cette merveille.
Je ne savais pas qui s’en occupait, mais j’imaginais un passionné qui, par ses soins et ses connaissances, était capable de faire des miracles.
Je ne savais pas non plus que la plante géante qui m’intriguais le plus s’appelait Kalanchoe beharensis.
Originaire de Madagascar et plus précisément de Behara, d’où son nom .
Kalanchoe de Behara.
Ses grandes feuilles semblent être faite de la même matière étrange que nos Edelweiss.
Je ne pouvais pas la toucher.
Juste imaginer sa douceur.

Le temps est passé.
Le magicien des plantes est parti pour d’autres pâturages emmenant avec lui sa magie.
Sa soeur , au prénom de fleur, ne pouvait pas abandonner le jardin extraordinaire de son frère.

Je connais pas toute l’histoire.
Tout ce que je sais, c’est que, les amis de mes amis sont aussi les amis de la nature.
Avec l’aide d’un peu de technologie, et de beaucoup confiance, je me suis retrouvée , pour une fois, à l’intérieur de cette serre.
De l’autre côté des vitres de verre, entourée des survivantes qu’il faut sauver.
Je l’ai repéré tout ce suite, ma plante aux feuilles de velours.
Avec l’aide de mes fidèles amis et de ma poussette ancienne, nous l’avons ramené chez moi.
Nouvelle terre , nouveau pot, jolie place sur ma terrasse.

Mes Kalanchoe, il y en a 3, ont déjà bien passé la nuit.
Hier, je sentais son bonheur.
Cette plante qui aurait pu mourir a tenu le coup, par miracle.
Et maintenant, elle me procure tellement de joie.
Je n’ai pas autant de connaissances que le jardinier qui s’en était occupé, mais j’apprendrai à le faire.
Parce que , n’en doutez pas, les plantes ont une âme.
Elles méritent qu’on les traîte avec respect, comme la part de notre nature qu’elles sont.

La soeur au prénom de fleur fait tout ce qu’elle peut pour les sauver.
Les plantes, les animaux et nous , la terre, l’air, le feu, l’eau, tout est lié.
Faire du bien à une plante c’est se soigner soi-même.

Bienne est une ville passionnante ou la nature résonne jusque dans les noms des lieux.
Pfauen, Bären, , chemin des Narcisses, rue des près…
C’est certainement une des raisons principale qui me fait tant aimer ma ville.

Sur ma terrasse, j’ai laissé ce qu’on appelle à tort des mauvaises herbes.
La plupart sont comestibles et surtout , font la joie
des papillons, demoiselles, abeilles et bourdons.
Je laisse les fourmis faire leur travail, aussi.

Le soleil revient.
Et c’est bien.

« Il faut cultiver notre jardin »

Il était une fois …des palmiers jupons Waschington.
Des sacrés belles plantes ces palmiers là.
Vous voyez les palmiers de Los Angeles ?
Ceux qu’on voit dans toutes les séries qui se passent en Californie ?
Ces palmiers là.
On en trouve aussi au Mexique.
et même en Suisse.
C’est là que je les ai rencontré.
Chez Jumbo.
Les pauvres…
Coincés dans un coin, attachés comme si ils avaient fait quelque chose de mal.
Ils dépérissaient.
Et du coup, tellement dégradés que personne ne voulaient les acheter.
Du coup, histoire de les liquider, avant qu’ils ne finissent dans une benne , on les a rabaissé.
De 250 , ils sont passés à 60 francs.
Et même là, personne n’en voulait.
Pendant ce temps, ils souffraient.
Je ne sais pas si on les arrosait encore.
Ils avaient commencé à se dessécher.
Comme je vais souvent regarder les fleurs, à la recherche d’une bonne affaire, je suis tombée sur eux.
Franchement, avoir sur la terrasse des paliers comme à Los Angeles semblait un rêve impossible.
Et puis, les pauvres, ils étaient si moches qu’il ne ressemblaient à pas grand chose.
Ligotés comme ils étaient et à moitié desséchés.
Mais voilà, je ne dois pas être normale.
C’est comme une pulsion irrésistible qui me prends, chaque fois que je vois une plante à moitié morte.
J’ai rameuté mes amis.
C’était parti pour une opération de sauvetage.
On à réuni de quoi en prendre deux.
Si j’avais pu, je les aurais tous sauvés.
D’ailleurs, avis aux bonnes âmes, il en reste 4.
J’espère de tout coeur que d’autres personnes les verront et auront envie de s’en occuper.

Ils sont encore vivants, ils ont une âme, comme chaque plante.
Ils sont négligés et attachés si solidement pour prendre moins de place que,
Losrque j’ai enfin pu couper les cordes qui les retenaient,
je vous promet que c’est vrai, je les ai entendu.

