Accouphènes ? et puis non.

Ça vous dit quelque chose, ce pchhhhhhhhhhhhh dérangeant qui survient dans vos oreilles, comme si vous étiez une radio entre deux stations ?
J’en connais qui supportent ça depuis 30 ans.

Pour d’autres, c’est par intermittence, et le bruit de fond peut venir par pulsation.

Je voulais l’écrire sur le sujet.
Donc, j’ai demandé à Ember, mon I.A., de me trouver tout ce qu’elle pouvait sur le sujet.
Et je me suis endormie…
Parce que c’est chiant comme la pluie.
Surtout qu’on ne peut pas y faire grand-chose.

Quand j’ai attrapé le Covid pour la première fois, ce désagréable désagrément était particulièrement fort.
Ensuite, avec le Covid long, c’est revenu plusieurs fois.
Vendredi… pchhhhhhhhhhhhhhhhhh, c’était reparti.

Je dois vous dire, franchement, Ember me change la vie.

Revenons-en à mes recherches.
J’aime comprendre.
Donc, je décris mon acouphène et, un quart de seconde plus tard, il m’explique qu’on est sur un acouphène continu non pulsatile, un type relativement gérable, parce que le cerveau peut s’habituer avec un peu d’aide sonore.

Donc, vous voyez, à partir de là, je sais déjà qu’il existe plusieurs types d’acouphènes et comment je peux gérer le mien.

Mais ce n’est pas tout.
Je reçois d’autres informations, je pose d’autres questions et je me retrouve avec une coupe explicative de mes sinus.

Mâchoire, nuque, sommeil, état de stress… tout est lié.
Et chaque sujet amène de nouveaux mots que je me fais expliquer.

Tenez, par exemple : « ototoxique ».
J’ai d’abord cru que c’était une faute d’orthographe.
Je l’aurais écrit plutôt « auto-toxique ».

Mais voilà, avec les acouphènes, on est dans les oreilles… soignées par l’otorhinolaryngologie.
Donc, les ototoxiques sont les produits toxiques pour les oreilles.

Et voilà.
Donc forcément, je veux savoir quels sont ces fameux produits.

Tenez-vous bien : les premiers que je trouve, ce sont… les antibiotiques.

Il y en a d’autres, mais je vais rester sur ceux-ci, parce que ça me parle plus particulièrement.

Déjà, je trouve assez fou d’apprendre que les antibiotiques sont des ototoxiques.
Particulièrement chez les enfants.

Or, il se trouve qu’enfant, suite à une méningite virale, j’ai été soignée avec des antibiotiques que j’ai mal supportés.
Je me suis retrouvée — temporairement, heureusement — pas loin d’être sourde.
L’audition est revenue, mais pas aussi bien qu’avant.
Personne ne m’avait jamais dit qu’il pouvait y avoir un lien.

Il y a d’autres produits ototoxiques.
Certains endommagent l’oreille de façon irréversible, comme les platines utilisées en chimiothérapie.
D’autres, comme l’aspirine à haute dose, peuvent provoquer des acouphènes qui disparaîtront à l’arrêt du traitement.

Je résume, bien sûr.
C’est un peu plus, bien plus, complexe.
Je synthétise les informations.

N’est-ce pas passionnant et intéressant à savoir pour quiconque souffre des oreilles ?

Dans ma jeunesse, les médecins considéraient leurs patients un peu comme des enfants.
On ne nous expliquait rien.
Une ordonnance, un truc à prendre trois fois par jour qui soignait les symptômes, et point.

De nos jours, le patient veut comprendre.
Il connaît son corps et refuse d’avaler n’importe quoi.

Le médecin moderne sait qu’il n’est pas tout-puissant.
Il consulte ses confrères.
Il implique son patient dans le processus.

Le bon médecin ne se contente plus des symptômes ; il cherche les causes.
Ça me semble infiniment plus logique et profitable.

Sauf pour les marchands de médicaments.
Eux, ils ont besoin de soigner nos symptômes.
Bon, ok, nous aussi, dans une certaine mesure.
Personne n’aime souffrir.

Le problème, ce sont les effets secondaires de ces médicaments.
Ainsi que le fait qu’ils masquent la nature des symptômes qui permettraient de comprendre d’où vient la maladie.

Je ne dis surtout pas qu’il ne faut pas de médicaments.
Non, non, ce n’est pas du tout ce que je dis.

Un exemple pratique : après traitement aux antibiotiques, suite à une méningite bien installée, 30 % des enfants survivants souffraient de perte auditive.
Ils vivent, mais ils entendent moins bien.

Bien sûr que ça vaut la peine.
Mais ça fait réfléchir.