Nos footballeuses de l’équipe de Suisse sont des bombes.
Elles sont belles, et elles ont du talent.
Franchement, quand j’étais plus jeune, jamais on n’aurait vu, en prime time sur une chaîne nationale, un match de foot féminin.
Et pourquoi ?
C’est tellement injuste.
Heureusement, les temps changent.
C’est ce qui me donne de l’espoir, entre autres.
Comment imaginer un monde où quasiment la moitié de l’humanité n’aurait pas sa place égale avec l’autre, simplement parce qu’elle n’est pas du même genre ?
Sans compter que, clairement, nous les femmes… est-ce qu’il faut le rappeler ?
Nous donnons la vie, quand même !
Sans nous, pas d’enfants, pas de vie qui continue.
Alors quoi ?
Mais vraiment ? Ça n’a pas de sens de nous rétrograder constamment.
Heureusement, les hommes d’aujourd’hui ont évolué, eux aussi.
Bon, pas tous — il y a encore du boulot — mais on avance.
Revenons-en à nos filles.
Chacune d’elles pourrait être la mienne.
Elles sont encore très jeunes, fatiguées par les matchs précédents,
avec, sur leurs jolies épaules, la pression des quarts de finale en vue.
Quart de finale qui, jusqu’ici, n’a jamais été atteinte par une autre équipe suisse féminine.
Être les premières, ce n’est pas si facile.
Et ce match… quelles émotions !
Le genre de match dont on se souvient.
Alors qu’elles ramaient un peu, et qu’il suffisait que personne ne marque pour passer plus loin,
voilà que les robustes Finlandaises semblent anéantir, d’un penalty réussi, nos chances de victoire.
Et il restait si peu de temps…
Quand Riola Xhemaili est entrée sur le terrain, j’ai vu son regard déterminé.
Du coup, quand elle a marqué le but de la victoire, sur une magnifique passe de Géraldine Reuteler,
ça ne m’a pas trop étonnée.
Et là, j’ai pleuré.
Après, il fallait tenir.
Et on a tenu.
Enfin, je dis « on »… je n’étais pas sur le terrain.
Mais voilà, c’est le truc avec le foot : quand on aime une équipe et qu’on la soutient,
on fait partie du match, à notre façon.
Elles m’ont rendue fière, nos filles.
Déjà parce qu’elles sont très belles.
De toutes origines, à l’image de notre pays aujourd’hui.
Des petites, des grandes, des tressées, des bouclées, des blondes.
Des gamines d’aujourd’hui qui s’assument.
Qui assument leur beauté.
Parce que franchement, il n’y a que des top-modèles dans notre équipe.
Elles sont plus belles les unes que les autres.
Le monde va les adorer.
La footballeuse de base, ce n’est pas comme ça qu’on l’imaginait, à mon époque.
On disait cette horrible expression : « garçon manqué »…
Aujourd’hui, ça n’a plus de sens.
Quand on voit notre capitaine avancer en contrôlant le ballon,
on le sait : on peut être belle et avoir du talent.
Et vous savez quoi ?
Même les supporters changent, quand il s’agit des filles.
Exit les masses d’hommes hurlants.
On voit des familles, et des gens tout simplement enthousiastes.
Sans débordements qui n’ont rien à voir avec la pratique du sport.
Et pour finir, ce que j’ai entendu de plus émouvant dans la soirée :
Le match est fini.
Un journaliste, avec le sourire jusqu’aux oreilles, attend devant le stade pour interviewer une supportrice.
Elle est belle, elle aussi, blonde et débordante d’émotion.
Elle rayonne à l’écran.
Et ça sort tout seul :
« Il faut croire en la Suisse ! »
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai senti qu’elle ne parlait pas que de foot.