Journal biennois d’une pandémie : Jour 2 après l’annonce.

Jour 2.. j’ai décidé d’être le plus responsable possible.

Comme j’ai fait des provisions, je ne vais pas aller m’acheter un petit truc en plus chez Aldi, comme je le fais souvent le dimanche.

Par contre, je pense.. naïve que je suis, qu’une promenade au bord du lac ne devrait pas me mettre trop en contact avec le reste de la population.

Il faut croire…

.Que certains se croient immunisé… où alors sont totalement inconscients…

Tandis que d’autres ont si peur de perdre de l’argent qu’ils ne prennent aucune mesure de sécurité.

Comme cet après-midi à la terrasse des cafés…

Ils  n’ont apparemment rien à foutre, de la pandémie, ni de propager allégrement le virus.

A moins que je sois mal renseignée et que l’air du dehors suffise à l’éliminer ?

Hop, on va se renseigner sur  un site sérieux.. ça prends une seconde et deux clicks :

Ni le froid , ni même la neige ne peuvent tuer le virus.

Alors ces gens là ? Ils pensent à quoi ?

C’est à cause de ce comportement que la pandémie  ne baissera pas de sitôt.

Ah mais.. ce sont des marginaux, des gens pauvres, sans accès aux informations.. ceux qu’on craint déjà d’habitude… ??????????

Eh non. Ces gens là ont les moyens de se payer des cafés à plus de 3 francs…

Ah ils doit être bon le café, sur cette terrasse, pour qu’on ne puisse pas s’en passer…

Quand aux pauvres propriétaires de cet établissement, il faut les comprendre les pauvres, prendre de vraies mesures de sécurité, en fermant, en disposant les tables différemment, leur ferait perdre trop d’agent…

 

Quand je vois l’inconscience de ces gens, je suis en colère.

Je me prive d’aller voir ma mère qui à 89 ans et passe son dimanche toute seule.

Je ne peux pas aller voir mamie Jeanette , que le cancer est en train d’emporter.

Alors que je les aime profondément et que ce sont toutes les deux des personnes formidables et irremplaçables ?

Mon amie chérie se fait tellement de soucis pour son papa, que ça la ronge.

Mais elle assumera quand même son travail à l’hôpital.

Enormément de gens ne savent pas encore comment ils vont faire pour la garde de leurs enfants.

Et pendant ce temps ? un tas d’inconscient prends du bon temps sur une terrasse….

L’épidémie se propage les gars ! ouhou ?

Il n’y a aucun courage à sortir pour se réunir de manière si proche que le virus doit se régaler!

Je suis choquée.

D’un côté on prends des mesures.. de l’autre certains s’en balançent allégrement.

Quand je pense que la police poursuit et pénalise des gens pour des raisons qui semblent futiles… où sont-ils quand d’autre propagent une maladie mortelle ?

Je ne comprends pas.

Tout le monde est en danger sur cette terrasse, les clients , comme les employés.

Tout ça pour quoi ?

Ne pas perdre d’argent, ça à la limite je peux comprendre.

Pas accepter, mais je saisi le sens.

Pour les autres, ceux qui consomment, assis les uns contre les autres, je cherche encore une raison valable ou pas…

 

Je suis vite rentrée à la maison.

J’ai pris quelques autres photos, qui montrent qu’il y a assez de place pour se promener sans se frotter aux autres.

Il y a deux jours, j’ai vu un reportage sur Marseille, et sur l’inconscience d’une partie de la population…

On est en train de faire pareil.

Les jeunes sont pointés du doigt… mais sur cette terrasse, la plupart des gens ont largement dépassé les 20 ans.

Mon fils les apelle les « corona-sceptiques »

Pour moi ça reste des inconscients qui justifient la prise de mesures plus radicales.

Pour les protéger eux aussi.

Au téléjournal, un homme infecté témoigne : il a suffit d’un trajet en voiture de 20 minutes, sans toussement, ni contact physique.

Je ne sais pas ce qu’il faut faire, si ceux qui devraient être parmi les mieux informé se conduisent de manière aussi dangereuse pour les autres.. et pour eux-mêmes !

J’ai eu l’impression , la même impression que lorsqu’on parle des oeuvres sociales.. certains croient que ça n’arrive qu’aux autres…

Autres qui l’ont bien mérité… ?

Qui l’auraient bien mérité ?

Non, non, et non.

Je suis la première à dire qu’il faut laisser les gens être responsable.

Que nous, les adultes sommes propriétaires de nos corps et libres d’en faire ce qu’on veut.

