Atlanta

Les séries servent à s’évader.

S’immerger dans un autre monde, oublier ses soucis et ses états d’âmes.

J’avais besoin de quelque chose qui s’éloigne le plus possible de cette période particulière, ou la personne qui m’a donné la vie a terminé la sienne.

Je passe par toutes sortes d’états.

Le plus marquant est une grande fatigue morale et physique.

Avec Atlanta, j’ai trouvé de quoi distraire mon quotidien, tout en apprenant quelque chose sur celui des Noirs-Américains d’Atlanta.

Avec beaucoup d’humour, une réalisation qui va à l’essentiel, sur un thème léger en apparence. Donald Glover nous amène, en réalité,  à réfléchir sur le racisme.

Le racisme peut prendre beaucoup de formes.

Entre ceux qui ont la peau plus claire, ceux qui détestent les blancs au point de vouloir qu’ils souffrent, il y a toute une gamme d’impressions, que l’on retrouve dans les différents épisodes.

Comme les nuances de couleurs qui sont infinies.

J’aime la différence.

Quand j’étais plus jeune, il n’y avait pas autant de nationalités représentées dans notre ville qu’actuellement.

Je me disais que la couleur de ma peau , tellement banale, serait bien plus intéressante, si j’étais plus foncée.

Je trouvais, et je trouve encore que c’est magnifique.

Deux ou trois fois, dans ma vie, je me suis confrontée au racisme à cause de mon origine française… bêtement je croyais que ça ne pouvais pas être possible, Ca m’a marqué.

2 ou 3fois.. tandis que d’autres supportent ça chaque jour de leur vie.

Aujourd’hui, il faut bien réfléchir à ce que l’on dit… entre les stupidités évidentes et le racisme involontaire.

En réalité, je ne sais pas, et je ne saurai jamais vraiment ce que c’est de vivre dans la peau d’un autre.

Mais en regardant Atlanta, j’en ai une petite idée.

Ca élargit ma conscience et j’aime bien ça.

Surtout quand c’est fait avec humour.

Est-ce que  si le racisme consiste à traiter les gens différemment suivant leur origine, alors, ne pas être raciste, c’est traiter tout le monde de la même façon?

Ce n’est certainement pas aussi simple.

La différence majeure qui nous sépare des Etats-Unis, c’est que nos ancêtres, en Suisse, majoritairement n’avaient pas d’esclaves noirs.

Par contre, il y a des suisses qui se sont livrés à cet horrible commerce.

Si notre histoire n’est pas marquée par cette forme d’esclavage.

elle l’est d’ une autre façon –

Dans notre pays, il ne fait pas bon être pauvre.

Heureusement, de nos jours, on ne retire plus les enfants des familles pauvres pour les envoyer  travailler dans les fermes.

On ne devrait plus en tout cas.

Attention, je ne compare pas.

Je dis que l’être humain, autant en Europe qu’en Amérique,  n’a jamais hésité à se servir , à asservir ses semblables.

Pour autant qu’on leur trouve une différence qui en ferait de prétendus  êtres inférieurs.

Ce que je trouve abominable et profondément injuste.

 

Quand j’étais en Afrique, j’ai ressenti les effets néfastes de la colonisation.

Je me suis demandé si je devais me sentir coupable pour ce qu’avais fait d’autres Blancs, simplement parce que  je leur ressemble.

Quand j’étais en Amérique,  j’ai trouvé les blancs superficiels .

Est-ce que je suis raciste quand je dis ça ?

Est-ce que les vieux qui détestent les jeunes, c’est une forme de racisme ?

Quand je me moque des suisses-allemands et de leur langage, est-ce que je suis raciste ?

C’est un sujet tellement vaste, avec tellement de nuances que je vais m’arrêter là.

Avec cette conclusion: la différence nous enrichit.

Apprendre à vivre ensemble, partager nos cultures, nous fait évoluer.

On avancera mieux et plus vite .

Ca me semble terriblement évident.

Mes voisins font la fête, c’est l’anniversaire de l’un d’eux qui est venu s’excuser hier soir pour le bruit, tellement gentiment que je ne peux pas leur en vouloir.

Ce matin ça recommence, à la différence que les invités n’ont plus la force de pogoter, comme hier soir.

Et c’est tant mieux.