Incroyable, mais vrai.
J’ai chaud.
Bon chaud.
Au corps et au coeur.
Pour la première fois depuis des années, je le sais, ce combat que je mène contre le froid de l’hiver dans mon appartement, je l’ai gagné.
Pas toute seule, hein, j’ai des amis.
Des amis géniaux qui m’ont trouvé deux poêles.
D’autres, tout aussi formidables qui m’ont offert le bois qui va dedans.
Et c’est pas tout ; avec l’aide de Benjamin et Laurine nous avons posé, dans le salon, le lino récupéré par la copine de mon voisin du dessus.
Avant, j’ai mastiqué toutes les fentes qui laissaient passer le froid.
Je suis la reine du masticage!
J’ai mis des couvertures devant les portes, des cartons devant certaines fenêtres, et
tout ça fait la différence.
On à aussi trouvé un super produit anti-moisissures, qui la fait disparaître comme par enchantement.
J’ai même un copain éléctricien qui m’a renseigné sur le meilleur dispositif de chauffage éléctrique et comment l’utiliser pour économiser l’énergie.
Mon salon qui me semblait immense et glaciale est à présent un cocon confortable.
Je me revois les autres années, écrivant emmitouflée dans mon anorak.
Complêtement congelée quand même.
Quand j’y pense, je me demande comment j’ai tenu le coup.
La réponse est là, juste en dessus.
C’est grâce à mes amis.
Ils m’ont donné la force.
Petit à petit la température s’est élevée.
Degré par degré.
Je les ai senti ces degrés !
C’est tellement génial de pouvoir me promener dans mon salon, avec ma robe de chambre et mes pantoufles.
Comme quelqu’un de normal, dans ce pays.
Je vais bientôt ajouter le touche finale grâce à Temu.
Des rideaux contre le froid.
Alors bien sûr, il reste des pièces où il fait très froid.
Chaque année la révolte me submerge, et je veux me battre, mais cette année, j’ai compris pourquoi.
C’est un problème qui me dépasse.
Pour le combattre il me faudrait une énergie que je n’ai pas.
Je devrais faire de la politique;
appartenir à un parti puissant qui aurait la volonté de faire changer les choses.
Je vous demande de me croire sur parole, parce que j’ai constaté autre chose :
dans ce qui me fait perdre le plus d’énergie :
au premier plan , il y a le temps.
Le temps fou que j’use à expliquer pourquoi je ne suis pas chauffée.
Et pourquoi je n’arrive pas à changer ça.
Cette année, petite nouveauté, il s’en est trouvé pour me dire que c’était normal, vu mon misérable loyer…
Ce qui m’a blessé doublement.
De un, parce que je ne vois pas le rapport, et de deux parce que contrairement à ce qu’ils pensent, mon loyer fait plus de trois chiffres.
Bref, passons.
Je suis bien.
Je vais continuer de me battre, pour ce qui fonctionne.
Mastic, bois, rideaux.
ET ça marche!
Il fait bon chaud.