A condition de ne pas infecter les autres….

Je voudrais dire encore une chose ou deux :

Dans le bus, j’ai assisté à la scène suivant, il y a qq jours.

Arrive un marginal qui prends son billet.

Tandis qu’il mets ses pièces dans la machine, un type assis le regarde d’un air dégouté.

En même temps il sort un flacon de désinfectant et se nettoie les mains…

Comme on peut le voir juste en dessus, ce ne sont pas les marginaux qui sont le plus à craindre dans cette épidémie.

Ils ont rarement les moyens de voyager et une vie sociale ultra-limité.

Ils ne partent pas en vacances, ne vont ni au restaurant, ni aux concerts, et rarement en voiture.

 

Nous voici dans un monde à l’envers ou les parias potentiel sont des gens normaux.

Ca n’est pas encore compris par tout le monde puisque deux d’entre ueux, qui sont pourtant loin d’être dans les plus démunis se sont vu refuser purement l’accès au restaurant de la Coop, alors que j’ai pu y aller.

.Paria, le mot est trop fort ? Essayez de tousser pour voir !

 

J’aimerais qu’ il existe un moyen simple d’être dépisté, mais d’après mes infos ce n’est pas encore le cas,

Nous avons internet, avec des sites, énormément de sites en français très bien documentés,

Prendre conscience qu’il y a du danger est-il vraiment si difficile ?

La seule chose que je sais sur l’être humain c’est l’infinité de sa bêtise.

Vous voulez un exemple ?

Au marché  je m’occupe parfois du stand de Pierre.

Pierre qui continue, parce qu’il est à l’extérieur et peut facilement rester à distance raisonnable des gens.

Mais surtout parce que son activité lui donne beaucoup de travail pour peu d’argent.

Mais il aime trop ce qu’il fait, il est libre, Pierre, et il apporte sa gentillesse et ses services aux gens.

Souvent, j’ai envie de lui dire qu’il est trop gentil, quand une maman prends 10 livres pour enfant et qu’il lui fait un gros rabais…

Samedi passé, il c’est produit un truc unique dans ses 40 ans de carrière au marché.

Pendant son absence quelqu’un a glissé, dans un bac, une fausse liste de prix.

Pour les disque qui coutent normalement 7frs… il était inscrit 3 frs la pièce, et 10 pièces pour 20 frs.

Alors, au moment de faire passer celui qui en avait pris deux dans ce bac.. j’ai vu la liste et je lui ai fait  6frs… au lieu des 14 qu’il aurait du payer.

Mettre une fausse liste de prix dans le bac  d’un humble marchand pour lui faire perdre plus de la moitié de ses gains, je n’avais pas pu l’imaginer…

et pourtant , ça c’est produit.

Alors demander à une population constituée pour une part, d’enfants gâté qui confonds courage avec inconscience, d’être raisonnable n’ira pas de soi.

Il faudrait qu’ils soient touchés pour se rendre compte?

Peut-être.

Une chose est sûre, le gouvernement va durcir les mesures.

Il y aura de a solidarité, et d’autres qui vont en profiter.

Comme nous sommes,

qui nous sommes  : l’humanité

qui a toujours deux côtés.

A chacun de voir où il veut se trouver.

Une toute dernière chose qui mériterait un artcle entier.

J’ai vu deux jeunes filles se prendre dans les bras … c’était beau, mais ça m’a fait réfléchir.

qu’est-ce qu’elles se disent ?

On n’sa pas peur ?

Tant pis si on doit être infectée, on le sera ensemble ?

Et puis on est jeune, ça se soigne facilement chez les jeunes…

Ca se soigne oui, mais en attendant, vous propagez… et si ce n’est pas votre grand-mère qui sera touchée et mourra, ce sera celle d’une autre.

Et des moyens médicaux seront gaspillés pour vous alors que ça aurait pu être évité…

Imaginez le bonheur qu’on aura, quand on pourra à nouveau se serrer dans les bras.

Jee crois que ça vaut la peine d’attendre un peu.

Et quand je dis ça, je le dit pour moi aussi.

 

Journal biennois d’une pandémie Jour1 après l’annonce.

Les biennois sont des gens à part.

Pas vraiment inconscients, beaucoup font attention, mais dans les rues marchandes de la ville, de la place Centrale à la vieille ville, il y avait autant de monde que d’habitude.

Tout le monde ne parle plus que de ça , par contre.

Certains visages sont même carrément paniqués.

D’autres sont tendus, inquiets.

