Modestie helvétique

La Miss Suisse, , il fut un temps, devait répondre à ce critère : être humble-
Parce que si il y a une chose qui ne se fait pas chez nous, c’est bien ça : manquer d’humilité.
Etre gonflée, se vanter de ses actions, c’est mal vu.
Très mal vu.
Ca ne se fait pas, Point.
On ne réfléchit pas plus loin. tant c’est un fait établi.

Moi, je suis à moitié française.
Les français sont très différents des suisses,
Je m’en rendais compte chaque fois que nous allions visiter ma famille de l’autre côté de la frontière.
Autant côté suisse on restait pudique et relativement discret,
autant côté français,c’était exactement le contraire.
Ce qui me rendait mal à l’aise, et je détestais y aller.
Mes cousins cousines étaient plutôt gentils, j’en garde un bon souvenirs, mais les adultes… c’est une autre histoire.
Bref, que je le veuille ou non, dans mon £A.D.N. il y a quand même un peu, voir beaucoup de France.
Pourquoi je parle de ça ?

Parce que je vais énoncer une phrase, une affirmation qui me positive concerne.
Sur mes capacités.
Vous allez voir comme c’est contradictoire :
Oser se glorifier soi-même, c’est plus français que Suisse.
Par contre, j’ai peur que, si je le fait, le ciel me tombe sur la tête.
Ce qui est aussi tout.à.fait gaulois.

Bon allons-y.

Je trouve que j’écris bien.
Pas tout le temps, certes, mais parfois, quand l’inspiration me prends, je me relis et je suis contente de moi.
Une sorte de satisfaction : celle d’avoir *fait juste*.
Je me permets cette réflexion
à cause de l’inspiration justement.
Il me semble que je n’ai pas grand mérite.
C’est facile pour moi : les mots sont comme dictés dans ma tête.
Je n’ai qu’à retranscrire.
Pire : je peux le dire de plusieurs façons différentes.
Je choisis la première, généralement.

J’aime les adverbes.
Les mots qui finissent par « ment*.
J’en mets partout.
Des sortes de tics d’écritures.
Qui ne servent pas toujours.
Enfin bref, j’écris bien.
Et alors ?
Je sais que ce n’est pas donné à tout le monde et j’aimerais en faire la seule chose qui s’impose : écrire un livre.
C’est là que je bloque.
J’en ai déjà écrit un , mais est-ce que c’est ça que je devrais présenter au monde?
Ensuite, l’univers de l’Edition est plus complexe qu’on ne pense..
Des milliers de manuscrits… des milliers de maisons d’éditions.
comment émerger dans cette mer de mots?
Cet océan de phrases qui cherchent des lecteurs ?
Qu’est.ce que j’ai envie d’écrire ?
Qu’est-ce que vous avez envie de lire?
Je ne manque pas d’idées, au contraire.
J’en ai trop et je ne sais pas quoi choisir.

Mais ça commence à me démanger.
Ca devient insupportable,
Je pourrais passer ma journée à écrire.
Ecrire et écrire bien, c’est la trace que je veux laisser.
C’est ce que j’aimerais écrit sur ma tombe.

Alors quoi ?
Qu’est-ce que j’attends ?

J’attends la certitude que ce que j’écris va être remarquable.
Dans le sens, digne d’être remarqué-

Ca finira par arriver.
Je crois que je suis tout près.
Qu’est-ce que ce sera ?
Un roman ?
Des contes ?
Une autobiographie ?

Je cois que ça va parler de Bienne et des gens que je connais.
C’est bien possible.
Bienne est une ville tellement hors du commun.
Tout est possible ici.

Il va falloir aussi que je garde une sacré confiance en l’Univers, pour assurer mes besoins.
Je vends quelques bijoux, je fais un shooting de temps en temps, et si le marché avait été un succès au lieu de se retrouver sous la pluie, ça irait.
Mais là… il y a comme un gros trous dans mon budget.
Ensuite, tout est relatif.
J’ai un toit sur ma tête, et de quoi me faire des crêpes.
Le bol de mes chats est rempli de croquettes.
Quand à mon fils, une personne de l’extérieur, officiellement nommée et payée pour ça, gère admirablement ses besoins.
Je ne veux pas qu’il s’inquiète à mon sujet, et objectivement, ça va, franchement, j’ai vu pire.

Donc, je vais garder confiance, m’accrocher.
Avoir cette foi bizarre dont je parlais hier.

Et faire ma vaisselle en attendant.
Le soleil brille.

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