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Un grand Monsieur : Jacques Neirynck

Hommage à un géant de la Vie

Il y a des gens, comme ça, qui semblent cocher toutes les cases dans les possibilités offertes par l’existence.
Monsieur Jacques Neirynck était de ceux qui ne s’arrêtent jamais.

La maladie en a décidé autrement : il s’est éteint tout récemment, dans sa 94e année.

C’était un scientifique, un écrivain, un homme politique, un ardent défenseur des consommateurs, ingénieur, professeur… et j’en passe.
Anti-nucléaire, partisan de l’ouverture et du droit d’asile, farouche opposant de l’UDC.
Il a œuvré en Europe, en Afrique, en Amérique… Professeur d’université, chercheur récompensé pour ses publications sur l’électricité, directeur technique chez Philips, auteur de publications techniques et de romans policiers, etc. etc.
Je ne suis pas là pour refaire sa biographie — il suffit de la « googliser » pour la trouver sur Wikipédia, ainsi que dans de nombreux articles à son sujet.
On l’a souvent vu à la télé, aussi, avec son beau regard clair, expliquant, polémiquant sur les sujets qui le passionnaient.
Dans l’émission À bon entendeur, entre autres, aux côtés de la cultissime Catherine Wahli.
Avec son goût de la justice et son horreur de l’injustice, il est tout naturellement venu à faire de la politique.

Bref, tout ça pour dire que, réuni dans cet homme-là, il y avait plusieurs vies extraordinairement bien remplies.

Avec sa carrure et son intelligence, il aurait pu se perdre en grandes phrases et en vocabulaire pompeux.
Mais non.
Il s’appliquait à se rendre simple, se mettant au service de son propos et de son auditoire.

Avec une telle carrière et son imposante silhouette dans un long manteau noir, on pourrait l’imaginer peu accessible.
Mais c’était tout le contraire.

J’ai eu la grande chance de le rencontrer, dans ma jeunesse.
Au cours d’un camp de vacances où, avec la grande gentillesse qui le caractérisait, il est venu, simplement, nous honorer de ses connaissances.
Par amitié pour Martin (figure incontournable de ma jeunesse — mais c’est une autre histoire), qui animait le camp.

Je me souviens encore, plus de 40 ans après, de la réponse qu’il a donnée à ma stupide question d’adolescente qui voulait se faire remarquer.
Quand j’y repense, j’ai un peu honte.

Déjà, je n’avais absolument pas conscience de qui il était.
Je l’ai jugé à la va-vite, comme on le fait à 14 ans.
Je voulais me rendre intéressante, faire rire mes copains…
Pensant qu’il serait choqué ou qu’il ne saurait pas répondre, j’ai demandé :

« Comment faisaient les femmes des cavernes quand elles avaient leurs règles ? »

Loin de se démonter, Monsieur Neirynck a souri.
Et il a répondu sérieusement à ma question, qui, du coup, est devenue sérieuse elle aussi.
C’est là que résidait le génie de cet homme : éveiller les consciences.
Faire de celui qui demande un égal, à qui il transmet son grand savoir.
Parce que les questions, quelles qu’elles soient, révèlent le monde.

J’ai reçu une baffe, ce jour-là.

Une belle baffe dans le cerveau.
Voilà ce dont vous étiez capable, Monsieur Neirynck.
Avec humour, générosité, et l’expérience d’un père, grand-père et professeur, qui en a vu passer, des ados.
Comme je regrette de ne pas vous avoir abordé, la fois où, devenue adulte, je vous ai aperçu à la gare de Bienne.
Je vous aurais remercié pour cette baffe qui m’a changée à jamais.

Je vous imagine, là-haut, expliquant aux anges la constitution des nuages.
Et je vous salue une dernière fois, à la manière des mousquetaires :

En retirant mon chapeau et en m’inclinant bien bas.

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