En même temps que le crac de libération des palmes,
un espèce de souffle, comme un soupir.
Un soulagement de douleur.
Je n’ai jamais vu des plantes attachées de cette façon.
Les autres sont dans des sortes de filets qui les protègent et maintiennent leurs feuilles.
Sûrenent que les palmes prenaient beaucoup de place,
Mais les serrer aussi forts ?
En tout cas, maintenant , ils sont libres.
Heureux.
Les quelques palmes les plus vaillantes se dressent vers un ciel qu’elles redécouvrent.
Avec de l’air qui les secoue gentiment.
Le soleil .
Il faudra du temps pour réparer les dégâts, mais je le sens, ils sont heureux, mes palmiers.
Je ne les ai pas encore installés à leur place définitive.
Je veux les rempoter, finir de repeindre la barrière.
Après, je n’aurai plus qu’a repeindre aussi la façade du jardin d’hiver qui est toute rouillée
et ma terrasse sera magnifique.
Manques encore la mer.
La mer ?
Je m’en occupe.
J’en ai commandé une belle sur Temu.
Des semaines que’on y travaille, avec l’aide de mes amis. et bientôt,
pour ma famille et mes amis, j’aurai mon jardin extraordinaire, où les plantes et les chats se sentent bien.
Et moi aussi.

Last Night a DJ save my Life… with a Song

Qui se souvient de cette chanson.
Dès le début on identifiait ce morceau qui ,43 ans après , est toujours dans ma tête.
Aujourd’hui, il m’est arrivé quelque chose de pas commun qui me travaille encore.
Avec l’aide d’une autre personne nous sommes intervenu pour aider quelqu’un.
L’ambulance est venu très rapidement prendre le relais.
Cette personne était en train de se faire du mal.
Exprès ? pas exprès ?
c’est difficile à dire.
Un homme déjà âgé, très maigre, que je connais un peu.
Quand je me suis rendu compte que quelque chose ne jouait pas,
c’est presque comique.. j’ai essayé de lui parler en suisse-allemand, mais je ne trouvais pas les mots.
Mais j’ai quand même pu l’empêcher de se faire plus de mal.
Ce n’était pas si difficile, il était déjà très faible.
Heureusement, il respirait encore et j’ai pu chercher de l’aide assez vite.
Pendant quelques minutes, qui m’ont paru quand même très longues, j’essayais de le maintenir, tandis qu’il sombrait
dans l’inconscience.
Sa respiration se faisait par saccade.
Comme si son vieux corps lutait malgré lui.
La vie, c’est épatant.
Ca me fait penser aux plantes qui repoussent sur ma terrasse, alors qu’elles semblent perdues.
En mauvais état.
Pourtant, il suffit d’un rien : une racine, un peu d’eau de pluie, et c’est reparti.
A la différence que les plantes ne sont pas assez bêtes pour se faire du mal toutes seules.
Je ne dis pas qu’il était bête cet homme, ni qu’il voulait mourir.
Mais vu les circonstances.. il serait pas si illégitime de se poser ces questions.
En tout cas, ça m’a remué.
fort.
Dès qu’il sortira de l’hôpital, j’aurai une petite explication avec lui.

Le revoilà aujjourd0hui, frais comme une rose!
Il ne se souvient de rien.
Moi, par contre, je n’ai pas oublié le moindre détail.
Quand je lui raconte ce qu’il faisait, il n’en revient pas.
Moi, je suis toujours choquée.
Je le suis depuis hier et ce soir, je le suis encore.
Je pleure pour un rien.
Je ne sais même pas pourquoi, à la réflexion.
Il me remercie d’avoir sauvé sa vie.
Je n’ai pas fait grand chose pendant ces quelques minutes.
J’étais simplement là , au bon moment, au bon endroit,
et j’ai pris les bonnes décisions.
quelqu’un m’a dit : c’est parce que tu es une maman.
C’est vrai, nous les mamans , savons ce que veut dire la responsabilité de la vie de quelqu’un.
Mieux, la vie passe à travers nous.
Nous la créons, nous la protégeons, nous l’aidons à grandir.
Ce que je retiens de cette histoire, c’est que nous avons la chance de vivre dans un pays ou l’ambulance arrive dans les 5 minutes.
Je me suis offert une fleur, pour ma terrasse, une belle clématite violette.

Par contre, je n’ai pas encore fait le tour.
J’écris, parce que ça aide.
J’ai l’impression que ça a changé quelque chose en moi, je ne saurais pas dire quoi.
Je ne suis plus tout.à-fait la même.
Il y aura un avant et un après.
Je devrais peut-être parler avec quelqu’un qui à l’habitude .
Un urgentiste, par exemple.
Il y a des gens qui sauvent des vies tout les jours.
A la différence que c’est un choix, une formation et qu’ils sont payés pour ça.

Comme il ya des gens qui prennent des vies.
Par vice ou par choix, pour se défendre aussi.
J’y pense à cause de tout les films et séries que j’ai vu :
Quand quelqu’un tue pour la première fois, ça le change, irrémédiablement.
Un avant et un après.
Là, c’est l’inverse, et la vie n’est pas un film.

