Je reste choquée.
ca ne passe pas.
J’ai peur de comprendre ce qui c’est passé.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase.
L’épreuve de trop.
Et moi, qui connais si bien ce système.. comment ça se fait que je sois toujours là ?
Est-ce qu’à la prochaine, je ne vais pas faire pareil ?
J’avoue que j’y pense souvent. et que lorsque ça va jusque là, seule la peur de me louper et de souffrir m’arrête..
Si il existait le bouton pour tout stopper ?
mais c’est clair que je me serais déjà buzzeé !
Bien sûr que je la croyais plus forte.
Mais dans le fonds, ne faut-il pas justement être très forte pour avoir ce courage ?
D’autres diront que c’est de la faiblesse.
Qu’il faut tenir, pour sa famille.. ses amis.
Mais pourquoi pour qui vit-on ?
Pour soi d’abord.
Et quand la machine ne veut, ne peut plus fonctionner normalement, parce que la souffrance est trop intense, alors…
J’ai vécu ce truc, cette épreuve ou vous espérez, ou vous rêvez déjà, de ce que vous allez faire avec votre salaire… Ou vous vous donnez à fonds.
Et que tout s’arrête méchaient.
C’est dur, très dur, c’est comme la négation de tout, la négation de vous.
Une sorte de destruction commune, entre celui qui vous a fait rêver à un monde meilleurs et vous-même qui vous l’imaginez.
Reste rien, le néant, une sorte de trou dans le coeur qui ne se remplace que par la rancune, la haine, l’incapacité de trouver des raisons valables pour expliquer ce qui c’est produit.
Pourquoi une déception aussi intense ?
Comme si on ne savait pas ce que c’est, la déception.
Faut-il vraiment qu’elle se rappelle à nous de cette façon ?
Est-ce qu’on le mérite ?
Est-ce qu’on a fait faux ?
Est-ce que soi-même on ne serait pas une erreur.
Est-ce que le monde ne serait pas mieux débarrassé de notre encombrante présence?
Nos enfants ?
Mais regardez quel mauvais exemple on donne !
Mieux vaut pour eux qu’ils ne voient pas ça !
Les amis ?
Mais les amis ont autre chose à faire que de nous ramasser à la petite cuillère.
surtout si ils l’ont déjà fait..
Non décidément, on gêne, on est inadapté. ce monde n’est pas fait pour nous, et nous, en en souffre trop.
Ca tourne et retourne dans nos cerveaux.
Même si on arrive temporairement à faire taire ces voix infernales qui nous tourmentent, elles reprennent de plus belle à la première occasion.
On hurle au secours !
Mais personne ne l’entends.
On regarde le monde, les guerre, les attentats, les maladies…
et soi-même, avec nos petits problèmes qui nous semblent gigantesques.
Et personne pour comprendre vraiment.
On relativise…
C’est pas si grave, tu va trouver autre chose…
Mais non, justement, c’est terriblement grave,
ça nous atteint comme une balle en plein coeur.
On saigne, mais personne ne s’en rends compte.
Et si on se mettait à hurler ?
Mais rien ne sort.
C’est trop profond.
Il faut que ça s’arrête.