Bienne Belle

Quand j’y repense, je n’ai pas toujours aimé autant ma ville.

Dans les années 80, je la détestais.

Je la trouvais grise et sans âme.

Brouillardeuse, angoissante…

Aujourd’hui, je l’adore, j’y vois les plantes ,les oiseaux, les rivières.

L’originalité des bâtiements.

La diversité de l’architecture.

Le bord du lac et ses couchers de soleil.

Je peux traverser la ville entière.

En vélo. à pieds. à trotinette avec Prisca la chienne qui gambade à mes côtés,

et je m’y sens partout en sécurité.

Pourtant, c’est toujours la même ville,

Alors, qu’est-ce qui a changé ?

Moi, j’ai changé, je  regarde ailleurs, je regarde autrement.

Mais pas seulement

On ne trouvait ni patates douces, ni grenades, quand j’étais plus jeune.

Ces petites épiceries indiennes ou turques, les femmes, parfois en boubous colorés, et tant tant d’autres, qui prennent le bus vêtues princesses pakistanaises… cette multiculturalité à redonné des couleurs à ma ville.

117 nationalités recensées.

Alors qu’avant la ville se partageait en trois.

Les suisses allemands, les romands et les italiens.

Les schleus. les welsch et les tchinks…

On peut dire ce qu’on veut,  il y avait pas mal de racisme…

Mais maintenant, on est tellement mixés, que ça n’a plus de sens !

Et c’est tant mieux.

Dans les classes, il y a une certaine violence, c’est vrai, suivant les écoles.

Il reste un grand travail à faire pour que les mentalités, le respect, cohabitent.

Mia certains le font, ce travail, il sert à quelque chose.

alors bien sur, j’aurais d’autres critiques, surtout en ce qui concerne le système scolaire.

Mais il y a des explications : la première, c’est le manque de moyens donnés aux profs.

Et politique.

C’est tout de même fou que depuis des années, les mêmes familles ou presque se partagent la direction de la ville.

Maire de père en fils…

L’argent est très mal distribué.

Economiser sur l’éducation et le social ce n’est vraiment , vraiment pas une bonne idée.

Couper les ailes de la colonie des cygnes, rendre précaire la situation de la cuisine populaire, alors que ces institutions sont la base de notre ville… c’est débile.

Bienne, si on la regarde avec mes yeux, c’est l’Amour de la nature, des arbres, des animaux,…

C’est la tolérance face à la diversité, et à la différence.

J’adore la nouvelle esplanade devant le plais des congrès, quand les bassins se remplissent d’eau, que les petits s’y baignent tout nus, et les skateurs s’amusent à côté.

J’aime les concerts, les battles de Projet X, Pod Ring à la vieille ville.

Nos gros chats reposent au soleil sur le capot de voitures… nos chiens font connaissance le long des rues, de plus en plus propre, grâce aux poubelles munies d’une croix remplie de sachets.

Elles sont plutôt belles ces poubelles.

Alors , il y aura toujours des coincés du dos et du cerveau pour laisser les crottes de leurs toutous décorer les pelouses.

Mais , je le sais, parce que je suis très observatrice de toutes sortes de détails, il y en a nettement moins.

On peut se nourri avec les mûres, les noisettes , les noix , les cerises et les pommes, et mêmes de kiwis, qui poussent très bien chez nous.

Il suffit de savoir où.

Voilà ma ville,, je m’y sens bien ,en sécurité, pourtant, il n’y a pas de flics à tout les coins de rue,, ni de caméra partout…

Les marginaux qui s’attroupent discrètement s’auto-régulent.. je ne me suis jamais senti en danger face à eux.

Bienne est une ville à taille humaine où tout le monde se connait ou presque.

Bien sur, il y a des clans, bien sur, il y a de l’exclusion, des inégalités et des injustices.

On vit sur la même planète.

Mais en même temps, on trouve aussi ici des instants de grâce, des mouvements d’aide spontanés, des petits miracles qu’on ne voit que chez nous.

De la place pour que les artistes du grafs s’expriment… des murs qui leur sont reservés.

Le Hiphop et sa  culture à l’honneur …

Le Sport à l’honneur..

C’est dans notre école de tennis que Federer à usé ses premières raquettes et même rencontré sa future femme.

Le Parcours, Vita ou en ville.

Et des vélos partout…

ne ville humaine, ou il fait bon vivre si on sait comment.

Bienne c’est la danse, la musique… la plage des Pauvres aussi bondée que la piscine de Nidau en été.

Le Festival du Cinéma Français, le théatre….

C’est la Rolex, Oméga…

L’école d’ingénieur et ses inventions à la renommée internationale.

c’est la Swtch…

C’est la créativité.. et le sable du Sahara sur les voitutes en été quand les vents le porte jusqu’ici.

Ce sont les personnalités , nées ici, ou de passage, comme Jean-Jacques Rousseau sur l’île St-Pierre.

C’est son histoire,  ses vestiges que l’on trouve à chaque chantier.

Ses lacustres , et ses pilotis.

