-Johnny est mort.
Je croyais qu’il était immortel… à force.
Johnny, je suis née avec.
Parce qu’il vivait dans la chambre à côté de la mienne,
dans la sono de mon frère.
Sur les pochettes de ses vinyles, que je regardais pendant
qu’on écoutait ses chansons.
Parfois, il passait à la télé.
J’aimais moins, je détestais même le voir transpirer.
Je ne sais pas pourquoi, son visage baigné de sueur me dérangeait tellement.
Mais bon, Johnny avait fait un 45 tour avec mes idoles à moi :
les Poppys.
Et puis, ma mère l’avait rencontré, en allant a un de ses concerts, avec la tante Gaby, que je n’ai pas connu, mais qui était très belle, et ma cousine Bibeth, si je ne me trompe pas.
Mon frère, lui c’était le fan absolu.
Il avait la médaille Johnny, avec son visage gravé dans l’argent.
Bref, ses chansons, ses styles, sa créativité ont bercé mon enfance.
Comme un membre de la famille.
On ne se pose pas la question si on l’aime ou pas,
il est une partie de moi,
de nous.
Ma chanson ?
Mes chansons.. les portes du pénitenciers.
Noir c’est noir. Ma gueule, l’Envie…
le poème sur la 7ième.
Mon frère appelait ça : mon éducation musicale…
Il doit en rester quelque chose.
Au-delà de ses costumes,
de son maquillage de star,
de sa voix,
de son charisme,
de ses chansons.
Il y a :
le Mythe.
Celui qui fait que nous parlons de lui avec les mêmes mots.
Les mêmes phrases.
Les mêmes expressions.
Johnny n’est pas mort,
non,
vraiment.
Il était déjà entré dans sa légende de son vivant.
Maintenant, il est vivant à jamais.
Cette puissance,
cette force ,
cette sincérité,
cette rage.
Ces regards-lazer.
Avec ses yeux de loup.
Johnny m’a toujours fait penser à un loup.
Un loup blanc, aux yeux bleus.
Je ne sais pas si ça existe en vrai, mais
si c’était possible, alors, il en serait un.
Un beau loup.
Avec du coeur.
Avec de l’humour.
Un loup blessé parfois, mais un loup toujours.
Johnny, c’est vrai, c’était un membre de la famille,
et qu’importe si on l’aimait ou pas.
On l’a connu, et quelque chose de lui nous marqué.
Il était là avant moi et il restera là après.
Dans nos mémoires à tous et dans le coeur de certains.
On rigole de ses fans, de ses manies…
mais c’était quelqu’un capable d’attendrir les coeurs les plus secs,
comme un de ses marteaux à viande carré avec des pointes…
Un beau marteau…
Bref, Johnny est parti, mais il restera toujours.
En vérité,
il va
enfin
pouvoir
se reposer.
Retiens ta nuit, Johnny,
pour toujours,
jusqu’à la fin du monde.
2 réponses sur “La mort de l’homme aux yeux de loup.”
c’est un beau texte
merci Michelle <3