Honnêtement, au point ou j’en suis aujourd’hui, je préfère que ça n’arrive pas trop souvent.
Vraiment, si ça vous est arrivé aussi, j’aimerais beaucoup que vous me racontiez votre expérience.
Je pourrais comprendre pourquoi je suis autant remuée.
Peut-être, sûrement, parce que je suis très sensible.
Aussi parce que ça touche à la vie.
La vie… nous la possédons tous mais personne ne sait pourquoi, ni comment.
Est-ce qu’elle a un sens, vraiment ?
Pourquoi certaines personnes tant aimées nous sont arrachées, tandis que d’autres, seules et négligeantes
sont sauvées ?
Mais qui à le droit de décider qui va vire ? Qui mérite de vivre ?
Qui mérite de mourir ?

Je me pose un milliard de questions.
Je regarde la traque de Ben Laden sur Netflix.
Je reste dans le thème de la vie et de la mort.
Ils disent tous qu’ils ont fait leur travail.

J’entends les gens aller ou rentrer de la fête de Nidau, poussant des cris quand ils arrivent à l’intersection en bas de chez moi.
Il pleut.
Dommage pour eux.

Troisième jour :
Je suis normale 🙂
J’ai discuté avec un ami qui a connu une expérience similaire.
Et une réaction similaire à la mienne aussi.
Il dit que ça a duré des semaines avant de se remettre.
Là, par contre, j’espère que ça ira plus vite.
c’est quand même fou de penser que la personne qui a failli mourir ne se souvienne de rien,
tandis que celle qui l’a aidé soie marquée si profondément.
J’aimerais bien être un peu joyeuse, aujourd’hui.
Je vais tout faire pour.
Relativiser, dessiner et m’occuper de mes plantes.
Positiver comme je sais faire.
Un pas après l’autre.

J’ai des rêves..

Je les réalise, mes rêves.
Un par un.
Même les plus fous.
Même les plus improbables.
S’il y a bien une chose que j’ai remarqué, en 58 ans de vie, c’est que la roue tourne.
Ma terrasse, par exemple était un peu à l’image de ma vie, ily a quelques années.
Des monceaux de choses, pas très glorieuses, accumulées.
Au point que je pensais que seule une gigantesque benne ( j’ai une grande terrasse)
pourrait venir à bout de tout ça.
Et finalement non.
J’ai utilisé ce que j’appelle la méthode Baye Fall.
C’est quelque chose que j’ai appris en Afrique.
En gros, les Baye Fall sont les adeptes d’une très ancienne religion qui consiste , entre autre,
à réunir des petites choses pour en faire des grandes.
Des petits bouts de tissus deviennent des salopettes magnifiques.
Des gobelets de riz mendiés chez les voisins deviennent un grand plat délicieux.
Bon, heureusement que tout le monde mange à peu près la même chose, ça aide.
Le rapport avec ma terrasse ?
Je l’ai vidée, petit à petit.
Désormais, elle est non seulement vidée de tout ce qui l’encombrait, mais , en plus,
de belles plantes s’y épanouissent pour mon plus grand bonheur.
Ma terrasse est importante, parce que je ne pars pas en vacances.
Même si je pourrais, je n’ai pas envie de laisser mes chats, mes plantes et mon fils, qui ont besoin de moi.
alors, peu à peu, je rénove, je nettoie , j’arrange, je protège ce bel endroit,
avec vue sur la rivière et , en regardant bien, même un petit bout de lac.
Je me sens hyper-privilégiée, de vivre là.
Dans cette vieille maison qui résiste depuis 100 ans, au menaces de destruction.
Chaque nuit, il y a des gros travaux sur la route devant chez moi, et la journée
le bruit continue avec la construction du futur campus.

4 grues gigantesques donnent une idée de ce que ça va donner.
Tout ça ne me dérange absolument pas.
Bon, j’avoue, c’est comme se taper la tête contre les murs :
ça fait du bien quand ça s’arrête.
Sauf que ça ne s’arrête pas.
Alors, je fais avec.
J’ai une vue plongeante sur le chantier, et c’est plutôt intéressant.

En réalité, si je m’y fait aussi facilement c’est parce que j’ai l’habitude.
Depuis que j’ai quitté l’appartement parental, j’ai déménagé quelques fois.
Et pratiquement partout, il y avait des travaux juste en face.
Démolition, , construction.
Au fil du temps, j’ai vu les moyens se moderniser.
C’est passé de la pelle au joystick qui commande la machine,
La phase la plus pénible, ce sont ces énormes lamelles métalliques qu’on enfonce tout autour.
Après. ça va.
C’est supportable.
J’ai décidé que ça le serait.
Ou lors, je le constate.
Le fait est que je m’y fait..Les travaux, c’est la vie qui continue
Et j’aime la vie.

Je ne sais pas si mon covid long est terminé, il me semble que je vais mieux.
Par contre , l’inaction due à la fatigue a eu des répercussions :
je suis pleine d’eau.
Eau dans les jambes, eau dans les bras, le ventre… eau partout.
Quand je m’en suis rendu compte, j’ai décidé d’agir
Puique moi aussi , je suis en travaux, et j’ai trouvé des outils pour me reconstruire.

C’est plus silencieux, par contre.
Drainage lymphatique avec des systèmes à roulette,
Cure d’Aubier de Tilleul.
Et du sport.

