DAns la grande Coop, près de chez moi, il y a une petite boutique,
qui vends des t-shirts pour quelques francs.
Avec des pois, des hirondelles, des unis, des inscriptions et des rayures.
De toutes les couleurs.
Il y a des jours comme ça.
Ou je sais exactement qui je suis.
.
C’est drôle même si j’aime les hirondelles au point d’en avoir une tatoué sur ma peau,
j’ai l’impression d’être en pygama, quand j’essaie le t-shirt.
Je n’ai pas besoin de les enfiler, je connais ma taille, je les mets simplement près du visage.
Les rayures, c’est mon truc.
Genre marin, en bleu et blanc.
Dans l’assortiment, il a au moins 5 sortes de rayures différentes.
des fines , des grosses, des bleu clair ou plus foncé.
Et parmi tout ça, un seul me va.
Quand je le mets, c’est l’évidence.
C’est moi, ça corresponds à mon identité.
Les petites rayures fines et bleu foncé.
Ca semble un peu futile, dit comme ça.
Mais qu’est-ce que je me sentais bien.
Quand on se sent bien , on rayonne.
On dégage ce quelque chose de contagieux,
d’inexplicablement positif.
Parmi les autres, on apporte sa petite contribution au bien-être général.
C’est curieux, ça aussi :
quand on commence à aller bien, vraiment bien, cette fois, ça ne plaît pas à tout le monde.
Il y a ceux qui trouvent ça tellement insupportable qu’ils essayent de vous entraîner dans leur univers malheureux.
C’est là que vous savez que vous avez atteint la rive :
la lame vous effleure, mais elle ne pénètre pas.
Au contraire, comme par un effet boomerang, celui qui voulait vous blesser
s’enfonce tout seul dans son coeur le poignard qu’il vous destinait.
Alors laissez-les vous attaquer, ces aigris de la vie, ces pas-fini,
ces éternelles victimes d’un passé mal digéré.
Ils vous rendrons service.
Et puis, maintenant, il y a tellement de lumière dans vos vies avec celles et ceux qui vous ont précédés ou qui arrivent à leur tour sur la berge.
Ca me fait penser à mon nom de famille, qui révèle son sens : la berge, c’est ma place.