15h. La magnifique et si sympathique fête du village de St-Imier doit s’arrêter net , une décision prise en commun par le comité et les autorités communales , pour cause d’avis météo alarmant.
Certains ne sont pas contents.
Forcément, le manque à gagner sur les stands sera conséquent.
Mais que serait-il, en terme de perte matériel, voir de dommages humains, si , comme à la Chaux-de-Fonds récemment , le vent soufflait si fort qu’une grue s’est écroulée,
faisant 1 mort et une quarantaine de blessé ?
Sans aller jusque là, j’ai assisté, sur un ancien marché, avec quelle rapidité la tempête peut faire des dégâts.
Ma chère Doris, s’est retrouvée piégée entre deux stands, qui se sont pratiquement envolé.
Ses lunettes ont giglé de l’autre côté de la rue, et la barre qui est tombé sur son poignet aurait pu le casser.
Elle en a souffert pendant des semaines.
Juste un petit coup de vent, et quelques gouttes de pluie.
Alors, vous imaginez, une vraie tempête ?
Dans une rue étroite comme celle de St-imier, sans possibilité de se mettre à l’abri.
Ca aurait pu être une tragédie.
Une tragédie, nous l’avons connue, quelques années auparavant, à Bienne , pendant la fête de la gymnastique.
Je me souviens encore des hauts.parleurs avec l’annonce suppliant les gens de rentrer chez eux.
Souvenez vous .
C’était en juillet 2013.
L’alerte météo ne prévoyait pas une tempête aussi forte.
En quelques secondes, les vents ont balayé l’immense tente de la manifestation et tout ce qui s’y trouvait.
Bilan : 1 mort, une centaine de blessé et des millions de perte.
Sur ma terrasse, une couche de plusieurs centimètre de grelons.
Je n’en ai jamais vu, ni revu autant.
Quand le vent s’est levé, j’étais dehors, en vélo avec ma petite-fille .
J’ai vu un de ces gros parasol de terrasse traverser la rue, avec un vélo accroché après.
Je me suis dépêché de rentrer.
Le vent qui soufflait à 120 km heure a comme balayé l’air.
C’était étrange et contradictoire, on pouvait à peine respirer.
Le directeur de la manifestation n’a au final pas été inquiêté malgré la procédure contre lui.
Parce que l’alerte météo ne prévoyait pas une tempête aussi forte.
Sachant tout ça, qu’aurait du faire les organisateurs ?
Déjà, ce n’est pas eux qui prennent la décision seuls, les autorités communales interviennent aussi.
Par contre, ils doivent l’appliquer.
Ce que je trouve assez injuste.
Ou en tout cas difficile.
Parce que ,si beaucoup ont compris que c’était pour leur bien et ont sagement remballé leurs affaires,
d’autres se sont révolté.
Je précise que, ne faisant pas partie de l’organisation, même si je suis mandatée comme photographe, et ne venant pas de St-Imier, j’estime être une observatrice impartiale.
Ce que je dis n’engage que moi et personne ne m’a demandé d’écrire ce texte.
Voilà ce que j’ai vu et voici ce que je pense :
Chaque année, les jeunes organisateurs de l’Imériale finissent le week-end sur les genoux.
Le samedi déjà, j’en ai rencontré une qui avait les pieds en sang à force de sillonner la rue pour s’assurer du bon déroulement.
Quand je lui ai dit de rentrer chez elle, elle ne voulait pas.
Il fallait déjà prévenir tout le monde .
Personne n’était aussi déçu que ces gens qui ont passé l’année à planifier l’événement pour qu’il soit beau.
Ils travaillent bénévolement .
La fête était belle, sympathique, avec de jolies animations, des carrousels pour les enfants.
Des D.J. des chanteuses.
Les stands des commerçants locaux.
Le génial graffeur Soy qui partageait sa passion.
La bourse aux jouets pour les enfants.
Des jeux pour les enfants.
C’est de toutes les fêtes auquel j’ai assisté dans ma vie, dans tout les coins de Suisse, celle qui en fait le plus pour les enfants.
Le matin, le soleil brillait.
Il faisait chaud, de plus en en plus.
J’ai pu voir le concert au milieu de la rue, donné par le magnifique Corps de musique de St-Imier et son expressif chef- d’orchestre.
Musiciens talentueux, musiques choisies. C’était magnifique.
J’adore l’Imériale de St-Imier.
C’est l’occasion pour moi d’y retrouver des amis.
Émotionnellement c’est parfois si intense que quelques heures me suffisent.
J’y suis allée le matin.
J’ai photographié cette fête comme elle était, belle et sympathique.
Avec une bonne ambiance.
Les gens mangeaient, dansaient, se promenaient dans les stands et c’était parfait.
A 15h la pluie est tombée, comme prévu.
Moins fort que prévu, et c’est tant mieux.
Il aurait du y avoir des dégâts pour justifier la décision d’arrêter?
`Franchement ….
Soyez heureux de ces heures de joie.
Le week.end précédent, sur le marché de Bienne, la pluie est tombé pratiquement toute la journée.
Ca me permets de relativiser.
Après , chacun voit la vie à sa façon.
Il y a les bons et les mauvais perdants.
Des arguments qui se tiennent et d’autres qui suintent,,
Je sais une chose, les organisateurs font un travail remarquable, que personne ne fait, ni ne ferait à leur place.
Ils ne sont pas si nombreux.
Ils ont aussi des familles, des passions .
Ils se donnent à 100 pour 100 .
Quant à moi, je suis de Bienne, et pourtant, je préfère mille fois l’Imériale à la braderie qui a lieu le même jour.
Pourquoi ?
Parce qu’il me semble que la Braderie devrait mettre en avant les commerçants biennois.
Au lieu de ça, tout les deux mètres, je vois des péruviens qui vendent les mêmes m… euh.. choses.
Je suis une photographe biennoise reconnue pour photographier les gens de Bienne et Bienne , pourtant même après le magnifique article avec ma photo en première page
dans le Biel-Bienne, je n’ai à ce jour jamais été engagée par ma ville.
Je viens à St-Imier, parce que c’est ma région, parce que j’y ai habité aussi.
Mais surtout parce que j’apprécie le travail des organisateurs.
Au début, j’ai répondu à une annonce.
Je l’ai fait bénévolement , et ensuite j’ai reçu un défraiement pour mon train et mes frais.
Mais si je calcule mes heures de présence et mes heures de travail sur l’ordinateur pour trier mes centaines de photos, on en arrive à un travail bénévole.
Ce que je fais avec plaisir.
Perdre de l’argent sur un stand, je sais ce que c’est.
Il m’est arrivé de ne même pas gagner assez pour payer ma place .
Donc je compatis.
Rester positif, ce n’est pas donné à tout le monde.
Souvent ceux qui n’y arrivent pas affrontent déjà d’autres terribles difficultés.
Et ça aussi il faut le prendre en compte.
Tant qu’on a de la compréhension et du respect pour ceux qui rendent la fête si belle.