Je suis mise au ping-pong.
curieusement, parce que je ne m’y attendais pas : c’est l’activité parfaite.
Je joue tout les jours 1 heure, et je fais déjà des progrès.
Aujourd’hui, j’ai travaillé mon revers.
Je me sens immensément reconnaissante envers ceux qui me soutiennent.
Envers mes amis et ma famille.
Envers l’Univers qui rends ça possible.
Parce que ma vie, ce n’est pas seulement jouer au ping-pong et regarder pousser mes fleurs.
C’est avant tout rester au côté de mon fils.
La aussi la roue a magistralement tourné.
L’enfant autiste que je ne comprenais pas est devenu un adulte.
Je mentirais si je disais qu’aujourd’hui je sais toujours ce qu’il faut lui dire.
Par contre, son formidable thérapeute lui a fait faire des progrès inespérés.
Ca m’a permis d’avancer, moi aussi.
Je mentirais si je disais que c’est tout les jours facile.
Je n’en parlerai pas, ça lui appartient.
L’important, c’est que j’aime ma vie.

Je vais bientôt faire le marché des artisans avec mes bijoux ( je vous en reparlerai)
J’ai des engagements dans la photo ( entre autre l’Imériale, là aussi je vous en reparlerai.
J’ai réuni les textes pour le grand conte que j’ai écris. Je n’en parle pas trop par superstition.

J’essaie d’avancer encore, de faire le ménage parmis ces vieilles habitudes ransmises aux femmes de ma génération.
Celles qui ont du apprendre à dire non.
Celles qui refusent d’être sans cesse désolée.
Celles qui croient qu’elles valent moins que d’autre.

Tenez, aujourd’hui, nous avons un nouveau Pape.
Louis, non Léon 14. Ca en fait des Léons !
Pourtant c’est une autre information que je retiens de l’actualité :

Vous connaissez la magnifique chanson interprétée par Richard Cocciante : Il Mio Rifugio ?
Ou alors, Mon mec à moi chanté par Patricia Kass ?

Et les chansons des Poppys ?
Et tellement d’autres tubes d’une multitude d’artiste.
Toutes ces musiques et ces parole ont un point commun : elles sont de
François Bernheim.
Il a aussi écrit un livre qui vient de sortir.
C’est comme ça que j’a i appris ce fait étonnant :

Ce génial compositeur ne connaît pas le solfège.

Il fait beau ( journal temporaire d’un covid long)

Presque chaud.
Ca peut changer d’une minute à l’autre, mais les petites fleurs qui poussent partout nous le montrent :
c’est le printemps !
Yahoo !
Ca remonte mon moral de covidée longue.
J’avoue que j’en ai marre.
c’est surtout l’immense différence entre mon énergie d’avant et celle d’aujourd’hui qui est pénible.
Avant, je me levais, je faisais de l’exercice.
3o minutes en moyenne,
Aujourd’hui, j’ai essayé pour la première fois depuis longtemps.
J’ai tenu 8 minutes.
C’est déjà bien.
J’ai ma montre connectée pour m’aider à constater mes progrès.

Je pense aux plantes.
Je vais vous dire pourquoi.
Hier, une connaissance m’a énervée, stressée.
Ca n’arrive pas trop d’habitude, parce que je fais attention à mes fréquentations.
Hier soir, j’étais épuisée, je me suis couchée tôt.
Ca matin, j’étais encore énervée.
Du coup, curieusement, ça m’a redonné une énergie nouvelle.

Je pense aux plantes.
Parfois, elles ont besoin de difficultés pour mieux s’épanouir.
Par exemple les actinidiers.
Les arbres à kiwi.
Le petit coup de froid des Saints de glace est bénéfique pour eux.
Certaines plantes ont besoin de difficultés pour refleurir.
Peut-être que moi aussi ?
En tout cas je suis debout, et j’ai envie de passer une belle journée.
D’avancer.
Nettoyer ma terrasse pour éviter les invasions de punaises ou d’escargots.

Je veux faire une sorte de barrière, anti-vue et anti-vent.
Heureusement, mes amis Benj et Laurine m’aident .
Avant, je pouvais faire tout toute seule.
Maintenant, même avec de l’aide mon ménage à de la peine à suivre.
Ca me donne des objectifs : retrouver tout ça.
Tout ce que j’avais, qui me semblait normal.
C’était la base, un peu d’exercice, le ménage, et travailler sur mes bijoux et photos.
Tout est au ralenti aujourd’hui.
La bonne nouvelle c’est que je me remets à l’écriture.
Ecrire, ça vient tout seul.
C’est encore plus facile que parler.
Je pourrais écrire toute la journée.
Mais je veux faire mon ménage, absolument.
J’ai tellement envie d’aller bien.
Ce matin , avant même d’ouvrir les yeux, je pensais à ce que j’allais dire à ce type stressant.
A partir de maintenant, je n’accepterai plus jamais que lui ou qui que soit d’autre ne me stresse autant.
C’est preuve que je vais un peu mieux.
Je ne vais pas me laisser faire.
ce n’est pas grand chose, vraiment, je n’en parlerais pas si ce n’était pas pour montrer comme chaque petite chose influe sur ma santé.

