Cash la ratounette

Je crois bien que dans ma vie, je n’ai jamais acheté un animal. Ah si, des poissons.
Par contre– j’en ai récupéré.
Beaucoup.
De toutes sortes.
Chats, chiens, rats et cochons d’Inde.
Je m’y connais assez bien du coup, dans leurs domaines.
Alors, quand ma petite-fille est arrivée avec sa petite rate malade, un vendredi soir…

Petite parenthèse : pourquoi est-ce que c’est TOUJOURS le vendredi soir que nos animaux tombent malades ?
Après 17h, quand c’est trop tard pour appeler un vétérinaire, avec le week-end de congé qui suit ?

Elle éternuait, et perdait une sorte de liquide rouge.
Ma gentille vétérinaire m’a expliqué par la suite que ce n’était pas du sang, mais de la porphyrine.
La porphyrine est un un macrocycle hétérocyclique … une sorte de substance qui ressemble à du sang, mais qui n’en est pas.
Enfin bref, elle était encore relativement active.
Du coup, j’ai estimé que la petite rate pouvait attendre lundi.
J’ai écrit à ma vétérinaire préférée pour faire un rendez-vous, en lui précisant bien que je pensais … avec ma « grande expérience »,
que ce n’était pas si grave encore.

Le lendemain matin, la petite Yoshi nous avait quitté.

Dans un sens, j’étais soulagée qu’elle n’aie pas agonisé pendant des heures.
Elle s’est éteinte, tranquillement.

C’est triste à dire, mais 3 ans, c’est presque un âge respectable pour un rat.
Presque, parce que certains ont de la chance, mais la plupart attrapent des tumeurs .
Bref, ce n’était pas le cas.

Restait Cash, la petite soeur que j’avais séparé pour éviter une éventuelle contagion.
Devant la tristesse de ma petite fille, j’ai décidé de l’aider en la prenant chez moi.
La petite ratte, pas ma petite fille.
Ce qui la rendait triste, c’était que Cash se retrouvait seule.
Et que faut-il faire ?
Dans la loi suisse, les rongeurs s’adoptent toujours par deux.
C’était le cas, au début, elles étaient trois petites soeurs, récupérées par ma fille auprès d’un ami qui ne pouvait plus s’en occuper.
Pas question de réadopter un nouveau rat.
Sinon, c’est sans fin.
Par contre, il lui fallait de la compagnie.
Ma petite fille va à l^école, sa mère travaille.
C’est là que ma fils à proposer de la prendre chez nous.
Ce qui m’a fait un peu flipper.
J’ai 7 chats quand même !
Et pour eux, les rats… c’est une proie, pas un nouveau copain.
Pas question non plus re restreindre leur liberté en leur interdisant une pièce.
Par contre, il y a une chambre ou les chats ne rentrent jamais : celle de mon fils.
Fils qui vit pratiquement la nuit, et dors le jour..
Comme les rats.
du coup, c’est la solution parfaite.
Nous avons ripoliné la cage et installé un nouvel équipement.
Tout en laissant la porte ouverte.

La première nuit, par contre, elle était encore dans un carton.
Mais elle à transporté toute sa nourriture ailleurs…
Dans l’espace entre le lit et le mur, tout au fonds, la où mon fils s’assied.
Le lendemain, elle commençait son exploration, en l’escaladant.

Que cette petite bête, sûrement choquée d’avoir perdu sa soeur et de changer d’environnement aie tant de courage et de confiance me remue le coeur.
Instinctivement, elle est allée vers celui qui a voulu prendre soin d’elle.
Vous verriez avec quelle délicatesse il la tiens dans ses mains.
Comme elle aime rester sur ses épaules.

Ensuite, nous avons amené la cage.
En une journée, elle à déménagé une grosse partie du foin qui était en bas de sa cage ,
pour se constituer un nid, tout en haut,
Comme si elle voulait être bien placée pour nous voir.
Sa porte reste ouverte.
Elle rejoint son nouveau compagnon humain la nuit et retourne dedans le jour.
Quand je passe lui dire bonjour, je lui amène des herbes du jardin, et des petits bouts de pancakes, en cadeau.
Elle adore ça.
Pour un autiste, qui déteste le changement, accepter si proche , un nouvel être dans sa vie, n’allait pas de soi.
Même si mon chéri adore les animaux, et que les animaux l’adorent, ce n’était pas gagné.
Surtout quand elle à pissé sur un de ses livres.
C’est difficile à décrire, cette relation improbable.
Il faut le voir.
Elle s’installe petit à petit.

Ce qui me remue le coeur , c’est de voir la volonté de chacun.
Animal et humain, c’est partagé.

C’est fragile, c’est délicat, mais c’est là.
Et c’est beau à voir.

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