Mon fils est de retour.
Avec un paquet de médicaments et d’instructions pour expulser ce vilain cailloux.
J’en parle, parce que ça peut arriver à tout le monde.
J’ai pensé à tout sauf à ça… un tout petit cailloux qui fait de gros dégâts.
Les cailloux.. on croit que ça n’arrive qu’aux personnes âgées.
Eh non.
C’est une douleur intolérable.
Il fallait qu’elle le soit pour que mon fils passe sur sa phobie de l’hôpital.
Mais quelle chance que Maud y travaille, et que mon fils atterrisse dans son service.
Comme une sorte d’ange gardien délégué, elle a veillé sur lui et m’a tenu au courant de son état.
Et quand il a pu sortir Tatiana et Thierry l’ont ramené en voiture.
Je n’ai pas eu besoin de leur demander, ils se sont proposé dès qu’ils ont su qu’il sortait.
Est-ce que j’ai besoin de dire comme il est important, quand on sort de l’hpital, affaibli par l’angoisse, la douleur et les nuits sans sommeil, d’y voir des visages amis ?
Le monde des autistes se résume souvent à quelques-uns de ces visages.
Je suis heureuse d’avoir des amis qui comprennent ça, qui ont asse de compassion pour tout lâcher et venir , tel Zorro (masque compris 🙂 secourir
mon précieux fils.
En ces temps troublés leur geste n’en a que plus de valeur.
Tatiana aussi travaille à l’hôpital, elle fait les nuits aussi, elle aurait doublement le droit de rester à la maison se reposer.
Mais voilà, il y a des gens comme ça, sur qui on peut compter.
Du genre qu’on aimerait avoir avec soi en temps de guerre .
De ceux qu’on emmènerait sur une île déserte, et avec qui on s’enfuirait en cas d’attaque de zombies ou d’extra-terrestres.
Des gens très différents, mais avec les mêmes valeurs d’entraide et de compassion.
Et je leur en suis très reconnaissante.
Aussi de toutes cette gentillesses sur Facebook, des gens que je connais dans la vraie vie, à une ou deux exceptions près.
Prendre le temps d’exprimer son soutien, c’est important aussi.
En tout cas, ça m’a fait du bien,
Pour me changer les idées, j ‘ai fait un tour au bord du lac.
J’avoue que j’ai été un peu choquée par le monde qu’il y avait, mais encore plus par la quantité de déchets autour des poubelles…
J’ai eu la sale impression que dès qu’on pourrait ressortir, la nature qui redevenait si belle, allait s’en ramasser deux fois plus.
Etonnement, les grenouilles , elles étaient plutôt tranquilles.
J’en ai rarement vu autant.
Un vrai concert de grenouille.
Pas apeurée du tout, ce qui m’a permis de faire quelques photos de tout près.
Les années précédentes, elles fuyaient à peine j’approchais.
Mais pas celles-ci.
Pourtant avec leurs yeux immenses elles doivent avoir un très large champ de vision.
Mais je ne m’y connaît pas vraiment en grenouilles.
Je les ai observé un moment.
Avec ma petite fille.
Elles restent immobiles, ressortant à moitié de l’eau, et elles poussent leur cri, en gonflant les poches qu’elles ont sur la gorge.
Qui font comme deux bulles.
Elles se poursuivent brièvement.
Hyper-rapidement.
Et tout le monde se fige à nouveau.
Apparemment la situation s’améliore.
Nous avons eu de la chance.
Pas tous bien sûr.
Je suis fatiguée.
Mais heureuse.
Je vais me coucher.
Je vous souhaite une toute bonne journée