La difficulté c’est bien quand on peut l’affronter.
Et je m’en sens capable, même si c’est tout petit.
Il y a peu, je serai restée chez moi pour éviter que ça se produise.
La, je vais sortir et j’espère bien tomber sur lui pour le remettre à sa place.
Je vais le faire tranquillement.
Chaque jour avancer un peu.

Sans forcer.
Améliorer les choses.
au lieu de regarder ce que je ne peux pas faire, me concentrer sur mes progrès.
Une dernière chose importante.
Je ne suis pas à plaindre.
Vraiment, j’ai une belle vie que j’aime.
Le covid long c’est une épreuve, mais ce n’est pas le cancer.
quand je vois mes amis qui l’affrontent si courageusement,
je relativise.

Regarder ce qui va bien c’est nécessaire.
Parce que ça peut toujours être pire.C’est la grande spécialité de la vie de nous montrer que si on se laint, elle peut faire encore pire.

Donc je suis heureuse et reconnaissante pour tout ce qui va bien dans ma vie.
Des enfants géniaux.
Une petite fille parfaite.
Des ami,es formidables.
Tellement d’amour!

J’adore ma maison.
J’adore mes chats.
Et pis, je m’aime aussi.
J’ai de plus en plus confiance en moi.
Je me sens adulte, enfin.
mieux encore, j’aime être relativement âgée.
58 ans et c’est mon âge d’or.
Je ne ressent absolument pas le besoin d’être en couple.
Et je suis incapable d’avoir des relations passagères.

J’ai assez à faire avec moi.
J’ai envie d’aller bien, de réaliser mes projets.
Il fait beau.

Comme tout les matins :

ma vie commence aujourd’hui.

Considérations

Marie Trintignant.
Je n’ai pas envie de citer d’autre nom.
Je parlerai de lui , mais je ne citerai plus jamais son nom.
Je veux l’oublier, ce nom.
Vous savez de qui je parle, si cette tragique histoire vous a touché.
Surtout si, comme moi vous avez regardé le documentaire édifiant de Netflix , sur le sujet.

Je crois qu’il était nécessaire d’avoir une relecture objective des faits.
Avec le temps , l’évolution de la société. et les nouvelles informations.
Exit le crime passionnel du beau gosse qui pète un plomb et tue accidentellement son grand amour.
Bonjour la violence dans toute son horreur.
Doublée du dégoût que m’inspire quelqu’un qui minimise ses actes, salit sa victime,
naviguant entre larmes de crocodile et plaisanteries douteuses.
Triplée du mépris que m’inspire un entourage silencieux , par profit ou lâcheté.
J’ai trouvé répugnant le dirigeant d’Universal , qui s’en lave les mains.
Minable, le frère qui insiste sur le fait que Marie avait eu des enfants avec plusieurs hommes différents.
Est-ce que ça choque encore quelqu’un en 2025 ?
Je comprends la peur ,par contre.
Celle de sa femme, Kristina, qui le paiera de sa vie .
Elle aussi a menti.
Par amour, par peur, elle à menti.
Elle l’a sauvé.
Cette femme intelligente, talentueuse, est certainement celle qui a eut le rôle le plus complexe de cette histoire.
A la lumière des coups de fils à ses parents, et d’autres témoignages, on découvre l’intensité de son calvaire.
Celui d’une femme amoureuse qui se fait rejeter pour une autre et peux ensuite reprendre le « beau rôle ».
Auprès de celui qui l’a déjà fait souffrir mais qu’el
le ne peut pas quitter.
Qui finira, entraînée dans sa folie , par se pendre.
J’ai découvert que , depuis peu, il existe en France la dénomination : suicide forcé.
En France, depuis 2020, le suicide forcé est reconnu par la loi comme le harcèlement d’un conjoint conduisant à un suicide ou à une tentative de suicide.

Pendant ce temps, « il » dormait dans la chambre à côté.

C’est ce qu’il à dit.

On sait ce que vaut sa parole.

Mais bon, personne n’était là pour voir ce qui c’est passé.
Sauf l’enfant qui à découvert sa mère.
Elle qui voulait tellement les protéger.
Quelque chose cloche.
Je ne dis pas qu’il l’a tué de ses mains.

Je n’étais pas là.

Mais ça me touche, parce que je sais comme la raison peut vaciller
quand les sentiments, les circonstances dépassent l’entendement.
Quand on est sous l’emprise de ce genre d’abuseur.

J’avais dit que je ne jugerais pas .. mais là, je constate.
Cette fois-ci, nous pouvons voir les pathétiques interrogatoires.
Les mensonges, les tentatives de se faire passer pour une victime.
Qu’aurait-on dit, à l’époque, si on avait pu voir ces documents?
Tout les éléments étaient là.
Le visage défoncé, les nombreux coups portés, la pitoyable défense.
Le prétexte hallucinant qui a déclenché la machine à tuer.
Ce S.M.S. innocent, ce « ma* de trop.
Je le revois essayer de convaincre les juges lituaniens qu’il avait pratiquement le droit d’obtenir des réponses.
A ce niveau, ce n’est plus de la jalousie.
C’est de la possession maladive.