La pêche… hmmm les poissons de nos rivières… l’eau fraiche, claire.

Notre lac …

Nos cygnes.

Notre Parc de la Ville.

Nos slakeurs, nos skateurs, nos breack.danceurs.

B-Boys et B-Girls… qui eut cru que Bienne deviendrait la capitale du Hiip-Hop en Suisse?

Et nos grapheurs à la réputation internationale, comme Wes 21.

Et Guy de Labo O Cult, tatoueur de classe mondiale, aussi…

Je mélange et je reviens dans mes impressions comme elles me viennent…

Des artistes talentueux , passé, présent ou à devenir…

Qu ont su faire de leur passion un travail, comme  Seyo le grafeur, ou Daniel le tatoueur.

J’en oublie…

Nos Hockeyeurs, qui nous ont offert tellement de sensations, dans le vieux Stade de Glace.

La Tissot Arena, que je trouve un peu disproportionnée… un peu lointaine.. et pas très belle.

Notre Palais des congrès et sa silhouette qui ressemble à une piste de skate géante.

La piscine, la Plage de Bienne et son sable fin…

La Piscine de Nidau qui est une des plus belle de Suisse…

Nos forêts, nos bord de rivière, l’Aar, la Suze.. la Thielle.

Les écluses et les gorges, les fabuleuses gorges du Taubeloch.

Presque cachées, et pour ça préservées.

Notre Land Art que j’ai découvert à côté du parc de Boujean.

Chouette blanches  marmottes, confettis.

le Pavillon et sa vue magnifique sur l’horizon du lac..

Le Strandboden…

Voilà la Bienne que j’aime.

Je l’aime en été sous la canicule quand je peux traverser la ville en short et bikini sans que ça ne choque personne-

Je l’aime en hiver quand la neige paralyse les routes et que les sons s’étouffent rendant la ville si calme.

Je l’aime au printemps quand les arbres en fleurs éclatent de tout c’otés.

Je l’aime en automne pour shooter dans les feuilles et ramasser des marrons.

J’aime la vielle ville, j’aime le Carnaval.

Armelle et son piano turquoise à roulettes dans la rue.

Rob qui joue les Girls from Ipanema, et le joueur de cornemuse fou qui enflamme la place Centrale.

Les feux d’artifice du premier aout.

Une petite ville ou on peut pratique toutes les sortes d’arts martiaux possibles, ou presque, tandis que d’autres recouvrent les bancs de , les arbres , les barrières au tricot.

Les oiseaux blessés que l’on peut amener à la Colonie des Cygnes ou ils seront soignés.

Les oiseaux qui chantent toute la journée…. d’immense corbeaux aux touts petits moineaux.

Des lézards qui se chauffent sur les vieilles pierres,

L’Elfenau…le faubourg du lac, le Temple allemand et le Musée Schwaab.

L’odeur des croissant le matin tôt, la tresse du dimanche..

Trottinette, in-ligne skate et bicyclette, ..je me répète,

je dis ce qui me passe et repasse par la tête.

Art sauvage dans la rue.

Voilà la ville que j’aime.

Avec ses bibliothèques ouvertes  à tous, armoire vitrée au bord du lac, cabine téléphonique à la vieille ville, remplies de livres que l’on prends comme on veut,

C’est tout ça qui rends les tragédies, les drames humains, l’impensable, l’impardonnable,… pas acceptable, mais  peut.être vivable malgré tout.

Hôpitaux..de Baumont ou des Tilleuls… quels beaux noms !

Forêts ou l’on croise encore des écureuils, des biches, des faons, des renards, et même des chats forestiers.

Petites musaraignes des villes, gros rats , renards et fouines,

chez nous on voit tout ça.

J’ai même vu des castors, une fois.

Terrasses bondées, de l’Odéon ou tout est bon, du Cécile, du Provisorium.

Pâtisseries, restaurants, boutiques…

Gymnase , école professionelle,

salle de gymnastique.

Evilard , Macolin, funiculaire…

Abraxas.

Clubs de nuit, légendaires ou temporaires.

Mythique Coupole !

Ca c’est ma Bienne !

Il en a fallu des années, des traversées de ville pour que je l’apprécie enfin.

Jardins cachées merveilleux, petite fille à dos d’âne…

Et, jusqu’à il n’y a pas si longtemps, les livraisons de bière en carriole tirée par des chevaux.

La « Folle » ( pardon mais.. bon ) avec son chat dans sa poussette.

La dame qui dait ses commissions et laisse son perroquet sur les barrières de l’escalier roulant.

Le garçon avec son pigeon sur l’épaule.

Les néos-punks, avec leur raton…

Le cannabis sur les balcons.

Des animaux et des plantes… des jardins sauvages, des squats bien gérés, avec des poules en liberté…

Les oiseaux et la rivière…

Les fontaines…

Les baudriers jaunes fluos des petits enfants.

Les petites charettes des mamans à vélos-

Le jour des journaux, du verre qu’on recycle.

Les trésors « Gratis » sur les trottoirs…

Ici c’est Bienne ?

Ici c’est bien à Bienne.

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