Il faut entrer dans le restaurant de la Coop, pour se rendre compte que nous vivons une situation totalement inédite.

Consignes de sécurité maximale pour le self-service qui fonctionne au ralenti.

Pour y entrer ou aller aux toilettes on reçoit un petit coupon qu’il faut rendre à la sortie.

Une vendeuse équipée de gants noirs filtre l’entrée.

A la reflexion, je me rends compte que la plupart des gens ne respectent pas les consignes de sécurité, ou les comprennent mal.

Le pharmacien en face de mon stand me raconte que tout le monde veut du désinfectant, mais personne ne pense  à garder une certaine distance avec les employés.

La dame de la Coop,  qui me fait passer entre deux panneaux,  se tient aussi proche de moi… si j’étais malade, mes microbes pourraient facilement lui sauter dessus.

J’ai décidé d’aller travailler.

Enfin, pile ou face à décidé à ma place. 4 x de suite.

Je n’avais pas le choix, l’Univers me voulait dehors et j’y suis allée.

Ce n’est pas facile de perdre nos reflexes…

S’avancer vers un visage amis, lui faire la bise, c’est ce qu’on fait d’habitude..

A une ou   deux reprises… ça m’est arrivé aussi.

Beaucoup ont déjà perdu de l’argent.

Ils ne vous laissent pas les approcher,

pourtant c’est pour cette raison que les clients leur manque.

On se fait des bisous de loin, des check de pieds.

Mon fils me fait remarquer que se cogner le coude est ridicule, vu qu’on est sensé tousser dessus.

Je pense spécialement aux personnes âgées.

Pour les protéger, il faut les isoler.

J’ai l’impression que le monde  tourne à l’envers.

Ma première cliente, j’ai eu cette drôle d’impression qu’elle m’achetait quelque chose pour faire une bonne action.

Pour soutenir l’économie, et c’est tombé sur moi.

Ou alors, pour m’encourager.

Parce qu’elle saurait qui je suis, même si moi je ne la connais pas.

Elle à pris directement un bracelet, sans hésiter, et m’a demandé de lui raccourcir celui qu’elle avait déjà.

Elle à dit « je le prends » sans demander combien il était, et m’a donné un beau billet pour me remercier de ma réparation « express ».

Je me souviens précisement de l’impression de bonté que cette femme m’a laissé en partant.

Quelque chose de fort, qui m’a donné de l’énergie.

Comme si j’avais eu affaire à une sorte de bonne fée .

Un peu plus tard, mes amis Marc et Michel m’ont apporté des caramels.

Ca me fait plaisir de voir qu’ils s’entendent toujours bien ces deux là.. que je connais depuis plus de 20 ans.

Ensuite Eliane, ma chère Eliane est passée.

J’adore Eliane parce qu’elle à du coeur et une volonté d’avancer sans laisser personne au bord du chemin.

Cependant, parfois, il faut savoir prendre ses distances avec ceux qui nous font du mal, on ne peut et on ne doit pas s’écraser, ni laisser qui conque nous affaiblir

Dans ces moments tragiques, particulièrement nous avons besoin de toutes nos forces.

Mes chers amis, voilà ce que j’ai à dire au lendemain de ce premier jour officiel de pandémie :

Ne nous laissons pas gagner par la peur, ou la paranoïa.

S’organiser pour ne manquer de rien, je l’ai fait aussi.

J’ai assez de pâtes à la maison pour me nourrir pendant les semaines à venir…

Mais le plus important, je crois est de respecter les consignes de sécurité concernant la distance.

De ne pas exposer les plus petits. Ni les plus vieux.

De ne pas exagérer, mais de ne pas minimiser non plus.

L’angoisse est mauvaise conseillère, elle nous affaibli.

Il faut garder confiance.

Il y a, à l’image de ces personnes dont je parle plus haut, parmi nous de bonnes personnes, qui ont les moyens de nous aider à traverser cette crise et qui vont le faire.

Le tout est de ne pas perdre notre temps ni notre énergie avec ceux qui tentent de profiter de nos faiblesses.

Il fait grand beau aujourd’hui, je vais en profiter pour sortir, faire quelques photos de notre nature qui est si belle encore.

Le printemps arrive gentiment, la renaissance de tout.

Espérons que d’ici là notre monde se sera relevé.

.

Je suis persuadée, que comme pour les autres virus, celui ci s’affaiblira et on trouvera comment combattre cette maladie.

Je vous souhaite une toute bonne journée.

A demain si vous le voulez bien.