Il ne la reconnaissait plus.
Et alors ?
ET ALORS ???
Peut-être qu’à ce moment elle avait compris , peut-être que c’est elle qui ne le reconnaissait plus.

Et le point culminant de l’horreur : les 6 heures sans soins.
Elle dormait…
ELLE DORMAIT ??
Tu la bourre de coups jusqu’à ce qu’elle tombe inanimée.. et tu dis qu’elle « dormait ? « .

Je repense au certificat médical de Kristina, avec la peau du crâne décollée….
Traînée par les cheveux.

J’aimerais demander au fans, ceux qui continuent de lui faire gagner argent et notoriété,
ceux qui pensent que 4 ans suffisent à lui faire payer sa dette,
ce qu’ils diraient si Marie Trintignant ,
avait été leur propre soeur, leur mère, leur amie?

A celles qui disent : moi aussi j’ai été battue, on peut pardonner.
Je réponds : mais toi, tu es vivante !

Bref, pour moi, aucun argument ne tient.
Surtout pas celui qui consiste à dire qu’il faut le laisser tranquille.
Ou alors, il faut le faire pour de bon.
Et ses chansons… parlons en de ses chansons…
Je ne peux pas m’empêcher d’imaginer ce qu’il a fait, avant et après les avoir chanté.

Je ne jugerai pas ?
Ce type est un monstre, qui a tué deux merveilleuses artistes.
Marie Trintignant et Kristina Radyy.
Il a privé des enfants de leurs mères.
Des parents de leurs filles.
Et le monde de ces deux femmes.

Assise sur mon canapé, j’avais envie de massacrer ma télé.
Et je vais vous dire, d’un côté c’est bien.
Pourquoi ?
Parce qu’il est temps de remettre les choses en place.
Parce que, pendant trop d’année, on a raconté l’histoire d’une manière erronée.
Il est temps de compléter la version,
et de le faire autant qu’elle a été racontée à la base, quand il nous manquait tout ces éléments.

Personne n’a le droit d’abuser de sa force pour tuer une autre personne.
Quand à Kritina, le peu que l’on sait semble fou.

J’en amène à me poser cette question :
Tout semble indiquer clairement qu’on a affaire à un pervers narcissique.
Quiconque ayant rencontréà l’un ou l’une d’entre eux savent à quel point ils sont dangereux.
Parce qu’ils sont experts dans la manipulation.
Mais aussi parce qu’on ne sait pas les traiter.

Alors que faire avec ces gens là ?
Les considérer comme des malades mentaux irrécupérables ?
Il faudrait fuir, si on peut encore.

Mais c’est injuste.
C’est eux qui devraient partir.
Il arrive que l’on puisse les jeter dehors.
Et ensuite ?
Ils se trouveront une autre victime.

Alors, il faut parler.
Raconter son histoire encore et encore.
Pour que ça n’arrive plus.

C’est difficile, parce que, comme souvent dans les abus, on a honte.
Honte d’avoir été aveuglé.
Honte de s’être laissé manipuler.

Le pervers narcissique n’est pas forcément violent physiquement.
Il peut retourner votre cerveau avec des actes et des mots.
Faire de vous le centre du monde pour mieux vous isoler.
Pour que vous soyez à sa merci.

Il faut informer.
Il faut se renseigner.

De multiples sites sur internet nous montrent comment les détecter.

Si vous restez vigilantes, vous verrez les signaux .
Ils sont présent dès le début mais on a tendance à les ignorer.

Le pervers narcissique aime s’attaquer à des femmes intelligente, qui ont une vie sociale bien remplie.
Des femmes avec une faille cependant ,
Leur jeux sera d’en faire un abîme.
Vous serez son jouet.

Vos ami,es auront beau tenter de vous prévenir, vous ne les croirez pas.
Vous le défendrez.

Comme ici.. le grand artiste a bien réussi son coup.
Il y en a encore pour le défendre.
Il leur dit ce qu’ils veulent entendre , dans ses chansons.
Et même quand ils le voient mentir, ils ignorent ce qu’ils voient.

Ils lui donnent sa puissance.

Aveuglés par leurs émotions décuplées par les guitares éléctriques, et la foule qui se presse autour de lui.
Ils pourront même se croire aimés..

tant qu’ils respecteront ses règles.

J’aimerais encore dire quelque chose de positif pour bien terminer.
On ne devrais jamais avoir honte de s’être fait abuser.
Les abuseurs sont très forts.
Ils ne s’attaquent qu’à des personnes qui ont toutes les qualités qui leur manque.
Des personnes avec du coeur.
Des personnes fidèles en amitié et en amour, prête à se donner entièrement.
Des personnes qui vont les défendre, quitte à se retrouver seules contre tous.
Ce sont de belles qualités.

Retrouver confiance en soi après un abus, c’est tout un parcours, qui peut prendre du temps.
Mais c’est possible.
LUn des buts de l’abuseur est de faire croire à sa victime que toutes ces qualités ne valent rien.
La gentillesse sera vue comme de la bêtise, par exemple.
Alors que c’est faux.
Ultra faux.
La gentillesse est une grande qualité.

