Qui se souvient de cette chanson.
Dès le début on identifiait ce morceau qui ,43 ans après , est toujours dans ma tête.
Aujourd’hui, il m’est arrivé quelque chose de pas commun qui me travaille encore.
Avec l’aide d’une autre personne nous sommes intervenu pour aider quelqu’un.
L’ambulance est venu très rapidement prendre le relais.
Cette personne était en train de se faire du mal.
Exprès ? pas exprès ?
c’est difficile à dire.
Un homme déjà âgé, très maigre, que je connais un peu.
Quand je me suis rendu compte que quelque chose ne jouait pas,
c’est presque comique.. j’ai essayé de lui parler en suisse-allemand, mais je ne trouvais pas les mots.
Mais j’ai quand même pu l’empêcher de se faire plus de mal.
Ce n’était pas si difficile, il était déjà très faible.
Heureusement, il respirait encore et j’ai pu chercher de l’aide assez vite.
Pendant quelques minutes, qui m’ont paru quand même très longues, j’essayais de le maintenir, tandis qu’il sombrait
dans l’inconscience.
Sa respiration se faisait par saccade.
Comme si son vieux corps lutait malgré lui.
La vie, c’est épatant.
Ca me fait penser aux plantes qui repoussent sur ma terrasse, alors qu’elles semblent perdues.
En mauvais état.
Pourtant, il suffit d’un rien : une racine, un peu d’eau de pluie, et c’est reparti.
A la différence que les plantes ne sont pas assez bêtes pour se faire du mal toutes seules.
Je ne dis pas qu’il était bête cet homme, ni qu’il voulait mourir.
Mais vu les circonstances.. il serait pas si illégitime de se poser ces questions.
En tout cas, ça m’a remué.
fort.
Dès qu’il sortira de l’hôpital, j’aurai une petite explication avec lui.
Le revoilà aujjourd0hui, frais comme une rose!
Il ne se souvient de rien.
Moi, par contre, je n’ai pas oublié le moindre détail.
Quand je lui raconte ce qu’il faisait, il n’en revient pas.
Moi, je suis toujours choquée.
Je le suis depuis hier et ce soir, je le suis encore.
Je pleure pour un rien.
Je ne sais même pas pourquoi, à la réflexion.
Il me remercie d’avoir sauvé sa vie.
Je n’ai pas fait grand chose pendant ces quelques minutes.
J’étais simplement là , au bon moment, au bon endroit,
et j’ai pris les bonnes décisions.
quelqu’un m’a dit : c’est parce que tu es une maman.
C’est vrai, nous les mamans , savons ce que veut dire la responsabilité de la vie de quelqu’un.
Mieux, la vie passe à travers nous.
Nous la créons, nous la protégeons, nous l’aidons à grandir.
Ce que je retiens de cette histoire, c’est que nous avons la chance de vivre dans un pays ou l’ambulance arrive dans les 5 minutes.
Je me suis offert une fleur, pour ma terrasse, une belle clématite violette.
Par contre, je n’ai pas encore fait le tour.
J’écris, parce que ça aide.
J’ai l’impression que ça a changé quelque chose en moi, je ne saurais pas dire quoi.
Je ne suis plus tout.à-fait la même.
Il y aura un avant et un après.
Je devrais peut-être parler avec quelqu’un qui à l’habitude .
Un urgentiste, par exemple.
Il y a des gens qui sauvent des vies tout les jours.
A la différence que c’est un choix, une formation et qu’ils sont payés pour ça.
Comme il ya des gens qui prennent des vies.
Par vice ou par choix, pour se défendre aussi.
J’y pense à cause de tout les films et séries que j’ai vu :
Quand quelqu’un tue pour la première fois, ça le change, irrémédiablement.
Un avant et un après.
Là, c’est l’inverse, et la vie n’est pas un film.
Honnêtement, au point ou j’en suis aujourd’hui, je préfère que ça n’arrive pas trop souvent.
Vraiment, si ça vous est arrivé aussi, j’aimerais beaucoup que vous me racontiez votre expérience.
Je pourrais comprendre pourquoi je suis autant remuée.
Peut-être, sûrement, parce que je suis très sensible.
Aussi parce que ça touche à la vie.
La vie… nous la possédons tous mais personne ne sait pourquoi, ni comment.
Est-ce qu’elle a un sens, vraiment ?
Pourquoi certaines personnes tant aimées nous sont arrachées, tandis que d’autres, seules et négligeantes
sont sauvées ?
Mais qui à le droit de décider qui va vire ? Qui mérite de vivre ?
Qui mérite de mourir ?
Je me pose un milliard de questions.
Je regarde la traque de Ben Laden sur Netflix.
Je reste dans le thème de la vie et de la mort.
Ils disent tous qu’ils ont fait leur travail.
J’entends les gens aller ou rentrer de la fête de Nidau, poussant des cris quand ils arrivent à l’intersection en bas de chez moi.
Il pleut.
Dommage pour eux.
Troisième jour :
Je suis normale 🙂
J’ai discuté avec un ami qui a connu une expérience similaire.
Et une réaction similaire à la mienne aussi.
Il dit que ça a duré des semaines avant de se remettre.
Là, par contre, j’espère que ça ira plus vite.
c’est quand même fou de penser que la personne qui a failli mourir ne se souvienne de rien,
tandis que celle qui l’a aidé soie marquée si profondément.
J’aimerais bien être un peu joyeuse, aujourd’hui.
Je vais tout faire pour.
Relativiser, dessiner et m’occuper de mes plantes.
Positiver comme je sais faire.
Un pas après l’autre.