Aujourd’hui, quelqu’un m’a demandé,
avec l’air le plus naturel du monde,
si c’était moi : « i la grande Catherine*.
Ca m’a fait un mini-choc, parce que, effectivement, c’est moi.
Oui, enfin, il y a une histoire, à mon sujet, qui m’a valu, une fausse réputation de gonflée imbue d’elle-même.
Ce que je suis peut-être un peu, mais pas quand ça c’est passé la première fois.
J’avais 4 ans.
Des grosses boucles dorées, une petite bouille boudeuse d’enfant qui sait déjà à quel point les adultes sont décevants.
Justement, un de ces adultes ,amis de mes parents, vient à moi et me demande : si je suis la « petite Catherine » ?
Là. il faut savoir que j’ai une petite soeur..
Donc, elle c’est la petite, et moi la grande.
Donc je réponds tout naturellement : que non, moi je suis la grande, Catherine,
Vous voyez la différence ?
La grande : Catherine.
Pas « la Grande-Catherine ».
Mais voilà , l’adulte comprends ce qu’il veut.
Et le voilà qui répête en boucle ma phrase à tout le monde,
Et tout le monde fait des commentaires du style ; qu’elle est prétentieuse cette gamine !
J’entends encore les rires et je me souviens de l’humiliation.
J’ai essayé de m’expliquer, mais les adultes préféraient leur version.
J’étais humiliée publiquement pour la première fois de ma vie.
Par la suite, j’ai appris qu’il existait une autre grande Catherine.
Une femme exceptionnelle pour son époque.
Ambitieuse, cultivée, avide de connaissances.
Cruelle aussi certainement, à ce qu’on dit, en tout cas terriblement intéressante.
Motivante.
Quand à moi, je reste la grande, uniquement parce que je suis née avant la petite.
Aussi parce que je suis relativement grande, ma chère petite Daniela T. (1m12 à tout casser) m’appelle l’Immense.
j’aime bien.
Pas que je me sente immense, justement.
J’ai passé une belle journée,
J’ai fait presque tout mon ménage.
Mes arbres don des voisins, semblent apprécier leur nouvelle vie