A chaque jour suffit la peine de l’animal nocturne

J’adore ces vieilles expressions que j’entends depuis toute petite.
Même si je ne les comprenais pas forcément tout de suite.
En particulier dans la phrase :
« un tiens vaut mieux que deux tu l’aura ».
Je me suis demandé longtemps ce que ça pouvait être , un « tulora »
qui valait mieux qu’un « tiens ».
Bref, j’aime ces phrases pour leur sagesse, même si elles sont parfois contradictoires.
Il y en a une pour chaque situation.

Celle qui me vient en ce moment, c’est :
A chaque jour suffit sa peine.
Je dois m’y tenir parce que , depuis mon passage chez le dentiste, j’ai bien plus d’énergie.
J’avais presque l’impression que ce foutu covid-long s’en était allé.

Mais quand on vit depuis des mois à la moitié de ses capacités, il faudrait y aller mollo.
Par exemple, pour ceux qui me connaissent, avant c’était comme ça :
je dormais 4heures par nuit, et ça m’allait très bien.
Je suis un animal nocturne.
Donc je me couchais vers 6h et me levais à 10.
Après avoir travaillé toute la nuit.
Ou fait mon ménage.
Je suis dans une maison particulière.
La maison idéale pour moi qui aime décorer mon entourage.
Une maison oû je me sens libre .
La machine à laver à la cave, que tout le monde utilise, tourne de jour et de nuit.
Les voisins font la fête, quand ça leur prends, la semaine comme le week-end.
Du coup, que je passe l’aspirateur au milieu de la nuit ne dérange personne.
J’entendais le voisin du dessus ronfler pendant la nuit.
C’est dire, si, dans cette très ancienne maison on s’entends bien.
Dans tout les sens du terme.
Du coup, on se laisse vivre.
Je ne suis pas la seule de la famille à vivre en partie la nuit.

Donc, hoir, j’avais à nouveau la force de tenir une partie de la nuit.
Mais je l’ai payé par un gros coup de barre cet après-midi.

Pardon, mais là, j’ai de la peine à me concentrer.
Je regarde l’édifiant reportage de Netflix sur le crime de Marie Trintignant,
et le suicide forcé de Kristina Rady.
Ce reportage est édifiant à cause des nouveaux témoignages et documents.
C’était il y a plus de 20 ans.
En 20 ans la société a changé.
Mentir, manipuler et tuer, par contre ça a toujours existé.
Ce qui a changé c’est la façon dont on regarde les choses.
Je ne me considère pas comme une féministe.
Je n’ai pas besoin de l’être.
Pour moi, tout les êtres humains ont la même valeur.
Les monstres et les saints sont autant des hommes que des femmes.
Par contre, il est vrai qu’il y a encore un important chemin à faire pour que es femmes aient enfin une place équivalente dans la société, je parle du monde entier.
Si c’était les hommes qui étaient à notre place, je les défendrais avec autant d’ardeur.
Ce qui est terrible dans cette histoire, c’est le silence.
Et ce qui fait la différence entre l’époque du meurtre de Marie Trintignant et maintenant,
c’est que la parole se libère.
Par contre il reste encore des gens a qui ça ne plait pas, cette libération.
Que ce soit par intérêt personnel, par lâcheté, ou tout autre raison,
ces gens là ne veulent pas que l’on sache la vérité.
C’est terrible que la vérité puisse déclencher la haine.
Les insultes et les menaces.

Séparer l’artiste de l’homme… c’est un grand débat.
L’homme qui tue, ment, manipule.
L’homme qui terrifie, qui profite de son statut, de son pouvoir de star , de sa force physique.
Ca serait trop facile si tout les abuseurs étaient repoussant et sans talent.
Malheureusement ce n’est pas le cas.
C’est terrible quand on se rends compte que celui que l’on admirait tant est aussi, quelque part, un dangereux prédateur.
Mais c’est bien plus terrible pour ses victimes, les enfants ce celles-ci, leurs familles, leurs amis.
Alors quoi ?
Est-ce qu’on peut s’en laver les mains parce qu’on ne se sent pas concerné ?
Chaque fois que quelqu’un est victime d’un abus, je me sens concernée.
Acclamer un abuseur, un meurtrier, lui faire gagner de l’argent,
me donnerait l’impression d’être complice.
Savoir qu’il a tué quelqu’un, menti, sali sa victime publiquement et que d’autres
gardent le silence, par profit , me donne envie de vomir.

Je comprends par contre qu’on se taise par peur.

Comme je déteste le silence quand il profite aux prédateurs.

Je sais qu’il y a une justice plus forte que celle des homme.
Une justice qui ne se trompe pas.
Une justice incorruptible qui n’épargne personne.
Mais en attendant qu’elle tombe, il faut parler.
Tant que c’est possible.

Il y a 20 ans, on ne parlait pas de pervers narcissique.
Chaque personne qui en a rencontré un , savent comme ils sont dangereux.
Celui a qui j’ai eu affaire avait du talent.
Je l’admirais, mais il a quand même essayé de me détruire.
comme si il ne pouvait pas faire autrement,
Heureusement, j’ai pu m’en tirer.
Mais a quel prix ?
Il m’a fallut presque deux ans pour reconstruire une partie de ce qu’il avait détruit.

