Pauvre type ?
Juste con ?
Mon voisin du dessus à un soucis,
Enfin, plusieurs soucis.. mais la liste serait trop longue.
J’ai eu une dure journée.
Il faut le dire.
Une de ces journées test, où tout semble fait pour vous pousser à bout.
Et voir comment vous allez réagir.
Qu’auriez-vous fait, à ma place ?
En découvrant devant ma porte, un amas de papier-ménage puant,
avec au milieu, une magnifique crotte de chat.
Alors bien sûr, j’en ai 6… même si, normalement, ils font dehors,
il arrive, très rarement que l’un deux s’oublie dans les escaliers.
Dans ce cas, j’ai prévenu mes voisins de me le signaler, et je viens volontiers nettoyer.
C’est normal.
Le seul avec qui il est impossible de communiquer habite juste en dessus.
Entre nos deux étages, il y a un espèce « d’entre -étage » ? où se trouve ses toilettes.
C’est là que le crime à eu lieu.
Je le sais parce que je suis allée voir.
Et vois-je en même temps sur son paliers ?
Figé là comme un déposeur de crotte surpris après son acte ?
Le voisin en question.
Il me regarde, mais il n’ose pas parler.
Il sait que ça pourrait lui coûter cher.
Moi, par contre, je peux m’exprimer sans problème.
Je vais vous expliquer pourquoi .
D’abord, je baisse les yeux sur l’endroit incriminé.
Ma maison n’est pas un modèle de propreté.
Nous n’avons pas de concierge, donc chacun devrait s’occuper de son étage et de ses escaliers.
Mais voilà, je suis la seule de la maison qui le fait.
Je nettoie même l’entrée, qui pourtant est à tout le monde.
Mais je ne vais pas jusqu’à faire l’étage de quelqu’un qui me méprise aussi ouvertement.
Je baisse les yeux donc, et je constate que tout le sol est dégueulasse.
En fait tellement dégueulasse, qu’il faut un œil averti pour distinguer
l’endroit souillé .
C’est bien simple, on dirait une litière.
Pas étonnant que mon chat se soit mépris en posant sa petite pêche là.
Ses escaliers sont pareils, couverts de toiles d’araignée de poussière et de trace de poubelles fuyantes.
c’est bien simple, mes escaliers à moi, même lorsqu’ils ne sont pas fraîchement nettoyé ont l’air rutilants à côté des siens.
C’est le genre de type qui prends des photos de sacs poubelles posés devant la maison pour les envoyer à la gérance en assurant que c’est les miens.
Mais là, il ne peut pas faire son David Hamilton…
Même avec du flou artistique, ça reste un endroit répugnant.
Je lui dit :
Que premièrement il n’a qu’à m’avertir au lieu de poser ça devant ma porte. Je l’aurais nettoyé
Deux, que ,franchement, quand on a un sol qui ressemble à une litière, il ne faut pas s’étonner d’y voir des crottes.
Il ne réponds rien.
Je m’en vais, drapée dans ma dignité.
Je retourne chez moi, je prends le nécessaire pour nettoyer correctement, et je le fais, si bien, que c’est désormais un carré propre qui détonne par rapport au reste.
Je pchitt même un peu d’anti-chat, pour que ça ne se reproduise pas.
Ce type là est incapable de me parler normalement.
Pendant des années, il m’a harcelée, insultée, intimidée .
Jusqu’au jour ou j’en ai eu assez.
Pour la première fois de ma vie, j’ai porté plainte.
Pour l’insulte de trop.
Insultes gratuites, il faut le dire…
Distribuées sur mon passage, comme ça.
Je sais, ça semble difficile à croire que quelqu’un puisse vous insulter, alors que vous n’avez rien fait pour ça.
Peut-etre, juste parce qu’il n’arrive pas à réprimer sa nature de pauvre type ?
A force, les escaliers étaient devenu pour moi un terrain hostile.
Quand il ne venait pas marteler ma porte à coup de poings, il m’insultait
en suisse-allemand.
Pensant à tort que je ne comprenais pas.
Mais tout le monde sait que les insultes sont les premiers mots qu’on apprends dans une autre langue.
Alors, j’ai pris mon courage à deux mains et je me suis rendue à la police pour porter plainte.
Ca n’a pas été facile.
Mais bon, il y a une justice.
Et puis, je savais qu’il ne pourrait pas se contrôler, si on l’interrogeait mon sujet.
Ca lui a coûté 600 balles.
D’amende.
J’en demandais pas tant.
D’ailleurs, je n’ai rien reçu, juste une lettre qui me donnait le résultat de ma plainte.
Moi, tout ce que je voulais c’est que ça s’arrête.
Et ça c’est arrêté.
Jusqu’à aujourd’hui.
Bien sur, je ne vais pas reporter plainte pour
« dépôt de merde ».
Quoi que, si je ne l’avais pas vu, j’aurais pu glisser…
Vous imaginez un peu la couche qu’il en faut, pour faire une chose aussi débile ?
Je repense à son air « pris en faute » tellement stupide, sur le pas de sa porte.
Et à moi en train de l’engueuler.
Mais le soleil se lève
La maison qui me bouchait la vue, est détruite moitié.
Du coup je vois l’horizon,
un rose fantastique qui se reflête sur la tour
de la Gurzelen.
J’ouvre la fenêtre.
J’entends les canards.
Je vois les goélands qui s’aventurent en ville.
Saviez vous qu’il existe, en Suisse, une dizaine d’espèces
de goélands ?
Voilà qui me semble bien plus important.
Au-dehors,
ça sent terriblement bon.
L’odeur des premiers croissants
dans le petit matin biennois.