Il suffit de pas grand chose..
Un cailloux qui gicle, se coince dans la roue de la trotinette,
et tout peut s’arrêter net.
La propulsion est décuplé,
j’essaie de rester sur mes pieds,
de ralentir,
mais ca va trop vite.
Je vais tomber, je le sais.
J’ai un moment étrange de ralenti dans ma tête.
Qu’est-ce que je mets en premier ?
Je décide le bras.Mauvaise idée.
Le choc me frappe sur le muscle, je pivote pour répartir.
Je roule encore,
et je me retrouve sur le dos, le souffle coupé.
J’y repense encore et encore.
J’ai eu chaud.
Heureusement que j’ai des réflexes.
Heureusement que j’ai laissé le titane dans mon poignet,
reste d’une vieille fracture.
Heureusement.
J’ai mal, je ne peux toujours pas lever mon bras,
L’hématome à viré au violet foncé, quasi noir.
Je suis épuisée à force de faire attention à chacun de mes mouvements.
Je redécouvre mon corps.
Comme tout est lié.
Il suffit d’un pieds qui se heurte quelque part.
De se baisser pour essayer de ramasser un truc.
Faire le ménage ? Impossible.
Je ne me plaint pas, je constate.
Je pense à ces gens en Ukraine qui ont tant de courage.
Ces gens qui se battent pour protéger leurs enfants.
Ces gens qui se battent parce qu’ils ont raison.
C’est chez eux.
Alors, mon petit bobo me semble infiniment négligeable.
Bien sur je me soigne.
Je vois mon médecin bientôt.
Au cas ou.
J’ai ä manger.
Je peux sortir, aller à la Coop-
J’écoute le discours courageux de Boris Johnson-
le premier ministre du Royaume -Unis.
Je pense au Général de Gaule.
Hier soir, j’ai vu un film sur sa vie.
Sa fille handicapée.Sa volonté de sauver la France.
Que ce serait-il passé si Pétain qui voulait se rendre aux allemands, discuter avec Hitler….
Boris Johnson se la joue Churchill, qui disait qu’on ne parle pas avec un monstre.
Ou un truc du genre.
J’ai bien aimé son discours.
Ma petite rate, s’en est allée… au paradis des petites rates.
Après un renouveau magnifique, deux jours de bonheur avec elle, à la regarder escalader les fauteuils, nous apporter des provisions des petits morceaux de poires ou de roquettes qu’on avait mis un peu partout.
Et boire, boire, pendants de longues minutes.
Elle c’est éteint peu à peu.
Ses forces l’ont quittées.
Le problème que notre chère vétérinaire avait détecté, à fini par avoir raison de son envie de vivre.
Mais nous sommes restés avec elle, mon fils la tenait dans ses mains pour essayer de lui insuffler un peu d’énergie.
Et c’est allé vite.Deux minutes, la vie s’est envolée.
Je n’ai pas eu l’impression qu’elle souffrait.
Bien sur, je suis triste.
Mais ça me console un peu, qu’elle soit partie comme ça.
Avec amour.
J’ai acheté une petite plante et un grand pot-
Elle sera toujours avec nous.