C’est triste à dire, mais le pervers narcissique tire sa force de ses victimes, et de chaque personne qui lui accorde un peu de crédit.
Si on le fuit, si il est seul, alors, il dépérit.
Il perds de sa superbe.
comme un vampire qui n’aurait plus de sang pour se nourrir.

Pour finir positivement, je remarque le témoignage de Lio,
que je trouve encore très belle, tant d’année plus tard.
Une des rares voix qui c’était élevée à l’époque et qui s’élève encore pour défendre son amie.
Je remarque aussi la journaliste qui a voulu chercher la vérité
et le paye encore , par des menaces, des insultes…
Qui sont ces hommes , bien cachés derrière leur clavier qui ne supportent pas la parole des femmes ?
Pourquoi déjà ?

Je rêve d’un monde ou tout serait basé sur la compréhension et le respect.
Sur la paix, la gentillesse, la générosité-
Mais si ces qualités existent, c’est parce qu’elles ont leurs terribles contraires.
L’être humain est ainsi fait.
Comme les deux pièces d’une médaille.

Après, nous sonnes sensé avoir le choix.

Ca nous concerne tous.
Si je commence à y penser et à écrire sur le sujet, je ne m’arrêterai jamais.
D’ailleurs, c’est ce que je fais.
Mais ce sera tout pour ce soir.

Comme je disais, au début, à chaque jour suffit sa peine.

Pardon

Dans mon dernier post je m’interrogeais sur le respect.
Que faut-il faire pour se faire respecter.
La question de savoir si c’est important ne se pose pas, par contre.
Je constate tout les jours les conséquences des blessures chez moi et les autres.
Plus la personne est proche, plus les conséquences sont graves .
Même pour une simple remarque.
Même pour un silence.
Je ne pourrais pas dire quand ça a commencé à prendre tant d’importance pour moi.
Sûrement depuis toujours.
Par contre, je sais précisément quand j’ai pris les mesures nécessaires pour que ça cesse.
De même que l’amélioration immédiate que ça a provoqué dans ma vie.
Prendre des mesures, ça peut être : prendre ses distances.
Réellement.
Voir couper les ponts.
Si la personne concernée n’est pas consciente des dégâts qu’elle occasionne chez vous , et donc ne fait rien pour que ça change,
alors, on a pas le choix : il faut arrêter de la voir.
Bien sûr, avant, il faut essayer de lui parler.
si c’est possible.
Rien, absolument rien ne devrait nous obliger à subir des remarques rabaissantes.
C’est triste à dire, mais ça commence souvent par sa propre famille.
C’est très dur, parce que justement, quand il s’agit de la famille,
les liens sont plus forts.
Du coup, ça fait aussi plus de dégâts.
Je connais tellement de personnes qui , par amour, continuent d’être rabaissée par leur propre famille.
Elles en souffrent, ça va jusqu’à les détruire peu à peu, mais l’idée de rompre ce lien sacré est encore plus difficile.
Alors, elles subissent, répercutent ce manque de respect dans leur propre vie, se rendent décevantes,
et en quelque sorte, motivent la déception qu’elles provoquent.
C’est un cercle vicieux qui ne peut prendre fin sans prise de conscience d’une part ou de l’autre.

Apprendre à se faire respecter demande une certaine énergie.
Rester vigilante, et savoir réagir .
C’est tout un travail.
Mais quand on y arrive, ça fait un bien fou.
Un exemple.
Si vous m’avez lu hier, vous avez vu que j’ai eu un soucis avec un Sécuritas.
Avec ma sensibilité, ce qui aurait été un détail pour d’autre, m’a touché plus que je ne l’aurais voulu.
Une histoire tout bête, mais j’étais dans mon bon droit.
Et surtout, je ne me suis pas senti respectée.
Alors, j’en ai parlé aux personnes qui l’emploient.
Pour qu’ils l’informent. Parce que j’ai compris qu’une partie du problème était là : il était mal renseigné.

Aujourd’hui, ce même homme, m’a présenté ses excuses.
Avec le sourire et de la sincérité.
Il a même mis la main sur son coeur, pour montrer que ça le touchait aussi.
J’ai fait pareil.

Chaque situation est différente.
Parfois, c’est tellement complexe qu’être informé ne suffit pas.
Il y a la mauvaise foi de certain qui les empêchent d’admettre leur tort.
c’est dommage, mais c’est ainsi.
Les souffrances aussi qui s’accumulent et font réagir trop fort à la moindre goutte.
Qu’on aie tort ou raison.
La situation s’envenime, de part et d’autre, n’aboutit à rien.

Heureusement, parfois, c’est possible.
Faire preuve d’intelligence et de sensibilité.
Admettre ses torts et présenter ses excuses.
C’est là que l’on voit à qui on a affaire.
Et surtout, ça fait un bien fou.

Tout le monde commet des erreurs.
J’ai eu beaucoup de peine à amorcer ce changement, mais je suis capable d’admettre que j’ai tort.
Par contre, quand j’ai raison, je ne m’écrase plus.

Le respect commence par soi-même.