Ce matin, je ne m’attendais à rien de spécial.
En tout cas pas à ça.
Bon, en fouillant dans ma mémoire, je me suis souvenue que nous partagions ce goût-là : écrire.
Certainement, comme moi, à l’école déjà, ses professeurs l’avaient remarqué et ses notes pour la composition reflétaient déjà son talent.
Que dis-je ?
Son don.
Puisque c’en est un.
Personnellement, j’aimais et j’aime toujours tellement ça que je ne m’en rendais pas trop compte,
tant ça me semble facile d’aligner les lignes.
Le plus dur étant de m’arrêter.
Je pourrais bla-blater des nuits entières, et même des jours aussi, si je n’avais pas autre chose à faire.
Et partir loin.
D’ailleurs, voilà que je m’égare.
Revenons à ce matin.
J’ouvre mon Facebook et, dans le fil des publications, je remarque un texte de mon amie Véronique.
D’habitude, elle met des photos, alors ça m’interpelle.
Bon, je suis peu sur Facebook, sûrement — je l’espère en tout cas — elle en a écrit d’autres.
Pour moi, c’est le premier.
Je lis donc et je suis soufflée.
Tout en restant simple, avec un sujet amusant, ma chère amie me régale par sa virtuosité.
C’est frais, aéré, agréable à lire.
Ça se dévore d’une traite, avec le même appétit que nos animaux quand ils s’attaquent à nos canapés.
Ça me laisse heureuse, mais pas rassasiée : j’ai envie d’en dévorer d’autres !
Sûrement, si elle me lit, elle dira que j’exagère.
Ben non.
Pas du tout.
Au contraire, je suis extrêmement critique avec la littérature.
Savoir passionner son lecteur, c’est un don.
Beaucoup essaient, peu y arrivent vraiment.
Nous avons tous des dons.
Certains cuisinent à merveille sans avoir appris, d’autres sont capables de faire rire avec un simple soupir :
pour chaque action, il existe un don.
Ils sont tous précieux.
Ils ont tous la même valeur, pour peu qu’on les pratique.
Ils définissent qui nous sommes et embellissent le monde quand nous les partageons.
Quels sont vos dons ?
Vous y avez déjà réfléchi ?
Et surtout : qu’est-ce que vous en faites ?
Sont-ils enfouis dans votre inconscient ou brillent-ils au grand jour ?
Je vais vous dire un secret que j’ai découvert : un don offert aux autres change la vie.
Voilà pourquoi il est impératif de les pratiquer, de les cultiver comme des plantes indispensables à l’équilibre du monde.
Je fais un raccourci, mais vous avez compris l’image : sur notre planète, le moindre petit insecte, la moindre fleur peut dérégler l’équilibre de régions entières, ou au contraire, réguler cet équilibre.
Suivant qu’on en prenne soin.
Comme nos abeilles.
Ça a l’air d’une métaphore, mais dans le fond, c’est juste une réalité :
nos dons sont aussi utiles à l’équilibre du monde que les fourmis et les arbres.
Ils font partie de la Nature Humaine, qui est elle-même une part de la Nature tout entière.
Alors, merci mon amie, grand merci de me le rappeler ce matin !
En prenant le temps d’observer ce que je ressens, je vois que ça m’inspire.
Ça coule tout seul.
Ça roule tout seul et ça décolle.
Ça me réveille et me donne envie de secouer le monde entier.
En commençant par moi.
Nos dons sont ce que nous faisons avec facilité et qui nous apportent de la joie.
Ce n’est pas le cas du ménage, là, je dois me forcer un peu, mais je vais m’y mettre et donc, m’arrêter là.
J’aurais tellement à dire encore.
Sur les dons de mes amies, par exemple.
J’en ai quelques-unes qui acceptent mal ce qu’elles prennent pour des compliments.
Qui minimisent leurs dons.
C’est dommage…
En Suisse, avec notre modestie nationale, il est mal vu de s’auto-glorifier.
Alors il y a confusion entre la reconnaissance de son propre talent et une certaine gonflitude.
Confusion exacerbée par les esprits jaloux.
Foutons-en nous !