Petite histoire biennoise

Bienne est une ville fascinante.
Vous y trouverez des endroits magnifiques, à demi caché derrière des grilles anciennes.
Par exemple, cette serre qui est certainement presque aussi ancienne que mon jardin d’hiver.
Elle est construite au-dessus de plusieurs bassins qui devaient contenir , outre l’eau, des plantes aquatiques , nénuphars et autres et peut-être même des poissons.
Depuis la première fois où je l’ai découvert, le long de la Promenade de la Suze, je suis rarement passé à côté, sans jeter un coup d’oeil aux plantes rares et aux cactus géants qui peuplaient cette merveille.
Je ne savais pas qui s’en occupait, mais j’imaginais un passionné qui, par ses soins et ses connaissances, était capable de faire des miracles.
Je ne savais pas non plus que la plante géante qui m’intriguais le plus s’appelait Kalanchoe beharensis.
Originaire de Madagascar et plus précisément de Behara, d’où son nom .
Kalanchoe de Behara.
Ses grandes feuilles semblent être faite de la même matière étrange que nos Edelweiss.
Je ne pouvais pas la toucher.
Juste imaginer sa douceur.

Le temps est passé.
Le magicien des plantes est parti pour d’autres pâturages emmenant avec lui sa magie.
Sa soeur , au prénom de fleur, ne pouvait pas abandonner le jardin extraordinaire de son frère.

Je connais pas toute l’histoire.
Tout ce que je sais, c’est que, les amis de mes amis sont aussi les amis de la nature.
Avec l’aide d’un peu de technologie, et de beaucoup confiance, je me suis retrouvée , pour une fois, à l’intérieur de cette serre.
De l’autre côté des vitres de verre, entourée des survivantes qu’il faut sauver.
Je l’ai repéré tout ce suite, ma plante aux feuilles de velours.
Avec l’aide de mes fidèles amis et de ma poussette ancienne, nous l’avons ramené chez moi.
Nouvelle terre , nouveau pot, jolie place sur ma terrasse.

Mes Kalanchoe, il y en a 3, ont déjà bien passé la nuit.
Hier, je sentais son bonheur.
Cette plante qui aurait pu mourir a tenu le coup, par miracle.
Et maintenant, elle me procure tellement de joie.
Je n’ai pas autant de connaissances que le jardinier qui s’en était occupé, mais j’apprendrai à le faire.
Parce que , n’en doutez pas, les plantes ont une âme.
Elles méritent qu’on les traîte avec respect, comme la part de notre nature qu’elles sont.

La soeur au prénom de fleur fait tout ce qu’elle peut pour les sauver.
Les plantes, les animaux et nous , la terre, l’air, le feu, l’eau, tout est lié.
Faire du bien à une plante c’est se soigner soi-même.

Bienne est une ville passionnante ou la nature résonne jusque dans les noms des lieux.
Pfauen, Bären, , chemin des Narcisses, rue des près…
C’est certainement une des raisons principale qui me fait tant aimer ma ville.

Sur ma terrasse, j’ai laissé ce qu’on appelle à tort des mauvaises herbes.
La plupart sont comestibles et surtout , font la joie
des papillons, demoiselles, abeilles et bourdons.
Je laisse les fourmis faire leur travail, aussi.

Le soleil revient.
Et c’est bien.