Je suis dégoûtée.
J’attendais cette émission , Couleurs Locales, sur la RTS,
son reportage sur le contournement de Bienne.
Contournement.. quel drôle de mot pour un projet qui
prévoit de trancher dans le vif de la ville..
Dans ses quartiers…
Dans MON quartier.
Ma rivière, mes arbres… détruits.
Et moi, moi et les autres habitants, on ne nous demande pas notre avis.
Bien sûr, on peut faire opposition.
Mais je parle de visibilité médiatique.
Comment se fait-il qu’un maire socialiste n’aie pas une seule pensée pour les habitants qu’il va déloger ?
Pour les animaux … les arbres.
On montre vaguement quelques canards de loin, mais on n’en parle pas.
Aujourd’hui, nageant près de l’embouchure de la rivière, j’ai vu un castor!
Sa tête frôlait l’eau, j’ai cru à une branche.. mais, non.
C’était bien un castor.
Avec sa façon caractéristique de se déplacer discrètement
Mon émotion était si grande,
avec en prime le spectacle du coucher de soleil sur le lac,
que je n’ai même pas pensé
à le photographier.
C’est vrai qu’ils font des dégâts.
Mais ils ont leurs raisons.
La nature est à eux aussi.
Et même s’ils s’attaquent parfois aux pontons..
Qu’est-ce que quelques morceaux de bois à remplacer,
pour l’honneur qu’ils nous font d’habiter dans la région.
Ces animaux pacifiques, si intelligents et travailleurs…
De vrais biennois… presque.
Enfin je parle des biennois qui existent pour le maire.
Il ne leur manque plus qu’une voiture….
Les romands, les pauvres déchets de l’humanité qui osent encore traîner dans le coin, seront déblayés avec leurs autres déchets.
Quand on triera les gravats, on en fera du compost
qu’on recyclera en engrais.
pour les géraniums qui décoreront les barrières de l’autoroute.
Autoroute signalée uniquement en allemand.
De toutes façons, les romands ne savent pas lire.
C’est bien connu.
Le romand est joyeux et sympathique, mais il n’en fout pas une.
Ca commence dès l’école.
D’ailleurs prenez un romand et un suisse-allemand.
Mélangez les.
Deux semaines plus tard, le suisse-allemand maîtrisera parfaitement la langue de Molière, tandis que le romand saura à peine dire « grüezi »
Vicieusement, ça et là, quelques arbres, jeunes et en bonne santé ont été arrachés.
Des repères calculés.
Des trous creusés.
Des pylônes installés.
L’envahisseur bétonné attaque.
Face à lui, la rivière.
cette rivière, ma rivière que j’aime.
J’en connais chaque racine.
Chaque pierre.
Chaque endroit ou les foulques installent leurs nids.
J’ai appris tellement sur les cygnes.
A ce journaliste, j’aurais montré ces endroits.
Je lui aurais fait visiter ces coins et recoins si joli,
ces petites maisons qu’ils veulent démolir.
Notre maire n’est pas le maire de tout les biennois.
Les romands, les pauvres, les marginaux, sous son règne,
n’ont aucune existence.
ca semble fou..
mais c’est pourtant la vérité.
La Ville a acheté ma maison,..
c’esr pour mieux la détruire mon enfant.
Et nous, ma famille, enfant et animaux compris.. on ira où ?
Pas une phrase, pas un mot sur le sujet.
On ne parle que d’auto…
Et même, … même si on me payait pour partir.
Même si on me trouvait une jolie maison,,.
J’aime trop celle-ci,
Alors je prie, l’Esprit de la rivière.
Le Dieu des Castors et l’Âme de Lac…
Je prie pour toutes les petites musaraignes mignonnes, les fouines et les renards….
Pour les canetons qui suivent leur maman.
Pour les arbres, les plantes et les papillons.
Je prie la Nature de s’installer, de déborder s’il le faut, pour rappeler
à tous :
C?EST QUI LE PATRON !!!
2 réponses sur “Bienne Blues”
les associations écologiques ne disent rien? en France les associations font traîner des projets pendant des années , comme à Notre Dame des Landes ; ils usent de tous les recours possibles ; vous n’avez pas ça?
Si, si, mais on est à Bienne.. ça va traîner, je l’espère, Tout est possible.. même un contre-projet qui tiendrait la route.
Au final, les politiques et ceux qui les soutiennent décideront.