Enfin, il est arrivé chez nous.
Notre piano.
Le cri de joie de Sidney.
Ses petits doigts sur les touches.
D’abord maladroits, puis plus surs.
Les mélodies simples, qu’on cherche en se trompant.
Les improvisations,
Toute sa joie explose ans le salon.
Achille aussi fait ses essais.
Avec respect.
D’ailleurs, il prévient :
pas d’autocollants, ni de customisation !
Il est comme neuf,
Avoir un aussi bel objet…
on n’a pas l’habitude.
On est impressionné.
Ce piano là à une histoire.
Je connais maintenant, un peu, celle à qui il appartenais.
D’abord, il viens de RDA, un pays qui n’existe plus.
Ca en fait un objet historique.
Ensuite, il est arrivé chez les parents de Jacqueline.
Qui s’en sont bien occupé.
Et puis, la vie est moche, parfois, laisser sa maison, toute une vie,
à cause de la vieillesse, de la maladie, pour partir ans un home,
où la place manque…
Mais pas que…
La sécurité d’un foyer, aussi.
Ca me rends triste pour eux.
J’avais envie de prendre tout leurs objets,
pour les rassurer.
Rassurer les deux :
les parents , et les objets.
Parce que je le sais : les objets ont une âme.
Je ous expliquerai ça une autre fois.
Alors, j’ai pris ce beau et grand miroir.
Mais aussi ce bizarre caniche bleu en céramique peinte,
et son grand vase assorti.
En fait, mon appartement entier est constitué d’objets
vivant une seconde vie, et parfois même une troisième, voir plus.
onc, ils sont bien accueillis.
Pas comme s’ ils arrivaient ans un nouveau monde tout neuf,
avec es objets imbus d’eux-mêmes,, parce qu’ils seraient chers et tendances.
Non, non, mes meubles et mes objets sont humbles, pittoresques, ils connaissent la vie.
Ils ont vécu les joies, les disputes, les confidences.
les drames et les bonnes nouvelles leurs propriétaires.
Il ont servis, loyalement, jusqu’à l’usure,
et puis, on les a jeté sur un trottoir,
parce qu’il n’était plus assez jolis.
Mais voilà,
Le malheur des uns fait le bonheur des autres !!