C’était aujourd’hui.
Le début de la campagne pour les prochaines votations, à propos du mariage pour tous.
Je ne fais pas partie de la communauté LGBTQ+ et je n’ai pas l »intention de me marier avec qui que ce soit.
Pourtant, j’estime que leur cause est juste et mérite du soutien.
Aussi parce que je compte dans ma famille, ans mes amis des personnes que ça concerne plus directement.
Surtout pour ça, en fait.
Pourtant… je viens d’une époque ou le mot « lesbienne » était utilisé comme insulte.
On ne disait pas « gay » mais « pédé » englobant dans le même terme l’amour des uns et la perversion des autres.
Comment pouvait-on être aussi con ?
Personnellement c’est la lecture du livre de la tennisoman Martina Nadratilova qui m’a ouvert les yeux.
D’une simple phrase.
Je ne me souviens plus des termes exactes, mais elle disait en substance :
« Quand je suis tombée amoureuse, c’était d’une personne, que j’ai aimé pour qui elle était, et ça m’ était égal que soit une femme ou un homme. C’est sa personnalité que j’ai aimé.
Ca je pouvais le comprendre.
Parce que c’est aussi ce que je ressentais.
Avant d’être une femme ou un homme, j’étais quelqu’un qui ne se définissait pas par son sexe, mais par ses différences, ses choix, son caractère.
Je me sentais enfant, devenir une femme me semblait bien lointain… voir compliqué.
Je crois que c’est différent pour chacun de nous.
En ce qui me concerne, la maternité a tout réglé.
Bien mieux que ces saletés de règles que j’ai toujours détesté.
Attendre un bébé, sentir mon corps se transformer, prendre du sens, voilà ce qui m’a aidé à comprendre qui j’étais.
Mais je peux tout à fait imaginer que ça ne soit pas le cas pour tout le monde.
Je peux tout imaginer.
Que dès l’enfance, on sente profondément un décalage avec son physique au point de vouloir le transformer.
Je peux imaginer qu’après un mariage et des enfants, tout une vie à vouloir se conformer a son genre attribué à la base, on se rende compte que ce n’est plus possible et que ça devient une question vitale d’en changer.
Je suis horrifiée à l’idée que des parents aient décidés à la place de leur enfants né avec les deux sexes, d’en privilégier un sans lui demander son avis.
Je ne vois pas pourquoi je serai dérangée par le fait qu’un homme préfère les hommes, qu’une femme préfère les femmes.
De quel droit pourrais-je dire à quelqu’un comment il doit vivre sa vie ?
Savoir qu’il n’y a pas si longtemps, en Angleterre on punissait de mort « les sodomites » (comme on les appelaient) me choque au plus haut point. Savoir que c’est encore le cas dans d’autres partie du monde me révolte profondément.
Parce que je ne supporte pas l’injustice.
C’est pour toutes ces raisons et d’autres encore que je me sens concernée.
En tant qu’être humain qui aime sa liberté autant que celle des autres.
En tant qu’être humain qui exècre l’indifférence.
En tant que personne qui refuse d’utiliser comme excuse le fait qu’elle même ne fait pas partie de la communauté LGBTQ+, pour fermer les yeux quand elle a besoin de soutien.
Je ne sais pas à quoi je m’attendais en allant au parc de la ville ,cet après-midi.
En tout cas, mais j’étais prête à me mêler à tout les stéréotypes que j’imaginais, d’une façon un peu caricaturale…
Et pas du tout.
Cet après-midi au parc de la ville ressemblait à un pic-nic paroissiale.
De joyeuses familles installées sur l’herbe, des enfants qui jouaient et des stands qui distribuaient des pin’s.
Nous sommes en 2021, nous ne devrions plus avoir besoin de revendiquer les différences par des signes distinctifs
mais seulement de les vivre en paix.